Encore une fois, je jette l'éponge et j'abandonne cette lecture. Ma ténacité m'a conduite à plus de la moitié du livre mais l'ennui a malgré tout triomphé.
Depuis son emménagement à New-York, lorsqu'il neige Jonathan est hanté par des visions cauchemardesques. Il est transporté dans le passé alors que la tempête fait rage et se voit en train de tuer une femme. Avec sa petite amie Gwen, il va essayer de faire la lumière sur ces évènements qu'il ne peut avoir réellement vécus en tentant d'en identifier les personnages. La présence d'un tueur à ses trousses est-elle liée à cet ancien drame ?
Je me suis totalement égarée dans cette histoire. L'auteur imbrique tellement le passé et le présent que je suis restée bloquée dans une faille spatio-temporelle. J'ai eu également beaucoup de mal à distinguer la multitude de personnages qui entrent en scène au cours des deux périodes. Devant le manque de rythme de cette filature qui n'en finit pas, j'ai préféré abréger ma souffrance. Désolée pour cette demi-étoile qui symbolise mon abandon.
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Deux femmes se tenaient derrière le comptoir en U. Lesko trouvait que la plus âgée, celle qui avait levé le nez sur Sturdevant, détonnait ; vêtements coûteux, coiffure impeccable, petit collier de perles. Il voyait ça d'ici. Sans doute un mari directeur de société qui passait ses week-ends à bosser et des enfants partis vivre leur vie. Son psychiatre avait dû lui conseiller de se prendre un boulot peinard plutôt que de noyer ses angoisses dans la vodka. Lesko n'en revenait pas de sa façon de travailler. C'était la panique, il n'y avait pas d'autre mot. C'était bien de ces bonnes femmes pleines aux as qui faisaient du bénévolat pour tuer le temps de cultiver l'incompétence la plus crasse, histoire qu'on n'aille pas s'imaginer qu'elles étaient là pour gagner leur vie.
Il avait l'air hagard d'un homme qui, errant dans une maison hantée, tente par tous les moyens de se persuader que les fantômes n'existent pas mais n'en redoute pas moins d'en voir surgir un à tout instant. Lesko se serait presque laissé aller à prendre le pauvre bougre en pitié si celui-ci ne lui avait inspiré une aussi profonde antipathie. Son feutre avait pris en chemin un petit air penché, sans doute lors d'un des nombreux moments où il s'était arrêté pour éponger son visage ruisselant de sueur.
"Curieux, les feutres ! Portez-les droits, et tous les dégonflés de la terre vous font des salamalecs, portez-les de travers, et vous passez pour un poivrot !"
Ne vous y trompez pas. Les gènes avec lesquels nous naissons ont une mémoire. Ils renferment des connaissances que nous n'avons jamais acquises, des dons que nous n'avons jamais travaillés, et même la crainte de phénomènes auxquels nous n'avons jamais été confrontés. Mais l'un de nos ascendants a, à une époque, possédé ces connaissances et ces dons, éprouvé ces peurs. A vrai dire, il n'y aurait rien d'absurde à affirmer que chacun de nous est, d'une certaine façon, hanté. Non, cela n'aurait rien d'absurde.