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3,67

sur 188 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Chronique d'un homme éthiopien, parti à la suite de la révolution dans les années 80, pour émigrer aux USA. Installé depuis de nombreuses années à Washington, il végète en tenant une petite épicerie dans un quartier défavorisé. Il a pour amis 2 autres Africains émigrés avec qui il partage son temps libre. Et puis, un beau jour, une femme vient rénover la maison d'en face pour y habiter avec sa fille d'une dizaine d'années. Une femme blanche mariée autrefois à un Africain. Avec cette femme et sa fille va naître un étrange sentiment d'amitié.
Je pense que ce récit est largement autobiographique, l'auteur d'origine éthiopienne vit maintenant aux USA. C'est cette vie au quotidien que nous raconte le personnage/narrateur. le quotidien de sa vie, ses espoirs, ses déceptions, un peu de son passé enfant en Éthiopie et la raison de son exil. Un premier roman sans prétention qui sait toucher son lecteur sans intrigue véritable. On y croit, à cette histoire, on partage son relatif mal-être. L'auteur parvient à capter notre attention par de petits riens, ceux qui font la vie de tous les jours et qui font passer les années. Il sait communiquer les sentiments de cet homme qui ne croit plus en grand chose lorsque cette femme arrive. On y croit. Je ne sait pas si on peut cataloguer ce livre dans le genre feel good, car il y a tout de même une réflexion sur la réalité sociale. Mais ça se lit très facilement et très rapidement. Un livre que je recommande.
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Un description très fine de la situation d'un immigré africain aux Etats-Unis.
Qu'est-ce que l'exil, qu'implique au quotidien le fait d'être étranger ?
Dans ce roman, l'auteur dépeint avec beaucoup de réalisme la souffrance intérieure et la régression sociale qu'implique l'arrivée dans un nouveau pays, la difficulté à s'ancrer quelque part, à se faire des amis dans une société matérialiste peu portée à l'empathie.
On suit avec un peu de tristesse les efforts désarmants de Sepha de ses compagnons d'infortune pour tenter de s'intégrer et de trouver enfin une raison de vivre dans ce pays hostile et déshumanisé, le fatalisme qui finalement aura raison de Sepha... Triste et attachant.
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« Un homme coincé entre deux mondes vit et meurt seul. Cela fait ainsi longtemps que je vis ainsi, en suspension. »
C'est Stephanos, l'éthiopien, qui s'exprime. Il tient une petite épicerie .Il se laisse un peu vivre au grès de ses amitiés, de ses lectures. Il relate, ici où là des éléments de son passé, de sa famille restée au pays, de son arrivée aux Etats-Unis, son difficile parcours d'émigrant.
Il y a beaucoup de sagesse et de sensibilité dans ce premier roman. Dinaw Mengestu, jeune américain d'origine éthiopienne, nous montre ici la réalité de l'exil et de la difficile intégration avec l'intelligence du ni top, ni pas assez.
Ils sont trois amis, africains d'origine. Et ils se réunissent aussi souvent qu'ils le peuvent pour ne pas perdre ce lien avec l'Afrique. Leur vie non loin de Washington n'est le paradis espéré quand on s'exile, mais pas non plus l'enfer. Cette vie est faite de hauts et de bas, d'ambitions non abouties, mais la vie tient. Stéphanos se prend d'amitié pour une nouvelle voisine, arrivée dans un quartier en pleine mutation pas tout à fait prêt à accepter ses enfants issus des mariages mixtes. La difficile intégration est décrite avec beaucoup de pudeur et de justesse.
L'ouvrage se lit en douceur, au rythme de son écriture : sans accroc, ni galop. Il est écrit avec un peu de langueur africaine, mais je n'y ai vu ni mièvrerie, ni ennui.
Un auteur prometteur, qu'il me sera plaisant de suivre.
Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Dans un quartier pauvre de Washington, Stéphanos qui a fui l'Éthiopie suite à l'assassinat de son père devant ses yeux, végète dans sa petite épicerie. Ses deux seuls amis sont africains, Kenneth le Kényan et Joseph le Congolais.
Ensemble, ils détruisent et reconstruisent inlassablement cette Afrique à la dérive, paradis des dictateurs et théâtre de coups d'état sanguinaires. Mais même s'ils ironisent sur l'instabilité du continent, la violence qu'ils ont connu leur a laissé des fantômes bien encombrants.
Pour ces exilés, l'équilibre reste précaire, entre l'espoir d'une vie meilleure et la nostalgie du passé « … je n'étais venu en Amérique que pour trouver une vie meilleure. J'étais arrivé en courant et en hurlant, avec les fantômes d'une ancienne vie fermement attachée à mon dos. »
Mais 17 ans après, le rêve américain apparaît comme une chimère . Kenneth est le seul à avoir mené des études mais il est exploité par son employeur et mène une existence sinistre. Joseph se rêve poète et réécrit jour après jour, sans jamais aboutir, les trois vers qui devraient raconter l'Afrique. Stepha a abandonné toute ambition et les quelques efforts qu'il consent pour améliorer son commerce se consument dans la nonchalance et la résignation.

Tout pourrait changer avec l'arrivée de Judith, une universitaire blanche et Naomi, sa petite fille métisse. Lorsque se profile l'espoir d'une famille recomposée, un obstacle va transformer le projet en parenthèse enchantée.
Car le quartier est promis à la gentrification et les manoeuvres de réhabilitation risquent d'aboutir à l'expulsion des plus démunis. La maison de Judith, " toute rutilante" va devenir symbole de cette menace, alors même qu'elle apprécie cette mixité sociale.

Mais le véritable problème, c'est Stéphanos lui-même.
Incapable d'habiter son présent, il retourne chez son oncle chercher les traces de son passé ou bien il erre dans ces rues qu'il connaît si bien mais qui lui échappent. Et ce n'est pas seulement son présent qu'il évite, c'est aussi l'espace qu'il est censé occuper mais qu'il habite comme une ombre. Tout comme sa boutique, son appartement souffre d'un manque d'investissement, de découragement et de fatalisme.
La solution serait-elle dans la fuite ? Stepha se pose la question en ces termes : " ce serait tellement plus facile de ne jamais rentrer, non ? de tout simplement continuer à marcher dans cette rue jusqu'à la limite de la ville. de là, je pourrais sauter dans un bus ou dans un train qui m'emporterait plus loin au sud ou au nord, là où je pourrais tout recommencer. "

Ainsi va la souffrance de l'exil. Dinaw Mengestu déploie tout son talent pour exprimer cette aporie.
Il fait voyager le lecteur entre le présent de Stéphanos et son passé en Ethiopie et le condamne à vivre entre deux mondes.
Très vite, le lecteur va comprendre que la rencontre ne sera qu'un mirage car Stéphanos lui-même ne parvient pas à y croire.
"Je m'efforçais de ne pas trop y penser, de me contenter de vivre le moment présent, mais c'était impossible. Chaque fois que je levais les yeux sur elle, je prenais conscience de la perfection de l'instant. Je me disais que des années plus tard je me souviendrais de cette période avec une nostalgie écrasante et dévastatrice, parce que, naturellement, je savais déjà à l'époque que je finirais par me retrouver tout seul. Et, chaque fois que cette prise de conscience menaçait de détruire la scène, Naomi faisait un petit quelque chose, comme tourner une page un peu trop tôt, ou bouger sur sa chaise, et, à nouveau, j'étais heureux."
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Sépha Stéphanos tient une petite épicerie aux Etats-Unis dans laquelle il discute souvent avec ses amis Joseph le Congolais et Kenneth le kenyan. Il est arrivé il y a quelques années après avoir fui l'Ethiopie. L'arrivée de Judith et de sa fille Naomi va changer son quotidien. Malheureusement, les différences entre eux sont trop grandes pour donner naissance à une histoire.
Un bout de vie d'un immigré africain avec ses rêves, ses espoirs mais aussi avec sa solitude ; partagé entre sa terre natale et sa terre d'accueil. Je l'ai trouvé assez poétique mais dure aussi ; avec ses souvenirs d'Afrique et sa difficulté de se faire une place dans un univers différent du sien.
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Est-il possible de dire ce que l'on ressent quand on n'a plus de famille, plus de pays ? Quand on a tout perdu et émigré pour sauver sa peau ?

Sépha a fui l'Ethiopie et vit à Washington, depuis 17 ans. Il possède une petite épicerie
qu'il ouvre quand il en a le courage. Il raconte son quotidien, les rendez-vous avec ses deux amis africains, émigrés comme lui, leurs conversations tantôt amères tantôt pleines d'humour et d'ironie, les ébauches de liaison amoureuse avec la voisine blanche, le désenchantement, le désintérêt pour son travail.

Le roman de Mengestu est court, pudique et vivant. Cependant, malgré le ton badin du récit, c'est le portrait d'un homme sonné depuis 17 ans, sonné comme un boxeur qui se relève d'un K.O ou comme le survivant d'un tsunami. Mais ce portrait, apparaît peu à peu, comme une photo argentique qui se révèle progressivement.

Le livre n'est pas toujours captivant, notamment une partie du début, mais la suite est
suffisamment attrayante, voire émouvante pour que cela vaille la peine d'être lue.
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Dix-sept ans après avoir quitté l'Ethiopie suite au massacre de son père, Sépha Stéphanos tient maintenant une petite épicerie à Washington et il tente tant bien que mal de se reconstruire, partageant avec ses deux amis, un Congolais et un Kenyan, ce même sentiment de résignation quant à leur avenir dans ce pays.

Mais, la honte de ce qu'ils sont devenus en Amérique les empêche de rentrer au pays.

Ce roman, d'où l'on voudrait que jaillisse l'optimisme, nous fait toucher du doigt la triste réalité qui fait le quotidien de nos anti-héros.

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Du très bon pour un premier roman... c'est qu'il a l'art de raconter ce Mengestu ! Dans ce roman, il nous raconte l'histoire de jeunes africains émigrés aux USA de façon juste et très réelle. Il parle aussi de la place dure a prendre, dure a se faire. Et des doutes, des craintes aussi : et si partir n'était pas le bon choix ? Il raconte également très bien tout le cheminement intérieur, passant de la joie a la peine de se rendre compte que c'est beaucoup moins facile que l'on pensait. Difficile de conjuguer avec une société très individualiste et matérialiste... quand nos valeurs sont celles du partage, de la communauté, de l'inclusion... Des personnages très attachants, une écriture facile a lire mais pas simpliste... Une très belle découverte.
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Sepha Stéphanos tient une petite épicerie dans un quartier pauvre de Washington. Dix sept ans auparavant, il a quitté son Ethiopie natale après avoir vu son père battu et emporté par l'armée. Il vit seul, sa vie est monotone. Il lit beaucoup derrière le comptoir de sa boutique où peu de monde entre. Son seul plaisir est la venue certains soirs de ces amis Kenneth et Joseph avec qui il s'amuse à énumérer les différents dictateurs et coups d'état africains. Mais un jour, Judith (qui est blanche) et sa petite fille Naomi s'installe dans la grande demeure de l'autre coté de la rue où travaille Stéphanos. La vie de Stéphanos va-t-elle enfin commencer ?
Un beau premier roman, plein de douceur qui sans l'air d'y toucher aborde des sujets importants comme la place de l'immigré africain en Amérique, la solitude, la difficulté de communiquer ses sentiments… Malgré une certaine distanciation du narrateur, on ne peut qu'être touché par ce récit sensible.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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La petite épicerie d'une banlieue pauvre de Washington est tenue par un réfugié éthiopien. L'ambiance y est chaleureuse, dans le fouillis et le désordre. Quelques réfugiés africains s'y retrouvent et font la palabre, recensant indéfiniment les coups d'État qu'ils ont dû fuir. Certains ont réussi mieux que d'autres dans leur intégration au nouveau monde. L'épicier-narrateur, cultivé et philosophe, reste, quant à lui, au bord du chemin et vivote. Mais il remarque une jeune femme et sa fille qui viennent s'installer dans la grosse maison voisine. Elles deviennent ses clientes, puis ses amies. Une jolie relation s'établit avec cette enseignante, « bobo » un peu imprévisible, et avec sa fille qui adore la lecture à haute voix des auteurs classiques. On retrouve un peu l'ambiance Paul Auster de « Smoke » et « Brooklyn Boogie », mais aussi le procédé de « L'élégance du hérisson » dans l'improbable amitié entre l'épicier raffiné et la petite fille amatrice de livres. Flotte une nostalgie mélancolique : l'exil forcé devant la révolution qui a mis bas l'empereur Haïlé Selassié n'a pas effacé le regret de la vie protégée et favorisée d'antan. le narrateur ne peut se résoudre à s'imaginer et se reconstruire une vraie vie, sauf le temps de cette brève rencontre. « Les belles choses que portent le ciel » sont fugaces. Et le roman de Dinaw Mengestu, qui sait les évoquer avec délicatesse, est sensible et attachant.

http://diacritiques.blogspot.fr/2010/03/les-belles-choses-que-porte-le-ciel.html
Lien : http://diacritiques.blogspot..
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