Ce tome contient un extrait de "Tales to astonish" 13, un extrait de "Marvel preview" 7, "Incredible Hulk" 271, la minisérie en 4 épisodes "Rocket Raccoon". Ces épisodes correspondent aux origines et premières apparitions de Rocket Raccoon et Groot.
-
- Groot (7 pages, scénario de
Larry Lieber, dessins de
Jack Kirby, encrage de
Dick Ayers, 1960) - Un soir, Leslie et sa femme rentre chez eux en voiture et voit un étrange phénomène céleste. Peu de temps après, Leslie découvre une créature géante absorbant les arbres en elle et belliqueuse.
Cette histoire s'inscrit dans la production industrielle d'histoires de monstres en tout genre de l'époque, avec de dessins compétents de Kirby, mais pas encore débridés. Il s'agit bien des origines
De Groot, encore qu'il soit capable de s'exprimer en phrases entières (pas comme par la suite). Il s'agit donc d'une vieillerie qui se laisse lire par curiosité, digeste du fait de sa brièveté. 3 ou 4 étoiles en fonction de la curiosité du lecteur.
-
- Marvel preview 7 (18 pages, scénario de
Bill Mantlo, dessins et encrage de
Keith Giffen, noir & blanc, 1976) - Dans l'espace, un prince esseulé est obligé d'atterrir sur une planète inconnue, épaulé seulement par Alkinos, l'intelligence artificielle sarcastique de son vaisseau.
Un jeune Ketih Giffen réalise des dessins très détaillés et très compétents, même s'ils manquent un peu d'originalité.
Bill Mantlo se moque doucement de ce prince grandiloquent. Cet épisode est inclus dans le présent recueil car il rencontre un raton laveur qui parle et qui manie une arme à feu, avec un humour sarcastique. Il s'agit d'un épisode facile à lire, même s'il s'agit du deuxième consacré à ce prince. Il s'agit également du dernier. 3 étoiles.
-
- Incredible Hulk 271 (22 pages, scénario de
Bill Mantlo, dessins de
Sal Buscema, encrage de Bob Sharon, Jim Novak et
Al Milgrom, 1982) - Hulk reprend connaissance sur une planète inconnue (peu en importe la raison). Rocket Raccoon et Wal Rus sont en train de l'observer. Hulk se relève et commence par défoncer un robot menaçant avec des pinces tranchantes.
Bill Mantlo introduit les personnages de la minisérie à suivre : Rocket Raccoon (dans sa forme définitive de cette époque), Wal Russ son compagnon d'arme (un morse qui parle), Lylla (une loutre), Judson Jakes (une taupe), Pyko (une tortue), les robots qui construisent un vaisseau spatial en forme d'humanoïde géant, la mystérieuse bible indéchiffrable, les clowns tueurs, etc. La narration est encore un peu infantile comme à l'époque, mais il est possible d'apprécier l'inventivité de la création, même si ces différentes pièces (animaux qui parlent & robots clowns tueurs) font un drôle de mélange.
Les dessins de
Sal Buscema sont clairs et efficaces, mais assez laids, avec une gamme d'expression faciale très limitée. 3 étoiles pour l'inventivité.
-
- Minisérie Rocket Raccoon (4 * 22 pages, scénario de
Bill Mantlo, dessins de
Mike Mignola, encrage d'al Gordon, sauf épisode 3 encrage d'al Milgrom, 1985) - le constructeur en chef de jouets du quadrant Keystone est assassiné à son atelier. Lord Dyvyne (un serpent) embauche Rocket Raccoon (aidé par Wal Russ) pour identifier et capturer l'assassin, vraisemblablement dépêché par Judson Jakes, le rival de Dyvyne dans la fabrication de jouets. Ces derniers servent d'objet thérapeutique pour les aliénés humains, principaux résidents de la planète. Ces derniers s'apprêtent à célébrer le rituel de la Grande Mascarade, mais la Bible du demi-Monde (leur livre sacré) a été dérobée par Pyko.
Bill Mantlo a donc obtenu des responsables éditoriaux, l'autorisation de réaliser une minisérie dédiée à Rocket Raccoon. le lecteur retrouve l'amalgame étonnant entre ces animaux qui parlent (certains avec douce fourrure), une forme de science-fiction (une planète extraterrestre, une technologie avancée, des robots, un mur autour de la planète, etc.), toujours des robots clowns tueurs, et une improbable histoire de planète servant d'asile psychiatrique pour malades mentaux.
D'un côté, la narration destine ce récit plutôt à des enfants ou de jeunes adolescents. En particulier la guerre des 2 fabricants de jouets repose sur une logique peu compréhensible, qu'il s'agisse de leur aspiration à se faire payer les jouets alors qu'il n'y a pas d'argent sur cette planète, ou de l'enjeu lié au mariage de Lylla, alors que son meurtre permettrait de s'affranchir de cette contrainte. de la même manière, la composante liée aux malades mentaux relève uniquement du divertissement qu'il s'agisse de cette étrange bible psychiatrique, ou du mode de guérison quasi magique (des casques guérisseurs). le principe de la planète asile rappelle d'ailleurs fortement l'intrigue de l'épisode 5 de "Marvel premiere" écrit par
Steve Gerber (voir The power of Starhawk).
D'un autre côté, le lecteur se laisse facilement emporter par ce conte inventif et drôle, avec ces animaux mignons qui parlent. Ce divertissement doit une partie de son attrait aux dessins réalisés par un
Mike Mignola débutant. Un lecteur familier de ses travaux pourra détecter quelques prémices de ses futurs choix esthétiques, mais il ne s'agit que de simples frémissements. À l'époque, Mignola dessine encore dans une veine figurative. Il s'avère qu'il trouve un juste équilibre entre le côté mignon de certains animaux, la joie de vivre des aliénés, les trouvailles visuelles à mi-chemin du conte et de la science-fiction. Il introduit quelques exagérations (les sourires des clowns par exemple) qui renforcent l'aspect conte pour enfant, en dédramatisant les situations. al Gordon réalise un encrage minutieux et détaillé, qui se marie bien avec les dessins détaillés de Mignola.
Avec cette minisérie, le lecteur découvre les origines de Rocket Raccoon (encore assez éloigné du personnage des années 2010), dans un monde un peu farfelu, assez cohérent, fournissant un bon niveau de divertissement, rehaussé par des dessins sympathiques présentant une personnalité le distinguant de l'ordinaire des superhéros. 4 étoiles.