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Citations sur Les disparues de Shanghai (23)

Elle se rappela l'étreinte de ses doigts sur son bras, et un léger frisson de peur la parcourut de la tête aux pieds.
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Elle se trouvait à Pékin quand le coup de téléphone bref et glacial de sa mère lui avait appris sa mort. Elle était restée un long moment assise sans bouger dans son minuscule appartement de l’université de la Sécurité publique, consciente du vide étrange qu’elle ressentait, troublée par son manque d’émotion. Elle n’avait pas revu son père depuis deux ans ; ils s’étaient juste parlé quelques fois au téléphone. Mais en se réveillant en larmes au milieu de la nuit, elle avait découvert la profondeur du chagrin qu’elle redoutait de ne pas éprouver.
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Comme les Davidiens ?
– Oh, Margaret, pour l’amour du ciel !
– Tu te souviens des Davidiens, n’est-ce pas ? Ceux que le FBI a massacrés à Waco. Femmes et enfants brûlés vifs. Je connais, j’ai travaillé comme assistante sur la plupart des autopsies.
– Ce n’est pas une comparaison juste, dit David, irrité.
– Voilà le problème. Les comparaisons ne le sont jamais. Les Chinois n’ont jamais connu de démocratie en cinq mille ans de civilisation. Comment peux-tu comparer la Chine et les États-Unis ?
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Lorsqu’ils arrivèrent à Lujiazui, le policier de garde à la grille les avertit que le veilleur de nuit avait regagné depuis une demi-heure sa cabane au bout du chantier.
Toujours à la recherche d’autres morceaux humains, pathologistes et techniciens de la police scientifique continuaient à transpirer dans leurs combinaisons en plastique blanc sous les projecteurs et les bâches transparentes. Creuser dans la boue quasiment liquide était presque impossible. Li s’arrêta quelques minutes pour les regarder accomplir leur tâche ingrate, conscient de l’impatience de Mei Ling qui brûlait d’envie de lui poser des questions. Dans la voiture, elle avait résisté à la tentation de l’interroger sur sa rencontre avec le directeur Hu et avec l’adjoint du préfet de police. Quand il se tourna, il la surprit en train de l’observer et la trouva très séduisante sous la pluie qui faisait scintiller son visage.
- J’imagine que ce n’est pas Huang qui a eu l’idée de vous confier l’enquête, finit-elle par dire.

- Je crois que Huang aurait été ravi de m’enterrer dans la boue avec le directeur général de la banque de New York.
Mei Ling haussa les épaules.
- Je vous l’ai déjà dit, ne vous sentez pas personnellement visé, Huang a d’autres problèmes en ce moment.
- Oui, celui d’avoir perdu la face, par exemple.
N’ayant aucune idée des sentiments de Mei Ling vis-à-vis de son patron, il préférait se montrer prudent.
- ce doit être terriblement humiliant de se voir reléguer au second plan par un subalterne qu’on vous impose.
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– Chef de section adjoint Li, articula lentement l’avocat de la défense. Il est évident que si l’on compare ces empreintes avec les photos des traces de pas prises sur la scène du crime, on aboutit à la conclusion qu’elles ont été faites par les mêmes chaussures.
Li Yan hocha prudemment la tête en se demandant où l’avocat voulait en venir. Il sentait peser sur lui le regard du juge, un vétéran rusé qui avait l’air de s’ennuyer ferme sous le blason bleu, rouge et or du ministère de la Sécurité publique. La salle d’audience comble était totalement silencieuse.
– Et l’on pourrait ensuite aboutir à la conclusion que le propriétaire de ces chaussures se trouvait sur la scène du crime – puisque l’accusation déclare que des traces du sang de la victime ont été découvertes sur ces chaussures.
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Pris de panique, il mouline avec ses propres bras, lance des coups de pieds dans tous les sens et se retrouve face à deux trous noirs d’où les yeux ont disparu, au milieu d’une chair pourrissante et de mèches de cheveux maculées. Il sent sa gorge se remplir de bile, ouvre la bouche pour hurler et, en levant vers le ciel un regard suppliant, voit les blocs de béton se dresser au-dessus de lui dans la brume. Comme les pierres tombales d’un cimetière.
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L’Américain sent le sol bouger sous ses pieds. Un craquement retentit, suivi d’un râle étrange évoquant le dernier souffle d’un mourant. Les étais supportant les planches de la petite plate-forme carrée s’effondrent en même temps que les parois de la tranchée. Il pivote sur lui-même, agrippe la manche du bras qui tient le parapluie, mais plonge déjà vers le rideau de pluie. La sensation de chute dans le vide semble durer une éternité. Il ne reconnaît pas son propre cri. Le choc de la boue froide et liquide lui coupe le souffle. Il a l’impression que le monde entier s’écroule autour de lui tandis qu’il se débat pour ne pas être englouti. Quand il voit un bras se tendre vers lui, il pense Merci mon Dieu !
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Son homologue chinois s’approche en souriant du micro pour le premier des inévitables discours. L’Américain laisse ses yeux et son esprit vagabonder. Une énorme trémie les surplombe, son museau pointé vers la profonde tranchée ouverte au pied de l’estrade. Quand il baissera le levier, des tonnes de béton se déverseront de sa gueule dans les entrailles de sa future banque – fondation symbolique sur laquelle il bâtira une fortune sans précédent.
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De l’autre côté des grilles ouvertes, une forêt de tiges d’acier jaillit des blocs de béton déjà coulés. L’Américain sent l’eau froide s’infiltrer entre ses orteils. Il jure intérieurement mais sourit à ses hôtes chinois, ses partenaires dans la plus grosse joint-venture sino-américaine jamais tentée. Il a du mal à croire que de ce site détrempé naîtra la gigantesque construction de verre et d’acier la plus haute d’Asie destinée à devenir la New York-Shanghai Bank. Il est néanmoins rassuré de savoir que son poste de directeur général fera de lui l’un des hommes les plus puissants du monde.
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- Je suis à peu près certaine que le laboratoire découvrira de la succinylcholine dans les tissus cérébraux. Je dirais qu’elle a servi, avec les midazolam, à rendre les victimes dociles. Il est couramment utilisé en prémédication avant une anesthésie. Il aurait suffi de l’injecter par petites doses à intervalles réguliers pour garder la victime à la limite de la conscience. Le succinylcholine est un inhibiteur neuromusculaire. Il aurait servi à paralyser les victimes ; un ballon et un masque de ventilation auraient été utilisés ensuite pour envoyer de force de l’air dans les poumons et oxygéner le sang. Cela paraît compliqué, mais c’est plus simple et plus rapide qu’une anesthésie générale.
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