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4,33

sur 5692 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un récit bouleversant. Un conte magique. Une sensibilité incroyable à chaque page.

Mais aussi un monde intransigeant. Une réalité rude, parfois violente.

Malgré un décor qui prend trop de temps à se mettre en place, un très très très .... bel ouvrage qui résonne encore longtemps, même après la fin de sa lecture.

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Bien après tout le monde, je découvre Betty de Tiffany McDaniel. Il était, comme beaucoup de mes livres, dans ma Pile à lire depuis bien longtemps. Mais il m'a été recommandé parmi des lectures à faire pour cette année et j'ai ajouté au Pumpkin Autumn Challenge pour ne pas me défiler ! Cette histoire d'une enfant métisse native américaine avait ceci dit tout pour m'intéresser.

C'est un thème rapidement abordé, mais Betty grandit dans une famille pauvre et nombreuse. Landon Carpenter est d'ascendance cherokee, et Betty est celle qui lui ressemble le plus. Elle subit donc le racisme, comme lui, très tôt à l'école. Les autres enfants l'analysent à travers le spectre des clichés déployés par les adultes : les Amérindiens ont forcément des plumes et vivent dans des tipis, ce qui est loin d'être le cas de toutes les communautés. La fillette grandit donc dans le mépris de la plupart des voisins, la violence de ses camarades de classe, le rejet de ses grands-parents… Mais la violence se trouve aussi dans sa famille, et les prédateurs sont parfois les personnes les plus proches de soi.

Car Betty est un récit cru, voire cruel. Dans un premier temps, le personnage de la mère est très ambivalent. Alka peut se montrer abusive psychologiquement. Elle n'hésite pas à insulter Betty pour sa couleur de peau, à raconter des histoires inadaptées à ses enfants. Très vite, il est révélé les traumatismes de son enfance. L'inceste est très présent dans le récit, de même que les viols. Si dans certains cas, ces passages aident à comprendre les personnages et l'époque, j'ai cependant trouvé que l'on plongeait dans des moments très sordides qui n'étaient pas toujours nécessaires, comme si l'autrice cherchait à aller toujours plus loin. Notamment une scène avec des chats en milieu de livre. Heureusement, il y a une très belle écriture, poétique, riche et évocatrice, pour contrebalancer cet aspect.

Comment supporter les traumas du monde adulte quand on est enfant et impuissant ? L'aspect thérapeutique de l'écriture et de l'imaginaire se manifeste de plusieurs manières. Dans un premier temps, c'est au travers des histoires fantasques du père, Landon, qui puise dans son héritage Cherokee pour partager les traditions auprès de ses enfants, Betty étant la plus proche de lui durant le récit. La place de la mémoire des générations passées est particulière, et l'énergie trouvée dans la nature et l'imaginaire permet de trouver un havre. Un fragile havre de paix que Betty perpétuera en écrivant des histoires, ou des témoignages de ce qu'elle a vue, dans un geste désespéré et cathartique, mais salvateur.

Elle se révèle être un personnage fort et courageux. L'impuissance de son enfance est bien représentée, également à travers ses frères et soeurs, notamment Fraya, la soeur aînée, à la fois victime et protectrice. L'histoire des autres personnages est tout aussi touchante : Flossie, l'éternelle actrice, la sensibilité de ses jeunes frères… Mais ce sera Betty qui brisera le cycle grâce à ses mots. Car l'héritage, ce n'est pas seulement celui de la culture Cherokee, c'est aussi celui des traumatismes des générations d'enfance qui se transmettent comme une maladie. C'est représenté par la ressemblance physique entre différents personnages, ce qui n'est pas un procédé très subtil mais a le mérite de bien poser les choses.

Le succès de Betty est amplement mérité. C'est un roman dense et riche, porté par une écriture exceptionnelle et poétique, et une galerie de personnages marquants. Abordant des thèmes très durs, pauvreté, racisme, inceste… le roman décrit comment la jeune Betty surmonte les épreuves grace à l'écriture et sa relation avec son père, son lien avec l'héritage de ses ancêtres et la nature. Dommage cependant que l'autrice pousse parfois loin la cruauté des événements, ce qui donne l'impression de vouloir jouer sur le pathos sans que ce soit nécessaire.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Ce roman a reçu de nombreux prix et il y a un tel engouement que j'ai eu peur d'être déçu. Mais la vérité c'est que ce roman est magnifique et tragique a la fois. La vie de Betty est compliqué surtout quand elle comprend les malheurs des femmes qui l'entourent. Et également pour elle "la petite Indienne" même si c'est relativement moins dure. Et son père le personnage le plus lumineux de l'histoire. J'aurai aimé qu'il y est un épilogue. Parce qu'après l'avoir suivie toute son enfance jusqu'à ces 18 ans. Il y a un goût d'inachevé même si tout reste possible pour elle.
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J'ai dévoré Betty si ce n'est d'une traite, c'est tout de même fort épais, du moins pas loin, mais cela ne veut pas pour autant dire que j'ai totalement adoré ce récit d'enfance et de jeunesse où la jeune Betty raconte de la rencontre de ses parents, la naissance de ses ainés, leurs déménagements, leurs jeunesses, jusqu'au jour où elle s'envole du nid. J'ai aimé Betty, sa relation avec son père, la nature par ses yeux à lui, et sans cela, je ne suis pas sûre que j'aurais réussi à aller jusqu'au bout.
Pas à cause du style, même si parfois je l'ai trouvé un peu plat, mais à cause de la suite d'événements qui frappent la famille. Je ne vais pas trop m'étendre, je ne veux pas dévoiler l'intrigue, mais au bout d'un moment, le lecteur au coeur le mieux accroché commence à avoir du mal à supporter toute la souffrance étalée sur les pages. Ou peut-être suis-je sensible? Non, pas simplement, c'est simplement tellement énorme, cette succession de drames et d'horreurs, surtout lue presque d'une traite! Les femmes, surtout, semblent nées pour être en proie à la violence, et il y en a celles qui s'en remettent et se battent....et les autres.
C'est un livre très marquant, forcément, mais peut être pas à mettre entre toutes les mains.
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Un magnifique roman qui parle des origines , de la famille , de la fratrie à travers la parole et les écrits de Betty, incroyable petite fille métis dans l'Amérique profonde des années 60 où sévit le racisme de couleur.
Betty fait partie des personnages qu'on ne peut oublier une fois la lecture terminée (pour ma part, c'est la première fois qu'il s'agit d'une enfant ) en raison de sa force et de son amour. Tous les personnages de sa famille deviennent inoubliables par leurs forces, leurs rêves, leur poésie, leur humour, mais aussi par leur fragilité, leurs peurs, leurs larmes, leurs cicatrices, leurs démons.
Un livre féministe sur le pouvoir réparateur des mots .
A lire
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Un bon roman, une plume douce et un récit qui oscille entre beauté et noirceur. J'ai beaucoup aimé, je l'ai lu avec gourmandise, j'ai même eu les larmes aux yeux. Et pourtant, en le refermant, j'ai eu la sensation que, pour moi, il y manquait quelque chose pour que ce soit un vrai coup de poing. Ce quelque chose, à mon avis, c'est le choix du narrateur. Car si j'ai adoré suivre Betty, j'aurais aimé entrer un peu plus dans la psychologie des autres personnages, ses soeurs et même son frère. On voit les actes et conséquences mais c'est au lecteur de deviner ce que chacun ressent ou a ressenti, sans trop d'indices, comme si nécessairement ces actes avaient toujours les mêmes conséquences et leur vécu devait être universel. Finalement, le personnage le plus réussi, même si on le voit peu, est celui de la mère, car de ses actes ressort une psychologie complexe.
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Un très beau récit initiatique d'une enfant, Betty, née d'une mère blanche et d'un père cherokee. L'histoire de sa famille dans une tragédie qui semble ne jamais vouloir d'arrêter...à moins que.
Une écriture qui happe le lecteur comme le poisson au bout de l'hameçon, qui l'emmène de la source de la vie de Betty jusqu'à son départ.
Entre une mère marquée par ce qu'elle a subi enfant et un père qui transmet à sa "Petite Indienne" le savoir de ses ancêtres.
Une épopée américaine magistrale!


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Betty ...
Un prénom singulier pour une petite fille l'étant tout autant.

En débutant ma lecture, je pensais à tort, me plonger dans la sombre histoire personnelle de cette petite indienne. Tiffany McDaniel a choisit de nous raconter l'histoire de la famille de Betty à travers le regard de la fillette.

Le récit commence avec la rencontre des parents de Betty puis la naissance des enfants, les pérégrinations de la famille. Evidemment, tout ne va pas se passer facilement. de nombreux drames vont ponctuer la vie des membres de cette famille. Malgré toute la noirceur qui les entourent, je ne me suis jamais sentie étouffée sous le poids des évènements, je me suis plutôt laissée emporter par le charme de la plume de l'autrice qui à su créer un univers fort et envoutant.

Chaque personnage a son importance, ils sont tous très diffèrent les uns des autres et apportent énormément au récit. Landon Carpenter, le père de Betty, tient une place forte dans l'histoire, il est un personnage solaire, bienveillant que j'ai beaucoup apprécié. Betty, quand à elle, est la gardienne des secrets de sa famille. Elle doit grandir et avancer avec ce lourd fardeau sur les épaules.

Le texte est marqué par divers articles de journaux concernant un mystérieux tireur au fusil. Cet aparté m'a souvent fait sourire, les rubriques étant généralement cocasse. Mon intérêt pour ses nombreux coups de feux prenant de l'ampleur au fur et à mesure du roman, je me devais de découvrir le coupable.

Peu adepte de ce genre de lecture et préférant des styles bien diffèrent, j'ai été séduite cette famille et son histoire. Tiffany McDaniel a du talent et a su me faire apprécier cette lecture alors que ce n'était pas gagné.
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Après avoir lu ici et là des avis dithyrambiques depuis plus d'un an, date de sortie de ce roman en grand format, il était plus que temps pour moi de découvrir enfin l'histoire de Betty.
Le prologue était merveilleux et très poétique, d'une écriture vraiment magnifique ! Je me suis même dit que si les 700 pages du roman étaient de cette même intensité, mon petit coeur n'allait pas tenir le choc 😅
Au final, ce fut une bonne lecture mais pas le chef-d'oeuvre annoncé !
J'ai trouvé que le récit était un peu trop long et manquait d'action (sentiment certainement exacerbé par le nombre de pages).
Je m'attendais aussi à un roman psychologiquement plus dur mais les drames sont racontées sans détails et avec délicatesse. Rien ne m'a donc perturbée plus que ça !
Ce livre est avant tout un roman d'ambiance qui décrit parfaitement l'Amérique du début du XXe siècle, au coeur de l'Ohio, aux côtés de cette petite métisse.
Le personnage de Betty est emblématique et attachant et je l'ai quitté à l'aube de son émancipation non sans une certaine nostalgie !
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Betty est le sixième enfant de Landon Carpenter, un cherokee, et Alka Lark, une blanche. Née dans les années 50, elle va grandir avec ses frères et soeurs dans l'Ohio, patrie de ses parents. Betty est la seule des enfants à avoir la peau sombre et les cheveux bruns de son père. Les autres enfants ressemblent plus à leur mère, blonds au teint clair.

Ils vont vivre grâce aux petits boulots de Landon : mineur, homme à tout faire puis vendeur de breuvage et onguent qui calment les maux. Car Landon Carpenter a hérité des femmes qui l'ont élevé l'art des plantes. C'est un homme doux, aimant et bienveillant, qui essaye de montrer à ses enfants que tout est possible, qui rêve que chacun d'entre eux fassent des études, qui essaye de leur transmettre la sagesse de son peuple. Il leur raconte des histoires poétiques et oniriques, un semblant de poésie pour cacher la pauvreté.

Alka, la mère, est psychologiquement instable et a parfois du mal à montrer de l'amour à ses enfants.

Et puis... et puis il y a l'indicible, la violence, les secrets de famille, le racisme, les meurtrissures des uns et des autres et les tragédies qui s'enchaînent.

Une écriture poétique qui décrit la violence et l'inqualifiable.

Un livre qui ne laisse pas indifférent.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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