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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après avoir lu Les aiguilles d'or que j'ai adoré j'ai décidé de me lancer dans la lecture de Katie. J'ai tout de suite retrouvé cette plume acérée et pleine de noirceur qui m'avait beaucoup plu. Dès le départ le décor est planté et le doute n'est pas permis, cette histoire aura son lot de morts, de meurtres et de sang. Tant mieux !

L'auteur nous plonge dans une ambiance victorienne délicieusement désuète avec un petit goût de Dickens. Les rues foisonnent de carrioles tirées par les chevaux, le train en est à ses débuts, les dames portent des voilettes, et les ruelles coupes gorges sont truffées de chambres tenues par des dames avec des chignons tirés à quatre épingles. Et, évidemment, l'argent fait tourner le monde et vous destine à une vie oisive ou à une vie de labeur qui vous permettra tout juste de survivre.

Philomena et Katie sont toutes les deux des jeunes filles nées du mauvais côté de la barrière. Alors quand Philoména découvre qu'un héritage lui est promis et qu'il peut changer à jamais sa vie elle est prête à se battre pour l'obtenir. Mais voilà en travers de sa route se dresse un obstacle et pas des moindre : Katie. Une jeune femme dénuée de morale et d'empathie qui compense par sa ruse, et ses mystérieux dons, son manque flagrant d'intelligence.
Une diseuse de bonne aventure armée d'un marteau que je me garderai bien d'aller voir. Disons le, c'est une sociopathe qui pourrait facilement être l'aïeule d'Hannibal Lecter. Je vous l'accorde, en plus idiote. On ne peut pas, non plus, tout avoir.

En miroir on trouve le personnage de Philomena un peu idéalisé au premier abord. J'avoue qu'elle paraît parfois plus sainte que mère Thérésa, ce qui je trouve est un peu poussé. Mais si on creuse bien on voit transparaître son côté sombre. Ce qui la différencie de Katie c'est bien entendu sa gentillesse mais aussi son intelligence.

Deux personnages comme les deux faces d'une même pièce. Des soeurs ennemies qui pourraient parfaitement être représentées par un yin et yang. J'ai trouvé très intéressant ce parti pris de l'auteur de mettre à l'honneur deux femmes fortes et puissantes, chacune à leur manière, à une époque où le patriarcat règne et où les femmes sont entièrement dépendante des hommes. Katie, comme Philoména sont autonomes, fortes et déterminées. A bien des égards on se rend compte que ce sont les femmes qui font tourner le monde par leurs intrigues, leur subtilités et leurs charmes. Et les personnages secondaires vont aussi dans ce sens.

Ces deux jeunes femmes ne vont cesser de voir leurs destins s'entrelacer et se défaire pour le meill… euh non en fait, pour le pire et pour le pire. Ce n'est pas un conte de fées mais bien une histoire cruelle et sanglante clairement assumée et voulue. Pourtant il y a quand même un côté un peu trop sucré dont je me serais bien passé. J'ai aussi un petit regret sur la fin que j'aurais préférée un peu différente et plus audacieuse.

Il n'en demeure pas moins que le choix de nommer ce livre Katie et non Philoména, ce qui aurait été tout à fait possible au vu du rôle jouer par cette dernière, annonce clairement la couleur. L'auteur fait le choix de la part sombre et peu reluisante de la nature humaine.
L'argent serait donc au coeur de ce roman. le nerf de la guerre en quelque sorte. C'est une interprétation, mais à bien y réfléchir, peut être pas.

Katie, se veut un thriller victorien enlevé et c'est réussi. Mais c'est aussi une histoire d'amour et un roman historique. L'intrigue est trépidante et on ne s'ennuie pas une seconde. Ça zigouille dans tous les sens et sans aucun état d'âme. J'avoue que ça ne m'a pas perturbé le moins du monde sauf la scène d'entrée, puis deux autres scènes car il y avait des chiens concernés. Certes c'est très court mais je m'en serais bien passé. Ceci dit il faut reconnaître que ça colle parfaitement aux personnages.

Katie, c'est un roman où la noirceur côtoie la lumière. C'est addictif, trépidant, inclassable et envoûtant.
D'ailleurs, donnez moi votre main. Je vois que vous êtes prêt à céder à la tentation. Comment ça non ? Approchez. Approchez encore,… mais si vous êtes prêts à céder, croyez moi sur parole et, dans votre intérêt, ne m'obligez pas à ...enfoncer le clou.

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Nul doute que si Katie avait vécu de l'autre côté de l'Atlantique, 100 ans tout rond après, elle aurait sans cesse chantonné le tube de 1963 de Claude François. Si j'avais un marteau, je cognerais le jour, je cognerais la nuit, j'y mettrais tout mon coeur… Michael McDowell nous emmène aux États-Unis en 1863, là où le personnage-titre sévit, à frapper violemment de son outil les têtes des femmes riches qui ont le malheur de croiser son chemin.

Son adresse et son impulsivité à cogner plus vite que son ombre ne sont pas ses seules singularités. Katie est une voyante au don exceptionnel, capable de sentir le futur de ceux qui la croisent de (trop) près, et même de flairer la somme de billets qu'ils ont dans leurs poches. Deux « talents » qu'elle contient difficilement, sachant qu'elle est aussi brutale que bête à manger du foin.

Cette jeune femme est un tel phénomène qu'elle a donné le nom à ce roman alors qu'elle n'en est pas l'héroïne principale. Philomela (surnom Philo) Drax est le coeur palpitant du récit, jeune femme sans le sou qui va voir le destin subitement animer sa vie, et pas mal s'acharner aussi. Une belle personne, discrète, aux belles valeurs, qui va se retrouver confrontée à la violence en croisant le chemin de Katie qui est accompagnée de son père et de sa belle-mère (au même tempérament, qui se ressemble, s'assemble…).

Michael McDowell aime tout particulièrement raconter des histoires qui nous ramènent aux temps passés des USA. Blackwater débutait en 1919, Les aiguilles d'or se déroulait en 1882, Katie prend place en 1871. Autant dire que les univers se rapprochent, l'écriture également.

Ce roman a été édité initialement en 1982, juste un an avant Blackwater. Autant dire qu'on est dans une période particulièrement inspirée de la carrière de l'auteur. Qui n'aime rien tant que raconter des histoires de famille au sein de fictions historiques.

L'éditeur présente le roman comme une rencontre de Jane Austen et Stephen King. C'est plutôt drôle, et assez bien vu. On est en plein dans le genre d'histoires populaires qui faisaient fureur au XIXe siècle, mettant en scène des histoires familiales, avec des personnages confrontés à l'horreur qu'on suit dans leurs quotidiens chamboulés.

On s'attache vite à Philo, avec passion, et on frissonne face à l'accumulation de ses malheurs, mais en ouvrant aussi de grands yeux face à ses coups de chance qui vont chambouler sa vie. Un très beau personnage, dont on prend fait et cause, et dont la sobriété détonne avec le caractère cruel de Katie.

L'écrivain aime dessiner des personnages atypiques, souvent déviants, au sein d'une ambiance qui nous fait littéralement voyager dans le passé. McDowell est un raconteur, entièrement au service de ses protagonistes, qu'il fignole avec soin, même dans leurs pires traits.

450 pages d'immersion qui nous font vivre intensément les scènes et ressentir les odeurs, à se retrouver plongés au sein même des drames et des tensions. Avec, comme Blackwater, cette pointe de fantastique à peine esquissée, qui ne fait que renforcer l'étrange attrait qu'on ressent à cette lecture qui reste pourtant bien ancrée dans la réalité.

De la fiction, dans sa plus belle des définitions populaires, avec comme objectif premier de divertir le lecteur. Ce qui n'empêche pas l'auteur d'avoir l'ambition de traiter son histoire avec soin, de travailler son écriture pour qu'elle soit d'une fluidité rare, tout en ayant l'ambition d'une plume enlevée. Pas loin d'être un joli tour de force.

Avec cette histoire, comme toutes celles de l'auteur, on ne sait jamais ce qui nous attend la page suivante, un moment de grâce ou une scène de pure violence, de bonnes ondes ou les pires vilenies. Un grand huit émotionnel, prenant et parfois effrayant. Surprenant toujours, jusqu'aux derniers mots de la dernière phrase du roman !

Katie est une nouvelle réussite, mélange de fiction historique et d'histoires de famille. de l'aventure, de l'émotion, des rebondissements étonnants, des passages cocasses et décalés, de la tension, et une belle peinture des milieux argentés du XIXe. Tous les bons ingrédients qui font une lecture populaire de qualité et démontrent une fois de plus le formidable talent de raconteur d'histoires de Michael McDowell.

Un mot pour saluer la nouvelle oeuvre d'art de Pedro Oyarbide bien mise en valeur par l'éditeur Monsieur Toussaint Louverture. Une couverture magnifique, à ranger dans la collection en cours des oeuvres de McDowell (trois autres romans suivront).
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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Philo est tout l'opposé de Katie. La première est honnête, travailleuse, serviable et aimable. La seconde est cruelle, perverse, avide et sans scrupule. Par la main de Katie et de ses parents, Hannah et John Slape, Philo se retrouve doublement orpheline, plus pauvre que jamais et accusée de meurtre. « Mon Dieu, […] mais ta vie n'est qu'un long chemin parsemé de malheurs ! » (p. 130) Oui, Philo est une brave fille, mais face à cette famille d'assassins, de voleurs et de tortionnaires, elle jure d'obtenir vengeance, même si elle se sait perpétuellement en danger. « Les Slape ne se laisseront pas attraper, et ils me retrouveront ! » (p. 249)

Impossible de résumer ce roman dont chaque chapitre compte une péripétie – voire plusieurs – retentissante. Les Anglo-Saxons parlent de page turner, les Français de roman-feuilleton. Les deux titres se valent : Katie est un récit qui se dévore et qui, sans s'essouffler, entraîne le/la lecteur·ice de page en page. Il y a un peu des Thénardier dans la famille Slape, mais à la sauce Stephen King, façon Carrie et Ça, avec supplément prémonition. Oui, ce roman dégouline de sang à gros bouillons : c'est volontairement et jouissivement gore. Mais le texte a aussi un côté un peu fleur bleue : Philo n'est certes pas une Cosette qui attend qu'on la sauve, mais elle vit quelques épisodes doux et romantiques qui tranchent fermement avec l'horreur de sa vie. J'ai tombé ce roman de presque 500 pages en une journée : le style de Michael McDowell, que je découvre avec ce texte, n'est pas époustouflant, mais il sait tenir en haleine. Une seule question à la fin du roman : pourquoi ce titre ? Katie n'est pas l'héroïne, mais la détestable antagoniste que l'on souhaite voir disparaître…
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New Egypt, dans le New Jersey, années 1870, Philomena Drax reçoit un courrier de son grand-père. L'homme n'a plus de contact avec sa fille et sa petite-fille depuis de nombreuses années. Pourtant, sa vie est en danger et c'est vers elles qu'il se tourne. Il écrit être affaibli et dit que sa maison est occupée par une famille inquiétante qui cherche à s'emparer de la ferme et de son argent. Il leur demande de l'aide.

Philomena décide de faire le voyage immédiatement. Il n'y a pas de temps à perdre. Une fois sur place, elle rencontre John et Hannah Slape accompagnés de leur fille, Katie, ainsi que leurs manières brutales. Elle est engagée comme aide ménagère et essaie de sauver son grand-père, jusqu'au soir du drame.

J'ai découvert la plume de Michael McDowell avec la saga “Blackwater” racontant une histoire aussi sombre.

A travers le parcours de Philomena, nous découvrons la crapuleuse famille Slape dont la fille à des dons de voyance assez effrayants, à côté de son plaisir à manier le marteau, elle est malveillante et n'a aucune sympathie pour quiconque. Elle a un projet sordide et est sur le point de le mener à terme.

S'ensuit alors une traque à travers l'Est américain, entre les villes de New Egypt, Goshen, New York et Boston.

Philomena et Katie se cherchent puis se sèment successivement. Mais la traque ne s'arrête pas. Il faut redoubler de prudence car l'une d'entre elles est terriblement dangereuse.

Katie” est un roman horrifique écrit en 1982 et réédité cette année dans la sublime collection des éditions de Monsieur Toussaint Louverture. C'est un livre intrigant qui parle de la famille, de l'héritage, du deuil, de la vengeance, de la brutalité et de la cupidité des hommes.

Il y a une bonne dose d'actions et de suspense. La chiromancie ajoute une dose de mystère à l'histoire. Les personnages féminins sont sombres. le style et l'ambiance rappellent les romans de Stephen King.

Horreur et noirceur sont au rendez-vous.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Monsieur Toussaint Louverture pour cette lecture.



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Après avoir beaucoup aimé la saga " Blackwater", je n'avais pas accroché avec " les aiguilles d'or" de cet auteur décédé. J'ai retenté ma chance avec " Katie". On retrouve la jolie couverture très riche. On est fin XIX ème siècle aux États-Unis. Philomena Drax est une jeune fille pauvre et courageuse, fille d'une couturière. Elle habite dans une petite ville. Un jour, elle reçoit une lettre de son grand-père, homme très riche, menacé de mort par sa famille. Lorsque Philomena arrive chez lui c'est trop tard le vieil homme est mort. La fortune dont aurait dû hériter la jeune fille a été volée par la famille Slape. La plus redoutable est Katie, même âge que Philomena, qui a des dons de voyance et tue sans scrupules avec un marteau, les personnes qui la gênent.
Un roman qui se lit avec beaucoup de plaisir. C'est à la fois un thriller, un roman d'amour et un roman historique. Ce qui le caractérise c'est le ton employé par l'auteur, l'humour, qui le rend très divertissant. Se lit très vite.
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Michael McDowell m'a déjà fait passer des heures très agréables avec sa série "Blackwater"et "Les aiguilles d'or". Ecrites dans un style fluide ,
sans aucune longueur , ses histoires sont captivantes .
Je me suis tout autant régalé avec «Katie» .
J'ai eu l'impression d'être plongé dans un roman-feuilleton du XIXe écrit
par Paul Féval , Ponson du Terrail ou Xavier de Montépin .
Entre "David Copperfield" et "La porteuse de pain" , avec des meurtres , du sang ,
des rebondissements et des bons sentiments , cette histoire , c'est un peu "Les malheurs de Philo" ... car il lui en arrive des malheurs à cette pauvre héroïne !
A chaque fois que ça va mieux … paf , un nouveau drame !
Les méchants sont vraiment malfaisants , cruels et sans scrupules .
Philomène fait face à de nombreuses épreuves avec beaucoup de courage , sans tomber dans la galanterie !
Heureusement , elle rencontre des gens honnêtes et altruistes !
Certes , les personnages sont un peu caricaturaux ( et pas qu'un peu ) ,
mais j'ai été accroché par l'intrigue dès les premières pages
et j'ai dévoré ce livre en quelques heures .
J'espère que d'autres romans de Michael McDowell seront traduits !
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Qu'est-ce qui pousse les femmes et les hommes à vouloir connaître leur avenir avant qu'ils ne le vivent? Voyance, astrologie, cartomancienne et diseuse de bonne aventure, toutes les formes d'explorations divinatoires ont toujours eu cours et suscitent à la fois crainte et attirance du badaud qui ne veut pas savoir et d'autres qui ne peuvent s'empêcher de consulter quel que soit le crédit ou le discrédit apporté aux prédictions. Il n'était pas rare de trouver des machines mécaniques pour avoir la bonne parole mais aussi des voyantes et voyants qui reçoivent en consultation. Et il n'est pas rare non plus d'y faire de mauvaises rencontres comme le décrit Michael Mc Dowell dans "Katie", nouveau livre édité par Monsieur Toussaint Louverture.

Nous sommes en 1871, Philomela Drax vit avec sa mère dans la pauvreté. Son grand-père lui écrit une lettre d'appel à l'aide car il est sous la coupe des Slape, sa belle famille qui en a près sa ferme et son argent. Katie, la fille des Slape est la plus dangereuse, voyante et aussi psycho du marteau qu'elle utilise comme arme pour dépouiller ses victimes, à commencer par Philo qui n'aura de cesse de retrouver ce qui lui a été subtilisé. de New Egypt à New York en passant par Anchor ou Philadelphie, la jeune femme va vouloir retrouver son bien mais comment faire quand il est entré entre les mains de Katie, la maudite?

Monsieur Toussaint Louverture poursuit son travail éditorial autour de l'auteur américain en sortant cette fois un texte inédit en France et écrit en 1980. On retrouve encore ce contexte très victorien des Etats-Unis de la fin du XIXè siècle. On retrouve aussi deux familles qui se croisent et s'opposent , comme dans "les aiguilles d'or". Mais la comparaison s'arrête là car avec "Katie", Michael Mc Dowell a tiré la carte de l'horreur, parfois du gore avec le personnage de Katie, voyante psychopathe qui fait froid dans le dos, issue de la famille Slape que l'on aimerait jamais croiser dans la vie. Ce roman fleuve accrochera probablement les lecteurs des précédents romans de Mc Dowell. Il a aussi le mérite de dépeindre cette Amérique en plein essor que l'on parcourt en train avec les personnages. Vous passerez un agréable moment de lecture sans vous faire des noeuds au cerveau. Avec "Katie", l'auteur ne cherchait pas la complexité de l'intrigue mais plutôt à mettre face à face deux destins de femme qui s'entremêlent au gré des actes mortifères commis par l'une au détriment de l'autre.
Lien : http://www.rcv99fm.org
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Le phénomène Michael McDowell se poursuit chez Monsieur Toussaint Louverture avec ce nouveau roman issu de ses écrits des années 80 que l'éditeur bordelais nous fait un plaisir coupable de redécouvrir dans une édition toujours aussi soignée et mystérieuse.

Je suis vraiment très fan de la collection que Monsieur Toussaint Louverture est en train de créer autour de cet auteur. Tout d'abord j'adore ses textes et sa plume qui me divertissent au plus haut point. Mais je suis également amoureuse des objets livres proposés qui sont à chaque fois tels des rébus sur l'aventure proposée. C'est rare que j'accepte de payer autant pour un tel format et un tel nombre de pages, mais ici, c'est sans regret !

Ainsi après la ville de Blackwater dans les romans du même nom, après New York dans Les Aiguilles d'or, place cette fois à New Egypt, une petite bourgade perdue qui ne semble pas payer de mine mais où on va faire la connaissance de Philo, une jeune femme à qui il va arriver de sacrées aventures et encore le mot est faible ! Comme à chaque fois, j'ai aimé retrouvé la plume simple et incisive de l'auteur, une plume presque grinçante pour décrire la vie de cette jeune femme dans la seconde moitié du XIXe. C'était vivant, c'était immersif et surtout c'était palpitant !

Car Katie, c'est une histoire un peu folle, celle de la rencontre avec la serial killeuse du même nom, que croise Philo en allant retrouver son grand-père malade qui est en train de se faire arnaquer par la famille de sa belle-fille. Et à partie de là, Katie ne la lâchera plus ! Michael McDowell a vraiment inventé ici une histoire qu'on ne peut pas lâcher. On se met à suivre les déboires qui ne manquent pas de tomber à chaque fois sur cette pauvre Philo si forte et si charitable, et on ne peut pas la lâcher. On veut voir quels rebondissements va orchestrer l'auteur pour l'aider à s'en sortir et comment à chaque fois que tout semble aller elle va recroiser la route de Katie, sa famille et d'autres, qui vont venir tout gâcher. C'est splendidement grinçant et méchant. J'ai adoré !

Plus que Philo qui est une gentille âme, mais qui tend un peu trop la joue à mon goût, ce sont les personnages de méchants que j'ai adoré dans cette histoire. Cette famille d'arnaqueurs dont est issue Katie est savoureuse à suivre, surtout avec la plume bien trash de l'auteur qui n'hésite pas à faire couler le sang et autres liquides de leurs victimes. Katie est saisissante ! C'est une belle fille qui pourrait être comme les autres, mais elle glace par son parcours ainsi que par sa finesse d'esprit machiavélique qui lui fait utiliser « ses dons » pour la voyance afin de commettre ses crimes. J'ai adoré !

Ce fut donc vraiment une lecture en forme de plaisir coupable où j'ai aimé assister à cette cruauté débridée parfaitement décrite par l'auteur, jusque dans les détails les plus sanglants et macabres, ce qui m'a fait pousser des petits « Oh non, il ne va pas oser ! >< » à plusieurs reprises. C'est parfaitement rythmé avec un petit air d'histoire à l'ancienne comme on pouvait en raconter dans les romans – feuilletons du XIXe où les héros bourlinguaient pas mal, allant de ville en ville, leur arrivant toujours quelques choses. C'est ce qui arrive à Philo qui ne reste pas bien longtemps à New Egypt dans cette histoire, mais se rend chez son grand-père, revient avant de repartir pour New York, où elle découvre la vie difficile des gens pauvres là-bas. L'occasion pour l'auteur de faire un portrait grinçant de cette société. Là-bas, elle passe de quartier en quartier, de péripéties en péripéties pour s'en sortir dans la vie et fait de sacrées rencontres. C'est vraiment palpitant et truculent, mais avec un humour sombre et grinçant. Elle va aussi un temps sur la côte, avant de revenir. Et à chaque fois, chaque fois, il lui arrive quelque chose d'improbable qui la refait chuter mais dont elle se relève. Sacrée bonne femme !

Katie fut ainsi un excellent moment de lecture . Peut-être le meilleur que j'ai eu jusqu'à présent avec l'auteur car c'est une aventure grinçante franche et directe conçue exactement pour nous divertir et nous faire pousser des cris d'orfraie. L'auteur semble s'y être beaucoup amusé à être si cruel, nous aussi à poursuivre cette diablesse de Katie dans ses effroyables affaires, mais qu'est-ce que j'y ai pris plaisir. C'est une lecture 100% plaisir coupable, totalement assumée qui me rend très curieuse de découvrir ses prochains textes : Lune froide sur Babylone en 2024 et L'Amulette et Les Élémentaires en 2025 !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Au départ, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, donc j'y allais petit à petit. Est venu mon déclic par la suite, et je n'ai plus réussi à stopper mon avancée dans cette histoire. Il faut dire que l'auteur nous plonge dans son épopée avec des détails, mais aussi avec des personnages renversants. Comment ne pas s'attacher au personnage principal dans un premier temps et de savourer son évolution tout du long ?
J'ai réellement bien aimé, également, l'évolution, de manière générale, de l'intrigue.
Il faut aussi souligner l'incroyable aspect du livre de manière externe : la couverture est magnifique et on peut y voir un souci de s'adapter à l'univers.
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Un roman jubilatoire et totalement satisfaisant !!

Déjà on en parle de la beauté de cette couverture ?? Clairement la maison Monsieur Toussaint Louverture est très forte!!

Parlons ensuite de cette histoire, si j'ai pu avoir du mal avec la plume de l'auteur dans ces précédents romans, je dois dire que cette fois ci elle m'a totalement séduite!! Très addictive et fluide!

J'ai également adoré les personnages, très attachants et emblématiques ! L'auteur a encore une fois mis les femmes en avant et je dois dire que je valide à 100%!
L'auteur nous emmène également dans un voyage à travers les États-Unis avec des descriptions très immersives. L'ambiance est également délicieuse, assez violente mais parsemée d'éléments grotesque afin de donner un ton plus léger! C'est très bien joué !

Une chose est sûre j'attend la prochaine publication avec impatience !
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