Un brûlot, par une femme, en 1890, qui dénonce la mainmise des gouvernements et de la finance sur les gens, qui dénonce la non représentativité des urnes. Cherchez le progrès…
Sur la condition des femmes, peut-être ?
Ben, on a le droit de vote quand même ! *
Bah oui, mais voter ça sert à rien…
« le suffrage, dit universel, c'était le dernier espoir de ceux qui voulaient faire vivre encore la vieille société lépreuse, il n'a pu la sauver et la voilà, la marâtre, la parricide, étendue sur la table de dissection, si putréfiée déjà qu'il faut enterrer le cadavre, autour duquel, semblables aux choeurs antiques, gémissent ou vocifèrent toutes les douleurs qu'elle a causées. »
Ce livre est une réédition, dans laquelle les nombreuses coquilles d'origine ont été corrigées. Ce qui permet de rendre son sens au texte à de nombreux endroits. Tout cela est expliqué dans quelques pages de présentation et dans les principes d'établissements du texte.
Puis l'on se laisse emporter par la verve de
Louise Michel aux accents gouailleurs qui fait le constat de la misère par opposition aux largesses de la finance et des gouvernants.
Quelques paragraphes sont hors du temps, malheureusement, toujours d'actualité les années passant.
« Les gens de finance, de justice, de pouvoir, qui barbotent les caisses et font les millions, ont cette qualité indéniable, c'est qu'ils découvrent cyniquement les plaies, les lèpres, les crimes de l'organisation sociale. »
Louise Michel est anarchiste, elle s'en prend aux gouvernants, aux dirigeants, à la finance mais porte aussi un message positif envers le travail et le progrès. Condamnant les urnes, elle appelle à une prise de conscience pour précéder une prise de position claire et nette, par l'action, par la grève, générale. Elle cite beaucoup d'exemple d'actualité (de l'époque, hein) pour étayer ses propos : des anarchistes condamnés, des faits se rapportant au colonialisme, un fait divers où il s'agit d'une petite fille qui cherche refuge… en prison.
« Que ce soit la grève, la peste ou la guerre qui donne le coup d'épieu au vampire du capital, la
prise de possession de tout par tous n'est pas moins faite. Les uns, las de souffrir, les autres, indignés, tous, amis et même ennemis, - entendez-vous ? ennemis même, - tous n'ont rien à y perdre, tout à y gagner. La
prise de possession de tout par tous n'est que la délivrance de tous, - la fin du vol éternellement commis par les privilégiés et stupidement accepté par les foules. »
* Et encore me voilà bien restrictive à ne considérer que mon pays, la France, et quelques autres et à en oublier tant qui ne reconnaissent pas le droit de vote aux femmes.
Merci à Babelio d'organiser masse critique, merci aux éditions de l'Herne d'y participer.
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