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Citations sur Au soleil - La vie errante et autres Voyages (17)

Un désir hantait mon esprit en ce jour d’arrivée. Je voulus voir la chapelle Palatine, qu’on m’avait dit être la merveille des merveilles.
La chapelle Palatine, la plus belle qui soit au monde, le plus surprenant bijou religieux rêvé par la pensée humaine et exécuté par des mains d’artiste, est enfermée dans la lourde construction du Palais Royal, ancienne forteresse construite par les Normands.

Cette chapelle n’a point de dehors. On entre dans le palais, où l’on est frappé tout d’abord par l’élégance de la cour intérieure entourée de colonnes. Un bel escalier à retours droits fait une perspective d’un grand effet inattendu. En face de la porte d’entrée, une autre porte, crevant le mur du palais et donnant sur la campagne lointaine, ouvre, soudain, un horizon étroit et profond, semble jeter l’esprit dans des pays infinis et dans des songes illimités, par ce trou cintré qui prend l’œil et l’emporte irrésistiblement vers la cime bleue du mont aperçu là-bas, si loin, si loin, au-dessus d’une immense plaine d’orangers.

Quand on pénètre dans la chapelle, on demeure d’abord saisi comme en face d’une chose surprenante dont on subit la puissance avant de l’avoir comprise. La beauté colorée et calme, pénétrante et irrésistible de cette petite église qui est le plus absolu chef-d’œuvre imaginable, vous laisse immobile devant ces murs couverts d’immenses mosaïques à fond d’or, luisant d’une clarté douce et éclairant le monument entier d’une lumière sombre, entraînant aussitôt la pensée en des paysages bibliques et divins où l’on voit, debout dans un ciel de feu, tous ceux qui furent mêlés à la vie de l’Homme-Dieu.
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Des Arabes, des Nègres, des Turcs, des Grecs, des Italiens, d'autres encore, presque nus, drapés en des loques bizarres, mangeant des nourritures sans nom, accroupis, couchés, vautrés sous la chaleur de ce ciel brûlant, rebuts de toutes les races, marqués de tous les vices, êtres errants sans famille, sans attaches au monde, sans lois, vivant au hasard du jour dans ce port immense, prêts à toutes les besognes, acceptant tous les salaires, grouillant sur le sol comme grouille la vermine, font de cette ville une sorte de fumier humain où fermente échouée là toute la pourriture de l'Orient.
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C’est en allant loin qu’on comprend bien comme tout est proche et court et vide ; c’est en cherchant l’inconnu qu’on s’aperçoit bien comme tout est médiocre et vite fini ; c’est en parcourant la terre qu’on voit bien comme elle est petite et sans cesse à peu près pareille.
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Elle est monotone, toujours pareille, toujours calcinée et morte, cette terre ; et, là, pourtant, on ne désire rien, on n'aspire à rien. Ce paysage calme, ruisselant de lumière et désolé, suffit à l'oeil, suffit à la pensée, satisfai les sens et le rêve, parce qu'il est complet, absolu, et qu'on ne pourrait le concevoir autrement.
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Ces plaines d’Afrique sont surprenantes. Elles paraissent nues et plates comme un parquet, et elles sont, au contraire, sans cesse traversées d’ondulations, comme une mer après la tempête, qui, de loin, semble toute calme parce que la surface est lisse, mais que remuent de longs soulèvements tranquilles.
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C’est pendant les soirs du Ramadan qu’il faut visiter la Casbah. Sous cette dénomination de Casbah, qui signifie citadelle, on a fini par désigner la ville arabe tout entière. Puisqu’on jeûne et qu’on dort le jour, on mange et on vit la nuit. Alors, ces petites rues rapides comme des sentiers de montagne, raboteuses, étroites comme des galeries creusées par des bêtes, tournant sans cesse, se croisant et se mêlant, et si profondément mystérieuses que, malgré soi, on y parle à voix basse, sont parcourues par une population des Mille et une Nuits. C’est l’impression exacte qu’on y ressent. On fait un voyage en ce pays que nous a conté la sultane Schéhérazade.
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Notre système de colonisation consistant à ruiner l’Arabe, à le dépouiller sans repos, à le poursuivre sans merci et à le faire crever de misère, nous verrons encore d’autres insurrections.
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