Une arme dans la tête

Comment survivre quand les étoiles se sont muées en grenades, que traverser la vie n'est autre qu'un parcours du combattant dans un champ de mine et de guerre. Appolinaire n'est encore qu'un jeune enfant africain lorsqu'il est enrôlé à la guerre. Son M16 en main, il doit effacer, l'ennemi, la vie. Il n'a que huit ans. Il s'appellera Conan L'effaceur. Incursion dans ce monde si dérangeant des enfants soldats. Les enfants ne jouent plus aux petites voitures ni au billes, ils n'ont plus de mère pour les enrober d'amour, ils n'ont plus d'innocence. Ils sont la violence, la haine, la mort. À coup de drogue et d'alcool, on enlise ces enfants dans des addictions pour en faire de bons petits soldats.

Appolinaire sera sauvé par un prêtre et conduit en foyer où le travail de reconstruction semble semé d'embûches tant le traumatisme est lourd. Porté doucement par les vers de l'autre Appolinaire, Guillaume, il exorcisera tant bien que mal sa peau de chagrin.

Un court roman qui va droit au but, sans fioriture et nous fait penser que certaines rencontres sont plus qu'une main tendue. Portrait sans fard de la résilience, berceau éternel des âmes errantes. On n'oublie rien. On fait avec. Et on essaye de faire mieux après.

On peut naître Apollinaire et vivre la fin de son enfance en Conan l'Effaceur.
On peut arriver en France à l'adolescence et toujours vivre comme si on avait une arme à la main...
Car il y a parfois bien plus à dire d'un enfant que les mots " passé douloureux " des dossiers de l'Assistance Publique...

Le parcours d'Apollinaire Mayembé est de celui de nombreux jeunes africains. Deux mots, encore, peuvent, effroyablement, le résumer : " enfant-soldat "… Pour en dire plus : Embrigadé, encouragé ou maltraité au grès des circonstances et des " aptitudes " à semer la mort... Promu si on fait montre d'enthousiasme à piller, brûler, ou pire encore...
… Parfois abattu pour l'exemple, si on hésite trop...
Parce-que son meilleur ami a servi d'exemple, Conan l'Effaceur fuit. Pris en charge par un missionnaire, il vient trouver refuge en France, où il essaye de redevenir Apollinaire.
Il passe ses journées à se reconstruire dans un centre d'apprentissage comme opérateur de scierie...
… Et ses nuits à se battre dans son foyer contre les horribles souvenirs de son passé.

Car si Conan l'Effaceur n'a plus d'arme à la main, Apollinaire a toujours une arme dans la tête.

Le récit simple, d'une vie qu'on ne peut malheureusement pas simple qualifier d'oeuvre de pure fiction.

Apollinaire est un jeune enfant lorsqu'il est abordé dans la forêt par des soldats de son pays qui enrôle les enfants pour les envoyer au combat. Avec son ami Wamba, il se retrouve pris au piège d'un camp d'entraînement où la drogue et l'alcool servent à retenir ceux qui sont trop effrayés.
Ce roman est très vite lu et très poignant, Apollinaire raconte depuis la France sa reconstruction difficile et ses souvenirs insurmontables.
L'écriture est très fine et subtile, la violence n'est pas masquée, elle est très bien retranscrite.
Le lecteur est confronté à ce bourreau-victime, à la complexité de ces cas d'enfants-soldats qui ont tout vécu surtout le pire et qui doivent essayer de trouver un moyen de se reconstruire.

C'est un très bon roman, émouvant et bien écrit, où la poésie et la compassion servent de pansement à la barbarie.

Une arme dans la tête est un roman glaçant sur l’itinéraire d’un enfant soldat en Afrique, heureusement arraché à la terreur par un prêtre qui l’envoie en France où il se retrouve « mineur isolé ». En 74 pages, le lecteur suit l’itinéraire d’Apollinaire, ce frêle adolescent qui tente de survivre avec ses souvenirs de guerre qui resurgissent constamment dans son esprit. Petit à petit le jeune homme va relever la tête, malgré ses addictions, aidé par les poèmes de son aîné, le poète Apollinaire.

Un court roman très fort qui montre bien l’embrigadement de jeunes enfants dans des conflits qui les dépassent. L’auteure Claire Mazard montre aussi combien la reconstruction est difficile mais possible. Un très beau roman.

Passées les première pages au style haché et déroutant, le récit alterne entre la France et un pays en guerre. D'un côté, les tentatives d'Apollinaire - le narrateur - pour vivre une vie normale, semblable à celle de tous les ados de son âge, de l'autre, les souvenirs de son pays où il fut enrôlé de force. Et la poésie, les mots comme possible rédemption.

C'est un livre court, percutant, aussi éprouvant que le sujet le laissait deviner. de ses onze ans à ses quinze ans, Appolinaire a été enfant soldat en Afrique. le roman commence avec sa fuite, après le meurtre de son meilleur ami par ses compagnons d'armes. Recueilli par un prêtre, il atterrit en France dans un foyer pour mineurs isolés.

Le roman dépeint une vision idyllique du système éducatif et social qui se met en place pour accompagner le garçon, ainsi que des personnages qui sont tous généreux, tolérants, prêts à tout donner pour lui. Mais les images de la guerre le poursuivent dans sa tête : Apollinaire est persuadé qu'il ne mérite aucune rédemption.
Qu'est-ce qui pourra sauver cet adolescent, devenu jeune adulte ? La poésie ? Un métier manuel ? Une famille ? La nature ? L'amour ? peut-être un peu tout cela à la fois…

Cette lecture a été pour moi rude à démarrer. Difficile de se plonger dans la guerre, même si le sujet est amené avec délicatesse compte tenu du public visé. Bizarrement cette partie ne m'a pas causé beaucoup d'émotions. J'ai commencé à accrocher aux premières étincelles d'espoir, et j'ai dévoré la fin un peu trop vite à mon goût. En bref, une lecture intéressante mais à laquelle je suis restée un peu extérieure.

Je n'aime pas le thème mais j'adore l'histoire. Je vous le conseille quand même.