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Blackwater tome 3 sur 6
EAN : 9782381960470
256 pages
Monsieur Toussaint Louverture (05/05/2022)
4.24/5   4134 notes
Résumé :
Perdido, 1928.
Alors que le clan Caskey se déchire dans la guerre intestine et sans merci que se livrent Mary-Love et sa belle-fille, et que d'autres crises - conjugales, économiques, existentielles - aux répercussions défiant l'imagination se profilent, dans les recoins sombres de la maison d'Elinor, la plus grande de la ville, les mauvais souvenirs rôdent et tissent, implacables, leurs toiles mortelles.
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Critiques, Analyses et Avis (440) Voir plus Ajouter une critique
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Blackwater, épisode III.

Je suis toujours autant subjuguée par la beauté des couvertures au style rétro-vintage reprenant l'esthétique des cartes de tarot. Chaque couverture est emplie d'éléments qui sont autant de signes révélant l'intrigue. C'est en refermant la dernière page qu'on en goute toute la pertinence. Cette fois, une maison aux vitres brisées tient la vedette au diapason du titre, des balles d'arme à feu, des têtes de morts, un squelette dans une drôle de position, entre autres ... le jeu de pistes peut démarrer, sur fond de Grande Dépression de 1929, l'auteur gérant parfaitement le temps qui passe.

Cet opus confirme à quel point cette saga-feuilleton m'a ferrée. C'est avec un plaisir proche de la jubilation que j'ai retrouvé tous les ingrédients appréciés dans les deux tomes précédents à commencer par ses personnages marquants. Ici entrent réellement en scène les deux soeurs opposées polaires, Frances et Miriam, éduquées en rivales chacune dans une maison différente. Evidement, les manigances et affrontements entre la matriarche Mary-Love et sa toujours aussi énigmatique belle-fille Elinor restent au coeur du récit. Leur duel au sommet voit ses cartes rebattues par une résolution très inattendue. Elinor est vraiment un formidable personnage, d'autant plus que, si on commence à mesurer ses nature et puissance, on est encore très loin de cerner ses motivations profondes.

Mais ce que je préfère le plus dans ces Blackwater, ce sont leurs touches fantastiques et horrifiques, subtilement dosées, suffisamment rares pour être attendues et guettées. Et là, elles sont exceptionnelles marquantes, parvenant même à se renouveler entre une mort explicitement une des plus terribles rencontrées en littérature et une penderie qui émane une lumière surnaturelle après avoir terrifié le petite Frances …

« Et voilà qu'elle était face à la porte de la pièce tant redoutée, sans avoir pris conscience que ses pas l'y avaient mené. Doucement, elle tourna la poignée et jeta un oeil à l'intérieur. Comme à son habitude, la chambre était sombre et fraîche. L'air paraissait stagner. Ça sentait le vieux – plus que dans aucune autre maison de Perdido. Pour la petite fille, ça sentait comme si des générations entières de Caskey étaient mortes là-dedans. Comme si, décennie après décennie, des femmes Caskey avaient accouché d'enfants mort-nés dans ce lit ; qu'une lignée ininterrompue de maris Caskey avaient assassiné leurs épouse adultères et les avaient cachées dans l'armoire ; comme si cent squelettes à la chair en putréfaction et aux haillons moisis avaient été entassés dans la petite penderie et s'entrechoquaient, parmi les plumes et les fourrures. Pour la première fois, elle remarqua que la pendule sur le manteau de la cheminée avait été remontée, égrenant son lugubre tic-tac. Elle s'apprêtait à refermer la porte lorsque la pendule sonna le quart d'heure, tel un appel. »

On sent tellement que Michael McDowell s'amuse qu'il nous entraine dans le jeu avec délectation. A suivre ...


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La couverture de ces romans est toujours un petit bijou. Je suis à chaque fois bluffée par la qualité et les détails. J'avoue que je scrute avec attention après lecture car toutes les choses importantes décrites dans le roman sont illustrées.

J'ai été ,une fois encore, surprise par la vitesse à laquelle j'ai lu ce troisième opus. Les pages tournent toutes seules. J'ai été une fois encore happée par l'histoire.

Un scénario qui avance , qui dévoile bien des choses... tout en restant encore très évasif sur d'autres.
J'ai malgré tout une certaine appréhension sur l'épilogue final, car j'ai peur de ne pas avoir de réponses à toutes mes questions en ce qui concerne Elinor. Mais bon on verra bien.

Une chose est sûre c'est que je me régale avec cette série. J'aime les personnages, l'écriture addictive, l'atmosphère dégagée. Et je n'ai qu'une hâte, avoir la suite entre les mains.

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Un tome de rupture. Dans cette ébouriffante saga familiale, jamais les femmes n'ont autant tenu le haut du pavé, reléguant les hommes au rôle de potiche. Auparavant, elles leur laissaient au moins l'illusion du pouvoir, mais la crise des années 30 est passée par là, balayant toutes les certitudes sur son passage, même à Perdido. Un tome aussi où les rivalités, les haines et les ressentiments s'expriment avec beaucoup plus de brutalité et de violence.
La construction de la digue aurait dû éloignée les rivières Blackwater et Perdido des hommes. Bien au contraire ! Elles sont toujours là, aussi sauvages et fascinantes qu'auparavant, exerçant leur emprise néfaste sur les habitants de la cité.
Le récit s'attarde beaucoup sur la maison d'Elinor, la plus grande de la ville, mais aussi la plus inquiétante. Les pièces sont bizarrement humides, et cette odeur d'herbe mouillée caractéristique de la rivière y est partout présente. Puis il y a la chambre d'amis et son étrange petite penderie. Une chambre à l'atmosphère oppressante et lugubre qui semble avoir sa vie propre, qui n'est pas reliée au reste de la maison. Franchement, il faudrait m'y trainer pieds et poings liés pour me forcer à y rester plus de trois minutes…
Nous voyons la couronne des Caskey changer de tête. Une passation de pouvoir qui se fait d'une manière abominable. Les deux filles d'Elinor, Miriam et Frances, prennent une place prépondérante dans le récit. Miriam dans toute son arrogance et la beauté de sa jeunesse ; Frances dans toute sa fragilité et son ambivalence mal vécue. On entrevoit les motivations secrètes d'Elinor, du moins on les soupçonne. Les hommes enfin s'effacent, se retirent sur la pointe des pieds, comme s'ils avaient compris que la suite du récit ne les concernait plus.
Un livre époustouflant, fabuleux ou le fantastique, qui jouait auparavant les seconds rôles, prend toute sa place dans l'histoire. Et il le fait avec beaucoup de férocité et de bestialité.
Des trois premiers tomes, de très loin le meilleur.
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Me voilà prise dans le vortex du tourbillon de Blackwater… Ce tome III est incontestablement un cran au-dessus du tome II, il a été dévoré en moins de 24 heures …
Les rebondissements s'enchainent, les décors et les personnages sont complètement familiers, et le lecteur navigue avec plaisir et aisance sur la Perdido en compagnie des multiples personnages.
Tout est extrêmement bien scénarisé, les scènes se déroulent et s'enchainent sous nous yeux comme dans un film. J'ai été happée, je suis même restée plantée dans la rue livre en main avant de franchir la porte du boulot car je me devais de terminer mon chapitre !
La galerie des portraits des enfants a la part belle dans ce tome, et j'ai aimé découvrir leurs personnalités très différentes et leurs caractères. Michael McDowell a réussi avec talent à leur insuffler une âme et une personnalité propre.
Tous grandissent au fil des pages, comme la délicieuse Grace qui va quitter le doux cocon dans lequel elle vit avec son père James, le petit Danjo fruit du viol perpétré par son propre père sur sa mère, la charmante et fragile Frances, et la trop gâtée, insupportable et bêcheuse Miriam. Il ne manque qu'un dernier petit invité surprise pour être au complet, mais chut, je vous laisse le plaisir de le découvrir...
La guerre des clans entre les adultes est déclarée, les règlements de comptes pleuvent, Oscar et Elinor font face aux perfidies et trahisons sans cesse renouvelées de Mary-Love. le coin du voile, commence à se lever sur certains personnages, et les luttes entre les nouvelles générations se dessinent. Chacun choisit son camp… La grande maison blanche va livrer un de de ses secrets…
Le suspense nous faite tourner les pages avec avidité, le boulot attendra … Viiiiite, la suiiiiiite !!!!
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On avait quitté la famille Caskey et plus spécifiquement la fille cadette d'Oscar et Elinor qui ressentait des choses bizarres vis à vis de sa maison, et surtout venant de la chambre d'amis, et on va comprendre pourquoi dans ce tome , si bien nommé, La Maison.

L'auteur , qui nous avait orienté vers un certain type de créature fantastique, nous fait une autre proposition, ce qui améne encore plus de questions chez le lecteur, et ( encore ) davantage de mystère.
Frances, la fille si malade et si fragile, a grandi. Va-t-elle devenir aussi forte que sa mère ou se faire "bouffer" par son aînée ? Va-t-elle être autant attirée par l'eau que sa maman ? Les choses vont-elles déraper (encore plus !) ou s' arranger entre Mary-Love et Alinor ?

Je commence à comprendre pourquoi Elinor est là, ce qu'elle veut, ce qu'elle est venue faire dans la famille Caskey.
Cette fois, j'en suis sûre, je sais ou l'auteur veut en venir !
La Maison sera le théâtre de toutes les peurs, les rancunes, les manipulations, les crises qui explosent, Peut-être que la famille Caskey avait besoin de tout cela pour repartir sur des bases plus saines, davantage d'amour entre eux. A moins que...

Le prochain tome s'appelle La Guerre, et j'ai hâte de m'y plonger ...
J'attrape ces petits romans comme des bonbons, toujours enchantée par leurs merveilleuses couvertures dorées, argentées qui me font penser à des boites à bijoux, ciselées de détails. Je rappelle que ce qui se raconte à l'intérieur peut être (un peu) deviné en lisant les indices parsemés par l'illustrateur, comme des petits cailloux sur notre chemin. A moins que vous ne lisiez la dernière page, (note de l'éditeur) qui vous prévient que ce petit pavé " contient quelques milliers de bris de verre."...
Il sera temps ,alors, de vous réfugier dans le placard de la chambre d'amis, de la Maison, à la porte fermée à clef ( ou pas !)...
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Citations et extraits (92) Voir plus Ajouter une citation
Une nuit, pourtant, elle se réveilla en sursaut avec le pressentiment que quelque chose n'allait pas du tout. La chambre était plongée dans le noir, et la maison, calme et silencieuse. Étrangement, elle sut que tout le monde était endormi sauf elle. Sans penser à rien, elle se redressa dans son lit, écarta ses oreillers et ouvrit les rideaux. La pièce s'éclaira un peu. Frances distinguait à présent les contours sombres de la porte de la penderie. La poignée en cuivre jetait un faible éclat doré. Elle l'avait verrouillée elle-même. Elle était certaine que personne n'était entré dans la chambre pour défaire sa courageuse entreprise. Or, si elle tournait la poignée maintenant, la porte s'ouvrirait-elle ?
Elle allait tenter l'expérience. Si la porte restait fermée, elle serait en sécurité et pourrait se rendormir ; si elle était ouverte, ce qu'il y avait derrière lui sauterait au visage et la tuerait. Frances fit son habituelle et inefficace prière et entreprit de descendre du lit.
Un rectangle de lumière froide d'un blanc tirant sur le bleu, jaillit soudain de sous la porte de la penderie, c'était assez fort pour qu'elle puisse distinguer les franges du tapis. Le coin gauche du rectangle commença à s'élargir tandis que les trois autres restaient égaux. Alors qu'elle observait cette progression, l'associant à un simple phénomène géométrique, elle prit conscience qu'elle était due en réalité à l'ouverture graduelle de la porte. (p.80)
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Comme à son habitude, la chambre était sombre et fraiche. L'air paraissait stagner. Ça sentait le vieux - plus que dans aucune autre maison de Perdido. Pour la petite fille, ça sentait comme si des générations entières de Caskey étaient mortes la-dedans. Comme si, décennie après décennie, des femmes Caskey avaient accouché d'enfants mort-nés dans ce lit ; qu'une lignée ininterrompue de maris Caskey avaient assassiné leurs épouses adultères et les avaient cachées dans l'armoire ; comme si cent squelettes à la chair en putréfaction et aux haillons moisis avaient été entassés dans la petite penderie et s'entrechoquaient, parmi les plumes et les fourrures.
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Et voilà qu'elle était face à la porte de la pièce tant redoutée, sans avoir pris conscience que ses pas l'y avaient menée. Doucement, elle tourna la poignée et jeta un œil à l'intérieur. Comme à son habitude, la chambre était sombre et fraîche. L'air paraissait stagner. Ça sentait le vieux – plus que dans aucune autre maison de Perdido. Pour la petite fille, ça sentait comme si des générations entières de Caskey étaient mortes là-dedans. Comme si, décennie après décennie, des femmes Caskey avaient accouché d'enfants mort-nés dans ce lit ; qu'une lignée ininterrompue de maris Caskey avaient assassiné leurs épouses adultères et les avaient cachées dans l'armoire ; comme si cent squelettes à la chair en putréfaction et aux haillons moisis avaient été entassés dans la petite penderie et s'entrechoquaient, parmi les plumes et les fourrures. Pour la première fois, elle remarqua que la pendule sur le manteau de la cheminée avait été remontée, égrenant son lugubre tic-tac. Elle s'apprêtait à refermer la porte lorsque la pendule sonna le quart d'heure, tel un appel. Frances y résista, ferma consciencieusement la porte et s'enfuit dans le couloir sans oser regarder derrière elle.
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A Perdido, on certifia n'avoir jamais connu de famille aussi disposée que les Caskey à abandonner et reprendre ses enfants, à s'échanger la progéniture comme s'il s'était agi d'un moule à tarte ou de n'importe quel plat à gâteau que l'un des foyers aurait en trop et dont l'autre aurait manqué. Carl Strickland ne fit aucun mystère des termes du contrat par lequel James avait obtenu la garde de l'enfant. Aux yeux des habitants, il s'agissait d'une vente en bonne et due forme. Aussi Danjo appartenait-il désormais à James, et c'était formidable.
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" Je ne suis pas malade, j'ai juste tellement mal partout qu'à chaque fois que je bouge, j'ai l'impression qu'il faut que j'écrive mon testament. "
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