Ce tome contient les épisodes 1 à 7, parus en 2011/2012. Cette série a été lancée dans le cadre de l'opération baptisée New 52, c'est-à-dire le redémarrage à zéro de l'univers partagé DC... sauf pour les séries liées à
Green Lantern. La série
Green Lantern a redémarré (ou plutôt continué) avec Sinestro, la série
Green Lantern Corps avec Fearsome, et la série des New Guardians avec The ring bearer.
Quelque part dans le secteur spatial 666, un vaisseau extraterrestre se fait attaquer par un chat dans une combinaison rouge & noir, vomissant une substance rouge. Atrocitus, le meneur des Red Lanterns, n'est pas loin derrière. Dans une petite ville d'Angleterre un grand-père est victime de Baxter, un délinquant qui le tue pour se passer les nerfs. de retour sur Ysmault (la planète des Red Lanterns), Atrocitus contemple le cadavre de Krona (un Guardian of the Universe renégat) en réfléchissant aux actions qu'il va entreprendre. Il a besoin d'un aide ; il a choisi de rendre une partie de sa conscience et de son autonomie à Bleez. Sur Terre, Raymond et Jack Moore ont chacun leur manière de réagir à la mort de leur grand-père, chacun exprime sa colère d'une manière différente. L'un des 2 frères va être choisi par un anneau rouge.
Dans la série mère "
Green Lantern" (à peu près à partir de Rage of the Red Lanterns),
Geoff Johns (le scénariste ayant rendu
Green Lantern crédible après des années de purgatoire) a commencé à montrer qu'il y avait plus de couleurs d'anneaux de puissance que ce que le lecteur connaissait (on avait déjà vu les jaunes - ceux de Sinestro- et les roses - ceux de Star Sapphire). La question qui vient alors naturellement à l'esprit est de savoir comment sont régies les autres communautés de l'anneau. Ce qu'on savait jusque là pour les rouge, c'est qu'il y a un grand meneur pas commode du nom d'Atrocitus (il faut dire qu'avec un nom pareil, il ne pouvait pas être kawaï), et des suiveurs à peu près privés de volonté propre dont un chat (Dex-Starr) et une extraterrestre gironde et court vêtue (Bleez), et que leur base d'opération se situe sur la planète Ysmault.
Shane Davis puis
Doug Mahnke avaient réussi à trouver une apparence très impressionnante pour l'expression de leur pouvoir sous la forme d'un vomi rouge plutôt immonde.
On imagine aisément les éditeurs de DC Comics réunis autour d'une table en train de se demander quelle série dérivée de
Green Lantern ils vont bien pouvoir lancer. Évidemment une série sur les Star Sapphire aurait été trop en avance sur son temps, pensez donc : proposer des histoires basées sur l'émotion de l'amour à des lecteurs en mal de baston. Donc c'est les Red Lanterns qui bénéficient de leur propre série grâce à l'aspect très positif et constructif de l'émotion qui les anime : la rage, c'est-à-dire le stade ultime de la colère.
Les histoires sont réalisées par
Peter Milligan au scénario,
Ed Benes assisté de
Diego Bernard pour les dessins et 5 encreurs, à savoir Rob Hunter, Rebecca Buchmann,
Mark Irwin,
Sal Regla et Dave Meikis.
Dans ce premier tome, Milligan essaye de donner un peu d'épaisseur à plusieurs personnages, à commencer par Atrocitus, mais aussi Bleez, 2 autres Red Lanterns. Pour chacun d'entre eux, il raconte leur origine, c'est-à-dire la position de rage intense dans laquelle ils se sont retrouvés qui a conduit à l'arrivée opportune d'un anneau rouge. Pour être honnête le fond de l'affaire reste quand même assez nébuleux puisqu'on ne sait pas comment sont fabriqués les anneaux, ou comment ils choisissent leur destinataire. L'humain destiné à devenir un Red Lantern aura la particularité de ne pas mourir avant d'être transformé, mais là non plus le lecteur n'en saura pas plus sur la nécessité de mourir. Pour cet humain, Milligan a la bonne idée d'introduire une touche très légère de psychologie quant au mécanisme de la colère. C'est d'ailleurs l'un des 2 seuls moments où il creuse un peu la notion de colère, avec celui où Atrocitus s'aperçoit qu'il ne peut pas rester en colère à chaque instant. Pour le reste ce tome se lit très vite en donnant l'impression de survoler son sujet de bout en bout, de rester à la surface sans jamais devenir consistant.
Globalement le style des dessins est calqué sur celui d'
Ed Benes. Ce dessinateur a une capacité impressionnante à camper des personnages qui en imposent, qui occupent chaque case, et dont l'aura de puissance est palpable. Il les représente d'une manière qui doit autant à Jim Lee qu'à
Marc Silvestri. Effectivement, il est facile de lui reprocher de faire une fixation obsessionnelle sur le postérieur de Bleez qui a costume qui en dénude une bonne partie. En fait Benes insiste tellement pour mettre la partie charnue de son anatomie en premier plan de manière systématique que ça en devient ridicule, même dans un comics. Il devient rapidement évident également que les décors ne sont pas la passion de Benes. Il en met de temps à temps pour que les personnages n'évoluent pas tout le temps dans la poussière, ou sur un sol dénudé, mais ça reste sporadique. D'un autre coté, c'est un raccourci graphique employé par beaucoup de dessinateurs de comics. Mais il aggrave son cas dans la mesure où quand il en dessine, le paysage est d'une fadeur et d'une insipidité rare. Ysmault présente des paysages très communs, sans aucune inventivité. le futur Red Lantern terrien évolue dans une banlieue sans âme, ni particularité. Et même les vaisseaux spatiaux se composent d'éléments mille fois vus. Pire que tout,
Ed Benes n'arrive pas à rendre les vomissures des Red Lanterns dérangeantes.
Alors que
Peter Milligan et
Ed Benes avaient matière à produire une histoire qui sort des sentiers battus et des visuels dérangeants, ils produisent un récit patchwork qui part dans plusieurs sens sans arriver nulle part avec des Red Lanterns à l'apparence affadie.