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3,84

sur 231 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La vie de John Brown, les états du Sud de l'Amérique comme si vous y étiez. John Brown (1800-1859), abolitionniste convaincu et enflammé, porté par une foi démesurée en l'Eternel, parcourt le pays avec pour mission d'éradiquer l'esclavage. Passionné, illuminé son dernier coup d'éclat : s'emparer d'un arsenal fédéral en Virginie tournera au désastre, arrêté et jugé, il est pendu le 2 décembre 1859. Cette attaque suscite un vent de panique dans tout le pays, la guerre de Sécession peut commencer.

Henry Shackleford, petit métisse, a dix ans lorsqu'il croise la route du capitaine Brown, ce dernier l'adopte tout de suite, il faut préciser que dans une bagarre de saloon il a tué son père et son maitre. le jeune garçon n'a d'autre solution que suivre ce vieux complétement perché. Pris pour une fille et surnommé l'Echalote, il fera partie de la garde rapprochée de John Brown, petit témoin malicieux, il rapportera dans son journal, trois années d'errance, de combats et d'espoir. Des plaines du Kansas aux salons de Boston ou de Chicago avec un détour dans un bordel du Missouri, la vie de l'Echalote, petite cousine de Tom Sawyer, est un roman.

James Mcbride nous livre un récit passionnant sur les années qui ont précédées la guerre de Sécession et grâce à la biographie de ce héros méconnu, il lève le voile sur un effroyable pan de l'Histoire américaine. Chanson de geste à l'écriture enlevée, tour à tour drôle, poignant et féroce, ce Western haut en couleur nous donne à réfléchir sur l'inhumaine condition d'esclave. Formidable épopée racontée à hauteur d'enfant par un gamin qui n'a pas la langue dans sa poche, « L'oiseau du Bon Dieu » c'est Zazie au Kansas et c'est sensass.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Pari gonflé que d'éclairer la figure aussi symbolique et controversée aux Etats-Unis qu'elle est peu connue de ce côté de l'Atlantique de l'abolitionniste John Brown sous l'angle choisi par James McBride : celle d'une épopée tragico-burlesque racontée par un jeune esclave noir velléitaire et dégourdi qui l'aurait suivi plus ou moins contre son gré jusqu'à sa fin sanglante.

On rit beaucoup des facéties de plume d'Henry/Henrietta, le narrateur, « oiseau du bon Dieu » enlevé par John Brown, pris pour une fille et affublé du rôle de porte-bonheur de la croisade pour la libération des esclaves noirs portée par ce prophète halluciné qui ne croyait qu'au pouvoir de Dieu et à celui des armes pour mener son combat.
On rit souvent, trop peut-être, aux dépens de ce dernier face à ses délires inspirés de folie divine et ses errements stratégiques à la tête d'une bande de pied nickelés déterminée à sauver ses congénères contre leur gré.
On rit de plus en plus jaune à mesure que l'on entre dans cette incroyable histoire vraie, et que se révèle à la fois les fractures irréparables de la société américaine face à l'esclavage qui aboutiront bientôt à la guerre de sécession, mais aussi l'impavidité et la réticence des personnages noirs du roman, esclaves ou libres face à ce libérateur autoproclamé, tant il est difficile de démêler le bon agir et la sagesse dans cette époque troublée.

Pari réussi car ce livre m'a troublée aussi ! Même si un excès d'humour laisse un peu à distance, on a plaisir à ne plus bien savoir si l'on est dans un western, une fresque historique, un comédie burlesque ou une tragédie, mais n'est-ce pas ainsi que l'Histoire prend tout son sens et libère toutes ses saveurs ?
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Avec « L'oiseau du bon dieu » on plonge dans la grande Histoire des Etats-Unis en suivant les événements qui vont entraîner le début de la guerre de Sécession. N'hésitez pas à le lire avec Wikipédia ouvert à côté pour compléter votre lecture.
Dans ce roman on suit le personnage d'Echalote, jeune garçon déguisé en fille qui malgré lui/elle se voit embarquer dans la libération des esclaves à côté de John Brown, célèbre abolitionniste.
C'est très bien écrit, le fait de suivre l'histoire à travers les yeux d'Echalote donne une certaine innocence à l'aventure tout en gardant l'aspect dramatique de cette époque.
Malgré quelques répétitions dans le récit, et même si on sait comment cette épopée va se terminer on reste en haleine du début à la fin.
Un très beau roman, un grand roman Américain.

Lien : http://le-club-des-incorrigi..
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John Brown, homme blanc, abolitionniste un peu cinglé, complétement habité par sa cause se lance en guerre pour libérer les esclaves noirs. Sur sa route, il rencontre un jeune garçon qu'il prends pour une fille qu'il surnomme l'Echalote. L'Echalote, le narrateur, va le suivre, va souvent tenter de se sauver et va assister à toutes les folies du "vieux" Brown.
Cette histoire souvent drôle, avec certes parfois des longueurs, raconte un pan de l'histoire américaine et comment certains ont eu le courage de se soulever contre l'esclavage.
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Je me suis plongée dans ce roman avec d'autant plus de plaisir et de curiosité que c'est une période de l'histoire des USA que je connais très peu : les années pré-guerre de sécession et les événements qui ont joué dans la montée de la pensée anti-esclavagiste. Cela m'a en plus permis d'avoir une vision plus réaliste de ces années-là, dont on a malheureusement une vision assez hollywoodienne, entre la conquête de l'Ouest (version Petite Maison dans la Prairie ou Lucky Luke), l'esclavage (12 years a slave) et l'après-guerre civile (les 4 filles du Dr March ou la couleur pourpre). Mais toutes ces histoires parlent plutôt d'individus et n'abordent pas ou peu le contexte historique et politique qui les entoure (sans parler bien sûr de la caricature générale ou du révisionnisme historique qu'on peut trouver par exemple dans les westerns).

L'oiseau du Bon Dieu arrive à joindre les deux histoires, grande et petite, grâce au personnage de l'Echalote, petit esclave qui se fait libérer par le Capitaine John Brown, qu'il suivra bien malgré lui dans sa lutte contre l'esclavage, du Kansas rural au siège de l'arsenal de l'armée fédérale à Harper's Ferry. A travers les yeux de ce petit garçon déguisé en fille, on suit donc la quête de ce personnage historique méconnu en France mais considéré comme un héros aux USA, pour avoir sacrifié sa vie à une cause noble et avoir permis de la faire connaitre dans tout le pays. Ce livre est un véritable hommage à cet homme, et le montre tel qu'il était, vieux fou illuminé et bigot, vivant de foi et d'eau fraîche, entouré de compagnons d'armes tout aussi timbrés.

L'auteur ne donne jamais de références historiques, n'explique jamais le contexte et montre donc plutôt la vie quotidienne, dans des villages, des bourgs (et leur bordel local), des grandes villes. Cela donne envie d'en savoir beaucoup plus sur cette période, mais n'est pas gênant car on en apprend beaucoup sur d'autres aspects. Dans un langage très cru (et drôle !) et sans faux-semblants, l'auteur casse en effet de nombreux stéréotypes et généralités que l'on peut avoir sur cette époque. J'ai été marquée par exemple par le fait que tous les esclaves ne voulaient pas être libérés, et que la plupart n'avaient pas du tout envie de se battre pour cela. Cela parait logique, mais ce n'est en général pas ce qu'on nous montre. Cela permet également de bien voir la différence pas seulement entre nord et sud, mais aussi et surtout entre les américains des zones rurales, qui avaient toujours vécu avec l'esclavage et ne le remettaient pas en question, pas toujours par conviction mais également par habitude et nécessité économique ; et citadins de la côte Est, qui échafaudaient des théories et décidaient de ce qui était meilleur pour le reste du pays, sans forcément en connaitre la vie quotidienne. Cela explique bien pourquoi cela n'a pu se régler que par une guerre civile, mais aussi la disparité qui persiste aujourd'hui, avec une Amérique rurale qui se sent exclue et incomprise par l'élite citadine et pense que tout se règle mieux individuellement, l'arme au poing. Et cela fait assez bien comprendre également les problèmes de racisme qui subsistent aujourd'hui…

Un livre passionnant donc, bien qu'un poil trop long (le passage où l'échalote travaille dans un bordel est assez interminable), qui donne une vision nouvelle de la lutte anti-esclavage, met en lumière l'incroyable personnage de John Brown et aide à mieux comprendre la société américaine aujourd'hui. Et en plus, contre toute attente pour un sujet si grave, il est vraiment très drôle ! A lire donc !
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Quel singulier bouquin !
La croisade abolitionniste du Capitaine John Brown au milieu du XIX e siècle, racontée par un jeune esclave noir d'une douzaine d'années libéré et embarqué malgré lui dans cette folle épopée.

Je ne connaissais pas l'histoire de cette figure symbolique aux États Unis, ce Blanc totalement illuminé, qui se dit investi par Dieu pour libérer les Noirs de l'esclavage, qui mène ses maigres troupes à coup de prières interminables et de citations multiples de la Bible, mais qui n'hésite pas à trucider tous ceux qui se mettent en travers de sa route ! Une espèce de prophète fou, un Vieux un peu barjo, certes, mais sincère dans ses convictions, qui mène le combat du Kansas à la Virginie , les armes à la main et la Bible à la bouche et qui a sans doute, par ses actions et ses écrits, favorisé le déclenchement de la Guerre de Sécession.
A côté de cette figure truculente , le personnage du gamin,affublé en fille suite à un malentendu et intronisé mascotte de la bande par un John Brown très protecteur, est à la fois drôle dans le regard lucide qu'il porte sur cette aventure et touchant dans sa quête d'identité.

Un sujet original donc, mais c'est surtout le style et le ton du livre qui impressionne. James Mc Bride a fait de cette histoire un genre de western truculent, un roman d'aventures bourré d'humour, très visuel (je viens de voir qu'il avait été adapté en série , ça ne m'étonne pas !). L'écrivain Alain Mabanckou a qualifié James Mc Bride de « Tarentino de la littérature américaine », avis aux amateurs !

Un petit bémol pour moi malgré tout : j'ai trouvé le roman un poil trop long (475 pages quand même ..) d'où mes 4 étoiles .
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Un roman picaresque pour évoquer l'une des facettes les plus obscures de l'Histoire américaine, il fallait oser! Et finalement ça passe très bien: l'humour pour désamorcer l'horreur mais sans tuer le caractère profondément humain des personnages. Un style enlevé avec lequel on ne s'ennuie pas une seconde, un rythme soutenu, on a beau connaître la fin, prédire la catastrophe inévitable, on se surprend à espérer le rassemblement des "abeilles"... L'histoire de John Brown qui sèmera les graines de la Guerre de Sécession vue aux travers les yeux d'un jeune esclave libéré à son corps presque défendant nous permet de regarder cette période à hauteur d'homme: ni diable ni héros...simplement humain, parfois lâche parfois courageux. Et vous, que seriez-vous prêt à sacrifier de votre confort, de votre sécurité pour une cause qui vous paraît juste?
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L'oiseau du bon Dieu
James Mc BRIDE

John Brown est en route !
Il s'est donné pour mission de libérer les esclaves noirs car c'est lui le chef des abolitionnistes.
C'est de cette façon qu'il va kidnapper Henry, un jeune noir de 12 ans qui suite à un malentendu va devenir Henri... etta !
John va sillonner les États-Unis en compagnie de son armée et livrer de fameux combats.
« Henrietta » va tantôt suivre, tantôt fuguer mais toujours vivre des aventures les plus inattendues et burlesques les unes que les autres...
Entre abolitionnistes et esclavagistes on se demande parfois qui sont les plus fous...
Un road movie à cheval des années
1850 pour prêcher la bonne parole mais qui fait parfois du tort aux esclaves eux-mêmes.
Et sur cette route nous rencontrons aussi Frederick Douglass et Harriet Tubman !

Un bon roman brut et cynique dont l'un des personnages principaux qui a bien existé : John Brown n'est pas sans me rappeler Seldom Smith le personnage principal du « gang de la clé à molette » d'Edward Abbey !
C'est vous dire si j'ai aimé ce roman et cet « oiseau du bon Dieu ».
Et bravo à cet homme pour son courage dans cette bataille.
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LES TRIBULATIONS D'UNE "FILLE MANQUEE"

L'épopée sanglante du célèbre anti-esclavagiste John Brown, prédicateur illuminé qui se proposait de délivrer le peuple noir au nom du Seigneur et qui a laissé pour ce faire nombre de cadavres sur sa route, est un moment fort de la construction des Etats-Unis au XIXe siècle, de ses tensions et de ses contradictions qui allait conduire le pays vers la guerre de Sécession. On en retrouve d'ailleurs une illustration dans le film de Michaël Curtiz « La piste de Santa Fé ».

James McBride a la bonne idée de réactiver cet épisode à travers la vision qu'en a Henry, un jeune esclave métisse de 12 ans, embarqué par la troupe de Brown qui le prend pour une fillette. L'histoire débute de façon tragi-comique : le tragique, c'est la mort du père de Henry venant s'empaler sur une écharde arrachée d'une porte par une balle tirée par un propriétaire d'esclave sur le Vieux John Brown qui s'en tire sans mal. le comique, c'est la manière dont McBride narre cette entrée en matière. Car, sous des dehors sérieux, c'est tout le livre qui baigne dans l'ambiance hautement jubilatoire que crée à merveille l'écrivain américain.

Revenons donc à notre Henry, devenu Henrietta ou « L'Echalote » selon le surnom que lui donne Brown et affublé d'une robe et d'un bonnet. Il assiste donc à la croisade du pasteur abolitionniste, se lie d'amitié avec son fils aîné qui trouvera rapidement la mort, puis se retrouve dans un bordel du Missouri sous la protection d'une superbe métisse. Son humeur affable et sa malice naturelle lui permettent d'échapper à tous les dangers qui menacent un adolescent dans cette période si rude.

La gageure de McBride est de réussir à faire rire même dans les situations les plus délicates. Son héros n'a pas la langue dans sa poche et ce culot lui ouvre maintes portes et lui permet surtout de survivre. Et permet aussi au lecteur d'apprécier les trouvailles de l'auteur et notamment le langage imagé de son héros au service d'une philosophie de la vie très personnelle. Ainsi, il dit avoir appris, grâce à son déguisement, « ce que ça veut dire, être une fille » et comment réagissent les hommes : « Les hommes, quand ils ont une femme en face d'eux, on peut plus les arrêter, qu'ils parlent de chevaux, de leurs chaussures toutes neuves ou de leurs rêves. Mais si vous les mettez dans une pièce et que vous les laissez entre eux, tout ce qu'ils savent faire, c'est flinguer, cracher et chiquer ».

Le reste est à l'avenant et fait de ce roman couronné par le National Book Award un livre pétillant qui fait à l'Histoire un bel enfant souriant.

Lien : https://lacitedulivreechange..
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"L'oiseau du bon Dieu", James McBride.
Joli roman centré sur le personnage historique de John Brown, abolitionniste américain illuminé, décidé de libérer les esclaves d'Amérique par la violence.
Moments de vie dans l'Amérique profonde des années 1850, la grande et belle nature sauvage, la boue et la faim aussi, les hommes (et femmes) enivrés, une ébauche de civilisation. La guerre de Sécession suivra quelques années plus tard, et les événements relatés dans ce roman sont parfoit présentés comme ayant contribué à son declenchement.
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