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Critique de jmb33320


Quel magnifique nouvel exemple du grand talent de conteur de Ian MacEwan ! Difficile de ne pas être enthousiaste en tournant la dernière page de ce roman, qui a beaucoup d'épaisseur, au propre comme au figuré.

Son personnage principal, Roland Baines, pourrait être une sorte d'alter ego de l'auteur. S'il lui a donné une année de naissance identique à la sienne, 1948, c'est sûrement pour mieux évoquer le passage du temps qui nous ruine tous peu à peu.

Souvent Ian McEwan s'est attaché à décrire des histoires d'amour qui tournent mal ("Délire d'amour" qui était écrit du point de vue d'un homme objet de l'amour irrationnel (et cas psychiatrique) d'une femme, "Sur la plage de Chesil" et l'explosion d'un couple le jour même de son mariage). Disons seulement qu'ici le tout jeune Roland sera la victime d'une prédatrice sexuelle (sa professeure de piano). Des années durant il sera à sa merci. Et dès que son corps y sera disposé, c'est avec elle qu'il connaîtra sa première expérience. Evidemment tout cela va laisser des traces dans son mental.

Au-delà de ses années d'enfance, passées dans l'internat d'un établissement privé que sa qualité d'enfant de militaire permettait de fréquenter à peu de frais, nous parcourrons en sa compagnie toutes les années qui suivent, jusqu'en 2020.

J'ai trouvé un côté "à la manière" de Jonathan Coe dans ce roman. Comme lui Ian McEwan y mêle vies privées et événements politiques. Les seconds influent sur les premiers sans même parfois qu'on s'en rende compte.

Beaucoup d'autres personnages y sont inoubliables, en commençant peut-être par Alissa, sa première épouse. Elle deviendra une romancière majeure. Mais pour cela elle quittera définitivement Roland et son tout jeune fils, encore bébé. Les autres personnages, malgré leurs défauts, sont aussi dans des zones grises, ni bons ni intentionnellement mauvais.

Le constat de cette vie n'est pas brillant. Les erreurs commises sont souvent irréparables. le paysage politique et environnemental est devenu bien sombre. Pourtant il faut bien aller de l'avant.
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