Eleanor. Elle expérimente la vie et ses renoncements. Elle voulait que tout soit parfait mais finit par se planter.
Elle est meurtrie, rancunière, lucide. Elle comprime ses émotions, pète les plombs parfois. Elle est à la fois forte et faible. Sa fragilité, c'est son amour pour les siens en résonance avec ses blessures psychiques.
Comme rarement, je me suis impliquée émotionnellement. Quand son acharnement à taire sa vérité est devenu pesant, j'ai lâché la main de cette héroïne sidérée. Pour mieux assister à sa reconstruction, presque étonnée de cette fin limite « happy end » baignant dans le pardon.
Un excellent opus donc, mais faites gaffe,
Joyce Maynard peut malmener mine de rien dans son art de manipuler la psychologie des personnages. Un roman tout en américanité – ce manichéisme un peu excessif - des redites alourdissant certains chapitres, néanmoins j'ai trouvé des subtilités élégantes dans ce livre épais que je classe dans mes préférés de
Joyce Maynard avec
L'Homme de la montagne et
les Filles de l'Ouragan.