L'idée de départ de faire une biographie sur james Brown, "le parrain du soul", avec un point de vue neuf, une biographie écrite par un Noir du Sud, comme lui, quelqu'un de mieux à même de le comprendre.
Ce qui est spécifique là-dedans, c'est de mettre en avant ces jeunes musiciens noirs à l'enfance miséreuse, menés à la musique par le biais de la musique religieuse, qui ont réussi à se faire une place dans le show-biz, entreprise blanche, perverse, impitoyable. Et de montrer ce qu'il leur a fallu, en plus du génie musical, de persévérance, de courage, de ténacité, de souffrances, bien plus qu'aux autres. Comme même adulés,ils étaient méprisés.
James Brown était un génie musical, un homme de bien (il a encouragé la scolarisation des enfants, légué toute sa fortune aux enfants pauvres du Sud, blancs et noirs confondus) mais aussi un tyran, un homme fantasque et autoritaire. Un solitaire. On ne l'apprend pas ici par une biographie classique, chronologique, analytique, mais à travers des rencontres de l'auteur avec diverses personnes qui ont traversé sa vie. de ce fait, certains points sont creusés et re-creusés (avec une prédilection pour les procédures juridiques de sa famille pour récupérer son héritage), les répétitions doivent être admises, mais les trous sont béants. C'est un choix. C'est par moments épatant, mais, plus on avance dans le texte assez frustrant. Cela donne un imbroglio un peu fouillis, le portrait est esquissé, on a l'impression de faire une connaissance assez superficielle avec ce grand homme, mais de passer à côté de beaucoup de choses.