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Blackwater tome 6 sur 6
EAN : 9782381960500
256 pages
Monsieur Toussaint Louverture (17/06/2022)
4.13/5   3273 notes
Résumé :
Si le clan Caskey accuse le poids des ans, il est loin de s’être assagi : révélations écrasantes, unions insolites et réceptions fastueuses rythment leur vie dans une insouciance bienheureuse.

Mais quelque chose surplombe Perdido, ses habitants et ses rivières.

Le temps des prophéties est enfin venu.
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Critiques, Analyses et Avis (412) Voir plus Ajouter une critique
4,13

sur 3273 notes
« Je pense que c'est une erreur d'essayer d'écrire pour la postérité. J'écris pour que des gens puissent lire mes livres avec plaisir, qu'ils aient envie d'attraper un de mes romans et qu'ils passent un bon moment sans avoir à lutter. » Michael McDowell

Oui, oui et oui ! Après avoir lu les six tomes de Blackwater, l'heure du bilan a sonné. Et s'il y a un seul mot pour désigner cette lecture au long cours, feuilletonnée d'avril à juin, c'est PLAISIR !

Michael McDowell a un talent fou pour faire traverser le temps à la famille Caskey, les faisant évoluer avec une aisance narrative remarquable de 1919 à 1969 : un demi-siècle de querelles de pouvoir, d'alliances, d'amour, de mariages, de naissances et de morts plus ou plus naturelles, avec en toile de fond la Grande dépression des années 1930 ou la Seconde guerre mondiale.

Pas facile de conclure une saga aussi prenante. J'ai particulièrement aimé ce dernier opus. Déjà parce qu'il laisse une laisse au lecteur sa part d'imagination en ne révélant pas tous les secrets des origines d'Elinor. Certains lecteurs en seront sans doute frustrés. Pour ma part, j'estime avoir eu la dose de révélations suffisantes pour comprendre la nature d'Elinor et lever le voile sur certaines de ses motivations.

Ce sixième tome offre un pertinent recul sur l'ensemble. La maestria de la construction apparaît plus que jamais. du premier tome où tout commence avec un déluge et l'apparition de la mystérieuse Elinor, au dernier sous une pluie non stop, le climax aquatique aura baigné le récit avec la rivière Perdido en majesté. Troublant le réalisme de surface qui en devient inquiétant, le recours au fantastique / horrifique est remarquablement dosé, jamais gratuit, toujours dans l'accompagnement des bouleversements émotionnels de la famille Caskey. Quant aux fantômes du passé, ils reviennent littéralement hanter et assiéger ceux qui restent ; leurs incursions dans le monde des vivants sont très réussis.

Et derrière le pur divertissement, se cache un récit plus profond qu'il le laisse paraître de prime abord, surtout si on songe qu'il a été publié initialement aux Etats-Unis en 1983. D' abord, il y a la vision de la famille, ici les Caskey, étonnante dans sa plasticité, les enfants étant rarement élevés par les parents mais « donnés » à d'autres membres de la famille qui les modèlent ou leur offrent un autre voie de vie.

Mais ce que je retiens le plus, c'est un surprenant éco-féminisme mettant en symbiose la puissance des femmes avec la puissance de la nature. Personne ne peut les arrêter, aussi bien la rivière qui reprend ses droits que ces incroyables femmes Caskey qui assument leur choix et s'affranchissent des codes en imposant leur matriarcat, leur compétence professionnelle, leur charisme ou même leur homosexualité sans que les hommes de la famille ne refusent leur soumission ou n'en souffrent.

Bref, les 1500 pages de la série Blackwater se sont bues toute seules et lorsqu'on finit de poser les yeux sur la dernière phrase, et bien, c'est avec tristesse et en se disant qu'heureux sont les lecteurs vierges qui vont découvrir cette saga incroyablement prenante, addictive et animée d'un puissant souffle romanesque.

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Attention risque de spoil !!

Alors pour être tout à fait honnête je ne sors pas tout a fait satisfaite de ce dernier tome.

J'ai adoré la série, les 6 tomes se lisent tout seul. les 6 couvertures sont juste magiques. Je me suis dans l'ensemble régalée.
Mais j'avais besoin de réponses que je n'ai pas eu. Qu'était réellement cette créature ? pourquoi certains enfants sont humains. d'autres non ? Pourquoi les fantômes ? Pourquoi Elinor pouvait prévoir des choses etc... bref je n'ai pas eu de réponses.

Si cette série met en avant des femmes avec fort caractère, j'ai aussi pu constater que les hommes étaient passifs à l'excès. J'ai été dépitée de voir un mari veuf retrouver sa femme, présumée décédée, transformée en monstre et ne se poser, ni ne lui poser aucune question.
Cette passivité m'interroge, et je n'arrive pas à comprendre cette possibilité. Car pour moi, toute personne normalement constituée se doit de s'interroger sur les étrangetés qui se déroulent sous ses yeux.

Après j'ai aimé le côté fantastique, l'atmosphère dégagée par cette histoire, les personnages féminins très travaillés.
Après je ne doute pas une seconde que l'auteur a utilisé beaucoup d'images pour véhiculer des idées.. tel que le monstre n'est pas toujours celui auquel on croit, l'esclavagisme, la place des femmes au début du XXeme siècle, et ainsi de suite. Je ne vais pas tout détailler car je pense que cette série est beaucoup plus profonde que ce qu'elle laisse paraître.

Alors dommage que mon esprit sans doute trop cartésien n'est pas obtenu tout ce dont il avait besoin pour être pleinement satisfait.
Il fallait quand même aussi que je dise que je suis admirative de l'auteur parce qu'au final il nous raconte l'histoire d'une famille ou il ne se passe pas grand chose, des petits trucs par ci, par là quand même, mais Il arrive a tenir le lecteur en haleine jusqu'à bout. il maintient le suspens, la curiosité du lecteur sans pour autant y mettre beaucoup d'action.


Alors même si je n'ai pas eu un final en apothéose, j'ai quand même beaucoup apprécié cette série. Aucun regret bien au contraire . Je suis malgré tout passé a deux doigts du coup de coeur.
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Je referme le sixième et dernier tome de la saga Blackwater qui est venue illuminer mon printemps. Quel bonheur ce fut d'attendre, tous les quinze jours, la suite de cette saga à nulle autre pareille et c'est avec une vraie nostalgie que je termine ma lecture.

Je me souviendrai de cette attente presque enfantine du prochain tome, de ces poignées d'heures suffisantes pour engloutir le graal tant attendu et l'attente du prochain.
Pour parler grossièrement de l'intrigue, le lecteur suivra le clan Caskey durant plusieurs générations. Intrigues à gogo, mystères poisseux et odeurs de poiscailles sont au menu. Entre un Stephen King qui aurait bu la tasse et un David Lynch du peuple, l'auteur m'a emporté avec lui dans les profondeurs de ses rivières.

De livres en livres, de fil en anguilles, au gré des courants de ces eaux tumultueuses, je me suis passionné pour cette famille, pour cette communauté à nulle autre pareille.

Peu à peu, on plonge tête la première dans cette ambiance teintée de fantastique, de vengeance et de mystère. de tome en tome, on s'attache, on déteste, on s'étonne, on attend. A Perdido, les femmes mènent définitivement la danse et derrière une histoire follement romanesque, foncièrement populaire, Michael McDowell glisse brillamment ce en quoi il croit.

Coup de coeur pour ce roman dans sa belle intégralité, pas moins de 1500 pages, et ce jusqu'au final. Coup de coeur pour ces éditions sublimes. Coup de coeur pour ce concept du roman à épisodes, coup de maître marketing qui réunit tant de lecteurs aux profils différents.
Définitivement une lecture marquante de cette année 2022.

Que vais-je lire après ça …

Me voilà bel et bien le bec dans l'eau et comme au fond du seau …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Une fin crépusculaire. le reflet, en plus sombre, des deux cents premières pages où l'étrangeté et le fantastique se mélangeaient à la flamboyance de la jeunesse, à l'amour, aux destins à construire.
Dans le dernier tome, la roue de la vie a fini de tourner pour nos héros. Épuisés par tant de drames, de combats et d'espoirs perdus, ils s'évanouissent à travers l'épais rideau de pluie qui soudainement tombe sur Perdido.
Un lent et étrange récit. On s'y s'ennuie parfois, on somnole presque, jusqu'à ce que le fantastique, l'innommable, surgissent comme un diable de sa boîte sur un détail anodin. Dès lors, je vous assure qu'on reprend vite ses esprits. On est secoué. du grand art.
Frances et Miriam, les filles d'Élinor, reprennent le flambeau. Chacune hérite de l'une des deux personnalités, si différentes, de leur mère.
Côté lumière, Miriam, la cheffe de famille, la redoutable femme d'affaire, la croqueuse de diamants… Côté sombre, Frances, son attirance pour les eaux boueuses de Perdido et son retour définitif à ses énigmatiques origines.
Zaddie et Billy, les deux derniers fidèles amis d'Élinore, clôturent cette histoire avec une immense fatigue et une grande tristesse.
Negrita et Lilah, les deux filles de Frances, commencent à montrer le bout de leur nez. Elles sont aussi dissemblables que peuvent l'être leur mère et Miriam. Avec ces deux personnages, Michael McDowell avait de la matière pour continuer la saga des Caskey. Il en a décidé autrement. À nous, ne serait-ce que pour lui rendre hommage, de poursuivre l'aventure, d'imaginer la suite…
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Voilà, c'est fini, comme dirait Jean-Louis (Aubert), et le retour sur ce dernier volume est certainement le plus difficile, d'une part parce que je suis un peu triste de quitter la famille Caskey avec laquelle j'ai partagé tant de bons moments depuis le printemps ; et d'autre part parce que je n'ai pas envie de trop en dire, pour ne pas gâcher la découverte aux lecteurs qui sont encore en cours de série, ainsi qu'à ceux qui ne l'ont pas encore débutée mais en meurent d'envie ! Et je sais qu'ils sont nombreux.
J'ai donc choisi de livrer plutôt mon ressenti global, et de ne pas m'appesantir trop longuement sur les détails de la fin de cette saga.
Comme je l'ai déjà dit quelque part, je n'aurais peut-être pas jeté mon dévolu sur Blackwater sans l'offre de MC privilégiée qui m'avait été faite sur les deux premiers volumes. Et je serais passée à côté d'une belle aventure familiale, où les éléments, et principalement l'eau de la rivière Perdido jouent un rôle essentiel. D'ailleurs à ce propos, je me suis interrogée à maintes reprises sur le titre de la série : la rivière Blackwater existe elle aussi dans l'histoire, mais la star, c'est bien la Perdido ! Ou peut-être faut-il le prendre au second degré, parce que les eaux de la Perdido cachent de bien noirs secrets ?
Cette saga se déroule sur cinq décennies de 1929 à 1969, des années qui ont vu le monde se transformer, passant par des crises financières et économiques, une guerre mondiale, suivie d'une période de prospérité et de mutation de la société. Ces événements sont bien sûr présents en toile de fond, mais on ne s'éloigne guère du microcosme de la petite ville où règnent les femmes Caskey. Je précise "les femmes", car à dans l'ensemble les hommes qui les épousent ou gravitent autour d'elles ne sont guère plus que des satellites, plus ou moins utiles et appréciés. Mais ils semblent satisfaits de leur sort, à l'image d'Oscar, le mari d'Elinor qui grâce aux conseils avisés de celle-ci a fait prospérer les affaires de la famille et de la ville par conséquent. Ou Billy aussi, le mari de Frances, qui a l'origine voulait "épouser la famille Caskey", et y a fort bien trouvé sa place malgré une union interrompue prématurément.
La dynastie Caskey ce sont avant tout des figures féminines fortes et puissantes, dont Mary-Love, la matriarche du début de la saga est l'emblème. Puis ce sera Elinor, surgie miraculeusement lors d'une crue dévastatrice au début de l'histoire, qui va s'imposer comme la leader, non par la force, mais par la persuasion et l'intelligence. C'est elle le véritable pivot du récit, et c'est par elle et par une partie de sa descendance que la dimension fantastique va prendre une place de plus en plus importante au fil des tomes. Mais d'autres femmes comme Miriam, Lucille ou Grace, ou encore Queenie, Sister, les domestiques Zaddie et Ivey occupent également des positions clés à certains moments.
Blackwater ne raconte pas simplement l'histoire d'une famille riche dans une petite ville de l'Alabama, c'est toute une chronique de société qui parle de mixité sociale, de ségrégation raciale (on est assez progressiste ici par rapport au contexte américain), de tolérance à l'égard des inclinations sexuelles, de handicap aussi dans un des volumes. J'ai été assez étonnée de constater que le couple formé par Lucille et Grace soit aussi facilement accepté (la question ne se pose même pas), mais aussi un peu choquée que les tendances pédophiles d'un autre personnage ne suscitent pas de réactions. Mais le roman datant du début des années 80, ces dérives n'étaient pas pointées du doigt comme de nos jours.

Pour revenir sur la composante fantastique, elle est assez longue à se mettre en place, les premiers tomes sont parsemés de petites touches qui aguichent ou agacent le lecteur impatient d'en savoir plus sur cette histoire qui lie Elinor et d'autres membres de sa famille à la rivière. mais il faut attendre le tome 5 pour obtenir certaines réponses, et le dernier nous laisse un peu sur notre faim, laissant notre imagination finir le travail. Souvent cela me gêne, ou me frustre, quand un auteur me laisse ainsi dans le flou. Ici je n'ai pas trop ressenti de manque, mais par la suite, en repensant à ma lecture, je me suis questionnée sur le sort de certains personnages, aussi bien ceux liés à la rivière que d'autres qui sont simplement partis vivre ailleurs et dont on n'a plus de nouvelles. Ma note globale de quatre étoiles au lieu de cinq est due à ces petits "oublis" que je pense volontaires mais qui auraient pus être comblés avec une centaine de pages supplémentaires. Est-ce un choix éditorial, puisqu'il s'agit d'un feuilleton avec un découpage précis (250 pages par épisode) ? Ou l'auteur n'a-t-il pas eu envie de fournir toutes les clés ? Question qui restera également sans réponse !
Mais ce petit bémol n'enlève pas grand-chose au plaisir que j'ai ressenti tout au long de ma lecture, lecture que j'ai volontairement fait traîner pour la savourer plus longtemps. Maintenant je vais prêter la série à ma fille dès que j'en aurai l'occasion, et peut-être que d'ici une dizaine d'années elle me la rendra, et je me replongerai avec joie dans les eaux de Blackwater.

Je crois en avoir suffisamment dit pour susciter l'envie de nouveaux lecteurs, du moins j'espère ! Et comme je n'aime pas écrire de billets trop longs, je conclurai en disant simplement merci à Babelio de m'avoir donné l'occasion d'une belle découverte, et à la maison Toussaint Louverture d'avoir réédité cette saga de façon aussi magnifique !
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Citations et extraits (76) Voir plus Ajouter une citation
— Elinor, promets-moi quelque chose.
— Quoi ?
— Ne demande pas quoi. Promets.
— Je te promets Oscar. Tout ce que tu veux. De quoi s'agit-il ?
— Promets-moi que tu me laisseras mourir avant toi, dit-il. Promets-moi que tu ne m'obligeras pas à vivre seul dans cette vieille et grande maison. Laisse-moi mourir en premier. Promets-le-moi. »
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Alors qu'il sombrait dans le sommeil, le chant s'éleva, plus fort que d'ordinaire. On aurait dit qu'il suivait le rythme de la pluie en contrepoint, si bien que Billy distinguait chaque croche de sa mélodie vagabonde. Il écouta, transporté de joie, avec stupeur ensuite lorsqu'une deuxième voix se joignit au chant, d'abord en cadence, puis à la façon d'un canon. Sa stupeur se fit émerveillement lorsqu'une troisième voix entra dans le chant. C'était celle d'Elinor. Elle chantait comme jamais Billy, ni personne à Perdido, ne l'avait encore entendue chanter. Les trois voix — « féminines, mais pas humaines », songea Billy — poursuivirent ainsi pendant plus d'une heure, aussi longtemps que dura la pluie.
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À la gauche d'Elinor se trouvait Zaddie Sapp, et Zaddie prit sa main droite. À la droite d'Elinor se trouvait Billy Bronze, et Billy prit son autre main.

Tous deux se penchèrent pour saisir ses derniers mots. La pluie battait à tout rompre contre les fenêtres. Les coups rageaient en continu contre la porte.

« Adieu, Billy. Tu es devenu mon fils. »

Billy ne dit rien, mais serra plus fort la main inerte d'Elinor.

« Adieu, Zaddie. Nous nous sommes bien entendues, n'est-ce pas ?
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Par habitude, la fille Sapp qui préparait le petit déjeuner de Tommy Lee se présenta tôt le lendemain matin, quand bien même elle savait qu'on n'aurait pas besoin d'elle. Elle regretta de ne pas être restée à la maison. Elle trouva Queenie morte par terre, dans l'embrasure de la porte de la salle à manger. Deux pièces de 1929 étaient posées sur ses yeux, et la clé de la maison, enfoncée dans sa bouche.
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Les enfants Caskey, une fois cédés, n'étaient jamais rendus. En un instant d'insouciance, Lilah Bronze venait de perdre sa grand-mère pour toujours.
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