On dira que cela peut paraître insignifiant par rapport à d'autres sujets d'actualité mais je m'interroge souvent sur les penseurs de l'Education. Des constats en général alarmants sur le niveau et la motivation des élèves, beaucoup de conseils sur ce qu'il faudrait faire et très peu de mises en pratique de leur part. Alors autant prêcher dans le désert.
Mais avec Freinet, c'est peut-être différent. D'abord il s'appelle Célestin, il est né en 1896 dans la génération sacrifiée qui va servir dans les tranchées de la première guerre mondiale. Il en reviendra changé et c'est le moins que l'on puisse dire: mutilé de guerre à 70% (un balle dans les poumons) et en opposant farouche aux aboiements humains qui disent de faire ceci ou cela.
La guerre en a fait un insurgé! Il va orienter sa rage, sa révolte même, principalement contre l'Education de l'époque.
Il refuse la classe sanctuaire dans laquelle un clerc ânonne ses cours devant des élèves qui prennent la copie comme ils le peuvent. Il veut apporter plus d'autonomie à l'élève dans les apprentissages.
Il est à l'origine d'un courant pédagogique qui s'est maintenu durablement en 100 ans. Il consiste en gros, au lieu de proposer exclusivement des cours magistraux, à mettre l'enfant au centre des apprentissages! Cette phrase a été d'ailleurs reprise telle un flambeau dans les nouveaux programmes de ...1991, puis les suivants. Qu'en a-ton fait?
Tout est affaire d'interprétation. Comment faire fonctionner une belle idée comme celle-ci: Je me souviens par exemple de"l'observation réfléchie de la langue" à la place de la grammaire, de l'orthographe et des conjugaisons. Certains se sont dit: on n'en fait plus alors? du coup beaucoup d'enseignants n'ont plus fait de grammaire, de conjugaison ou de grammaire. Les parents ont perdu leurs repères. Et cette nouvelle façon d'aborder les apprentissages a fait flop. Dans sa pratique!
Pourtant le personnage de
Célestin Freinet a quelque chose de réellement novateur. Dans les écoles spécifiquement Freinet, on trouve des projets de classe tels que l'imprimerie à l'école, la correspondance interscolaire, le journal scolaire. Des actions en faveur de l'émergence de l'élève citoyen telle que des réunions d'élèves. On pourra dire que l'élève devient alors plus actif. Mais Freinet constate lucidement que ce sont toujours les mêmes qui sont actifs alors il met en place des contrats pour chaque élève dans des ateliers et des tâches à accomplir.
En ce moment les écoles Freinet ont le vent en poupe. Mais la pertinence de cette voie pédagogique serait de savoir si les élèves en échec dans le système traditionnel trouvent enfin la joie d'apprendre et une forme de valorisation. Je n'ai pas la réponse.
Mais l'échec scolaire qui oriente les enfants vers l'échec professionnel me révolte! le système scolaire doit évoluer.