Tout d'abord, je remercie vivement Masse critique et les Editions du Rocher pour l'envoi de ce livre avec lequel je suis repartie cent ans en arrière, quasiment cent-vingt ans même :) à la rencontre d'un écrivain aujourd'hui oublié ;
John-Antoine Nau.
"Nau? Kézako! Deux ou trois coups de téléphone arabe, histoire d'introduire le sujet, de mieux le cerner." (p68)
Apparemment, l'auteur n'en savait guère plus que moi avant d'écrire son livre?
Un livre qui m'a quelque peu désarçonnée. Je m'attendais à lire la biographie d'un original, et j'ai eu tout d'abord la "mauvaise surprise" de me retrouver en Haute-Marne, décembre 2003. Commémoration du premier Prix Goncourt, à Goncourt. description sans doute fidèle mais déprimante.
Bon, je me suis engagée à fournir une "critique" (ce sera plus mon ressenti qu'une critique en bonne et due forme j'imagine), je poursuis ma lecture, sans réel plaisir.
C'est que j'ai du mal avec le style de l'auteur- l'irruption du présent au détour d'une description du passé, toutes ces phrases sans verbe; et puis je fais le rapprochement avec la peinture. et page 56 "La région a du style. Pour un artiste qui peint avec ses mots, ne jurant que par les symboles de couleurs, c'est une place forte, une principauté." On est passé de la Haute-Marne à Saint Tropez :)
Le 21 décembre 1903, le premier Prix Goncourt est attribué à
John-Antoine Nau. Contre l'envie de l'auteur. "C'est l'pompon..." "Qu'avez-vous tous avec ce foutu prix? Il vous rend tous fous. Complètement dingos. (...) J'écris, j'écrirai, d'autres écriront mieux que je ne le fais. Ils brilleront, glaneront vivats et récompenses, et puis quoi? La terre continuera de tourner, toujours à double tour, et moi avec elle." (p124)
En ce mois de décembre, Eugène dit Gino, est hébergé par
Paul Signac, le peintre pointilliste, à Saint-Tropez (avant Colette et Bardot). Au programme, travail, pêche, repas bien arrosés. Loin de Paris et de son milieu littéraire.
J'ai trouvé que ce livre était plus la description d'un lieu à une époque donnée que l'histoire d'un écrivain couronné puis oublié. Un écrivain qui a eu une vie haute en couleurs, qui a fait mille métiers. Qui ne conçoit pas son oeuvre en termes de carrière littéraire.
J'étais déçue, et en même temps, il faut croire que
Cédric Meletta a réussi à m'intéresser , j'ai envie d'en savoir plus sur Nau, sur Signac .
Au final, une lecture très intéressante, même si elle ne fut pas d'une seule traite.