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EAN : 9782851976987
88 pages
L'Herne (03/05/2017)
4.04/5   13 notes
Résumé :
Un journal du 23 décembre 1888, à l’article Visite des bouges, s’étonnait que les gens préposés à cette visite eussent trouvé dans un des endroits qu’il plaît d’appeler bouges, une femme seule, à une sorte de tribune, disant : l’anarchie c’est l’ordre par l’harmonie.
Il faut bien que la vérité monte des bouges, puisque d’en haut ne viennent que des mensonges.
Il faut bien que les déshérités, les hors la loi de la force, cherchent le droit.
Les m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un brûlot, par une femme, en 1890, qui dénonce la mainmise des gouvernements et de la finance sur les gens, qui dénonce la non représentativité des urnes. Cherchez le progrès…

Sur la condition des femmes, peut-être ?
Ben, on a le droit de vote quand même ! *
Bah oui, mais voter ça sert à rien…

« le suffrage, dit universel, c'était le dernier espoir de ceux qui voulaient faire vivre encore la vieille société lépreuse, il n'a pu la sauver et la voilà, la marâtre, la parricide, étendue sur la table de dissection, si putréfiée déjà qu'il faut enterrer le cadavre, autour duquel, semblables aux choeurs antiques, gémissent ou vocifèrent toutes les douleurs qu'elle a causées. »

Ce livre est une réédition, dans laquelle les nombreuses coquilles d'origine ont été corrigées. Ce qui permet de rendre son sens au texte à de nombreux endroits. Tout cela est expliqué dans quelques pages de présentation et dans les principes d'établissements du texte.

Puis l'on se laisse emporter par la verve de Louise Michel aux accents gouailleurs qui fait le constat de la misère par opposition aux largesses de la finance et des gouvernants.
Quelques paragraphes sont hors du temps, malheureusement, toujours d'actualité les années passant.

« Les gens de finance, de justice, de pouvoir, qui barbotent les caisses et font les millions, ont cette qualité indéniable, c'est qu'ils découvrent cyniquement les plaies, les lèpres, les crimes de l'organisation sociale. »

Louise Michel est anarchiste, elle s'en prend aux gouvernants, aux dirigeants, à la finance mais porte aussi un message positif envers le travail et le progrès. Condamnant les urnes, elle appelle à une prise de conscience pour précéder une prise de position claire et nette, par l'action, par la grève, générale. Elle cite beaucoup d'exemple d'actualité (de l'époque, hein) pour étayer ses propos : des anarchistes condamnés, des faits se rapportant au colonialisme, un fait divers où il s'agit d'une petite fille qui cherche refuge… en prison.

« Que ce soit la grève, la peste ou la guerre qui donne le coup d'épieu au vampire du capital, la prise de possession de tout par tous n'est pas moins faite. Les uns, las de souffrir, les autres, indignés, tous, amis et même ennemis, - entendez-vous ? ennemis même, - tous n'ont rien à y perdre, tout à y gagner. La prise de possession de tout par tous n'est que la délivrance de tous, - la fin du vol éternellement commis par les privilégiés et stupidement accepté par les foules. »

* Et encore me voilà bien restrictive à ne considérer que mon pays, la France, et quelques autres et à en oublier tant qui ne reconnaissent pas le droit de vote aux femmes.

Merci à Babelio d'organiser masse critique, merci aux éditions de l'Herne d'y participer.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Prise de possession du pamphlet de Louise Michel. Jetez vous dessus ! Tout est dit déjà cent ans avant la crise de 2008… Des décennies avant 68. Tout est dit. Voilà un texte qu'on garde avec soit. Qu'on relit à loisir, partout, qu'on prête, qu'on sort pour souligner un débat. Voilà un texte qui évoque le combat des faibles, des nécessiteux, des penseurs humanistes. Qui dénonce déjà en 1890 le capital « – comme l'anthropophagie à passé passera le capital». « – Peut-on encore parler de suffrage universel sans rire ? » questionne Louise Michel. Contemporain, je dis. En plus cerise sur le gâteau la préface annoté par Claude Rétat explique bien l'origine du texte, sa place dans l'histoire, comment il fut distribué, pourquoi…
Le brûlot de Louise est intact. Une critique sociétale et politique de la société capitaliste et bourgeoise. A lire le passé on éclaire le présent. Merci aux éditions de l'Herne qui œuvre et font là un cadeau aux générations futur. Sa collection fait envie, donne le tournis. Hannah Arendt, Bakounine, Rosa Luxembourg, Maurice Barrés et tant d'autres.
De plus la maquette est élégante, le papier précieux, le format pratique. Merci à Masse critique et aux éditions de l'Herne pour ce texte puissant qui expurgé de la présentation, de la préface fait une cinquante de pages et peu donc être lu par qui est curieux, n'importe quand, n'importe où…
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Reçu dans le cadre de l'opération Masse critique, c'est avec envie et impatience que j'ai lu ce court ouvrage de Louise Michel. Comment ne pas être curieux de découvrir les écrits de cette femme hors du commun, anarchiste, féministe, exaltée ? En les lisant, on prend avant tout la mesure de la magnifique oratrice qu'elle devait être ; un texte qui emporte, qui enivre, qui enflamme. Logique, car ce brûlot, publié en 1890, rassemble des textes de ses conférences. Plus que centenaire, ces discours restent très contemporains et pourraient trouver leur place dans nos débats actuels. Voila pour la forme ;)
Sur le fond, sont produites beaucoup de références à la valeur travail, idéalisée ; une critique appuyée de la philosophie capitaliste, où la majorité des hommes travaillent pour une minorité. Mais c'est aussi beaucoup d'espoir exprimé sur l'évolution d'une société plus juste, plus équitable, à condition d'une prise de conscience des "opprimés" pour mener à la révolte. Il faut imaginer ces propos, tenus par une femme, à l'aube du XXème siècle... Révolutionnaire !
Je remercie Babelio et les Editions de l'Herne pour cette lecture galvanisante.
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Prise de possession, est un petit pamphlet écrit par Louise Michel, communarde anarchiste et féministe. Ce court texte n'est pas réellement un essai, Louise Michel n'expose pas ici une théorie économique ou politique, cependant à travers ce texte elle compte faire passer un message, l'envie de motiver les foules, de motiver les gens à se soulever. Et surtout en quoi il aurait intérêt à se soulever.
Petit texte, très sympathique.
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Proclamant que « l'anarchie c'est l'ordre par l'harmonie », Louise Michel incite avec ce texte de conférence lu un peu partout en France, les déshérités à tenter leur délivrance, à changer la base du « nid de l'humanité » au lieu de « perdre son temps à placer autrement les brins de paille », une base qui sera « une branche solide » : « la justice égalitaire au lieu de la force ».
(...)
Un texte à (re)lire de toute urgence. Galvanisant et éternellement actuel. Mais laissons à son auteur les derniers mots :
« Les urnes ont assez vomi de misères et de hontes.
Au vent les urnes, place à la Sociale !
Le monde à l'humanité !
Le progrès sans fin et sans bornes !
L'égalité, l'harmonie universelle pour les hommes comme pour tout ce qui existe ! »

Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Eh bien, les bulletins de vote destinés à être emportés par le vent avec les promesses des candidats ne valent pas mieux que les sagaies contre les canons.
Pensez-vous, citoyens, que les gouvernants vous les laisseraient si vous pouviez vous en servir pour faire une révolution ?
Votre vote c’est la prière aux dieux sourds de toutes les mythologies, quelque chose comme le rugissement du bœuf flairant l’abattoir, il faudrait être bien niais pour y compter encore, de même qu’il ne faudrait pas être dégoûté pour garder des illusions sur le pouvoir, le voyant à l’œuvre il se dévoile, tant mieux.
Après nous la fin du monde ! doivent se dire les tristes sires qui barbotent ensemble des pots-de-vin plus grands que la tonne de Heideberg, - la fin de leur monde. Oui, - ce sera le commencement d’une éocène nouvelle.
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Le suffrage, dit universel, c’était le dernier espoir de ceux qui voulaient faire vivre encore la vieille société lépreuse, il n’a pu la sauver et la voilà, la marâtre, la parricide, étendue sur la table de dissection, si putréfiée déjà qu’il faut enterrer le cadavre, autour duquel, semblables aux chœurs antiques, gémissent ou vocifèrent toutes les douleurs qu’elle a causées.
N’y a-t-il pas assez longtemps que la finance et le pouvoir font leur noce d’or à l’avènement de chaque nouveau gouvernement ; c’est depuis toujours, tandis que lourds et mornes les jours s’entassent comme le sable sur les foules, plus exploitées, plus misérables que les bêtes d’abattoir.
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Votre vote c’est la prière aux dieux sourds de toutes les mythologies, quelque chose comme le mugissement du boeuf flairant l’abattoir, il faudrait être bien niais pour y compter encore, de même qu’il ne faudrait pas être dégoûté pour garder les illusions sur le pouvoir ; en le voyant à l’oeuvre il se dévoile, tant mieux. 
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Toi qui ne possèdes rien, tu n'as que deux routes à choisir, être dupe ou fripon, rien entre les deux, rien au-delà, pas plus qu'avant - rien que la révolte.
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 Le pourvoir est mort, s’étant comme les scorpions, tué lui-même ; le capital est une fiction, puisque sans le travail il ne peut exister, et ce n’est pas souffrir pour la République qu’il faut, mais faire la République sociale. 
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LOUISE MICHEL / MÉMOIRES / LA P'TITE LIBRAIRIE
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