Le dictateur se laissa porter dans le courant humain. Il aimait ainsi s'anéantir et chercher la solitude dans le fracas môme de la vie, passant perdu et sans prestige que nul ne dévisageait. Il suivit de vastes avenues, son âme de logicien et d'idéologue se délectait à se sentir libre et immense dans un corps protégé par l'évidence même contre toute curiosité gênante. Le sentiment de n'être qu'un homme à forme étroite, une unité banale et fuyante entre des dos et des poitrines, dans le cahotement d'un boulevard, le ravissait.
Autrement, le jour viendra des immondes et féroces inondations d'hommes! Il s'agit à présent de retourner violemment le visage du destin : une mission de lumière intellectuelle nous incombe, au nom des arts, de l'esprit philosophique, de la pensée plastique ou abstraite qui est née chez nous depuis toujours. La nullité intellectuelle de l'Orient est la condition de l'Occident!