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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Premier souci avec ce recueil de cinq nouvelles et deux romans : il semblerait qu'il soit complémentaire du roman le Fleuve des dieux, donc plutôt destiné aux lecteurs de ce dernier. Et de ça, la quatrième de couverture ne dit rien. Donc, il n'y a pas de raison, a priori, pour qu'un public qui ne connaît pas le Fleuve des dieux n'aborde pas La petite déesse naïvement, sans se préoccuper des autres oeuvres de l'auteur. Second souci : Ian McDonald fait très peu d'efforts, sans doute justement parce qu'il a fait publier ce livre pour les lecteurs du Fleuve des dieux, pour qu'un lecteur qui n'est pas familier de cet univers puisse trouver ses repères. de quoi décourager les plus tenaces, vu qu'on a la sensation qu'on s'est un peu foutu de nous, tant du côté de la maison d'édition que du côté de l'auteur.

La première nouvelle, Sanjîv et Robot-wallah, est incompréhensible dès les premières pages, et il faut faire un sacré effort pour saisir un peu du sujet. Non seulement, on n'a droit à aucune mise en place du contexte (qui est celui d'une guerre civile, tout de même), mais Ian McDonald nous abreuve de néologismes que, d'entrée, on ne peut pas comprendre. Là, comme ça, si je vous parle en insérant dans mon vocabulaire, toutes les deux phrases, des mots comme "aeai", "hoek", "robot-wallah", "palmeur", entre autres, est-ce que vous allez me comprendre ? Il est probable que non. Ici, même insérés dans tout un texte qui devrait les éclairer, ces termes ne paraissent pas plus naturels que lancés en l'air. Sans compter que la manière de traiter le sujet - l'utilisation d'adolescents pour leurs compétences techniques dans une guerre puis leur marginalisation sociale lorsqu'ils ne servent plus à rien -, s'avère inintéressante. Pas un brin de psychologie, pas d'analyse sociologique, rien. Donc, après avoir lu cette seule nouvelle, j'en étais arrivée à penser que l'auteur n'utilisait des néologismes, sans même ajouter un glossaire en fin d'ouvrage, que pour faire le malin. Et que de l'Inde, il ne connaissait finalement pas grand-chose.

Oui, parce que l'Inde, c'était ma principale motivation pour lire La petite déesse. L'Inde et la SF. Je lis de temps à autre des romans contemporains indiens, qui traitent souvent de la condition des femmes dans le pays, et le fait que des nouvelles et des romans de SF aient l'Inde pour décor, je pensais que ça m'apporterait un vent nouveau et une nouvelle manière de découvrir le pays par la littérature. Oui mais non. Les oeuvres du recueil se déroulent bien dans une Inde légèrement futuriste, mais on sent bien que sa connaissance de L'Inde, Ian Mc Donald ne la tient pas d'y avoir vécu, même un peu. Ce qui fait qu'on tombe parfois dans le cliché, ou bien que, tout simplement, le récit pourrait se dérouler n'importe où ailleurs. L'Inde n'est bien qu'un décor, et c'est le problème.

De certaines nouvelles, j'ai presque tout oublié rapidement. Me restent en mémoire, essentiellement, deux nouvelles qui m'ont tout de même plu : L'assassin-poussière, histoire de mariage arrangé, de rivalité entre clans et d'amour tragique, et Un beau parti, nouvelle dramatique non dénuée d'humour sur le sujet des intelligences artificielles, et qui parie sur le fait que très bientôt, les femmes vont manquer. Donc que les hommes devront leur courir après et développer des trésors d'imagination pour leur plaire, afin d'avoir une chance de se marier un jour - la situation exactement inverse de celle que nous connaissons. le roman La petite déesse, sur l'histoire d'une Kumari, n'est pas si mal ; mais j'ai comme eu l'impression de relire en sous-texte les articles documentaires que j'avais pu déjà lire sur les Kumari. Et que dire du roman final, Vishnu au cirque des chats ? Il explique une bonne partie de l'univers du recueil. Seulement, ça arrive trop tard, bien trop tard. Pour les néologismes, on avait bien fini par les comprendre tant bien que mal au bout d'une bonne centaine de pages. Et pour le contexte (pas si bien explicité que ça ici, d'ailleurs), ben on a tellement pataugé qu'on est un peu dégoûté qu'on vienne nous éclairer seulement maintenant. Surtout que l'histoire est longuette, et que, question réflexion sur l'intelligence artificielle, ça ne vaut carrément pas les films d'animation ou la série Ghost in the shell (je ne parle de cette horreur avec Scarlett Johansson, hein).

Donc voilà. C'est un recueil assez inégal, qui utilise insuffisamment, en général, le cadre de l'Inde, et qui fatigue dès les premières pages à force de néologismes et parce que l'auteur n'a pas pris la peine de poser son univers dès le départ. L'aspect technologique n'est pas très fouillé non plus. Ne parlons même pas de l'aspect sociologique, à peine effleuré. Et côté glossaire, il aurait peut-être été judicieux d'en créer un, hors néologismes, portant sur les termes en langues indiennes, pour les lecteurs qui ne sont pas forcément familiers de la culture et de la littérature indienne. C'est ce que font les éditions Philippe Picquier.

Alors oui, au bout d'un moment, on aura compris qu'il s'agit d'une Inde (autour de 2047) futuriste, où l'intelligence artificielle a fait un bond en avant, que le pays, après une (ou, plusieurs, c'est pas clair) guerre civile s'est scindée en plusieurs États, où l'eau manque terriblement et où on peut modifier génétiquement les enfants à venir. Bah ! Essayez si vous voulez : c'est très poussif par moments, bien plus agréable par d'autres. À vous de voir. Je signale quand même que j'ai mis plus d'un an et demi à en venir à bout.
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« La Petite déesse » est un recueil de sept nouvelles qui ont pour cadre une Inde du futur divisée en plusieurs états et victime d'une sécheresse mortelle. Une Inde dynamique en matière d'informatique et d'avancées sur l'intelligence artificielle, mais une Inde toujours croyante et religieuse. La rencontre entre les deux, prouesses technologiques et rites ancestraux, accouche d'une société superstitieuse et puissante, mais consciente aussi que les créatures créées peuvent leur échapper...
Malgré tous les prix obtenus pour ce recueil par Ian McDonald et le plaisir que j'ai eu à lire « Roi du matin, reine du jour », j'ai eu ici plus de mal à m'immerger et à me laisser porter dans cet univers.
En cause principalement, ma méconnaissance des traditions et des coutumes qui m'ont fait achopper sur quasiment tous les termes indiens... J'avais bien l'ambiance générale, mais aussi la désagréable impression de passer à côté d'informations / d'évocations / de sous-entendus importants. Quant à chercher la signification des mots dans le dico, vous conviendrez que ça ne rend pas la lecture plus fluide...
Je regrette donc amèrement cet obstacle technique, d'autant plus que l'écriture de McDonald est très poétique, riche et charmante. Ma contrariété n'en a été que plus grande...
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