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EAN : 9782226318121
336 pages
Albin Michel (19/08/2015)
3.49/5   82 notes
Résumé :

Isaac, jeune étudiant Africain, fuit la guerre civile de son pays et s'exile aux États-Unis dans le cadre d'un programme d'échange. Dans l'Amérique post-raciale des années 1970, il est accueilli par Helen, une assistante sociale qui le prend rapidement sous son aile. Très vite, une idylle s'installe, troublée par les secrets du passé d'Isaac - les actes qu'il a commis dans son pays, ce qu'il a laissé derrière lui et qui reste inachevé.

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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,49

sur 82 notes
Années 1970. États Unis.
Entre eux, l'intimité s'est installée très vite.
Il n'aura fallu que deux petites semaines pour lier Isaac, l'étudiant éthiopien, à Helen, assistante sociale d'une petite ville du fin fond du Midwest. Un couple improbable, inacceptable pour les mentalités racistes d'un pays aux démons de ségrégation. La relation reste discrète, racontée par les mots d'Helen qui dresse le portrait d'un homme attirant, intelligent et inventif, mais profondément secret.

Qui est Isaac? Est- il Isaac?
Le passé se dévoile par l'alternance des deux voix narratives dans la confiance qui se donne peu à peu pour permettre de partager un passé douloureux ou les frustrations d'une vie étriquée.

Comme dans ses précédents romans, Dinaw Mengestu aborde les notions de déracinement et d'assimilation, avec sa plume mélancolique et mystérieuse. Il décrit ici plus profondément la face historique des guerres civiles africaines post coloniales, les conflits internes sur fond de dictature et de massacres.

Isaac est un homme double, construit par les souvenirs qui le hantent et par son désir d'intégration dans une nouvelle vie qui le fascine. Mais il faut aussi en intégrer les aspects les plus pernicieux: un couple mixte dans le fond des États Unis est inacceptable.

Roman d'amour, roman d'amitié, roman intime aux personnages attachants, sur les thèmes de l'identité et du désir enraciné de se reconstruire.

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en écho plus ou moins direct avec la triste actualité, le destin des migrants cesse d'être mis en valeur par une grande quantité d'oeuvres culturelles depuis plusieurs années, et encore plus que d'habitude, par le hasard des sorties de cette rentrée 2015.

Et après le film qui traite de ce sujet, des désillusions de migrants africains qui ont du quitter leur terre natale pour arriver en Occident, il est temps de vous dire quelques mots sur Tous noms de Dinaw Mengestu , un roman américain sorti en cette rentrée littéraire, et qui fait incontestablement partie des grands romans étrangers de cette rentrée, comme la presse l'a fait remarquer à travers plusieurs papiers très élogieux.

Contrairement à Mediterranea qui manquait certainement d'un peu de densité et de romanesque, Tous nos noms est plus abouti et plus riche

Il faut dire que l'auteur, découvert par Les belles choses que porte le ciel, prix du Premier Roman étranger en 2007 est né en Éthiopie en 1978 puis élevé aux États-Unis, et qu'il connait aussi bien le continent africain que ce sentiment de déracinement qu'un étranger peut ressentir en vivant sur une terre qui n'est pas celle où il est né.

Je n'avais pas lu les belles choses que porte le ciel mais je sais que les thématiques de Mengestu sont souvent les mêmes, celles de la douleur de l'exil et de la renaissance identitaire, et ici, avec ce titre et ce roman qui ne cesse de s'interroger sur nos propres identités et sur ce patronyme que l'on porte un peu comme un costume qui ne nous sied pas toujours.

En effet, le narrateur d'une des deux parties du livre prend l'identité d'un de ses amis restés en Ouganda en pleine guerre civile, mais cette révélation n'arrive que tardivement dans le roman), tandis que l'autre partie (un chapitre sur deux) est raconté par la voix d'Helen, une assistante sociale qui va s'occuper puis vite tomber amoureuse de ce narrateur, qui se fait appeler Isaac en souvenir de cet ami qu'il a quitté en Afrique

Pour ce dernier, qui dit être né avec 13 noms, cette identité de façade, qui le rend terriblement mystérieux aux yeux d'Helen, ne semble pas être une trahison, mais plus un hommage à son ami combattant....suite de la chronique sur le blog..


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ouf fini !
Conclusion évidente pour tout le monde, je n'ai pas aimé.
Je suppose que c'est volontaire mais ce roman ne semble pas avoir de corps. Dinaw Mengestu est salué par tout le monde, il a eu des prix, mais je suis passée à côté.
Dans ce troisième roman, il alterne deux voix. Celle d'un Africain lors de désordres en Ouganda après l'indépendance, qui est venu à la capitale pour quelque raison obscure, puisqu'il passe son temps à l'Université sans être étudiant, il y vit apparemment de l'air du temps. Là il se lie à quelqu'un de mystérieux qui se fait appeler Isaac. L'autre voix est celle d'Helen une assistante sociale dans une petite ville américaine, où il est encore impensable de se montrer avec un Noir. Elle s'occupe d'un Africain, apparemment le narrateur de l'autre partie, venu étudier en Amérique, bien qu'on ne le voit guère aller à l'Université. Bien sûr elle en tombe amoureuse et passe plus de temps à s'interroger sur cet homme qu'à faire son travail.
Voilà ce que j'ai vu dans ce livre. Je suis sans doute terre à terre mais j'aime que les éléments soient ancrés dans la réalité.
Je suis sans doute assez partiale, mais le flou des deux parties du récit ne me convient pas et je crois qu'au bout d'un moment mon esprit s'est fermé.
Les lignes précédentes ont été écrites en cours de lecture et il faut reconnaître que vers la fin les choses s'éclairent un peu mais je ne suis toujours pas emballée.
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La douleur de l'exil et la renaissance identitaire : ces thèmes sont liés aux trois livres de Dinaw Mengistu et ils le seront sans doute à jamais dans son oeuvre, issus de sa propre histoire de bébé éthiopien arrivant à 2 ans en Amérique. Tous nos noms n'a pas l'évidence et la force émotionnelle des deux premiers livres de Mengistu : Les belles choses que porte le ciel et Ce qu'on peut lire dans l'air. En revanche, il possède d'autres qualités, notamment cette douceur sourde qui transforme un récit à deux voix en une même mélodie infiniment gracieuse et pudique qui laisse une marge d'imagination au lecteur. Les chapitres alternent entre ceux de l'ami d'Isaac dans l'Ouganda en pleine guerre civile et ceux d'Hélène, l'amoureuse blanche d'un homme à peine arrivé dans le Midwest et qui se fait appeler Isaac en souvenir de celui qu'il a quitté en Afrique (c'est beaucoup clair dans le livre, ne pas avoir peur). Volontairement, Tous nos noms adopte des contours flous dans les lieux et les événements évoqués. Même impression pour les pensées du héros masculin du livre (Isaac donc, mais seulement en Amérique) qui semble le plus souvent passif, ballotté par les vents et énigmatique quant aux sentiments qui l'habitent. Un livre sur l'identité, c'est certain ("Je suis né avec 13 noms" confie le deuxième Isaac) mais aussi sur l'amitié (qui ressemble à une passion) et l'amour, celle d'Hélène, qui accepte de faire confiance à son coeur alors que son amant ne lui révèle rien de son passé et lui ment par omission. le roman est aussi le portrait d'une petite ville américaine des années 70 où, même si les lois ségrégationnistes n'ont plus cours, les liaisons interraciales ne peuvent exister que clandestinement. Peu à peu, Mengistu dévoile davantage sur ses personnages mais sans pour autant décrypter tous leurs mystères. Cela pourrait être frustrant pour le lecteur, c'est au contraire stimulant et touchant. En fin de compte, la charge émotionnelle est aussi forte dans Tous nos noms que dans les livres précédents de Mengistu. Elle est simplement plus feutrée, avec la suave élégance d'une mélancolie qui a le goût des secrets inavoués.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Isaac et Helen se rencontrent dans une petite ville des Etats Unis. Elle est assistante sociale, lui est étudiant, nouvellement arrivé grâce à un échange universitaire. Entre eux va très vite se nouer une relation intime, compliquée mais qui apporte à chacun ce dont il a besoin. Isaac cherche à cacher son passé en Afrique, alors qu'il était aux côtés de soldats cherchant à libérer l'Ouganda. Mais la vérité doit être énoncée, pour chacun puisse respirer de nouveau...
Un roman qui m'a semblé étrange, avec deux histoires liées mais volontairement séparée par l'auteur. du coup, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages mais l'écriture est plutôt agréable. de nombreux sujets sont abordés dans ce roman, bien amenés et finement articulés à travers les histoires de deux êtres fragiles...
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critiques presse (3)
LeFigaro
10 septembre 2015
Dans son troisième roman, le jeune écrivain américain Dinaw Mengestu raconte l'exil et le racisme au quotidien avec retenue et sans discours appuyés.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
09 septembre 2015
Tant de subtilité, de lucidité et d'humanité laissent pantois de la part de ce jeune écrivain déjà abonné aux best-sellers.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LePoint
03 août 2015
Dans Tous nos noms, Mengestu passe un nouveau cap et gagne encore en profondeur [...]
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère ne parlait qu'en chuchotant. Pour conjurer la colère ou la mauvaise humeur de mon père, elle s'exprimait à mi-voix, habitude qu'elle garda même après son départ. (...) Je crois qu'elle aurait aimé que je parle comme elle, et peut-être ai-je été tentée de le faire à un très jeune âge, mais je doute d'en avoir eu vraiment envie. Je n'aurais jamais pu me contenter de chuchoter, j'aimais trop ma voix. J'ai rarement lu un livre en silence. J'avais envie de dire chaque histoire à voix haute, si bien que je lisais souvent seule dans notre cour, laquelle était suffisamment grande pour me permettre de beugler mon texte sans déranger qui que ce soit dans les maisons avoisinantes. Je m'installais là en plein hiver, quand les branches des arbres ployaient sous la glace et qu'il fallait faire rentrer nos quelques malheureux poulets au sou-sol pour leur éviter de mourir de froid. Plus âgée, je retournais là-bas, un roman à la main, rien que pour hurler dans l'herbe qui me montait aux genoux car plus personne ne se donnait la peine de passer la tondeuse.
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«C’était une chasse des plus rudimentaires : les insectes se massaient autour des projecteurs et se heurtaient par douzaines aux plaques de métal autour ; collectés dans des tonneaux avant d’être vendus par poignées dans des pochettes en papier kraft ou des sacs en plastique, à moitié morts ou fraîchement grillés, ils représentaient un mets de choix même pour les plus pauvres. Le Président en mangeait, paraît-il, des dizaines, grillés ou bouillis, puis trempés dans du chocolat.»
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Cet après-midi-là marqua le début de ce qu'on baptisa
notre "révolution de papier".
On va les accrocher de façon à ce que tout le monde
puisse les voir, ce sera notre premier acte de guerre.
Ces tracts citaient de nouveaux crimes contre la nation.
Pourquoi les autres seraient-ils les seuls à avoir le droit de dire des conneries ? grommela-t-il.
Notre premier manifeste en listait quatre.
Ne pas dénoncer un crime contre la nation est un crime contre la nation
Ne pas savoir ce qu'est est un crime contre la nation est un crime contre la nation.
Demander ce qu'est est un crime contre la nation est un crime contre la nation.
Penser ou affirmer qu'il y a trop de crimes contre la nation est un crime contre la nation.
P45
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Aimer et se sentir aimée constitue un excellent exercice pour le cœur, l'indispensable musculation pour ne pas se condamner à vivoter.
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« Je me disais qu’un jour, je découvrirais une maison ou un quartier qui me donnerait l’impression d’avoir été construit pour moi seul. J’ai du parcourir plus de kilomètres que n’importe quel homme de mon entourage, et j’ai fini par comprendre que je ne dénicherais jamais un tel endroit, même si je marchais jusqu’à la fin de mes jours. Inutile de se lamenter. Nombre de gens ont un sort autrement pénible. Ils rêvent de s’ancrer dans un lieu qui ne voudra jamais d’eux. J’ai commis cette erreur autrefois. »
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Videos de Dinaw Mengestu (44) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dinaw Mengestu
Bret Anthony Johnston et Dinaw Mengestu à la librairie Millepages pour le festival America le 13 mai 2016
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