Dès le départ une chose m'a profondément agacée : le franglais. Toutes les deux lignes, on a des expressions moitié anglaises-moitié françaises, des mots anglais, des titres de chansons en anglais… Un peu pourquoi pas, mais là il y en a trop. On a bien compris que
Bondrée est à cheval sur les Etats-Unis et le canada francophone, mais au bout d'un moment, soit l'auteur écrit en français, soit elle écrit en anglais, mais les deux à la fois, c'est vraiment pénible.
L'absence totale de dialogues est assez perturbante et enlève un certain rythme, une certaine structure au texte.
L'écriture est très poétique mais j'ai trouvé que ça ne se prêtait pas au genre du polar.
J'ai passé plus de la moitié du livre à attendre qu'il se passe quelque chose pour me rendre compte qu'en fait, des choses, il s'en passait, mais que, noyées dans les descriptions bucolique de la région et du temps qui passe, elles n'avaient eu aucun impact sur moi.
Ce n'est qu'après 200/250 pages que j'ai commencé à trouver un certain intérêt à l'histoire mais malgré tout, ça n'a pas réussi à rattraper le sentiment que j'ai eu depuis le début : celui de l'ennui.
Je n'ai pas compris ce que l'auteur a cherché à faire en donnant son prénom à une petite fille, seul personnage dont le point de vue est à la première personne, et son nom de famille à l'inspecteur qui est un peu le personnage central du roman. S'il y avait une signification, un message particulier, je ne l'ai pas vu.
L'histoire est pourtant assez bien trouvé et le dénouement surprenant sans pour autant manquer de logique, mais qu'un thriller démarre à seulement 1/3 de la fin, et vous pouvez être sûr que quelque soit l'originalité de la fin, mon opinion du roman ne gagnera pas plus que quelques points.
Le style d'écriture aurait été plus adapté à une romance ou à un roman contemporain.
Un bon point, même si l'auteur est canadienne et émaille son texte de tournures et expressions québécoise, celles-ci sont bien dosées et, contrairement à ce que l'on peut trouver dans de nombreux romans canadiens, ne gênent pas la compréhension du texte d'un francophone non canadien.
Je sors donc de cette lecture assez mitigée. D'un côté l'histoire, l'intrigue et le dénouement sont bien ficelés ; d'un autre le coté poétique et les trop nombreuses phrases en anglais empêchent de se plonger complètement dans une ambiance propice à la lecture d'un thriller.