en écho plus ou moins direct avec la triste actualité, le destin des migrants cesse d'être mis en valeur par une grande quantité d'oeuvres culturelles depuis plusieurs années, et encore plus que d'habitude, par le hasard des sorties de cette rentrée 2015.
Et après le film qui traite de ce sujet, des désillusions de migrants africains qui ont du quitter leur terre natale pour arriver en Occident, il est temps de vous dire quelques mots sur Tous noms de
Dinaw Mengestu , un roman américain sorti en cette rentrée littéraire, et qui fait incontestablement partie des grands romans étrangers de cette rentrée, comme la presse l'a fait remarquer à travers plusieurs papiers très élogieux.
Contrairement à Mediterranea qui manquait certainement d'un peu de densité et de romanesque,
Tous nos noms est plus abouti et plus riche
Il faut dire que l'auteur, découvert par
Les belles choses que porte le ciel, prix du Premier Roman étranger en 2007 est né en Éthiopie en 1978 puis élevé aux États-Unis, et qu'il connait aussi bien le continent africain que ce sentiment de déracinement qu'un étranger peut ressentir en vivant sur une terre qui n'est pas celle où il est né.
Je n'avais pas lu
les belles choses que porte le ciel mais je sais que les thématiques de Mengestu sont souvent les mêmes, celles de la douleur de l'exil et de la renaissance identitaire, et ici, avec ce titre et ce roman qui ne cesse de s'interroger sur nos propres identités et sur ce patronyme que l'on porte un peu comme un costume qui ne nous sied pas toujours.
En effet, le narrateur d'une des deux parties du livre prend l'identité d'un de ses amis restés en Ouganda en pleine guerre civile, mais cette révélation n'arrive que tardivement dans le roman), tandis que l'autre partie (un chapitre sur deux) est raconté par la voix d'Helen, une assistante sociale qui va s'occuper puis vite tomber amoureuse de ce narrateur, qui se fait appeler Isaac en souvenir de cet ami qu'il a quitté en Afrique
Pour ce dernier, qui dit être né avec 13 noms, cette identité de façade, qui le rend terriblement mystérieux aux yeux d'Helen, ne semble pas être une trahison, mais plus un hommage à son ami combattant....suite de la chronique sur le blog..
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