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Harlem tome 1 sur 2
EAN : 9782505110804
64 pages
Dargaud (21/01/2022)
3.98/5   72 notes
Résumé :

Harlem, 1931.

Au cœur de la Grande Dépression, l’inventivité est mère de sureté pour joindre les deux bouts. Stéphanie St. Clair, dite Queenie, l’avait déjà bien compris en débarquant à New York il y a maintenant presque vingt ans. L’inventivité quand on est une femme et que l’on est noire, c’est bien plus qu’une nécessité. C’est une question de survie.

En quelques années, cette jeune servante antillaise immigrée s’est affranchi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Je retrouve l'auteur Mikaël de nouveau à New-York après son fameux « Giant » sur un homme qui construit des gratte-ciel. Là, on va s'intéresser plus particulièrement au quartier noir de Harlem.

Encore une fois, c'est le rythme qui fait défaut. Il y a parfois des moments où les cases de dialogues sont surchargées puis deux trois pages assez contemplatives. Il manque une espèce d'équilibre en évitant par exemple les bavardages inutiles.

Un bon point pour le dessin qui est tout à fait magnifique car il souligne parfaitement l'atmosphère de la Grande Dépression des années 30 aux Etats-Unis avec une colorisation très sombre.

On découvre le portrait d'une femme noire à savoir Queenie, d'origine française, qui va faire marcher le business dans ce quartier pauvre sur une activité de loterie illégale qui ne faisait pas concurrence à la drogue ou à l'alcool. Elle sera en lutte contre un mafieux hollandais Dutch Schultz qui tente de conquérir son territoire et à prendre le contrôle de la loterie qu'il avait auparavant totalement ignoré. Stéphanie St Clair, de son vrai nom, a bâti un véritable empire criminel qui règne sur Harlem tout en protégeant ses habitants des exactions des policiers et en leur fournissant du travail à une époque de grande crise.

Le véritable exploit de cette femme cultivée et déterminée est d'avoir occupé un terrain qui était véritablement réservé qu'aux hommes blancs. Pour une femme de couleur, c'est un véritable exploit car elle est l'exception à la règle !

Visiblement, cela ne serait pas la première biographie sur cette femme d'exception car un titre est déjà paru en août 2021 à savoir «Queenie, la marraine de Harlem ». Ce présent titre est sorti quelques mois plus tard en Janvier 2022. On peut dire qu'il y a de la concurrence. Queenie, la marraine de Harlem

Au final, c'est un bel album qui met en valeur le New-York des années 30 avec une belle reconstitution du cadre social. En effet, le quartier de Harlem fut le principal foyer de la culture afro-américaine. Cela va même devenir l'un des centres de la lutte pour des droits civiques.

La BD se concentre sur la lutte de pouvoir. St. Clair et son homme de main et amant, Ellsworth Johnson refusèrent de se laisser faire par Schultz. Elle se plaignit aux autorités locales qui la firent arrêter. Elle répliqua en publiant un article dans le journal accusant des officiers de la police de corruption.

Par la suite, la commission Seabury démit plus d'une douzaine d'officiers. La guerre des territoires continuait et l'amant dû se rapprocher d'un mafieux italo-américain Lucky Luciano pour régler le problème Schultz. Cela se terminera dans un bang de sang avec le fameux télégramme « on récolte ce qu'on a semé » qui fit les gros titres à travers le pays.

J'ai eu également plaisir de découvrir l'histoire vraie de Stéphanie St Clair qui est parti de la misère pour construire un rêve américain mais sur fond de gangstérisme. Suite et fin dans le second tome.
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Harlem (USA). Pendant la grande dépression.
« Alors comme ça, poulette, toi, une femelle, noire qui plus est, une Française, pouah, quelle horreur ! tu comptes tenir tête à Dutch Schultz, le « Hollandais » ? Tu te mettras à genoux devant moi… Comme les autres ! »

Queenie n'a pas l'air d'avoir peur de la menace même si celle-ci a été accompagnée du son fort répétitif et monotone de la mitraillette Thompson alimentée par son chargeur « camembert ».

Un journaliste blanc, venu pour l'interviewer doit se contenter de prendre quelques notes pour relater l'événement, Mrs. Stéphanie St.Clair l'ignore superbement et quitte la boîte la tête haute, non sans avoir au préalable, glissé quelques billets à son homme de confiance, Bumpy, pour qu'il aille dédommager le taulier…

Critique :

Décidément, Queenie est à la mode ! Après l'excellent « Queenie, la marraine de Harlem » d'Aurélie Lévy, en noir et blanc, c'est au tour de Mikaël de nous proposer sa vision de cette reine de la petite pègre noire de Harlem. Comparaison n'étant pas raison, je vous ferai grâce de commentaires destinés à mettre en évidence un album plutôt qu'un autre. Leurs styles étant diamétralement opposés, la lecture des deux s'impose pour tout amateur de BD aimant les ambiances noires (entendez par là ce que vous voulez, ce mot dans ce cadre-ci étant très riche de signifiants).

L'histoire se déroule en plein pendant la grande dépression aux Etats-Unis. Un des pires moments de l'histoire du pays. Une époque où le racisme n'a nulle raison de se cacher. C'est aussi naturel que de respirer. La plupart des flics sont donc racistes et franchement corrompus au point que l'on éprouve plus de sympathie pour une petite reine de la pègre que pour un officier de police.

Le dessin est sombre ! Très sombre ! Tout comme les couleurs. le lecteur n'est pas là pour rigoler. Dans cet univers, la joie n'a pas sa place même si le sexe est très présent. le métissage non plus n'est pas à l'ordre du jour. Que chacun reste bien dans sa communauté : les noirs avec les noirs, les juifs avec les juifs, les ritals avec les ritals, les Irlandais avec les Irlandais… Bien entendu, tout en bas de ces communautés, il y a celle des nègres et des négresses. Ils n'ont de cadeaux à attendre de personne. Pourtant Queenie s'obstine à être une femme extrêmement riche, réussissant à naviguer au milieu de cet univers dominé par les mafieux. Mais d'où lui vient cette richesse ? D'une loterie très simple où il est pratiquement impossible de tricher. Plus la crise se fait sentir et plus les gens misent, seul espoir de s'en sortir.

Les flics sont corrompus ? Où est le problème puisque le maire lui-même donne l'exemple ! La loi du plus fort s'applique et c'est cela que traduit le trait de Mikaël. Un trait dur comme s'il était tracé à coups de couteau dans les chairs. Les couleurs et le trait ne plairont pas à ceux qui ne voient pas à quel point ils servent le dessein de l'auteur d'immerger le lecteur dans un univers de désolation même si une Stéphanie St.Clair refuse d'abdiquer devant ses nombreux ennemis qui rêvent de la voir rouler à leurs pieds.

Queenie a réellement existé et a connu un destin exceptionnel. Mikaël s'empare de son personnage, de son passé, mais décide de prendre quelques libertés. Il n'y a plus qu'à patienter jusqu'à la sortie du second album pour connaître la suite des péripéties de Mrs. St.Clair.
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Harlem, 1931. En ce temps-là, en plus de la Grande Dépression et de la prohibition, règne la ségrégation raciale.

Quennie est une femme, Noire, une frenchie (Martinique) et elle a réussi dans la vie grâce à la loterie clandestine, ce qui fait grincer bien des dents à la mafia Blanche qui veut que soit Queenie travaille pour elle, soit qu'elle cède son territoire.

En plus d'avoir le Hollandais Dutch Schultz, mafioso notoire, elle doit aussi se farcir la police, intégralement Blanche (les quelques Afro-américains qui la composent doivent se taire et obéir), qui n'aime pas qu'une "négresse" (comme ils disent) ait du pouvoir, de l'argent, de la répartie… Bref, elle dérange !

Stéphanie Saint. Clair, dite "Quennie". Voilà une héroïne comme je les aime : déterminée, qui n'a pas froid aux yeux, dont les répliques fusent, sarcastiques, possédant du courage,… Ce n'est pas un ange, mais pas une démone non plus. Si son entreprise de loterie est illicite, que dire des mafias qui graissent les pattes des politiciens et ne sont jamais emmerdées ?

L'ambiance Harlem est bien rendue par les graphismes aux couleurs sombres, chaudes et fort détaillées. Certaines cases sont sans phylactères, les dessins se concentrant, à ce moment-là, sur des détails précis, des ambiances, des expressions, des flash-back, ménageant des pauses avant que le récit ne reprenne de plus belle ou nous offrant des éclairages sur le passage de Quennie.

Là, les couleurs s'absentent et l'on passe à un noir et blanc du plus bel effet, avec juste des touches de jaune. Ils datent de 1914 puisque sur la une d'un journal, on peut lire qu'un étudiant serbe a assassiné l'archiduc.

Dans cet album, envoûtant, c'est le rêve américain qui se trouve à portée de tout le monde : des miséreux parce qu'ils peuvent gagner à la loterie clandestine, les coursiers qui prennent les paris, parce qu'ils bossent pour Quennie, une partie de Harlem aussi puisqu'elle bosse pour cette même Quennie et pour les mafieux qui jouent avec l'alcool de contrebande avant de penser à la reconversion vers un autre produit bien plus dangereux.

Tout le monde peut réussir, s'il s'en donne la peine et s'il franchit la ligne blanche de la légalité. Attention aux jaloux, seulement.

#Harlem #NetGalleyFrance

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Après Giant et Bootblack, je me suis enfin plongée dans le nouveau diptyque de Mikaël, auteur franco-canadien qui consacre une série de BDs au New York des années 1930, de la Grande Dépression et de la Prohibition, et que j'ai découvert totalement par hasard il y a deux ans.

Le hasard a en tout cas bien fait les choses, ce que me confirme encore une fois ce premier tome dévolu à Harlem. Pas de protagoniste masculin ici, mais une femme, Stéphanie St. Clair, alias Queenie, et quelle femme ! de son arrivée de Martinique 20 ans plus tôt, dans des circonstances troubles, à sa création d'une loterie clandestine qui lui a fait mettre la main sur le quartier noir, qui lui permet de s'exprimer contre la ségrégation, qui lui fait gagner 250 000 dollars par an, elle a de quoi faire tourner les têtes, celle qui résiste encore et toujours, avec panache et sang-froid, à la mafia blanche, malgré les risques de plus en plus nombreux encourus au fil de l'intrigue.

Intrigue toujours aussi bien ficelée, menée à la baguette pour maintenir le suspense dans les dernières planches, accompagnée d'une magnifique alternance de couleurs qui dépeignent toute la force, en sépia - le présent - et la fragilité, en bleu clair - le passé - de Queenie, qui se mêlent aussi parfois en certains détails, éléments vestimentaires..., et de graphismes toujours aussi léchés, dynamiques, réalistes, les plus à même de raconter cette période tortueuse des États-Unis, tout comme les diptyques précédents.

Une superbe BD, comme je les aime, qui s'inspire qui plus est de la vie d'une femme peu connue, mais qui a su imposer sa marque, envers et contre tous, pendant de nombreuses années, à Harlem. Je lirai avec plaisir le deuxième tome quand je me le serai procuré, et ce sera sous peu, indubitablement !
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Dans ce premier tome de ce qui sera un diptyque sur l'icône noire-américaine Queenie, Mikaël redonne vie au Harlem d'hier, entre clubs de jazz, mafias et loterie clandestine, alternant cases verticales tourbillonnantes et planches d'un noir-et-blanc bleuté, apaisées, évoquant le passé de la jeune Martiniquaise. Trop court pour bien dessiner l'intériorité des héros, Harlem offre malgré tout un voyage temporel dépaysant (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/01/24/harlem-mikael/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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critiques presse (6)
Sceneario
14 septembre 2022
Ce premier tome sur deux, de Harlem, est encore une fois une sacrée belle surprise. C'est un titre que je ne peux que vous recommander fortement.
Lire la critique sur le site : Sceneario
LeJournaldeQuebec
10 avril 2022
New York. [...] Après lui avoir consacré deux fabuleux diptyques Giant et Bootblack campés au cœur de la péninsule au sud de l’île, il remonte la rivière Hudson, nous plongeant cette fois-ci dans les entrailles du quartier Harlem des années 30.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Auracan
24 janvier 2022
Outre la découverte de personnages attachants, c'est également à une balade-découverte dans le Harlem des années 30' précisément recréé, que nous convie cet album. Une dimension renforcée par le cahier graphique consacré aux décors qui en enrichit le premier tirage.
Lire la critique sur le site : Auracan
LigneClaire
24 janvier 2022
Toujours de la tristesse dans ces pages, ces destins tourmentés et un dessin réaliste, expressif qui vit terriblement.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
BDGest
21 janvier 2022
Harlem restitue avec beaucoup de réalisme une époque. Au-delà des voitures, des tenues vestimentaires et des décors, il y a également le vocabulaire. Certains mots aujourd'hui mis à l’index, contribuent à l’authenticité du propos ; le bédéiste franco-québécois les utilise du reste avec retenue.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
18 janvier 2022
Ses images aux mises en pages audacieuses, voire spectaculaires, invitent le lecteur à suivre ses héros au cœur d’une ville de New York tentaculaire qui ne dort jamais. Robert Bishop reporter au Herald, Bumpy le garde du corps et amant, Harriet et Tillie les amies de Stéphanie, Jack le coursier de rue… sont quelques-uns des protagonistes d’un scénario dont chaque détail compte. Ce troisième diptyque se savoure avec le même bonheur que les deux premiers.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Dans les plus connus de ces clubs, les Harlémites n'ont le droit d'entrer que pour assurer le service aux tables et le spectacle sur scène.
Des clubs aux décors africains où perdure le mythe du bon petit sauvage, et où folâtrent allègrement le maire, des conseillers municipaux, des gouverneurs, des magistrats et le chef du service de police de la ville. Ces gens viennent s'amuser avec nos beautés noires dans l'unique but de se vautrer dans la chair nègre qu'ils prétendent, par ailleurs, avoir en horreur.
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Sachez que mes cellules n'ont pas de couleur, on ne pratique pas la ségrégation dans la police.
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— Et dis-toi bien que les Blancs ne comprennent que leurs semblables. Alors, il faut leur parler avec leurs propres mots.
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"Toi, t'es comme la Ford T" me répétait ma grand-mère, "Peu importe la couleur... du moment que c'est noir !"
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Je parle français, créole, anglais et baragouine l'espagnole ! Je comprends le gaélique de ces soûlards d'irish, l'italien de ces roublards de siciliens et même quelques mots de Yiddish, alors ne me faites pas la leçon !!
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