Le grand gâchis en l'occurence est le temps passer à lire cet ouvrage. Là ou on s'attend à de l'analyse, on trouve un programme politique (d'un éventuel candidat au ministère de la culture en cas de victoire de la droite aux élections présidentielles 2017).
On y trouve une succession de "MOI, JE ..." et de retours sur les différents ministres qui se sont vu confier ce poste.
Pour le coup de pied dans la fourmilière on attendra, la seule critique est sur la baisse des budgets alloués par le président Hollande.
En bref, si vous pouvez, fuyez!
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Aujourd’hui, sur ce sujet, les cartes sont entièrement rebattues par les grands acteurs d’Internet qui contestent toute régulation de la culture. Amazon s’acharne contre le prix unique du livre qui fait obstacle à sa politique de dumping. Et Google considère le droit d’auteur comme une vieillerie qui l’empêche de proposer en accès libre toutes sortes de contenus sur lesquels ce moteur de recherche a mis la main, et grâce auxquels il s’enrichit via des liens publicitaires. Il ne s’agit évidemment pas de jouer les nostalgiques, car il y a un vrai côté enthousiasmant à cette ouverture mondiale sur la culture, ou plutôt sur les cultures, toutes sortes de cultures, et ce grand creuset collectif représente à la fois une chance et une opportunité pour la culture.
Nous vivons, c’est vrai, des changements radicaux dont on commence seulement à prendre vraiment conscience. Aujourd’hui, l’accès à la culture est démultiplié via Internet. Avant il fallait pousser la culture, à présent elle est tirée par les nouveaux médias, et cette culture s’est mondialisée. Désormais les gens prennent ce qu’ils souhaitent dans un univers très diversifié. Il faut donc penser les choses autrement. Surtout quand tout est présenté comme culturel. Aujourd’hui, la tendance du ministère est de promouvoir un contenu pas forcément très créatif mais qui plaît. Bref, au lieu de détecter des talents, d’inspirer le mouvement, on le suit. Mais se contenter de cela équivaut à une reddition.
Concernant les syndicats, il en faut et ils sont sans doute utiles, comme les lobbies d’ailleurs. Mais certains syndicats font de la résistance quand il s’agit de moderniser des services et compliquent sérieusement la tâche. Par exemple lorsqu’ils empêchent de recruter des vacataires pour faire face aux pics d’activité dans les monuments historiques en été. Or, en temps de crise, on ne peut plus se passer de ces souplesses, même s’il n’est pas question de faire n’importe quoi, évidemment. Là encore il faut savoir dire non, ne jamais perdre de vue son objectif.
Certes la tradition du prince mécène et défenseur des arts qui règne par le rayonnement de sa culture a aussi existé en Allemagne ou en Italie, mais la spécificité de notre « exception » tient au fait qu’en France, malgré l’avènement d’un pouvoir républicain, cette tradition a pu demeurer. Cela fait notre particularité et explique pourquoi ce pays est resté longtemps à l’initiative des grandes régulations culturelles publiques.
Il faudra bien un jour, si l’on veut faire progresser le débat dans ce pays, enfin s’interroger sur ce qui nous rassemble et fait notre fierté plutôt que sur ce qui nous divise. Il faudra bien un jour, si l’on veut vraiment sortir de cette crise de civilisation dans laquelle nous nous engluons, casser les a priori et avancer.