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EAN : 9782830917864
156 pages
Labor et Fides (24/08/2022)
4/5   4 notes
Résumé :
« On pense parfois que dire que l’on croit ou que l’on ne croit pas en Dieu signifie avoir tout dit. Mais il suffit d’un détail pour que la réalité se montre plus complexe. En latin, credere (“croire”) signifie avoir confiance en quelque chose, ou plus précisément, confier sa confiance en quelque chose, ou quelqu’un. Faire confiance, tout est là. Offrir ou non sa confiance en quelque chose d’indicible, étranger autant que familier, existant ou non.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Merci à Babelio, masse critique et les éditions lignes intérieures pour l'envoi de ce livre : Nimbe noir de Karelle Ménine

Quel titre antagoniste !.

C'est une auteure que je découvre. Son parcours professionnel est vaste, journaliste reporter, historienne…., dotée de nombreux atouts qui font force d'écriture dans ce livre.

Elle nous invite à réfléchir, sur une question omniprésente, personnelle, intime : Croyons-nous en Dieu ou pas ? Quel est le rapport de l'homme à la foi ? Comment l'imaginer, le visualiser, à travers des signes ?
L'auteure est assoiffée de lumières spirituelles. Elle nous embarque dans sa quête intérieure en sillonnant quelques pays. Elle va faire de nombreuses rencontres inédites, et se trouve en intéraction avec les habitants.
Un véritable périple, où l'ennui n'a pas sa place.
A travers son cheminement, elle se positionne aussi dans l'observation pour obtenir des réponses ; cherche des signes tangibles en s'interrogeant sur les principaux courants de pensées religieux.
Dans son voyage initiatique, nous sont livrés ses ressentis, ses silences, ses observations, son lien avec la nature, son regard sur les édifices religieux.
L'auteur établit des constats qui ramènent l'être humain à lui -même.
J'ai apprécié cette lecture riche, qui nécessite de prendre son temps, Karine Ménine m'a trituré un peu les neurones !

J'ai pensé à une citation de Pascal : « il y a en chaque être humain, un vide qui a la forme de Dieu », mais, Il y a pléthore de réponses dans ce sujet, c'est là que se niche notre liberté.
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En découvrant « Nimbe noir » de Karelle Ménine aux éditions Labor & Fides dans la collection « Lignes intérieures », je savais que j'allais entrer en terre inconnue, celle qui s'interroge précisément sur des questions théologiques en délaissant l'expertise parfois fastidieuse au profit d'une réflexion plus banale, dans le sens le plus noble et populaire du terme.

Se poser des questions, si vous préférez, est toujours le gage de l'engagement d'une réflexion, d'une remise en cause qui nous permet, généralement, de nous connaître un peu mieux. Dans cet exercice et pour coller à la ligne éditoriale, Karelle Ménine excelle et va continuer à s'interroger – elle aime visiblement beaucoup cela – en partant d'une question à la fois fondamentale et universelle : Croyez-vous, ou non, à Dieu ?

Elle va s'engager dans un cheminement de pensées qui la fera passer de strates en strates, mêlant un peu de logique et beaucoup de paramètres inconnus, suivant sa route personnelle et celles d'autres vies, ne répondant finalement pas à l'interrogation originelle, pour la simple raison que la réponse est en chacun de nous, que la vérité nous appartient intimement.

« Nimbe noir » est à lire avec calme et paix intérieure. Les portes que nous ouvre l'auteure sont grandes ouvertes, pour peu que nous nous accordions le droit de les franchir.

En définitive, et au-delà de l'esprit évidemment orienté des éditions « Labor & Fides », il est extrêmement agréable de se pencher sur la complexité de notre compréhension, dans tous les domaines, dans nos réflexions quotidiennes les plus simples comme devant une photo ou un tableau, par exemple, et de s'avouer que la première impression comme la perception initiale n'est souvent que le vernis d'un tout bien plus vaste.
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Merci à Babelio et à Masse Critique pour l'envoi du livre de Karelle Ménine , journaliste et historienne franco-suisse qui, suite à une commande des Editions Labor et Fides ,a écrit "Nimbe Noire".
Ce livre n'est pas d'un abord facile,son écriture est très poétique.
La question de croire en Dieu ou autre chose ... y est évoquée tout au long de son livre .
Croire=Credere=Prêter sa confiance ,en traduction du latin .
A travers différents récits et rencontres dans la première partie, la question se pose .
Quelques rencontres,d'abord celle avec la moniale en prière mais face au mur ,tournant le dos au monde pour mieux se concentrer mais priant pour lui .
Puis la rencontre avec ce visage de femme taillé dans le marbre blanc ,les mains croisées sur sa poitrine qui signifie l'humilité.
Beaucoup d'autres rencontres au fil des chapitres évoquent le sacré de la vie.
Et enfin,"L'Envol" ,dans la deuxième partie du livre, entièrement consacré à la photographe allemande,juive, Else Ernestine Neulaender-Simon,dite Yava,morte en déportation au camp de Majdanek en 1942 .
Sur son autoportrait à la fin du livre (à ne pas regarder avant d'avoir fini le livre),elle nous regarde avec grande assurance en toute dignité face à l'horreur.
Cela touche aussi au sacré.
Là, la croyance en un Dieu nous met mal à l'aise face à la souffrance et au mal absolu.
Que veux dire CROIRE ???
Croire c'est se relier,se mettre en rapport avec quelque chose d'indicible,ce peut être un Dieu ou tout simplement le Vivant .
Le Sacré et le Vivant sont issus de la même veine ...
Livre pour moi très déconcertant et qui laisse en suspend la réponse que chacun fera sienne.
Ce livre est à relire, en prenant tout son temps ,pour en tirer toute sa substance.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"Du Rhône qui traverse la ville de Genève et emporte mille histoires avec lui pour rassembler le monde avant de se jeter tout à fait dans le bleu de la mer, retenir la présence. L’aube est féline, dans la foulée de l’hiver. Nager, se mettre nue comme l’on fait naissance, remonter le courant dans la semi pénombre avant que les premiers chiens ne sortent et aboient, obligeant à s’extraire doucement, à doucement laisser derrière soi la rive mouillée de ses pas, à doucement se rhabiller et reprendre forme avec la ville. Le lait se mélange au café, presque ne pas le boire pour conserver intact l’éphémère dessin formé à la surface. De l’autre côté de la fenêtre, un pivert picore vigoureusement une écorce. Lorsqu’il s’envole, sur l’arbre sa morsure reste, taillée. Les derniers fumeurs avalent leurs bouffées, leurs épaules se redressent pour entrer dans les wagons, le train part, laisse du quai une impression de sable. Quelques valises sont glissées sous les sièges, la tranquillité du compartiment devient un refuge et les esprits s’endorment. Derrière les larges vitres s’étend une terre de campagne, les flocons recouvrent les murs de pierres sèches, les vignes, les arbres et leurs premiers bourgeons. Il neige en avril et la terre accueille. Elle fera comme elle peut, comme elle sait. Puis, une nouvelle gare. Le monde sur le quai, le tumulte, l’arrêt qui marque le temps. Deux femmes à poussettes se frayent un chemin, un objet tombe, il n’est pas ramassé, ce n’est qu’un bout de pain. Le vent sur la fumée d’une cheminée joue, puis sur les frênes, qui se laissent traverser, frissonnant peut-être, gonflés parfois. Un groupe de corbeaux forme une spirale, monte lentement, donne au ciel sa matière. Les montagnes s’enchevêtraient au loin mais déjà le train est reparti, pénètre la roche, et l’on voudrait caresser leur dos au passage pour les voir s’arrondir sous le geste furtif. Ceci, tout ceci, cet éphémère-là, instants particuliers où tout existe, ce sont des moments où l’on croit en la vie, où l’on veut croire au monde. Croire, voici le mot. Il traverse l’humanité, la poinçonne de toutes parts. Le latin dit « credere », « confier en prêt ». S’y entend l’autorisation, l’obligation de retour, l’invitation à prêter sa confiance en quelque chose ou quelqu’un, mais à titre de prêt, de ce qui devra être rendu. Et l’écriture part de là, de cette transgression. Elle ne croit pas." (p.99)
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"C’est un long couloir, haut et voûté. La lumière descend depuis les vitraux, sans rien déplacer. Les pas résonnent sur la pierre. Sur le côté se nichent de petites alcôves éclairées de quelques cierges. Dans l’une d’elles une femme se tient à genoux face au mur. « Que fait-elle ? » est-il demandé. « Elle prie pour sauver le monde » est-il répondu. Alors cette phrase, soudain.

Entre le possible et l’impossible : raccourcir le trajet." (p.9)
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La qualité souveraine d'un portrait réussi est de nous intimer à cette introspection-là, cet au-devant de soi intérieur pas encore saisi presque pas encore reconnu, terre à découvrir.
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"De la vision vertigineuse de Sidi Moumen depuis la route ma mémoire a inscrit une image. Une étendue gigantesque de terre où s’entassaient à perte de vue des centaines de milliers d’habitant.e.s, sans eau courante ni électricité. Des troupeaux de chèvres, des poules, des hommes et des femmes affairés au milieu de la poussière ou des détritus en décomposition, tapis bigarré servant de territoire. Mélangé à l’air marin, des parfums d’orange. Partout dans les ruelles labyrinthiques, des toits en tôles gondolées, des trous gorgées d’eau stagnante, des enfants rieurs. Nous marchions au milieu de cette organisation quotidienne, entre les étals de cassettes de musique, les bouquets de menthe ou d’oignons, et les chiens errants. La vie était partout, pulsait partout." (pp.25-26)
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"Vous m’avez demandé d’écrire sur ma relation à Dieu. Vous me l’avez demandé.
Vous avez ajouté : « même une non-relation », et cela a tout permis.
Mais comment, à présent, transmuer cela en mots." (prélude)
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Vidéo de Karelle Ménine
Karelle Ménine est autrice et journaliste. Après des études d'économie à Montpellier et d'histoire ancienne à l'Université du Mirail de Toulouse, elle part à Paris, où elle entre à France Culture en tant que journaliste reporter. Elle devient ensuite reporter pour la Radio suisse romande. En 2008 elle "quitte" le métier, pour se consacrer à son travail artistique. Sa recherche se porte sur l'érosion poétique du langage.
Depuis plusieurs années, la littérature se déplace vers des pratiques qui débordent le cadre du livre et modifient les conditions de son expression et de sa réception. Des auteurs de plus en plus nombreux se livrent à l'expérience de la scène, aux lectures performées, aux concerts dessinés, à des conférences contées, dansées, etc.
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