Oren Miller propose de retrouver un duo déjà mis en scène lors des deux romans précédents :
J'agonise fort bien, merci et A présent, vous pouvez enterrer la mariée. Je n'ai pas lu ces deux premiers opus, et cette lacune ne gêne pas la lecture du présent titre. Certes, la prise de contact initiale avec Évariste et Isabeau a été une totale découverte pour moi, et je ne bénéficiais pas des souvenirs antérieurs. Aussi, y a-t-il sans doute des clins d'oeil et des références qui m'ont échappée. Cependant, le duo fonctionne parfaitement et j'ai rapidement pris mes marques avec eux.
Oren Miller joue sur l'association mentor/élève qui a déjà fait ses preuves. La dynamique est bien huilée, très fluide, et apporte son lot d'humour et de séduction. Évariste demeure un mentor un peu à part, avec une personnalité entre Arsène Lupin – avec son côté dandy attaché au panache – et un Sherlock Holmes analytique, méticuleux et obsessionnel.
Isabeau – qui est un homme – doit porter ce prénom féminin, source de calembours. Il ne tient pas un rôle de faire-valoir, ni celui d'un
Docteur Watson. le jeune homme, orphelin, embarqué dans les valises du fauconnier je ne sais comment (sans doute lors d'un des deux premiers tomes ?), démontre un attachement grandissant pour son métier et son mentor. Et des facultés évidentes.
Leur dynamique est un des points forts du roman, jouant aussi bien sur une complémentarité, que l'émergence d'une petite rivalité (du moins de la part d'Isabeau). Il y a des piques qui sont lancées, une fausse condescendance, des joutes savoureuses, l'ensemble opère son charme sur le lecteur fin limier qui se laissera quand même séduire! En outre, le lecteur peut goûter à une relation qui évolue au fur et à mesure du roman. Et, j'ai fort apprécié ce choix d'
Oren Miller car bien souvent, une fois les interactions posées, l'auteur a tendance à les laisser vivre ainsi et s'appuyer sur sa machine bien lubrifiée.
Pour ce qui est de Sainte Cécile, pour qui travaille le duo, le mystère reste entier…. (du moins pour moi).
Une intrigue en courbe exponentielle
Notre duo mène l'enquête sur le meurtre de sept personnes appartenant tous à la même entreprise, une clinique sise à Neufchâtel. Une seule rescapée : Louise Duval, aucun signe d'effraction dans les chambres de l'hôtel Danielli à Venise, aucune trace,… La police italienne suspecte férocement et logiquement cette dernière. C'est alors que rentre en jeu une de ses anciennes connaissances, un docteur de son passé qui contacte Sainte Cécile pour la laver de tout soupçon.
La partie est tendue pour Évariste et Isabeau car, les éléments sont quasiment inexistants, et ils ont peu d'atouts pour disculper la malheureuse. C'est donc à Neufchâtel que leurs pas vont les mener pour tenter de faire le lien entre les victimes, la clinique, la ville et Louise. Des ennemis en commun ?….
Sur place, ils sont accueillis correctement, et l'objectif des médecins clairement mis en valeur. Suite à la guerre, et la perte de son fils, Marcel Sorel a ouvert cet établissement pour venir en aide aux traumatisés, à ceux qui ont été marqué psychologiquement par la guerre et les horreurs associées. La clinique s'est développée et accueille même les patients enfants dont un nombre assez conséquent de la ville elle-même.
Et Dieu dans tout cela ? Et bien, le Vatican s'est associé à la démarche.
Critique bien plus complète sur mon blog.
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