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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Hisao Kikuchi a soif, très soif, une soif insupportable . Lorsque le train s'arrête, il descend s'abreuver à une pierre qui goutte. Mais le train repart sans lui, emportant sa valise et son cadeau , un oeuf de jade pour la femme qu'il va bientôt épouser.
Hisao est un rescapé de la bataille de Peleliu. Terrible bataille de la seconde guerre mondiale entre l'armée américaine et l'armée impériale japonaise. Pour défendre l'île de Peleliu, les japonais avaient fortifié les grottes de l'île creusées dans la montagne. Deux mille américains et dix mille japonais y sont morts.
Depuis cet événement, Hisao a toujours soif, mais essaiera malgré tout de récupérer sa valise.
Les livres d'Hubert Mingarelli se passent toujours sur une très courte durée, souvent une journée, chaque instant semble simple et pourtant exceptionnel. Et moi, je ne peux pas résister à son écriture unique.
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L'homme qui avait soif est ma troisième incursion dans les livres d'H. Mingarelli, après Un repas en hiver et L'incendie (co-écrit avec A. Choplin, un auteur que j'apprécie beaucoup par ailleurs). Au départ, je me disais que "la spécialité" de Mingarelli était d'écrire "sur des histoires qui se passent pendant ou après guerre". Avec ce troisième livre, je me dis que je me plantais en partie. Parce que cet auteur nous parle surtout des hommes. Pas des grands hommes qui font l'histoire avec un grand H, plutôt l'histoire d'un ou quelques hommes qui la subissent, et qui doivent essayer de vivre avec. Et Mingarelli excelle dans l'exploration de ces portraits d'hommes, intimes et pudiques, portant en eux leurs souffrances, leurs paradoxes, et un attachement à la vie.
La guerre, Hisao n'en a pas vu grand chose, essentiellement le ventre de la montagne de l'île de Peleliu, dans l'archipel du Pacifique. Au cours de cette bataille, nous informe Wikipédia, 97% des défenseurs japonais sont morts. Aujourd'hui, Hisao est démobilisé. de l'armée bien sûr, mais aussi de sa vie. Il faut bien continuer, aller de l'avant, dans un train par exemple, pour rejoindre une île sur laquelle une femme qu'il n'a et qui ne l'a jamais vu l'attend pour l'épouser, et lui offrir l'oeuf de jade qu'il lui réserve en cadeau. Mais dans sa tête, dans son âme, Hisao a bien du mal à sortir de cette montagne, qui se rappelle à lui toutes les nuits dans d'affreux cauchemars.
C'est avec un talent consommé qu'H. Mingarelli nous parle d'Hisao, de son compagnon d'armes (voire d'âme) Takeshi, dont le fantôme hante l'ex-militaire, de Keisuke, une rencontre de hasard, et de quelques autres, dont Shigeko, un mirage de femme, une réponse de vie au vécu mortifère de notre jeune héros. L'histoire de cet Homme qui avait soif est éprouvante, émotionnellement parlant, et c'est un très beau livre que je vous conseille de découvrir sans modération !
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C'est la triste histoire de Hisao. Un ancien soldat qui retourne chez lui après la guerre.
Celle-ci l'aura marqué. En effet, il ne peut pas se passer de boire lorsque la soif arrive. Il perd tout contrôle jusqu'à trouver un point d'eau.
Il en laissera son train filer alors que l'oeuf de jade, cadeau à sa promise, s'y trouvait encore, dans sa valise.

Au court de la lecture, les chapitres alternent entre souvenirs de guerre dans la montagne Peleliu avec son ami Takeshi et son histoire présente à retrouver sa valise pour offrir l'oeuf à la jeune femme avec qui il se mariera mais qu'il ne connaît pas encore.

Encore une fois, même si ce n'est pas un auteur japonais, nous retrouvons bien les caractéristiques de la littérature japonaise.
Il n'y a ni début ni fin, juste un passage de la vie d'un homme du nom de Hisao.
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Livre lu dans le cadre du Festival Hors Limites.

Il est tel un arbre mort entièrement asséché, tenaillé par une soif qu'il n'arrive pas à assouvir.
Cet homme est Hisao, un ancien soldat japonais rescapé de la bataille de Peleliu. Son ami Takeshi est mort. Ensemble, ils creusaient jour et nuit la montagne, couverts de poussière et de cendres, étouffés par le silence et l'obscurité. Hanté par ses rêves et le rire du soldat étranger dont les balles ne l'ont pas atteint, Hisao part rejoindre Shigeko. Shigeko est la femme aimée mais inconnue qui lui écrit des lettres sous forme de poèmes. Il emporte avec lui une valise qui contient précieusement l'oeuf de jade qui lui est destiné. Contraint à descendre du train pour étancher sa soif à une fontaine, Hisao voit le train partir avec la valise. S'ensuit alors une course pour la retrouver, son honneur est en jeu. Dans le même temps, il ne cesse de penser à son ami Takeshi resté là-bas sous la montagne effondrée ; Aux chansons que son ami avait le don de composer pour éloigner la peur. de ville en gare, Hisao côtoie la dure réalité des séquelles de la guerre : le désoeuvrement de vétérans laissés pour compte avec qui il partage des moments de forte solidarité silencieuse, le courage bourru mais tendre d'un homme en charge d'un jeune orphelin, la dignité implorante d'une femme au visage brûlé. A chaque rencontre, Hisao se reconstruit humainement. Au gré du vent, il se remplit de la force "des feuilles qui tombent comme pluie" comme cette feuille d'orme conservée dans sa poche et qui volera vers la mer.

Poétique, troublant et mystérieusement envoûtant.

Merci infiniment à Libfly et aux éditions stock.
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Très beau roman sur les traumatismes de la guerre.

Le héros qui semble très jeune court après l'eau pour assouvir une soif inextinguible, après ses peurs pour essayer de les oubliées ou tout au moins les contrôlées, et surtout après sa valise restée dans le train et qui contient un objet précieux pour lui.

Tout au long de sa quête et de son parcours il va rencontrer des personnages qui vont l'aider ou qui comme lui sont traumatisés par la guerre.

L'homme qui avait soif est un très beau texte plein de poésie, où l'on souffre avec Hisao et l'on souhaite qu'il retrouve la paix de l'âme.

C'est le second roman de Mingaelli que je lis et je n'ai vraiment pas été déçu, je pense que je vais continuer à suivre cet auteur. Il faut absolument le lire.
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Nous sommes au Japon en 1946, pendant l'occupation américaine. Hisao, démobilisé depuis peu, n'a jamais pu quitter les montagnes qui ont vu la bataille de Peleliu et la mort de Takeshi, soldat auquel il était très attaché. Toutes les nuits, il revit les affres de la bataille et le jour, une soif inextinguible lui fait régulièrement perdre la tête. C'est cette dernière qui lui a fait commettre une erreur : descendre du train qui le conduisait vers sa fiancée pour tenter d'étancher sa soif. Mais le train est reparti sans lui et lui sans sa valise qui contenait le cadeau pour sa fiancée. Toujours hanté par la bataille et la mort de son ami, il s'élance derrière le train dans l'espoir fou de retrouver sa valise et, partant, le coeur de sa fiancée.

« L'homme qui avait soif » est un court roman d'Hubert Mingarelli qui vient toucher au plus profond par une intrigue puissante et poétique. Dans un style dépouillé, avec des mots sobres, presque légers, à l'image d'haïkus, Mingarelli rend la douleur d'un homme que la guerre a amputé. Il a perdu un ami, Takeshi, un soldat dont les chants le troublaient. Il a aussi perdu son équilibre intérieur, régulièrement dévasté par des cauchemars et une soif qui le taraude.
Avec une grande pudeur et délicatesse, un respect pour les personnages qu'il dépeint, l'auteur suggère les traumatismes de la guerre : dans le noir soudain des boyaux d'une montagne, résonne le fracas d'une guerre meurtrière, qui enferme ses prisonniers au coeur d'une chaleur oppressante ; dans le visage détruit d'une femme, peut se lire l'atrocité de la bombe atomique ; les cauchemars et la soif obsédante d'Hisao oblitèrent son quotidien, l'empêchant d'avancer.
Alors la perte de la valise l'inscrit dans un horizon d'avenir : celui des rails qui s'étendent vers le lointain espoir de retrouver sa valise. Il se lance à la poursuite du train et de ses rêves, dans une quête insensée. Entre réminiscences douloureuses et espoir qui le porte, Hisao court, le souffle coupé et l'élan parfois stoppé net par la soif.
Sa quête est aussi belle que douloureuse, portée par la plume brillante d'Hubert Mingarelli. Un bijou de concision et d'humanité.
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