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Citations sur Monde perdu (18)

Maintenant, Divani sautillait comme un cabri, les gens adorent en rencontrer d’autres qui se noient dans la même merde qu’eux, c’est le secret des Alcooliques Anonymes, et de toutes les saloperies anonymes en général. On n’y va pas pour arrêter de boire, de baiser, ni de snifer, mais pour le plaisir de voir d’autres gens patauger dans la boue, comme soi, ou plus encore, si possible. Divani était là, devant un autre veuf foutu, elle va vouloir s’associer avec moi, j’ai pensé, les veufs et voisins foutus. C’est une sorte d’enlèvement, j’ai expliqué, Erica s’est enfuie en emmenant ma fille.
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J’ai presque envie de crier quand je vois cette montagne de choses à acheter. Je pourrais dépenser cinq mille les yeux fermés en deux heures, elle a dit. Je suis une dépensière grand modèle. Une vraie flambeuse. J’adore acheter. J’aurais dû naître aux États-Unis. Il paraît que les Américains naissent en faisant des achats. Pour moi, acheter est la meilleure chose au monde. S’il m’arrive d’être comme ça, un peu triste, il suffit que j’achète une chemise neuve, un joujou, et adieu tristesse. Je suis née pour ce genre de vie.
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Il faut toujours imaginer le pire, si tu es en cavale. Dans une pizzeria, par exemple. Il faut penser qu’ils vont entrer, les salauds, qu’ils vont te reconnaître, qu’ils vont appeler la police, c’est comme ça que tu évites les ennuis. Et donc, tu n’entres même pas dans la pizzeria. Parfois, tu ne sors même pas de chez toi, tu restes peinard, loin du bruit, de l’agitation. Ça m’a coupé l’appétit. J’ai laissé de l’argent sur la table et j’ai prévenu Divani que j’attendrais dans la voiture.
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Rien n’avait changé. Il suffisait de payer. Rien ne change, en vérité, si tu as de l’argent et si tu es prêt à payer le prix. Et je l’étais. Je ne pouvais pas me balader sans rien.
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C’est ça la vie. Une queue devant la mort. Des gens qui meurent tous les jours, d’un accident, du cancer, d’une balle dans la tête. Tu restes là, dans la queue, sans savoir, et un jour vient ton heure. C’est à ça que je crois. À la queue. Je crois aussi qu’on peut me reconnaître à tout moment dans la rue. Eh, tu ne serais pas Máiquel, le tueur professionnel ?
Le type plus fort que le fil barbelé ? Meilleur que les tranchées ? Meilleur que les portes blindées ? Celui qui a tué Santana ? Qui a truffé de plombs le ventre du Dr Carvalho, ce salopard de dentiste ? Personne ne se souvenait de l’Homme de l’année. Des services rendus à la société. De la racaille que j’avais sortie du caniveau, ça, tout le monde l’avait oublié. De temps à autre, on se souvenait de moi, mais c’était toujours dans un article sur de dangereux assassins. Recherché, on disait. Un des plus recherchés. La prison, je n’y retournerais pas, c’était bien décidé. Respirer l’air d’une cellule avec vingt autres, trente, une bande de pauvres types, ça jamais. Je n’irais plus en prison, même si on me payait pour ça. Plutôt mourir.
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Un avocat, c’est comme un prêtre. Ce qui se dit ici est secret professionnel. Tant mieux, j’ai dit, car ce serait trop con si la police me retrouvait maintenant, juste après cette petite visite. Le nouveau maigre a capté le message. Je vais aujourd’hui même demander à mon personnel de s’occuper de ça pour toi. Sois tranquille.
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Suivre quelqu’un, tout le monde peut le faire. Ce qui compte, c’est ce qui fait notre différence. Les micro-caméras. Les rapports confidentiels. Voilà ce qui compte. Si je ne retrouve pas ta fille, c’est qu’elle est morte, il a assuré. J’ai senti un frisson me traverser le corps.
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Mourir parce qu’on doit mourir, c’est une chose. Le cancer, ces machins-là. Ça, c’est le destin. Se faire renverser en est une autre, complètement différente. C’est digne d’un pauvre abruti. Après la mort de Marcos, je me suis mise à regarder comment les gens traversent la rue. Les pauvres. Pas moi, car j’ai de la matière grise. Ils se jettent sous les voitures. Ils ne regardent même pas. Ils n’ont rien à perdre, ce doit être pour ça. Mourir ou vivre, peu importe, ce doit même être un soulagement de mourir, de ne plus avoir de dettes à payer.
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J’ai toujours un problème pour commencer quelque chose. Sortir du néant. Je préfère ne prendre aucune décision. Je préfère attendre. Remettre à demain. Parfois, j’allumais la radio et je marchais dans la maison, les mains dans les poches. Cet endroit me plaisait. Les pots dans la cour. Les fleurs en plastique sur la table. Les papiers. Les trombones rouillés. Les pièces d’un centavo. L’image de la Vierge Marie, souvenir du jour où j’ai visité Aparecida.Les autocollants sur le frigidaire. Pharmacie Drogão. Le Meilleur Prix. Pizzas Fratelli. Des vieilleries. Ça me plaisait surtout d’avoir une maison, un endroit à moi. Je veux dire, ça n’était pas à moi, mais maintenant ça l’était. Héritage. Cuisine, chambre et salon. Un quartier et une ville. Ça faisait une semaine que je ne sortais pas. Je me réveillais, je dormais, je restais là, à ruminer des conneries et manger des petits gâteaux devant la télévision. Je voulais faire attention aux nouvelles, savoir ce qui se passait, mais, sans m’en rendre compte, je focalisais sur le reporter, je veux dire, sur une partie de lui, le gros nez, la petite bouche, le grand front, les petites dents. Aussi, je ne comprenais jamais les nouvelles. Pas complètement. Des fois, seulement.
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Les gens solides, en l’occurrence, c’étaient des policiers. La combine est simple, on m’a expliqué. La police arrête les camionneurs et envoie les plus merdeux discuter avec nous. Du travail propre. Ces couillons doivent juste régler un péage, on les laisse mariner dans un taudis, pendant qu’on prend leur carte de crédit, et qu’on fait des retraits dans les distributeurs du coin, c’est tout.
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