C'est grâce à Babelio et une masse critique privilégiée proposant la découverte de ce roman en avant-première que j'ai pu vivre cette rencontre bien particulière. En plus de Babelio, je tiens à remercier l'éditeur,
Monsieur Toussaint Louverture, pour la belle surprise en ouvrant mon paquet. Tout, du marque-page à la carte de visite de
Katie, en passant par la carte postale et la présentation d'une des protagonistes principales, sent l'amour du livre et du travail bien fait, et j'ai vraiment apprécié.
Mais venons-en à l'histoire… Philomela Drax est une jeune fille orpheline de père, qui vit dans les quartiers pauvres de New Egypt avec sa mère. Elles reçoivent un jour un appel à l'aide du grand-père de Philo, avec lequel sa maman avait coupé les ponts il y a des années. Son fils est mort, et il est maltraité par sa bru, le nouveau mari de celle-ci et
Katie, la fille de ce dernier. Philo part vers chez son grand-père et son destin…
Comment décrire cette histoire ? Entre Philo la sage, réservée, bonne, bien éduquée et totalement sans ressources, et
Katie la brute idiote et sanguinaire, en même temps dotée d'un réel pouvoir de voyance et d'un instinct particulier, le choc est rude ! C'est un grand écart que
Michael McDowell nous propose ici, et il semble s'être beaucoup amusé à rédiger ces pages qui se tournent sans effort. C'est à la fois léger et gore, prenant et presque caricatural, plaisant à lire et glauque à la fois. Les chapitres alternent entre les vies de l'une puis de l'autre, lorsqu'elles ne sont pas réunies au même endroit. De New Egypt à New York, en passant par Goshen et Saratoga Springs, elles évoluent ensemble mais séparément, et se croisent de temps à autres.
Comme je l'ai dit au début, si j'ai autant apprécié ce livre, c'est aussi grâce au travail presque artisanal réalisé autour. La couverture est magnifique, le roman tient bien en main et est aisé à ouvrir, malgré son épaisseur. À l'intérieur, l'histoire est découpée en différentes parties, en fonction des lieux, parties à l'intérieur desquelles de petits chapitres nous permettent d'avancer dans l'histoire sans nous égarer un instant. Le tout est d'une efficacité redoutable, et contribue certainement au plaisir que procure la lecture de ces pages pourtant bien sanglantes à certains moments.
En résumé, dans un très bel emballage, une rencontre entre Jane Eyre et une Sweeney Todd, le barbier de Fleet Street, au féminin !