Giant, tome 1

J'ai beaucoup aimé ce premier tome. L'histoire se déroule à New York au début des années 1930, on y suit la construction des gratte ciel et notamment du Rockfeller center par des ouvriers irlandais et italiens. Giant est l'un des ouvriers irlandais, homme taciturne et secret; sa vie évolue lorsqu'il engage une correspondance ambiguë avec la veuve d'un ouvrier mort sur le chantier, elle-même restée en Irlande avec leurs enfants. Cette BD montre avec précision et de nombreux détails la vie à cette époque, les conditions de travail, les problèmes sociaux, la vie politique... Les dessins et couleurs accompagnent parfaitement le récit. Tous les personnages sont intéressants et apportent un plus à l'histoire.

Une BD qui nous fait découvrir les conditions de vie et de travail des immigrants Irlandais venus tenter le rêve américain dans les années 30.
A travers les dessins, on distingue la poussière, la crasse et la puanteur nées de l'urbanisme. Les échafaudages et les structures métalliques font partis du décor et du quotidien des New-Yorkais.
Le mystérieux "Giant" se démarque dès le début et intrigue jusqu'à la fin, en comparaison du petit nouveau de l'équipe qui parle beaucoup, sympathise avec ses camarades et rêve d'un bel avenir.
Une BD à la fois dure et touchante dont il me tarde de connaître la suite et fin.

«Giant », tome 1 (/2)
De MIKAËL
(2017)
@dargaud



Mikaël, le dessinateur franco-canadien s'intéresse au monde des travailleurs immigrés (souvent italiens et irlandais), dans le Manhattan des années 30.
Malgré la Grande Dépression qui frappe durement l'Amérique, les buildings s'élèvent toujours plus haut dans le ciel de Manhattan et les chantiers se multiplient, dont celui du futur Rockefeller Center.
C'est là que travaille Giant, un homme taciturne à la carrure imposante.
Ses collègues le chargent d'avertir la famille d'un compatriote irlandais du décès accidentel de celui-ci.
Mais, dissimulant la triste vérité, le mystérieux colosse envoie une belle somme d'argent à Mary Ann, la jeune veuve, ainsi qu'une lettre qui pourrait etre de son mari...
Elle lui répond et commence alors une correspondance régulière, sans que Giant dissipe le mensonge. Vient alors le jour où Mary Ann et ses enfants débarquent à New York...

Le dessin sombre aux reflets sépia reflète parfaitement les dures conditions de travail de ces bâtisseurs de buildings et le contexte industriel de l'époque.
Une très belle découverte, qui me donne envie de lire la suite.

Chef d'oeuvre !

Giant, c'est l'histoire de ces immigrants, majoritairement irlandais, venus gagner leur vie mais surtout entretenir celle de leur famille restée au pays, dans une Irlande en proie à la guerre civile.
Comme nous le fait savoir Jean-Louis Tripp, l'idée est partie de la célèbre photo de ces ouvriers prenant leur pause sur une poutre, sans protection, au sommet des nouveaux gratte-ciel en construction à New York où règne la mafia, la promiscuité et les luttes claniques.
C'est surtout l'histoire de Giant, force de la nature, Irlandais mystérieux riveur pour le compte du Rockefeller Center. C'est également celle de Dan, lui aussi Irlandais venu tenté sa chance dans la construction de cette « ville dans la ville » (p.34). Les deux vont progressivement formés un duo qui pourrait nous faire penser à celui de George et Lennie (Des souris et des hommes, John Steinbeck). Giant, dont la barbe nous rappelle celle de Wolwerine, pour son physique imposant et Dan pour son espièglerie.
Enfin, c'est l'histoire de l'Amérique au temps de la Grande dépression. Celle-ci nous est racontée par un journaliste, Walter Winchel de WJS qui clame sans cesse la démission ou du moins la fin du mandat du responsable, selon lui, de cette crise sans précédent, Edgar Hoover.
Le décor est planté, il nous reste plus qu'une histoire pour mettre l'ensemble de ces personnages en action. C'est à travers la correspondance fictive de Giant pris de compassion pour la famille d'un ouvrier mort durant son dur labeur, Ryan Murphy que ce trame l'intrigue. Giant, qui n'ose pas avouer à la femme de ce dernier qu'il n'est plus de ce monde, lui fait parvenir des lettres écrites par un illustre inconnu possesseur d'une machine à écrire. Ces lettres, sont, pour cette femme et ses trois enfants, leur unique réconfort, chez eux, dans le Connemara, loin de New York.

"Giant" est un hommage à tous ces travailleurs venus d'Irlande et d'ailleurs pour bâtir les immenses gratte-ciels de New York. Cet album aux teintes sépia nous raconte leur labeur quotidien, dur et dangereux, leurs misérables conditions d'hébergement, l'éloignement de leur famille, restée au pays. Au milieu de ces personnages, émerge Giant, colosse taiseux, qui entame une correspondance avec une veuve en Irlande en se faisant passer pour son mari, décédé en réalité sur un chantier. Pourquoi ? le second tome nous l'apprendra sûrement. A noter sinon la splendide couverture, qui illustre le courage de ces humbles bâtisseurs... et témoigne si bien de cette fascination que beaucoup d'entre nous ressentent pour Big Apple.

Une couverture un peu sombre, un titre en anglais, c'est bien sûr de l'anticipation... Hé ben non ma bonne dame, Giant est un récit réaliste. le quotidien de skyboys dans le New-York des années 30 se déroule dans la sueur et l'attente de la paie. Au milieu d'eux, Giant, taiseux et secret, qui au décès de l'un de ses collègues correspondra en son nom avec sa jeune veuve restée dans l'Irlande ravagée par la pauvreté et meurtrie par la guerre d'indépendance.
Le récit entre ombre et lumière est servi par des personnages à peine esquissés et pourtant terriblement attachants!

Années 30, New York se construit mais au prix de combien d'hommes !
Mikael dessinateur et scénariste nous propose une histoire en deux volumes autour de la célèbre photo "Lunch atop a Skyscrape" prise en 1932 lors de la construction du Rockefeller Center.
Avec ces personnages, il mélange la petite et la grande histoire dans cette construction de la ville de New York.
Il reconstitue les conditions de travail des ouvriers, bien souvent migrants, sur les chantiers de construction des premiers buildings. Leurs rêves, leurs conditions de vie, leurs amitiés, leurs loisirs, les dangers. On se trouve alors plongé au coeur de la grosse pomme en train de naître. Au coeur des années 30.
Mikael se focalise sur un groupe de riveteurs irlandais. La vie, le rythme, l'effervescence, l'insouciance se retrouve avec Dan, ce joyeux drille fraichement arrivé et curieux.
L'histoire de Giant apporte la douceur et la poésie à ce monde très difficile. L'émotion est là autour de ce personnage taiseux qui va retrouver le goût de vivre grâce à une correspondance cachée. .
Les dessins sont bruts, les couleurs de marron et noir racontent ce monde de l'acier et du bois.
Les couvertures des deux tomes sont splendides. Deux tableaux à accrocher !
Deux tomes qui se dégustent et qui donnent envie d'en lire d'autres de cet auteur.

Cette BD m'a été conseillée par mon libraire compte tenu de mes goûts en cette matière. Et oui, premier opus de cet auteur que je lis et qui m'a bien séduite tant au niveau du graphisme que du scénario. Certes il faut être concentré car beaucoup de sous entendus jalonnent ce début d'histoire. La construction des gratte-ciel new-yorkais est une phase delà construction des Etats unis au sujet de laquelle je n'avais rien lu et qui est pourtant très intéressante. J'attends de lire le tome 2 avec impatience.

Une superbe couverture, un récit prenant qui nous immerge dans le New-York en construction sur fond de crise financière.
Ce premier tome pose des bases solides tant au niveau graphique que scénaristique.
Le dessin est précis, le travail sur l'architecture est impressionnant et la lecture est fluide.
Au niveau scénario c'est assez lent mais ce n'est pas gênant dans le sens ou il y a un coté contemplatif et immersif assumé par l'auteur.
La colorisation est élégante, sobre et renforce l'ambiance assez dure et froide de l'histoire.
Un album magnifique qui appel une suite et une fin à la hauteur de mes attentes...