Le syndrome post-guerre, soupira son interlocutrice. Les nations sortent à peine d’un conflit mondial qu’elles ne pensent qu’à se doter d’armes de plus en plus puissantes en imaginant que cela empêchera le suivant de se produire.
Elle était jolie, avait quelques talents, bref la petite décide de descendre à la capitale pour être actrice. Ou danseuse, je ne sais jamais dans quel ordre les jeunes filles préfèrent connaître la désillusion d’une carrière ratée.
-N’y aurait-il pas eu un moyen plus simple et moins risqué de le faire ?
-On a déjà du mal à trouver qui a commis les meurtres, si en plus il faut jouer les auditeurs d’entreprise criminelle, on n’est pas sortis.
Siloe pensa qu’un russe qui faisait de l’humour, c’était comme un glaçon dans le vin rouge : contre nature.
Vous savez, parmi les choses que j’exècre au plus haut point se trouvent les coïncidences. Ce mot abject que les imbéciles emploient pour accepter les limites de leur compréhension.
Le notaire ne résista pas à l’envie de l’espionner. L’indiscrétion valait toujours mieux que l’ignorance.
-Sa femme est morte, si je puis me permettre.
-Eh bien, ça ne l’a jamais empêché de penser qu’il lui parle. D’après lui, la mort n’est pas une excuse pour mettre fin à une conversation.
-Etes-vous vraiment à la tête d'un gang?
-Pensez-vous qu'une femme ne pourrait pas l'être?
-Je pense que les femmes peuvent tout faire, souvent bien mieux que les hommes.
-Tiens donc?
-On vous sous-estime tout le temps. Cela vous donne un avantage stratégique.
Contempler les restes d’une vie brisée, c’était pire que contempler la mort elle-même .
Cet homme avait l’air de se trouver partout chez lui, et cela insupporta le maître des lieux. Il ne pouvait jamais y avoir deux rois sur le même trône.