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C'est la dernière enquête de Gregor Reihnardt et, à mes yeux la plus aboutie et la plus intéressante. L'ex-capitaine a survécu à la guerre et a réintégré la Kripo grâce à ses connaissances américaines. Car pour travailler dans la police, il faut montrer patte blanche ou être pistonné. de plus, depuis la fin de la guerre, les Soviétiques ont infiltré les services de police et mis en place de nombreux pions sans parler de taupes. Aussi Reihnardt est-il mal vu par sa hiérarchie. Lorsqu'il est appelé sur le lieu d'un meurtre –un officier anglais retrouvé mort dans la cage d'un escalier- Reihnardt pressent que l'affaire va être délicate. D'autant qu'il découvre un deuxième corps, celui d'un ancien pilote d'une escadrille employée pendant la guerre à des missions secrètes. le meurtre de ce pilote est suivi par d'autres morts dont le point commun est d'avoir appartenu à cette même escadrille. En suivant le fil, Reihnardt découvre que tous ces hommes sont liés à des recherches scientifiques qui intéressent beaucoup de monde, à commencer par les soviétiques. Dès lors, il est de plus en plus délicat voire dangereux de poursuivre l'enquête.

Des trois tomes écrits par Luke McCallin, c'est celui que j'ai préféré car il installe le récit dans le cadre d'une ville dévastée, partagée entre les 4 grands vainqueurs de la guerre et bientôt en proie aux prémices de la guerre froide. Il est loin le temps où les alliés trinquaient pour fêter leur victoire ; retranchés chacun dans leur zone, ils veillent à leurs intérêts et se soupçonnent mutuellement de cacher des choses. Reihnardt en fait les frais qui se voit régulièrement alpagué soit par les anglais, soit par les américains, soit par les redoutables soviétiques en la personne d'un officier inquiétant du nom de Stokov et sommé de révéler ce qu'il a trouvé en enquêtant. Les morts importent peu, par contre les essais scientifiques réalisés par les nazis avec l'aide de l'escadrille sont primordiaux. Il y a donc beaucoup d'amertume dans ce roman qui montre que le refroidissement des relations entre les alliés, a entraîné un changement dans la conduite à suivre, il est devenu plus important de s'approprier des scientifiques qui, pourtant, avaient travaillé pour les nazis, que de leur faire payer leurs actes. D'où la présence de Stokov qui suit Reihnardt comme son ombre. L'atmosphère de défaite et d'occupation est aussi bien rendue, on trouve de nombreuses pages qui évoquent le quotidien des Berlinois fait de marché noir et de combines pour manger correctement. Enfin, les descriptions de l'ancienne capitale du Reich sont saisissantes : Reihnardt circule dans un paysage défiguré au milieu d'immeubles détruits ou en ruines qui abritent encore des gens, ombres furtives qu'il aperçoit de temps en temps. C'est donc un très bon roman policier historique que je vous invite à découvrir.
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Après la Trilogie berlinoise de Philip Kerr, Germania d'Harald Gilbers et plus récemment les polars hambourgeois de Cay Rademacher qui tous se déroulent au moment et quelques mois après la débâcle allemande dans un décor de décombres, je viens de terminer la trilogie le Luke McCallin dont je tourne avec regret la dernière page.

Les romans historiques étayés sur une sérieuse documentation permettent de mieux comprendre non seulement les faits historiques, mais surtout la psychologie des personnages, le cadre dans lequel ils évoluent, leurs débats intérieurs, les odeurs d'une ville engloutie sous des tonnes de gravats. C'est sans doute dans ce personnage de Gregor Reindhardt que j'ai trouvé le plus d'affinités, les meilleures clés pour tenter de comprendre comment les Allemands, peuple discipliné, religieux et cultivé avaient pu basculer dans un système totalitaire aussi abominable que le nazisme. Et puis ensuite, l'état de guerre, le piège, le danger mortel à exprimer le moindre doute …

Ce troisième épisode se déroule en 1947 dans Berlin occupé par les quatre puissances victorieuses. Grâce à l'influence d'un officier américain, Gregor a été réintégré à un poste - même si inférieur au précédent, il peut y exercer son talent d'enquêteur hors pair - à la police criminelle, ce qui lui vaut le mépris de ses collègues. Sans oublier que les forces soviétiques ont placé à tous les échelons de cette administration des hommes acquis à leur idéologie. Survient une série de meurtres à la mise en scène étrange, qui décime d'anciens pilotes de chasse d'une escadrille ayant opéré en Afrique du Nord … Les services britanniques, soviétiques et américains s'y intéressent …

Sans trop s'attarder sur les difficultés de ravitaillement encore très prégnantes en cette année 1947 où l'unité de compte est la cigarette américaine, nous suivons dans son raisonnement et ses recherches méticuleuses le héros tout meurtri de cette histoire, accompagné de son vieux compagnon d'armes et qui retrouve enfin son fils, rescapé des camps soviétiques mais dans un sale état. Reinhardt a maintenant 49 ans, souffre de plus en plus de son genou broyé à coup de pelle dans une tranchée britannique en 1918, prend sans cesse des coups et en assène, réussit à se sortir de situations périlleuses où ses collègues le placent.

La fin - Ahhh, l'art du "twist" ! - est stupéfiante … Mais hélas, l'auteur nous dit lui-même qu'il n'y aura pas de suite aux enquêtes de Gregor Sebastian Reinhardt. Dommage !
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Début 1947, Berlin, secteur américain. Deux cadavres sont découverts dans un immeuble éventré où vivent chichement quelques familles. Reinhardt est sur la scène de crime. Une importante réforme de la police a eu lieu en octobre 1946 et progressivement des services de police se mettent en place mais dépendent encore beaucoup des forces d'occupation. Leurs moyens sont encore limités mais déjà efficaces par exemple en matière de médecine légale. Reinhardt est inspecteur à la division de Schöneberg. L'identification des cadavres s'annonce difficile, une seule certitude, une des deux victimes est un ancien militaire allemand.

Dans les pays anglo-saxons les titres de la série Gregor Reinhardt ont été salués pour leurs qualités historiques. C'est compréhensible tellement « Les cendres de Berlin » fourmillent d'informations habillement distillées au lecteur. Il y a tout ce qui concerne l'organisation administrative de Berlin dans les secteurs d'occupation, l'influence des américains et des soviétiques qui avancent leurs pions dans l'ébauche de reconstruction d'un Etat allemand.

Berlin est en ruine, la population manque de tout. Des gamins orphelins tentent de survivre en chapardant et parfois en se livrant à des trafics. Les soldats de la Wehrmacht sont peu à peu libérés des camps de prisonniers ( c'est le cas de son fils Friedrich qui a combattu sur le front de l'Est ). Ces retours ne se passent pas sans poser de nombreux problèmes. C'est un des points sur lequel Luke McCallin base son récit. Ces militaires allemands doivent tout d'abord obtenir un certificat de dénazification, les archives de la SS et du Parti nazi détenus par les alliés au Centre de documentation de Berlin renseignaient sur les activités autrefois légales et illégales après-guerre. le retour à la vie civile des anciens militaires est difficile; même sans passé fasciste, ils se retrouvent rejetés par les civils allemands. Ils se réfugient dans la solidarité, la fraternité et l'entraide entre anciens compagnons d'arme alors que les alliés leur interdisent de se rassembler et de se réunir. Gregor Reinhardt n'échappe pas à ce sentiment de défiance et souffre de ne pas pouvoir être l'homme qu'il voudrait être. Cet aspect psychologique est pertinent et ses conséquences jalonnent l'enquête.

Le contexte historique rythme les investigations de l'inspecteur Rheinhardt, que ce soit les relations entre américains et soviétiques qui deviennent vite rivalités notamment pour s'octroyer la collaboration des savants allemands ou le traumatisme des allemands ayant vécu deux fois les déchirements de deux défaites militaires ( Première et Seconde Guerre mondiale ).

Luke McCallin annonce à la fin de ce roman qu'il ne poursuivra pas le récit de la vie de Gregor Reinhardt au-delà de 1947. Mais son passé de combattant de la Première Guerre mondiale est une source passionnante d'inspiration pour l'auteur. Les lecteurs devraient donc retrouver Gregor Reinhardt prochainement …

Luke McCALLINLes cendres de Berlin, titre original « The ashes of Berlin », Angleterre 2016, traduit de l'anglais par Nicolas Zeimet pour les Éditions du Toucan, parution avril 2018. ISBN 978-2-81000-817-9
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Si je vous dis, en mode « Pyramide, en trois, policier, Allemagne et seconde guerre mondiale, il y a de fortes chances que vous me répondiez « Philip Kerr ». Vous n'aurez pas complètement tort, tant les aventures de Bernie Gunther sont emblématiques de cette période de l'histoire. Et pourtant il n'y a pas que Philip Kerr dans la vie, et je compte bien vous le prouver tout de suite avec une autre trilogie, encore une fois l'oeuvre d'un auteur anglo-saxon, Luke McCallin.

« Les cendres de Berlin », troisième tome de la trilogie, prendre place à Berlin en 1947. Dans les décombres de la ville, les forces d'occupation soviétiques, américaines, anglaises et françaises se sont partagé la gestion de la ville et sont au coeur de luttes d'influence et les rivalités ne font qu'attiser les tensions existantes. Capitaine dans l'armée pendant la seconde guerre mondiale, Gregor Reinhardt a retrouvé, grâce à des appuis américains, un poste d'inspecteur à la police criminelle. Et quand deux personnes sont retrouvées mortes et qu'un tueur en série semble avoir des comptes à régler avec un certain nombre de personnes, c'est Gregor qui va se retrouver en charge de l'enquête. A charge pour lui de réussir à avancer dans ce panier de crabes sans se perdre lui-même corps et âme.

Finalement c'est l'auteur qui résume le mieux son intrigue, et je ne résiste pas à la tentation de le citer : « un peuple vaincu mais fier pour contexte, un mélange ébouriffant de politique, d'obstruction intérieure et d'intérêts extérieurs, des pilotes assassinés, un agent britannique mort et vous même [Gregor] ancien policier et ancien officier des forces armées fascistes ». Tout un programme !

Voici donc un polar copieux (580 pages) qu'on traverse sans voir les pages passer et sans temps morts. Les personnages sont réussis, avec leurs faiblesses et leurs failles, notamment chez Gregor. Celui-ci, s'il est peut être moins charismatique que Bernie Gunther, n'en demeure pas moins marquant, un écorché vif meurtri au plus profond de son corps et de son âme, tentant de survivre sans renier ses principes, ce qui n'est pas une mince affaire à cette époque compliquée.

L'intrigue est très bien tournée et nous montre toute la difficulté de la reconstruction de l'Allemagne soumise aux influences croisées et parfois contradictoires des forces d'occupations alliées et aux conséquences, mais aussi aux résurgences du nazisme tout juste annihilé.
En bref, un excellent polar, tout en niveau de gris, où il n'y a pas vraiment de bons et de méchants, mais des intérêts qui divergent et des impératifs de survie et de pouvoir qui s'affrontent et tentent quand même parfois de se concilier. Un très bon moment de lecture !
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Dès les premières pages, impossible de ne pas se rappeler les livres de Kerr, un compatriote de l'auteur, ou le célébrissime “Troisième homme de Carol Reed. Dans un Berlin dévasté par la guerre, au milieu des ruines, les survivants survivent ou essaient de la faire. C'est le règne de la démerde, des petits et grands trafics, sur fond de début de guerre froide. le héros, flic modeste, un survivant lui aussi, moralement et physiquement va essayer de découvrir l'auteur d'une série de meurtres. Coincé entre les agissements des ex-alliés, il se trouve ballottés dans les intérêts de plus en plus divergents des vainqueurs. Rester honnête et relativement moral dans ce contexte relève de l'exploit et aussi de la rédemption. Un polar majeur qui change agréablement de la production aseptisée de notre époque où le scénario doit cocher toutes les cases.
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Et voilà, fin de la trilogie, Grégor va me manquer, il va sans dire que j'ai beaucoup aimé le personnage, les intrigues et leur contexte historique, Luke you are a master!
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Reinhardt rencontre des difficultés pour résoudre cette enquête car il doit se méfier de tout le monde : sa hiérarchie, les commandements alliés qui manoeuvrent en sous-sol les uns contre les autres.

Ce livre vaut plus pour sa longue et oppressante immersion dans le Berlin désolé de l'après-guerre que pour l'enquête menée par Reinhardt.

L'auteur a fait un remarquable travail d'historien. La description de la vie des Allemands dans Berlin dévastée par les bombardements est saisissante. Il décrit avec force détails les problèmes du quotidien : le ravitaillement, les embûches liées à l'occupation des différents alliés et les tiraillements entre, d'un côté, les Russes, et de l'autre côté, les Américains et Anglais qui cherchent à étendre leur pouvoir sur le territoire.

Je quitte avec regret cet inspecteur, solitaire, qui cherche à faire son travail du mieux possible sans prendre partie pour l'un ou l'autre camp. Il ressemble par certains côtés à Bernie Gunther de Philip Kerr.
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Revoilà Gregor Reinhardt… à Berlin… en 1947, dans ce Berlin morcelé, détruit, avec des restrictions alimentaires, la peur, les règlements de comptes et la main mise par les quatre vainqueurs. Les alliés voulant remettre à flots l'Allemagne, chaque secteur repense la police allemande et Reinhardt réintègre son corps de métier, à un poste subalterne.
Quand une enquête l'emmène sur une série de meurtres d'anciens pilotes ayant oeuvré en Afrique du Nord, avec mise en scène étrange, les 4 puissances s'y intéressent et posent leurs pions…
Entre difficulté du quotidien (notamment alimentaire), Reinhardt réutilise comme jamais son côté policier pour trouver le fin du fin. Il suit le meurtrier à la trace, malgré les errements. En outre, sa vie est chamboulée… entre un vieux camarade, un fils revenu des camps soviétiques, limite mort-vivant, le cinquantenaire essaie de ne pas sombrer, et n'éviter les pièges, les situations dangereuses, malgré sa propension à en découdre.
Cette dernière enquête nous fait regretter Gregor Reinhardt, ses aventures, ses blessures, ses convictions, ses forces et faiblesses.
Luke McCallin finit en beauté sa saga qui trace son sillon entre les Balkans et Berlin…
Un quatrième opus est accessible mais se concentre sur la Première Guerre mondiale et les tranchées avec Reinhardt et ses frères d'armes, croisés ou évoqués dans les 3 tomes.
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Gregor Rheinhart est de retour à Berlin. Aidé par les américains il a retrouvé sa place à la police criminelle.
La ville est partagée entre les puissances alliées.
Un double crime est perpétré et on confie une des enquêtes à Gregor.
Les tensions sont vives.
La vengeance semble le moteur de ces crimes.
Un excellent thriller historique....
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Tout le monde se souvient du slogan de « canada dry ? »
Ici c'est pareil : une copie de Bernard GUNTHER, une copie de KERR.
Ca n'en n'a ni le goût, ni la saveur, ni le talent.
C'est par curiosité que je me suis si dis « pourquoi pas ? »
Ce sont les aventures de GUNTHER, qui m'ont poussé à me lancer à lire autre chose, tout comme pour les auteurs français avec d'ESTIENNE D'ORVES
Pour les deux, tout est fade, Il ne suffit pas de porter un nom ( pour d'ESTIENNE D'ORVES) pour être légitime à écrire sur cette période ou aborder ces thèmes ; encore faut-il avoir du talent
Le seul intérêt du livre ? Une vague explication du quotidien des Berlinois au lendemain de la guerre, au milieu d'une ville détruite et sous le joug des différentes puissances occupantes.
C'est peu, très peu quelques dizaines de pages et le reste n'a que très peu d'intérêt pour ne pas dire aucun.
En fait, si vous avez lu les « aventures de GUNTHER », les aventures de ce « policier » n'ont aucun intérêt( c'est comme si vous regardiez « DERRICK » ; c'est dire !
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