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sur 297 notes
Encore un livre que je n'aurais jamais lu si mon club de lecture ne l'avait pas inclus dans sa liste. D'ailleurs, je n'avais jamais entendu parler de Laurent Mauvignier. J'ai donc découvert ce roman et maintenant je suis très partagé. Indiscutablement, cet écrivain est original et surtout il démontre l'exceptionnelle maîtrise de son écriture. Pourtant, j'ai trouvé la lecture difficile et parfois franchement pénible.
C'est la forme choisie pour ce roman qui me pose problème. Il s'agit du très long monologue d'une femme qui recueille son époux gravement accidenté. Cet homme n'a plus d'attachement à elle, il a une maitresse, mais elle reste amoureuse et souhaiterait le reconquérir. Inlassablement, cette femme revient sur son douloureux passé conjugal et exprime ses espoirs et ses angoisses sans fin. C'est une plainte continue, dramatique et dérisoire, passant du coq à l'âne, oscillant entre les petits griefs et la dévastation morale. La pensée de cette femme tourne en boucle, avec d'énormes redondances qui lui sont nécessaires… mais qui a fatigué le lecteur que je suis; et pourtant ce livre est très court ! (Pour illustrer ces redondances, je vais aussi ajouter une citation, prise au hasard dans le livre, mais qui me semble caractéristique de l'écriture voulue par Mauvignier).
Cette lecture me laisse vraiment perplexe. Pour moi, c'est presque un exercice de style ! De la première à la dernière page, l'auteur nous oblige à pénétrer dans l'univers affectif de cette femme, il nous rend prisonnier de sa subjectivité et il nous impose sa manière lancinante d'exprimer sa souffrance. Ce n'est vraiment pas une partie de plaisir !
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Au départ, l'histoire est banale : une femme délaissée pense pouvoir reconquérir son mari en lui prodiguant soins et attentions suite à un grave accident de la route. Adroit, l'auteur choisi le monologue avec tout ce qu'il comporte de creux, de dérives, d'hésitations, d'interrogations, de doutes et de silences pour dresser, en creux, le portrait d'une femme perdue...
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Où je continue.

Comme j'ai débuté avec le dernier roman publié, d'un auteur dont je n'avait rien lu, je poursuis avec le deuxième roman publié (il y quelques années) d'un auteur dont je n'avais lu qu'un. Donc deuxième chronique pour un deuxième roman.

La narratrice d'apprendre à finir illustre à elle seule la citation de Coluche - corrigez moi si je me trompe - : « La bigamie c'est quand on a deux femmes, la monotonie c'est quand on n'en a qu'une ».

Son monologue est brut des mots du quotidien, les mots d'une classe sociale qui prouvent que l'adultère n'est pas cantonné aux CSP+. Eh oui même en province, et l'éboueur peut s'enticher de la postière, au désespoir de la femme de ménage. de fait, on sent la vérité des remords, des regrets et du ressentiment. En contrepoint de ce vocabulaire, et de ses phrases longues - ce n'est pas Proust hein ! Non, la phrase qu'on n'en finit pas de ne pas finir - il reste la subtilité de raconter. Et en plus, je trouve ça très bien de clouer au lit le mari infidèle, de l'obliger à être là - qui plus est dans un lit !

J'ai bafouillé cette note en écoutant Zazie qui chantait « Homme Sweet Homme »
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Lu d'une traite ! Quel beau livre, dramatique, réveillant en moi des sentiments maintes fois cotoyés, partagés. On sent moins seul mais pas moins désespéré.
J'attends avec impatience la lecture de Laurent Mauvignier par Denis Podalydes en février mars à la Comédire Française.
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Je savais que j'avais un autre roman de Laurent Mauvignier dans ma PAL. J'ai tellement aimé Autour du monde que j'ai rapidement eu envie de lire un autre de ses romans, je l'ai donc sorti.

J'ai été un peu surprise au début, par un style un peu plus compliqué que son dernier roman, mais c'est vite passé. Disons qu'il fallait être au calme pour pouvoir le lire tranquillement, vu la longueur et la complexité de certaines phrases. En effet, elles sont très longues, vont et viennent et semblent parfois être interminables et n'aller nulle part. Cela donne une certaine ambiance au récit qui va parfaitement avec l'histoire.

Ce fut une lecture plutôt agréable, mais loin de valoir celle de Autour du monde. Dommage. Cependant, je suis contente de l'avoir lu et je compte bien continuer ma découverte de l'auteur.

Ici, il n'y a qu'un seul narrateur, une narratrice plutôt : ce roman est le long monologue d'une femme qui cherche à se battre pour son mariage.

C'est l'histoire d'une femme blessée, trompée et déçue par son époux, qui est allé voir ailleurs. Seul un accident de voiture et l'immobilisation pendant des mois et des mois l'a ramené à elle et elle est bien décidée à le garder, tout en redoutant toujours qu'il finisse par repartir.


On suit donc les pensées de cette femme, ses allées et venues entre le passé et le présent, son besoin de tout faire, tout donner, pour l'empêcher de repartir. Elle veut changer le destin, transformer cette histoire en « détail du passé » et lui montrer qu'ils peuvent prendre un nouveau départ tous les deux, qu'elle l'aime encore et qu'il peut, lui l'aimer à nouveau…

Mais petit à petit, elle est bien obligée d'ouvrir les yeux, de voir que sa soumission, ses désirs, son besoin de lui ne suffira peut-être pas…et le doute et la jalousie reviennent la torturer : partira-t-il quand il sera remis? ne partira-t-il pas?


Elle le redoute et semble presque l'espérer également, pour que cela finisse, pour qu'enfin, elle sache où elle en est, ce à quoi elle doit s'attendre. Pour enfin, ne plus avoir l'impression de devenir folle.


Je trouve que le titre est particulièrement bien choisi! Cette femme apprend petit à petit à faire face à la réalité, à la vérité, à « finir » son fantasme de second départ, d'amour plus fort que tout.


C'est donc un monologue assez violent et puissant, qu'on ne peut s'empêcher de lire rapidement, pour enfin savoir, avec la narratrice ce qu'il en est.

Je trouve que l'auteur a très bien réussi à faire passer le désespoir, les fantasmes de cette pauvre femme, encore très amoureuse de son époux, qui n'arrive pas à se détacher et à comprendre la situation.

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Un portrait d'une femme blessée et fragile particulièrement poignant, une lecture plutôt agréable, si vous aimez l'auteur, je vous le conseille. Si vous ne le connaissez pas encore, je vous conseille plutôt de commencer par Autour du monde (mais cela reste mon avis bien entendu).
Lien : https://writeifyouplease.wor..
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Ce récit offre une prose dense et déstabilisante, dans le bon sens du terme, car elle nous déconcerte tout en faisant jaillir une certaine beauté. La gorge se serre plus d'une fois à la lecture du récit de Mauvignier. Alors on s'arrête de lire pour se dire que, vraiment, c'est beau, c'est fort. Oui... Ce livre est immense. Mauvignier, à travers son personnage, pose l'image comme une vérité ressentie sur le monde qui l'entoure après le drame. C'est comme ça. L'image est indiscutable de beauté.
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Une femme prend soin de son conjoint qui a été gravement blessé lors d'un accident de la route. Cette convalescence est un répit dans les déchirements de leur couple : infidélité, disputes et violences. Ce retour au foyer peut être un nouveau départ, il s'agit alors d'effacer les épisodes de la tourmente, de combler le vide d'une absence et de se dire que non, rien ne changera. Mais si l'attention est monopolisée par les progrès quotidiens contre l'invalidité, le passé est toujours là qui continue à ronger mais surtout, qu'adviendra t'il une fois qu'il aura recouvré sa mobilité ? S'éloignera t'il à nouveau ?

Ce roman a pour particularité d'être entièrement constitué par le monologue intérieur d'une femme. Il en épouse le rythme, parfois accéléré par la fièvre de l'angoisse, parfois assagi lors des moments de confiance et d'espoir. Il en prend aussi les méandres. Les doutes, les sentiments contradictoires, les souvenirs et les interprétations se succèdent sans être toujours liés entre eux. le monologue s'impose face au silence de son mari, les non-dits, la paralysie, les explications et les excuses qui ne viennent pas. La narration débute et se termine avec la convalescence du conjoint. Il y a un parallèle entre la guérison du mari et la maturation introspective de la narratrice, qui est aussi une forme de guérison. Elle comprend que rien ne changera, qu'il est impossible de revenir en arrière. Elle fait le deuil de leur relation, prend conscience de son aveuglement, des mensonges et des souffrances dans lesquels elle étouffe.
« Au contraire je me disais, il faut en finir et plonger pour en finir, vite, pour aller au bout une fois et ne plus se lasser d'attendre des autres que ça change. Rien ne change. Tout est déjà là. Rien, il n'y a qu'à attendre ce jour qui vous délivrera. » Elle est enfin libérée de ce passé, de cette relation, de son angoisse de la maison vide.

Laurent Mauvignier parvient à retranscrire avec beaucoup de justesse le travail douloureux qui s'accomplit en chacun de nous lors d'une séparation : les souffrances, la jalousie, l'incompréhension, les mensonges et puis un jour l'acceptation, l'apaisement et la compréhension. Autant d'étapes par lesquelles il faut passer pour « apprendre à finir » une relation.
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peut être le sujet me dérangeait il? je ne sais pas mais cette fois je n'ai pas accroché et... pour la première fois je n'ai pas été jusqu'au bout de ma lecture... par peur de la fin!!!
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Décidément j'ai trop de mal avec cette écriture hachée, écorchée et saccadée qu'affectionne Laurent Mauvignier. Je suppose qu'il faudrait la lire lentement, comme à voix haute pour l'apprécier à sa juste valeur, mais cette succession ininterrompue de sensations, de variations sur un thème qui est toujours le même m'exaspère un peu, avec en permanence l'impression de se perdre dans des phrases qu'il faudrait écouter plutôt que lire. La technique est efficace mais je trouve l'effet répétitif usant. A chacun ses goûts, les critiques élogieuses montrent que certains aiment, mais ce style sur tout un roman n'est pas fait pour moi.
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Une femme prépare sa maison car son mari longuement hospitalisé suite à un accident va bientôt rentrer. Immobilisé et alité, elle va s'en occuper. Un des enfants a libéré sa chambre pour lui. Elle met tout en oeuvre pour son mari et pourtant elle ne peut s'empêcher de penser qu'avant l'accident, il lui avait annoncé sa volonté de la quitter. Son coeur battait pour une autre. Constat d'un mariage arrivé à bout de souffle avec les disputes, le désamour, sa jalousie à elle haineuse.
La convalescence de son mari est l'occasion pour elle de le récupérer "une nouvelle chance pour elle, pour eux", de tirer un trait sur ce passé récent et de repartir sur de nouvelles bases. Lui montrer combien elle est présente pour effacer la rivale, son dévouement, ses attentions : autant de bouées auxquelles elle s'accroche pour espérer. Mais quand son mari commence à aller mieux, la peur la saisit. Et si tout cela n'avait servi à rien ? La douleur de cette femme est palpable, elle prend à la gorge...

Et dans un monologue, tous ses sentiments contradictoires ou paradoxaux nous sont livrés sans concession. le cri d'amour de cette femme est douloureusement beau car Laurent Mauvignier fait parler les silences, le regard du mari, un geste.
L'écriture est magnifique (j'en suis amoureuse), elle creuse au plus profond, nous bouleverse par sa justesse ! Absolument superbe!
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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