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Citations sur Connaissance par les gouffres (21)

Être vivant, c'est être prêt. Prêt à ce qui peut arriver, dans la jungle des villes et de la journée. D'une prévoyance incessamment et subsconciemment ajustée. L'état normal, bien loin d'être un repos, est une mise sous tension en vue d'efforts à fournir... Mise sous tension si habituelle et inaperçue qu'on ne sait comment la faire baisser. L'état normal est un état de préparation, de disposition vers
les gouffres
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[L'aliéné] réalise la métaphore, il se laisse fasciner par elle. Martyr d'une analogie trop sentie, trop subie. Il ne sait pas se retenir, ce que savent si bien les poètes de profession qui passent de l'une à l'autre. Lui, il est dans le profond caveau d'une seule.
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Les drogues nous ennuient avec leur paradis. Qu'elles nous donnent plutôt un peu de savoir. Nous ne sommes pas un siècle à paradis.
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L'homme est un être à freins. S'il en lâche un, il crie sa liberté (le pauvre !), cependant qu'il en tient cent autres bien en place. La vitesse des images, des idées, tient à la perte de la maîtrise. Seuls les freins rendent la pensée lente et utilisable. Elle est naturellement extrêmement vite, follement vite.
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On assiste stupéfait à ces sporadiques éruptions, fluettes, folles fontaines, à ces jets d’eau, plus jets qu’eau, avant tout jaillissements,surcroîts punctiformes de forces, spectacle délirant de la geysérisation intérieure
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Après une dose moyenne de hashich on est impropre à la lecture. C'est reconnu. Même un texte littéraire, on a peine à le suivre... (...) Le hashish ouvre l'espace intérieur des phrases, et les préoccupations cachées en sortent, il les perce du premier coup.
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I
COMMENT AGISSENT LES DROGUES


   Un phénomène dans l'ivresse mescalienne
paraît sous-tendre un très grand nombre de
caractère précisément les plus communs comme
les plus saugrenus.
[…]
   Visions d'ornements. Presque personne n'y
échappe. Caractères de ces ornements. Pas dési-
rés, et néanmoins ils persistent. Pas immobiles.
Pas d'ensemble ornementaux qu'on pourrait
s'arrêter à considérer. Plutôt qu'on ne voie des
entrelacs, l'on assiste à ce qui indéfiniment
s'entrelace. Ornement qui n'orne rien du tout.
Détail dans le détail. Dentelle dans la dentelle.
Continuation monotone. Rythme de développe-
ment, d'étalage constant, qui ne ralentit, ni ne se
met en relation avec vous. Inarrêtable. Intarissa-
ble processus d'ornementogénèse.

p.18
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Visions de minarets dans l'ivresse haschichine.
La mescaline n'horizontalise à peu près jamais. Dans la mescaline, je voyais des formes qui s'élancent. Dans le chanvre, je voyais plutôt des formes élancées. Elles ne remuaient pas franchement. Pas fixes non plus. Je les sentais comme des "notes tenues". Elles s'affaissaient d'un coup (peut-être à un changement net du train d'ondes en peigne?) et quelque temps après reparaissaient un peu différentes; on aurait pu songer aux ondes dites stationnaires. Formes fluettes, inimaginablement effilées. Une multiple verticalité grêle, à la base étriquée. Ce n'est pas l'Orient qui donnait ces formes, si exagérément minces, effilées. C'étaient ces formes amincies qu'avaient vues et tenté de copier les architectes orientaux, persans et arabes.
Le chanvre a fait "les minarets", en a montré la direction à des gens qui ne l'ont suivie qu'à moitié ou plutôt au dixième. Ce sont les fûts incroyablement graciles des apparitions haschichines qui ont donné l'idée, le principe, l'allure des jets d'eau filiformes, des gracieux arcs géminés, des colonnettes, des arcs surhaussés, des minarets et non l'Islam qui, en aucune façon ne les contenait, pas plus qu'il ne contenait les stalactites ambiguës et vibrantes de ses portails et ses "arabesques" sans fin, exemples des ornements aux infinies variations, de la fine ornementification incoercible des visions haschichines, de ses diamants brouillés.
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TAPIS ROULANT EN MARCHE…
A


Je vais de l'avant, vite
Des pelles volent
puis des cris
je me dégage
l'instant d'après, Naples.

Cette pensée merveilleuse
mais quelle est donc cette pensée?

Soudain, précipice.
En bouillonnant
une eau torrentielle cascade dans le fond d'un
cañon
vive, vive, vivacissime.

Tenant fortement un grand anneau métallique
je serre, je serre

Je… pensée, voyons, c'était avant
mais quelle était donc cette pensée ?

p.93

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car on est naturellement renégat des trop humbles conditions du jeune âge, désireux de montrer surtout le surhomme, et l'homme est le surhomme de l'enfant.
revivre un épisode de sa vie enfantine devant autrui n'est pas naturel. Il faut être naif pour croire qu'on peut se confier à quelq'un impunément et lui donner des armes.
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