Merfer est un roman qui rentre dans plusieurs cases, entre aventure post-apocalyptique, science-fiction et peut-être fantasy.
China Miéville crée un univers cohérent, mais qui manque de détails et d'explication.
Sham est un adolescent qui vient d'embarquer à bord du Médès, un train taupier au commande du capitaine Natacha Picbaie. Embauché en tant qu'aide soignant, Sham quitte son île d'Haldepic pour partir à la chasse à la taupe, la « philosophie » du capitaine, Jacky la Nargue. Dans son voyage, Sham va aller au bout de lui même et de la Merfer.
Merfer est un roman qu'il faut savoir appréhender. L'auteur a adapté son texte en fonction de son histoire, de nouveau mot qu'il faut savoir relier à quoi il corresponde et des « et » remplacer par des « & », une lecture déroutante au premier abord.
A la lecture de la quatrième, que je vous ai raccourci, le récit nous paraît un peu saugrenu, chasser des taupes sur une mer de rails, on comprends pas trop. Si les premières pages sont un peu difficile, lorsqu'on est lancé dans l'aventure, on ne s'arrête plus.
China Miéville construit un nouveau monde, à priori, sur le nôtre. Ici l'océan n'est que de la terre à perte de vue recouverte de rails interminables qui relient quelques îles entre elles. Ici vous trouverez des trains, divers trains, à vapeur, au diesel, ils ont des rôles et des buts différents. Ils parcourent la Merfer à la recherche de créatures sanguinaires ou encore de décombres d'ancien temps.
Sham, lui, est à bord du Médès, bon gré, mal gré, il est aide soignant, pas très doué pour ce qu'il fait, l'équipage lui donne d'autres tâches ingrates. le Médès est un train taupier, il chasse les taupes, rats, insectes, oiseaux qui ont évolué vers des êtres plus féroces et plus gros que ce qu'on se l'imagine. Malheur à celui qui marche sur les rails ou tombe d'un train, il a peu de chance de rester en vie très longtemps.
Jeune homme maladroit, mais observateur, Sham est un adolescent qui se cherche. Au cours de son voyage, il rencontrera divers personnages qui apporteront à son aventure et à sa personnalité de nouvelles pierres. On le voit évoluer et nous mener vers des contrées que personne n'a exploré. L'adolescent discret et timide, réunira des gens de divers horizons, âges et métiers vers une seule quête.
Je n'aurais qu'une chose à reprocher à ce roman. L'auteur déroule un monde plutôt cohérent avec ses codes et ses lois, mais on reste dans le flou quant au passif de cette terre. En fin de compte, on apprends peu de choses sur la construction de ses voies, pourquoi elles sont là, comment ils en sont arrivés là. Jusqu'à la dernière page des questions restent en suspend et ne trouvent pas de réponses.
Après recherche,
China Miéville paraît comme un électron libre qui fait fie des genres pour créer des univers bien à lui. Merfer en est un bon exemple, mêlant différents genres, la chasse d'une créature extraordinaire, tel Moby Dick, une chasse au trésor dans une mer de rails, on est entraîné dans un voyage au bout du monde à la quête du sens de la vie. Dommage que les révélations ne soient pas au rendez-vous.
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