Comme toujours, le langage sociologique est tellement abscons que l'introduction est bourrée de mots et de phrases incompréhensibles par qui ne l'est pas, sociologue, de formation... Ce qui n'est pas, vous en conviendrez, un très bon départ...
Si on essaie de faire abstraction de cela, il y a des parties vraiment passionnantes dans ce livre (tout ce qui concerne les études historiques des documents des siècles passés, notamment, qui m'a beaucoup plu, étant donné que je fais de la généalogie en ce moment et que ça rejoint certaines de mes observations.)
Après, c'est un survol de beaucoup de choses, et pour bien faire, il faudrait surtout lire une partie de la bibliographie, énorme, comme vous pouvez vous en douter. J'en connais une partie, de fait, comme les Kubler-Ross, mais ils sont éminemment plus aisés à lire que ce recensement de faits, de débats et de théories.
ça me fait penser à une thèse éditée en livre...
C'est donc assez hermétique, voire rébarbatif carrément dans les parties de vraie sociologie, et au final assez survolé. Il faut vraiment être dans les métiers évoqués dans ce bouquin pour être intéressé, je pense, d'autant que ça n'apporte pas vraiment de réponses claires, qu'on trouvera sans doute dans la bibliographie évoquée plus haut, lue en fonction de ses propres tendances et affinités.
L'intérêt de cette étude m'échappe. Mais j'avoue que je suis hermétique à la sociologie, de façon générale. Un effet secondaire à la fois de leur langue qui m'est étrangère bien qu'en bon français, et de ma misanthropie, sans aucun doute.
Bref, un peu déçue. Les bouquins de E. Kubler-Ross ou M. de Hennezel sont plus intéressants...
Edit : j'en ai oublié de remercier Babelio et les éditions Presse Universitaire pour cet envoi Masse critique.
Commenter  J’apprécie         191
[Opération Masse Critique]
Cet ouvrage universitaire rassemble plusieurs contributions sur la question du rapport à la mort, passé et présente. Il soulève des questions et des réflexions intéressantes, mais en reste à mes yeux au stade introductif.
Le principe du recueil d'articles porte en lui-même certains écueils difficile à éviter, et qu'on retrouve d'ailleurs ici : des introductions souvent répétitives, une hétérogénéité globale de l'ouvrage et des articles qui ne peuvent pas toujours aller jusqu'au bout de leur sujet.
J'ai trouvé la partie historique trop précise, chaque article s'intéressant à un lieu, une période et un type de documents particuliers, sans prendre la peine de relier le tout en un ensemble cohérent. Néophyte du domaine, j'aurais aimé avoir un aperçu un peu plus large et transversal de l'évolution du rapport à la mort et des rituels liés à celle-ci.
Cela dit, il est tout de même intéressant de voir comment la mort est inscrite dans différents types d'écrits.
La deuxième partie, que j'ai préféré à la première, aborde la manière dont le médical modèle aujourd'hui notre rapport à la mort. On y parle notamment du fait que la mort a mis du temps à trouver une place à l'hôpital, la mort pouvant être vue comme l'échec de la guérison, donc l'échec du monde médical. Puis, peu à peu, notamment pour les morts "prévisibles", les soins palliatifs et leur philosophie particulière se sont développés pour accompagner les mourants. En filigrane, on évoque aussi l'évolution de nos sociétés vers une forme d'individualisation.
Détail : ce recueil est pluridisciplinaire, ce qui est intéressant. Au début de chaque participation, le nom de l'auteur est indiqué, mais pas sa discipline. Et je trouve ça dommage, car cela aurait permis de contextualiser les propos et m'aurait sans doute aider dans ma lecture.
Commenter  J’apprécie         00
Dans cet ouvrage pluridisciplinaire, les auteurs abordent un sujet essentiel des sociétés et souvent considéré comme tabou : la mort. Cette étude peut paraître un peu ardue au premier abord, et peut éventuellement déconcerter le « commun des mortels ». Mais les auteurs ont su la rendre abordable en multipliant les exemples et les références. Considérée sous différents angles (historiques, médicaux, sociologiques, anthropologiques), la mort est pour ainsi dire désacralisée. Les rites, les gestes, les évolutions sont « disséqués » et permettent d'apporter des éléments de réflexion voire de réponse aux comportements et autres rituels funéraires actuels.
Il permettent également de comprendre que l'évolution sociale et culturelle autour de la mort fait que celle-ci, sans se banaliser, peut désormais, de nos jours, se préparer, s'anticiper. La professionnalisation de la mort fait qu'aujourd'hui elle a certes perdu son caractère sacré mais en intégrant davantage le champ laïc. de nos jours, on meurt plus souvent à l'hôpital que chez soi autour de professionnels de la santé, et les obsèques ont perdu une certaine solennité avec leur organisation confiées à des entreprises de pompes funèbres et non plus uniquement à la famille –
Après une première partie centrée sur l'évolution de la mort à travers les périodes historiques, les auteurs tentent un questionnement, dans la seconde partie, sur les aspects contemporains de notre rapport à la mort avec, notamment, l'entrée dans le débat public de sujets controversés comme l'avortement et l'euthanasie.
Commenter  J’apprécie         00
Le refus de légiférer sur la mort et la fin de vie est alors une constante chez les politiques. A deux reprises, en 1978 puis 1980, le Sénat rejette des propositions de loi du sénateur Caillavet relatives au "droit de vivre sa mort". Les sénateurs justifient leur décision :
"Le refus de légiférer n'est pas celui de réfléchir et, en ce sens, les propositions de M. Caillavet ont eu le mérite de poser en termes nouveaux un problème douloureux. Mais il peut être sage, suivant en cela le rapport de la commission des Lois, de ne pas retenir des textes qui angoissent plus qu'ils n'apaisent. C'est la conclusion qu'a retenue votre commission des Affaires Sociales après un large débat."
Le rapport de l'Etat à la fin de vie et à la mort est marqué depuis par un engagement constant en faveur des soins palliatifs et un refus symétrique de l'euthanasie.
Cet ouvrage s'adresse donc à tous : étudiants, chercheurs, professionnels de soins et usagers pourront y puiser des éléments théoriques et pratiques pour alimenter leur réflexion. Soucieux de penser la question de la mort de sont temps, le regard que ce livre propose examine avec acuité la mort d'hier pour mieux questionner les divers mouvements sociaux susceptibles de contribuer à façonner le visage de la mort à venir. Ce faisant, il apporte la preuve que, au-delà de la mise en question des politiques et des pratiques du mourir, les sciences humaines et sociales ont un rôle crucial à jouer pour que le façonnement du nouveau visage de la mort ne se réduise pas à un gouvernement de corps encore en vie, et pour que la mort livre sa quête de sens dans un engagement profond dans la vie.
Pitter, un patient suédois de 88 ans, décrit d'une autre manière son rapport à la mort et la dégénérescence cognitive : "je souhaite que mon corps s'en aille avant mon esprit, avec toutes les maladies que je me traîne... Perdre la tête alors que vous avez un corps en état de marche... je pense que c'est probablement la pire chose qui puisse vous arriver."