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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En Résumé : J'ai passé un excellent moment avec ce livre qui nous propose à travers sept nouvelles de replonger dans l'univers du Fleuve des Dieux et de cette Inde futuriste. On plonge avec plaisir dans des textes toujours aussi denses, soignés et palpitants qui se suivent chronologiquement et permettent ainsi de découvrir, à travers des personnages travaillés et accrocheurs, l'histoire d'une Inde qui a du mal à vivre son statu de puissance. Entre castes, environnement, tradition et technologie on se retrouve dans un univers qui mélange les genres de façon cohérente et surtout fascinante, nous offrant une peinture de ce pays à la fois tragique et magnifique. Ces textes viennent surtout compléter tout le travail qui a été effectué par le Fleuve des Dieux et permet aussi, parfois, de mieux le comprendre, de mieux en discerner les tenants et les aboutissants, d'y apporter de nouveaux éléments dans cette fresque. Alors certes, un ou deux textes m'ont paru légèrement en dessous des autres, mais franchement rien de gênant tant l'ensemble me confirme que Ian McDonald fait partie des grands de la SF.

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Pour ceux qui n'auraient pas encore sauté le pas, La Petite Déesse s'avère être une entrée en matière accessible à l'Inde 3.0 du Fleuve des Dieux. Pour les autres, la connaissance du background permet d'en apprécier tous les détails et subtilités et la familiarité avec les concepts et vocabulaire utilisés rendent la lecture plus fluide et appréciable. de plus, certains personnages ou événements présents dans le Fleuve de Dieux réapparaissent en filigrane dans ces nouvelles et nous permettent de remettre certaines pièces manquantes du puzzle en place.

Véritable fresque dépeignant l'Inde future sur plusieurs dizaines d'années et dont les interrogations ne trouvent pas de réponses absolues mais plutôt des clés de réflexion, La Petite Déesse est une nouvelle preuve du génie d'écriture et d'imagination de Ian McDonald qu'il serait dommage de rater !

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Je dois vous avouer un truc. Ian McDonald me fait peur. Enfin, ses livres, pas lui : aux Utopiales de l'an dernier, il était on ne peut plus gentil et super enthousiaste que des blogueurs lui décernent un prix littéraire. Je l'avais déjà senti à la lecture du dossier qui lui était consacré dans le Bifrost. Et puis patatra, il y eut La maison des derviches pour me conforter dans mon opinion.

En plus, je le sentais arriver que La petite déesse allait être nominé pour le Prix Planète SF de cette année... Ben voilà. Là je me suis dit que mes collègues de jury n'étaient vraiment pas sympa de m'infliger -ENCORE- Ian McDonald pour mon rattrapage d'été.

En fait, je vous le donne en mille ... J'ai été complètement conquise. Alors certes j'ai mis deux semaines à lire la bête (qui n'est pas bien grassouillette : 362 pages, mais je reviens de loin). Mais, , comme un plat indien (pas trop épicé, s'il vous plait), ce recueil se savoure (comprendre : j'ai d'énormes problèmes de concentration et donc je lis très lentement dès que la lecture devient plus exigeante).

La petite déesse (qui est le titre d'une des nouvelles) est un recueil de sept nouvelles se passant dans une Inde futuriste, dans le même univers que le roman multiplement encensé le Fleuve des dieux. Je n'ai pas lu ce roman : 600 pages de Ian McDonald, vous pensez bien, on me l'aurait offert que je l'aurais caché dans le fond de ma PàL. Mais je ne pense pas me tromper en disant que La petite déesse ferait une excellente entrée en matière avant de s'attaquer au mastodonte. Enfin en tout cas, cette lecture m'a donné ENVIE de lire le fleuve des dieux (je vous rappelle que je reviens de loin). le format nouvelle permet d'aborder les différentes thématiques qui animent cette Inde futuriste de façon plus douce, petit bout par petit bout, tout en proposant sept textes qui sont hyper cohérents entre eux, bien que ne mettant pas en scène les mêmes personnages. [Il y a un peu de SPOILER entre ICI:] Sans aller jusqu'à parler de fixup, on sent une certaine continuité, une progression même, qui nous fait passer des robots téléguidés au post-humanisme de masse, en l'espace de sept textes.[ET LA] le tout en nous proposant des histoires prenantes, des personnages attachants et intrigants ainsi qu'une description fascinante de l'Inde du 21ème siècle. Brillant, il n'y a pas d'autre mot. J'adore vraiment le fait qu'un recueil soit un ensemble cohérent et pas seulement différents textes collés un peu artificiellement ensemble.

Voyons ces nouvelles de plus près :

Sanjiv et Robot-wallah. Où l'on raconte le quotidien d'adolescents qui mènent des robots destinés à faire la guerre, comme s'ils jouaient à un jeu vidéo. Histoires tragiques de jeunesses volées.

Kyle fait la connaissance du fleuve. Qui conte l'amitié improbable d'un petit américain expatrié en Inde car son père travaille à la reconstruction du pays après la guerre et d'un autochtone. La nouvelle est tout en contraste : les différences sociales et culturelles entre l'enfant étranger et l'enfant indien, l'opposition entre le quartier protégé dans lequel évolue Kyle et l'Inde véritable d'où vient l'enfant indien. Opposition entre la réalité et le virtuel, les deux enfants étant souvent plongés dans un jeu immersif en ligne avec leur "lighthoek".

L'assassin-poussière est l'histoire d'une vendetta. Une guerre oppose deux familles très anciennes qui s'entre-tuent joyeusement, à tel point qu'il ne reste plus que Padminî et Sâlim, seuls rescapés de deux familles rivales Mais la vengeance est un plat qui se mange froid et Padminî est l'instrument de celle de son père. On découvre les robots-singes qui servent de garde du corps, ainsi que le troisième sexe, ces personnes qui ont décidé de ne plus être ni homme ni femme.

Un beau parti. La sélection des embryons cause quelques soucis à l'Inde. Il y a quatre hommes pour une femme dans le pays. Jâsbir, qui est un beau parti, veut tout mettre en oeuvre pour trouver la femme parfaite qui voudra se marier avec lui. La technologie montante des aeais (intelligences artificielles) permet à son ami de lui fabriquer une I.A. qui sera en charge de faire de lui un homme à marier : non content de lui apprendre la salsa et lui faire épiler les sourcils, il lui dictera aussi les mots et les gestes qu'il doit avoir en face de sa prétendante. Il y a dans cette nouvelle un basculement dans l'avancée technologique que l'on suit depuis trois nouvelles : des instruments purs que sont les robots-singes et les robots guerriers, on sent ici que les aeais peuvent devenir davantage que des outils au service de l'homme.

La petite déesse. J'avais déjà lu cette nouvelle dans le Bifrost consacré à Ian McDonald. Elle m'avait bien plu mais j'avais senti que je passais à côté de plein de subtilités. A sa place parmi les autres, elle prend tout son sens. Il s'agit du destin étonnant d'une petite fille promue au rang de déesse. Mais elle ne sera déesse que tant qu'elle ne saigne pas une seule goutte de sang. le moment arrive plus tôt que prévu (et pas de la façon initialement prévue non plus) et après avoir été admirée, idolâtrée, la voilà quasi jetée sur le pavé. La fin est très belle. La présence des aeais se fait inévitable.

L'épouse du djinn. Eshâ est danseuse. A.J. Rao est une aeai de niveau 2.9, autant dire aussi intelligent qu'un humain, voire même plus puisqu'une aeai a de part son statut dématérialisé et informatisé le don d'ubiquité (faut avouer que ça donne un avantage certain). Ils tombent amoureux. Entre la particularité d'une histoire d'amour entre un être humain et une intelligence artificielle (la nouvelle est mille fois mieux que le film Transcendance) et les lois d'Hamilton destinées à rendre hors-la-loi des aeais de niveau de plus de 2.8 (pas de bol), on n'a pas le temps de s'ennuyer.

Vishnu et le cirque des chats est la nouvelle la plus vertigineuse du recueil. Vishnu est un brahmâne. Il fait partie de cette caste réduite et très admirée des enfants modifiés génétiquement : ils sont issus d'une sélection génétique rigoureuse avant même leur conception : leurs qualités, leur absence de problèmes de santé, leur intelligence supérieure et leur longévité qui a cette particularité de les faire vieillir deux fois moins vite que le reste de la population. Ils sont l'avenir de l'Inde. Cette nouvelle est un auto-portrait fascinant de Vishnu, mais aussi un portrait sans concession de l'Inde et de ce qu'elle devient au fil de la très longue vie de cet homme.
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Ce recueil de nouvelles se place dans la continuité de l'excellent [book:Le fleuve des Dieux]. Et si il démarre timidement, il se finit en fanfare.Sanjîv et Robot-wallahQue deviennent les pilotes de mécha de combat quand la guerre s'arrête ? Une nouvelle assez intéressante, qui pose une ambiance cyberpunk de bon ton.Kyle fait la connaissance du fleuveL'Inde est pleine d'expatriés divers, qui vivent dans des quartiers fermés. Mais l'Inde au-dela de ses murs est grande, et incroyable. C'est aussi dans cette nouvelle qu'on voit le premier monde virtuel.L'Assassin-poussièreJe n'avais que peu de souvenirs de cette nouvelle, alors que l'ambiance qui y est déployée, la guerre entre deux familles et sa conclusion aussi belle que cruelle, méritaient de me rester en mémoire.Un Beau partiLà, le recueil commence à décoller : les indiens sont fans de soap-opera. Et ont aussi des déséquilibres démographiques clairs : une femme pour quatre hommes. Si on mélange ça avec des IA qui peuvent parler directement dans la tête des gens, on se retrouve avec un récit élégant, virtuose même, et encore une fois une conclusion aussi subtile que cruelle pour la classe moyenne indienne.La Petite déesseCette fois-ci, c'est authentiquement du grand art.La petite déesse est népalaise, se retrouve embarquée jusqu'à Delhi pour un mariage de raison, et intègre peu à peu le monde des IA.L'intrication entre l'Inde millénaire et le progrès fulgurant des IA est particulièrement bien trouvée.L'Épouse du djinnIl y a dans cette nouvelle une sensualité, un érotisme plus torride encore que la première pluie de mousson. Et quelque part, j'aurais préféré une conclusion plus romantique que cette coupure franche. Mais ça n'en reste pas moins un texte incroyablement beau.Vishnu au cirque de chatsJe suis surpris que ce texte n'ait pas, lui aussi, sa moisson de prix. En effet, il rassemble en une histoire tous les thèmes des précédentes nouvelles par la grâce d'un bramhane moderne.L'ironie, la distance qui transparaît dans cette histoire pourrait desservir cette histoire, mais je crois au contraire qu'elle renforce le témoignage de ce personnage aussi curieux qu'intelligent.Et puis le passage où il rencontre son père, qui envisage la transmigration vers le silicium. C'est d'une émotion !ConclusionLe choix de nous présenter encore cette Inde aux portes du cyberpunk est excellent, puisqu'il permet de mieux contraster la frénésie du progrès avec une histoire millénaire. Mais ca n'est pas la seule force de ces récits. On y trouve aussi un romantisme exacerbé, qui colle bien avec l'ambiance théoriquement très pragmatique et même boutiquière. Qui plus est, l'auteur a une vision claire de ce futur autour de la singularité.Ca donne un recueil authentiquement excellent, et honnêtement une lecture absolument recommandable.
9782917689424"
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