Bacchantes

Un braquage peu ordinaire, un trio de braqueuses sensuelles et amoureuses de bon vin, et un roman ultra court, lu en moins d'une heure et qui m'a déroutée !


Etonnante Céline Minard avec son écriture serrée et percutante, sa façon peu commune de manier le verbe comme un sabre et cette folle idée de livrer un presque polar, efficace et vif.


Difficile d'en dire plus sans déflorer l'intrigue, sans enlever la spontanéité de ce roman un peu fou !

A lire en dégustant un bon vin et en se régalant de ces lignes pleines de fantaisie !


Extrait :


"Il se contente de goûter le vin. À l'aveugle, mais plongé dans ses sensations, sans essayer d'en appeler à ses connaissances, ses souvenirs, ses réflexes, uniquement mais absolument attentif à ce qui s'annonce, passe, et prend corps dans son corps. Il part. Il descend sur des terres humides et fraîches, sur l'épiderme d'un monde organique travaillé par les météores et les vents, arrosé de soleil, givré, bourgeonnant, craqué, il glisse parmi les feuilles, se coule dans les rus, tombe comme une pluie, monte dans la sève, gonfle de concert avec les milliers de fruits ronds, pleins, pruinés, les grappes entières accrochées sans effort au bois plongeant au travers des herbes entre les vies d'insectes innombrables. Branché sur toutes les variations, il sent la forme des nuages, le cri des bêtes et les plumes, le départ d'un lièvre, la nuit comme une vasque, sans dessus ni dessous, aussi vaste en lui qu'un état de l'âme et du coeur."

Bacchantes fait un peu figure d'ovni et m'a suffisamment interpellé pour me donner envie de lire d'autre livres de Céline Minard (j'ai hâte de me lancer dans Plasmas !).
A la lecture de ce livre je me suis demandé à plusieurs reprises ce que je tenais dans la main. Un roman ? Un scénario de film ? Un délire d'autrice mêlant les ingrédients d'oeuvres l'ayant marquées en forme d'hommage et d'exutoire ?
Tout ce que je peux en dire c'est que c'est aussi jouissif à lire que ça l'a peut être été de l'écrire.
On passe vraiment un bon moment à la lecture de cet exercice de style qui revisite à la fois le polar avec cette histoire de braquage dont on ne sait rien au début et le cinéma d'action. Si j'enfonçais des portes ouvertes, je dirais que certains des personnages pourraient se trouver dans un Tarantino ou un Guy Ritchie. Bien que la concision du récit (une centaine de page) nous laisse sur notre faim. On aurait aimé en savoir plus sur ces braqueuses ou même Jackie Thran, qui ont un potentiel prometteur mais peu développé ce qui m'a un peu frustré.
On a également droit à une bonne dose de clichés collant au genre du cinéma d'action/braquage, on frôle le burlesque et l'absurde à certains moments, ce qui n'est pas désagréable bien au contraire !
L'intérêt du récit réside aussi dans le fait de renverser un cliché. En mettant des femmes au coeur du genre de l'action/braquage, autant du côté des braqueuses que de la police avec le personnage de Jackie Thran, on s'éloigne des classiques du genre qui nous viennent en tête et ça fait du bien. Les personnages masculins occupent une place de second plan et éloignée de l'action qui, de toute façon, les dépasse. Exit John McClane pour cette fois-ci !

Pour résumer Bacchantes est une lecture rythmée, directe, spectaculaire, drôle et très cinématographique.

Profitez-en, lisez le d'une traite avec un peu de popcorn. L'avantage c'est qu'avant de vous lancer dans l'action vous n'aurez pas à vous taper une pub sur la boite de nuit glauque de la route nationale voisine au cinéma ou le gros lourd qui parle au téléphone pendant toute la séance !

Je crois que j'aimerai beaucoup le roman qui sera écrit à partir de cette note d'intention de Céline Minard. le lieu est intéressant ces temps-ci : Hong-Kong ; ce sera l'histoire d'un braquage dans une cave à vins pour richissimes amateurs et d'un braquage mené par un groupe de femmes, ce qui n'est pas courant...Il y aura des flics, des privés, une victime, le propriétaire du chai, peut-être pas aussi innocente qu'il y paraît, des rivalités, de l'action, de la psychologie, de la technologie, des sarcasmes, de l'ironie, un cyclone qui approche et fait peser sur la ville une menace sourde et croissante, et des surprises à la fin. Ce sera un super roman, j'ai presque hâte !

Mince. On me dit dans l'oreillette qu'il ne s'agit pas d'une note d'intention mais bien d'un roman, certes bref, à peine une centaine de pages, mais complet, achevé, terminé, il n'y a rien à developper ou à peaufiner. J'en reste baba.

Alors voilà, je dois bien l'avouer : je n'ai rien compris à ce roman, mais rien de rien. Ni le titre « Bacchantes », ni le dénouement que je ne risque pas de révéler puisqu'il m'échappe complètement, ni le nom des personnages.

Rien. Ce doit être truffé de références qui m'échappent complètement, en tous cas je l'espère parce que je me suis rarement senti aussi idiot devant un texte qui m'a totalement échappé. Surtout que ce bref roman se lit bien, l'écriture est fluide, elle coule agréablement, les personnages sont bien caractérisés, bel exploit dans aussi peu de place, les dialogues sont nerveux , incisifs, l'intrigue est bien menée même si j'ai espéré à chaque paragraphe comprendre de quoi il retourne vraiment. Il n'empêche : j'ai tourné vite les pages.

Trop vite peut-être, qui sait. J'étais moi aussi très pressé de ressortir à l'air libre, de quitter ces galeries dans lesquelles j'avais été entrainé par Céline Minard et de retrouver le monde certes malmené par l'approche du cyclone mais avec moins de questions sans réponses.

Roman très court, pour un style saccadé avec une intrigue et des personnages pas toujours facile à cerner - l'on arrive pas à la fin facilement.
Aide à tuer quelques heures de confinement, sans plus.

Un petit livre lu très rapidement, assez drôle. La situation est originale... et les femmes ont de beaux rôles. Mais je dois avouer que je n'ai pas tout compris, et que j'ai eu du mal à "rentrer" dans l'histoire ! J'ai dû relire plusieurs fois certaines phrases pour arriver à saisir la situation. C'est pourtant une belle écriture ; l'hymne à la dégustation de vins fins est une perle (page 90). Je voulais mettre ce passage dans les citations, jusqu'au moment où j'ai vu qu'il y figure déjà deux fois... La fin m'a laissée sur... ma faim.

Très déçue

Lectures d'un mois pas facile à traverser pour moi : Janvieeeeerrr! , "Monsieur Janvier, quarante-cinq rue Poliveau, pour moi, ce sera mille francs. Monsieur Jambier, quarante-cinq rue Poliveau, maintenant c'est deux mille francs. Je voulais dire trois mille ! Sans doute à cause de ces valises de livres que j'ai lu, alors en Janvieeeeerrr, avec son trop-plein de loups sur les ondes, de chiens "rageux" dans les rues qui flairent leur propre agonie, avec toute la bouffe sanguinolente d'une littérature qui me tomba des mains plus d'une fois, à bout de tout, à bout de bras je n'ai ajouté qu'un bouquin bien "à l'os", ce canaille et léger "Bacchantes" de Céline Minard, précis, une fin comme on se dire une balle dans le pied ou dans la tête, fin saoule, une vraie auteure gangster, plus fine lame que feuille de boucher, loin du style de Gabin, ce vrai voyou, qui nous dit pourtant un peu la même chose que Céline avant de filer dans la nuit où il nous faut trimbaler notre vie en contrebande : C'est plus lourd que je pensais"... Bruno V.

Sans être aussi raté que le Grand jeu, difficile de trouver beaucoup d'intérêt à ces Bacchantes, très réjouissant par moment, mais au final assez vain de mon point de vue ( et pourtant le pitch donnait méga envie !)