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Dial H tome 2 sur 2

Albert Ponticelli (Illustrateur)
EAN : 9781401243838
240 pages
DC Comics (11/02/2014)
4.25/5   2 notes
Résumé :
What would happen if you discovered the H Dial, an unbelievably powerful artifact that turned you into a super hero?

Nelson and Roxie are on the trail to unlock the mysteries of the H-dial while being stalked by the mysterious Centipede, who may have the answers they are looking for...and his own dark and deadly motivations. It will take every ounce of courage and luck for our unlikely heroes to discover secrets of the H Dials before their enemies fin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Into you (épisodes 1 à 6, et 0) ; c'est le deuxième et dernier tome de la série. Il contient les épisodes 7 à 15, et l'épisode 23.3 de la série "Justice League", initialement parus en 2013, tous écrits par China Miéville, dessinés par Albert Ponticelli et encrés par Dan Green (sauf l'épisode 7 dessiné et encré par David Lapham, et l'épisode 23.3 dessiné par 20 artistes différents à raison d'une page chacun).

Après leur victoire décisive dans le tome précédent, Nelson Jent et Roxie Hodder (Manteau) profitent de leur tranquillité pour jouer au superhéros, chacun leur tour. Un jour sur deux, Jent compose l'indicatif "H-E-R-O" sur le cadran, l'autre jour Hodder en fait autant. Malgré tout, cette dernière reste toujours aussi curieuse de déterminer comment ce cadran fonctionne réellement et d'où il provient. Elle a trouvé la trace d'une secte vénérant le cadran et attendant le retour d'un messie qui lui est lié. Avec l'aide de Jent, elle se fait passer pour ce messie, et obtient l'information d'un prêtre, d'un endroit où il y aurait un autre cadran. Ils vont finir par trouver un autre possesseur de cadran, mais qui ne semble pas maîtriser ses transformations, et qui a une réaction étrange à leur présence. Un agent du gouvernement canadien est sur leur trace ; il se fait appeler Centipède et dispose d'un pouvoir extraordinaire. Visiblement l'agence de renseignement canadienne pour laquelle il travaille dispose d'informations sur les cadrans.

Le premier tome montrait que le scénariste et le dessinateur avaient décidé de s'amuser avec la série, en particulier en créant des superhéros improbables tant visuellement que conceptuellement, avec une intrigue originale et divertissante. Dans ces 10 épisodes, Albert Ponticelli remplace Mateus Santolouco pour 8 épisodes. le lecteur pourra regretter qu'il ne s'encre pas lui-même, comme sur la série Frankenstein, agent of S.H.A.D.E.. Dan Green réalise un travail correct, sans imposer sa personnalité (comme il pouvait le faire sur les crayonnés de Marc Silvestri dans Wolverine), mais les dessins perdent un peu en tranchant et en nuances.

David Lapham dessine le premier épisode de manière réaliste et descriptive, avec un soin apporté aux détails, sans maniaquerie obsessionnelle. Par la suite, Ponticelli reste dans un registre descriptif, un peu moins détaillé, un peu plus sale, un peu plus âpre, avec une densité d'arrières plans fluctuante. Il transcrit sans coup férir toutes les bizarreries du scénario, même les séquences les plus surréalistes. Son style est adapté aux monstruosités diverses et variées, en particulier le masque en forme de tête de mouche géante. Il donne corps à toutes les variations de superhéros plus ou moins délirantes, en les rendant plausibles (dans le contexte d'un récit de superhéros, avec une approche plutôt réaliste). L'aspect visuel n'est pas vraiment remarquable par son esthétique, sa mise en page, ou son sens du détail, mais les dessins racontent l'histoire de manière satisfaisante, avec quelques fulgurances telles que l'épisode 13, ou l'expression impayable lors de la première apparition de Sidekick.

De son côté, China Miéville augmente la dose de bizarrerie et d'incongruité d'épisode en épisode, dans un crescendo sans relâche, avec un intrigue concrète (d'où viennent les cadrans ? Quelle est leur fonction première ?) débouchant sur des réponses claires et compréhensibles, en passant par un nombre de surprises impressionnant. Il y a donc ces superhéros aux formes et aux pouvoirs improbables, toujours différents. Dans cette succession fournie, le lecteur finit par apprécier la pause que constitue l'apparition des pouvoirs de Flash, même si ces superpouvoirs connus suscitent des questionnements peu confortables.

Il est visible que Miéville s'est beaucoup amusé à inventer et à mettre en scène le Centipède (peut-être marqué à vie par l'humour second degré de The human centipede), un criminel dégageant une aura de malaise, très palpable. de la même manière, Miéville crée des superhéros jetables, comme si ça ne coûtait rien, sans oublier de leur donner des particularités mémorables. Elles peuvent être évidentes comme pour la version féminine du Minotaure (il crée des labyrinthes), ou plus imprévisibles comme pour les 20 superhéros apparaissant chacun le temps d'une page dans l'épisode 23.3 de "Justice League". Elles mélangent premier et second degré, au gré des transformations. Au-delà de l'hommage rendu à Flash, il y a l'étrange Open-Window Man (qui bénéficie d'une couverture magnifique de Brian Bolland, avec ses petits rideaux) qui rappelle l'inénarrable Defenestrator, superhéros tout aussi improbable apparu dans la série Hitman de Garth Ennis (voir Ace of killers).

Mais Miéville ne se contente pas d'une intrigue bien structurée, avec une couche de bizarre et de loufoque, il n'hésite pas à s'aventurer vers des épisodes plus conceptuels. En particulier, l'épisode 13 raconte comment un groupe de superhéros essaye d'entrer en communication avec des personnages vivant sur un mur, en deux dimensions. Il est facile de reconnaître une version simplifiée de Batman et de la Justice League en 2D, et d'identifier la connexion entre mondes en 3D et en 2D, comme étant proche d'un comics avec d'étranges propriétés interactives. L'épisode suivant est tout aussi conceptuel plongeant le même groupe de superhéros (toujours avec Open-Window-Man) au beau milieu d'un conflit armé à l'échelle planétaire, dans une dimension parallèle, transformant les affrontements en des rituels hermétiques, une démarche assez proche de celle de Grant Morrison avec la guerre entre Kaléidoscape et Orthodoxie dans la Doom Patrol (épisodes 37 à 41, voir Down Paradise way). Au milieu de tout ça, Miéville arrive à développer un peu les relations entre Roxie Hodder (toujours plus de 50 ans) et Nelson Jent (toujours gros et gras), en s'aventurant sur un terrain politiquement incorrect, sans tomber dans le scabreux.

Cette deuxième partie de cette itération des superhéros du Cadran (Dial H) prouve l'inventivité et l'originalité de China Miéville, et la possibilité de se servir des superhéros pour évoquer l'étrangeté du monde et tutoyer le surréalisme. de ce point de vue, il est même surprenant que cette série ait réussi à arriver jusqu'au numéro 15. L'épisode 23.3 s'apparente à une cerise sur le gâteau puisqu'un groupe d'adolescent trouve un cadran et l'utilise pour se transformer et lutter contre Centipède. À raison d'une page chacun, le lecteur contemple les dessins de Carla Berrocal, Riccardo Burchielli, Carmen Carnero, Michelle Farran, Frazer Irving, David Lapham, Jeff Lemire, Emi Lenox, Sloane Leong, Tula Lotay, Brendan McCarthy, Alberto Ponticelli, Emma Ríos, Mateus Santolouco, Liam Roger Sharp, Jock, Zack Smith, Kelsey Wroten, Annie Wu et Marley Zarcone.

Dans le milieu souvent réactionnaire et conservateur des comics de superhéros, "Dial H" offre une expérience de lecture originale et ambitieuse, bourrée d'inventivité et d'ambition.
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