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Fabrice Lhomme (Autre)Gérard Davet (Autre)Pierre Van Hove (Autre)
EAN : 9782413012344
120 pages
Delcourt (20/04/2022)
3.92/5   46 notes
Résumé :
L’obsession du pouvoir est un sentiment qui unit les trois derniers présidents français et beaucoup de politiques en général. Une obsession que, d’une certaine manière, les deux auteurs partagent, même si ce n’est pas pour l’exercer mais surtout pour en décrire les dessous ! 25 ans à écrire sur les présidents, jusqu’à l’irruption de Macron, qui a tous bousculés, Sarkozy et Hollande les premiers...
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Les deux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme qui composent cette BD sur les 3 derniers présidents de la République ont la réputation d'avoir flingué Sarkozy et Hollande au niveau de leur réélection. Ce n'est pas rien !

Ils ont en effet enquêté sur les différentes affaires qui collent au personnage assez antipathique de Nicolas Sarkozy qui nous est décrit tel qu'il est (ce qui ne l'a pas empêché d'avoir de très bons scores électoraux). Ils ont sorti un livre « Sarko m'a tuer » qui avait fait grand bruit à l'époque même si certains avaient crié au complot et à la déstabilisation.

Ce livre regroupait le témoignage de 27 personnalités, ces dernières affirmant avoir subi colère ou représailles de la part du président français Nicolas Sarkozy qui avait d'ailleurs déclaré : « je ferai rendre gorge à ceux qui ont voulu me piéger » ou encore « je le pendrai à un croc de boucher, ce Villepin !». Il faut dire que ce dernier avait totalement instrumentalisé la justice pendant sa présidence pour faire taire des affaires ou pour lancer des instructions sur des opposants gênants ou des proches de ses adversaires. DSK en sait d'ailleurs quelque chose. Plus tard, il sera le premier ex-Président à être mise en examen pour corruption. Ce n'est pas rien quand même. A noter également que l'ex- Premier Ministre de Sarkozy avait demandé à un Hollande président en exercice d'accélérer les procédures contre son rival Sarkozy à la primaire de droite. Quand on sait ce qui s'est passé par la suite, il y a de quoi être franchement dégoutté de la politique.

Et puis, il y a le cas François Hollande qui est assez sympathique en privé mais qui en public n'arrive pas à convaincre les français et qui est surtout critiqué pour son manque d'envergure. Nos deux journalistes vont arracher à ce président des confidences pour un livre d'investigation sur son quinquennat dont le titre apparaît tout de suite fautif : « un président ne devrait pas dire ça ». La polémique a conduit le président Hollande à son renoncement à se présenter à l'élection présidentielle de 2017 avec le résultat que l'on connaît.

Du coup, on lui reproche sa grande honnêteté par rapport à des questions liées au secret d'état sur les assassinats politiques qui existent au nom de la sécurité nationale. A noter que c'est bien Sarkozy qui a balancé sur le fait que son rival avait une liaison secrète. Merci pour ce moment !

Enfin, le troisième président Macron, le trublion qui a raflé la mise alors qu'il était un parfait inconnu trois ans avant son élection sera également évoqué mais en conclusion. Cela va surtout se concentrer sur la rivalité Sarkozy-Hollande qui va atteindre des sommets.

On se souvient tous des phrases de Hollande qui raisonnent encore : « Sarkozy courageux ? Opportuniste surtout ! » ou encore « Le sarkozysme n'est pas une doctrine, c'est un narcissisme compassionnel » et ma préféré : « Sarko, c'est le Dark Vador de la politique, il ne s'adresse qu'à la partie noire d'entre nous ». Nicolas Sarkozy n'était pas en reste non plus : « Hollande a un atout formidable, celui de n'avoir pas été pris au sérieux par ses pairs ! ».

J'ai bien apprécié cette démarche totalement journalistique qui se basent sur les faits et les phrases réellement prononcées par ces trois hommes politiques. Ce n'est pas de la spéculation journalistique à des visées politiques. Il est vrai que beaucoup se méfient actuellement des médias en ne les croyant plus du tout ce qui les fait basculer un peu dans la théorie du complot. Pour autant, la plupart font leur métier correctement avec une grande part de déontologie et d'éthique pour servir la cause de la vérité. Nos deux journalistes se refusent par exemple de traiter des dossiers visant la vie privée des hommes politiques alors qu'il y aurait beaucoup à en dire.

Certes, ils sont à la recherche du scoop mais ils n'en n'oublies pas les règles les plus élémentaires. Nos deux journalistes ont mis également en scène leurs doutes, leurs failles et leur erreurs car c'est un métier parfois difficile où des témoins clés peuvent revenir sur leurs accusations surtout s'ils ne sont pas enregistrés. Il sont été également victimes de menaces et de graves intimidations quand ils se sont attaqués au pouvoir sarkozyste. Bref, ce n'est pas un métier facile parfois.

Pour gouverner un pays comme la France, il fait en avoir envie et l'obsession du pouvoir n'apparaît pas comme un défaut. Maintenant, il faut gouverner dans l'intérêt du peuple et non pour satisfaire son égo ou ses propres intérêts. On se souviendra de la phrase de Nicolas Sarkozy : « Tu sais, quand tu ne seras plus président, le bon plan, c'est les conférences, le fric que tu te fais, tu n'imagines même pas. 100.000€ minimum ! ». Les sans-dents apprécieront également.
Il y a également l'aveuglement de Hollande qui n'a pas vu Macron monter et le trahir. Quand on songe qu'il déclarait « Je pense que Macron est authentiquement de gauche », on pourrait en rire. Visiblement, d'après les journalistes, c'est son acharnement à lutter contre Sarkozy qui explique en partie le manque de lucidité et qui a permis à Macron de remporter le gros lot quand certains ont parlé de hold-up sur la République.

Moi, je suis comme les journalistes. J'observe sans parti pris. Je crois que c'est la bonne manière d'aborder cette BD même si on peut éprouver de la sympathie ou de l'antipathie pour ces trois hommes politiques qui ont marqué le visage de la France depuis 2007. Je n'ai rien contre la politique tant qu'elle est au service des gens.

Un mot quand même sur le dessin de Pierre van Hove pour dire qu'il est parfaitement réalisé malgré parfois son côté caricatural. Cela colle bien à ce type d'ouvrage documentaire.

Cette BD décrit très bien le microcosme politique et nous rappelle ce qui s'est passé les trente dernières années. Cela peut rafraîchir la mémoire. Cette BD mérite d'être lu et j'avoue même que je l'ai acheté directement. Je la recommande vivement même si je sais que cela pourra créer une nouvelle polémique. La vérité est parfois difficile à regarder pour certains. Un immense bravo aux auteurs ! C'est vraiment une des meilleures BD politique que j'ai lu jusqu'à présent.
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Ah, le combat de deux fauves politiques d'un autre temps. L'un petit et teigneux. L'autre petit et moelleux. Quelle savoureuse bande-dessinée politique ! Voilà une lecture qui m'a ramené à quelque adolescence absorbé par de captivants meetings politiques. Les noms d'oiseaux y fusaient avec élégance et tournures alambiquées.

L'Obsession du Pouvoir est un titre qui peut se lire sur plusieurs niveaux. D'un côté, il évoque l'obsédante quête du pouvoir de François Hollande et Nicolas Sarkozy qui a provoqué leur permanente confrontation. de l'autre, ce titre évoque la fascination exercée par le pouvoir sur nos deux coquinous de journalistes Davet et L'Homme. Détestation ou affection : qu'on soit d'accord, cela ne les a pas empêché de les étaler. On pourrait presque lire un troisième sens : l'obsession du journalisme d'investigation de pouvoir défaire des carrières politiques.

Sous couvert de parler politique, la bande dessinée retrace surtout la relation de Fabrice L'Homme et Gérard Davet. Certes, les affaires restent le sujet principal du livre, mais le vrai moteur est du récit est l'amitié entre les deux journalistes, leurs parcours respectifs au fil des années dans leurs différentes rédactions.

C'est cet aspect qui est le plus intéressant : comment un journaliste politique se retrouve à attaquer le monde du sport dans l'équipe Mag ; comment le journalisme d'investigation, notamment lorsqu'il est militant, résiste au rude assaut du monde politique ; à quel point il est difficile de faire surgir suffisamment d'indices pour distinguer le fait de la rumeur ou de la calomnie.

Dans la bande-dessinée s'affiche aussi la méfiance des autres journalistes qui demandent régulièrement si nos deux zigotos sont "aux ordres". C'est le sujet bien contemporain de la distance entre médias et politique. La bande dessinée vient jeter une petite lumière sur le rapport qu'entretiennent ces deux corps. Les visites en douce d'hôtel ministériel, le besoin d'aller récupérer des informations en faisant attention à ne pas se vendre. La bande dessinée met en avant la thématique de la liberté du journalisme, dans ses extrêmes. Dans un clan, on refuse que quoique ce soit ne se dise et qui porte plainte à répétition. Dans l'autre, on dit tout sans se prémunir, sans se donner le moyen de relire, de rectifier, on est trop confiant et au final, se fait berner. L'Obsession du pouvoir ne fait que souligner la réalité des relations entre politique et journalisme, une réalité qui a toujours prévalu. Quelles sont les frontières entre ces deux aspects de la vie publique ? Une quelconque barrière a-t-elle jamais suffi à éviter la porosité entre ces deux mondes ? Difficile de croire qu'il y a eu une époque où acteurs politiques et relais d'informations n'ont pas été étroitement connectés. Y compris dans le monde actuel des réseaux sociaux et de l'information ultra-rapide, où certains peuvent penser, à tort, qu'ils échappent à l'influence politique.

Sur les affaires, pas de révélation particulière sur la lutte à mort (politique, rassurez-vous, nos deux bougres sont toujours bien vivants...), L Histoire, on l'a vécu ou connu. Je peux concevoir qu'on ne puisse pas tout mettre dans une bande-dessinée, il reste que la bande dessinée fait impasse sur un nombre de séquences succulentes. Qu'est-ce que j'aurai donné pour une bonne raffarinade "the yes needs the no to win against the no... allez au revoir", l'excellent "j'ai la pêche et avec vous, j'ai la super pêche" (que j'utilise régulièrement avec mes collègues) ou la séquence terrible de l'affaire Cahuzac. Plus personne n'ose encore le regarder les yeux dans les yeux, celui-là...
On retrouve tout de même d'excellentes séquences : comment Villepin essaie de planter Sarkozy et est à deux doigts de se retrouver accrocher au croc de boucher, la naissance progressive et moustachue de Mediapart. Petit plus pour la très belle case Kerviel, avec la Société Générale et ses milliards qui partent en fumée.

Enfin, cette bande dessinée, c'est surtout une oeuvre à taille très humaine : elle met en dessins l'amitié entre Davet et L'Homme. Les deux journalistes voit leur relation éprouvée durant leurs années de séparation, on peut sentir à certains moments querelles et jalousies pointer, mais finalement, l'amitié reprend le dessus. Une bonne séquence, assez empreinte d'émotion, permet d'en témoigner. Cette dimension humaine permet de voir aussi que tout bons journalistes qu'ils sont, ils ne sont pas exempts d'erreurs. Parfaitement humains donc parfaitement influençables malgré leurs formations et leur esprit critique. S'ils s'étaient montrés comme chevaliers blancs, la BD aurait été imbuvable.

L'Obsession du pouvoir est une BD agréable à lire, à voir (gros kudos pour Pierre van Hove qui donne de la vie aux personnages et rends leurs traits immédiatement reconnaissables et drôles !) aiguisée par les masterminds d'un bon nombre de révélations de ces derniers quinquennats. le journalisme d'investigation a encore quelques beaux jours devant lui.
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« Leur obsession : le pouvoir. La nôtre : en éclairer les zones d'ombres. »

Voilà qui est dit : dans cette BD, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, complices dans la vie et dans le travail, nous racontent la vie politique française de 1981 à 2017 en 8 chapitres centrés sur le parcours parallèle de Nicolas Sarkozy et de François Hollande : l'ascension, la conquête, le complot, la guerre, le boulet, la revanche, la disgrâce , la berezina. (Oui, ça finit mal ...pour les deux !)

Une rivalité de 25 ans oppose ces deux ex-présidents qui présentent, selon nos journalistes, la même addiction : ils sont « possédés, obsédés » par cette volonté de pouvoir.
(Il paraît que François Bayrou dit aussi que «  c'est une drogue »...a t-on le droit de dire, nous simples citoyens, qu'on aimerait que certains se fassent désintoxiquer ? )

Journalistes passés par le Parisien, L'Equipe magazine, Mediapart et surtout le Monde où ils sont toujours grands reporters, ils ont souhaité expliquer leur travail d'investigation, de dénicheurs d'infos. Ce n'est pas une fiction mais « une BD d'immersion » pour « révéler l'envers du décor ». On retrouvera donc tout au long du livre toutes les grandes affaires , les grands scandales d'Etat qui ont éclaboussé notamment les années Sarkozy : Clearstream, Bettencourt, Karachi, Tapie et le Crédit lyonnais, les frégates de Taïwan, Bygmalion...
(Comme disait Chirac, « les emmerdes ça vole toujours en escadrilles » ! )

Parce qu'ils considèrent que « La presse, et tout particulièrement le journalisme d'enquête, reste un contre pouvoir indispensable », ils vont oeuvrer tous les deux, séparément dans leurs journaux respectifs et ensemble dans leurs livres, à «  éclairer les zones d'ombres ». Ça ne fait pas plaisir à tout le monde et ils vont faire l'objet de pressions diverses et le plus souvent illégales : écoutes téléphoniques, cambriolage et vol d'un ordinateur au domicile du journaliste, suivis et « accidents provoqués », intimidations, courriers menaçants qui vont entraîner une protection policière permanente pour les deux journalistes.

La BD nous entraîne aussi dans le monde des « informateurs » anonymes, des «  et évidemment je ne vous ai jamais parlé de ce dossier », des « je ne peux rien vous dire mais... » , de la quête du scoop, des egos démesurés, des haines cuites et recuites (Sarkozy/ Villepin !)


De toutes leurs enquêtes et leurs rencontres , Davet et Lhomme sortent notamment deux livres qui vont faire parler : « Sarko m'a tuer » et «  Un président ne devrait pas dire ça », compromettant sans doute la réélection des sortants. du premier, Sarkozy dira : « Vous m'avez tué » et Hollande estimera que le titre même du livre qui lui est consacré l'a déconsidéré auprès des Français..
Les journalistes s'en défendent : «  Nous ne sommes pas des procureurs. Juste des journalistes, qui révélons des faits. Aux électeurs de se faire leur opinion. »


J'ai pris plaisir à pénétrer les coulisses du pouvoir avec cette BD, magistralement illustrée par Pierre van Hove qui a croqué Davet et Lhomme aux côtés des principaux personnages politiques de la période. On les suit dans leur travail d'investigation (et leurs activités sportives ), on entend leurs interrogations, leur remise en question parfois quand ils ont l'impression de perdre leur liberté éditoriale...

Il y a tellement d'affaires politico-judiciaires qui se succèdent qu'on peut sans doute être un peu perdus si on les découvre totalement, mais il n'est pas essentiel d'en comprendre tout le déroulement mais plutôt le « climat » général ( souvent quand même assez nauséabond, il faut bien le dire !)

J'ai bien aimé aussi retrouver toutes les « petites phrases » assassines qui ponctuent les chapitres .

Celles de Sarkozy :

« Hollande a un atout formidable, celui de ne pas avoir été pris au sérieux par ses pairs ! »
«  Je le pendrai à un croc de boucher, ce Villepin »

Celles de Hollande ( le roi de la petite phrase , comme chacun sait !)

- Méchant :
«  Sarko, c'est le Dark Vador de la politique, il ne s'adresse qu'à la partie noire d'entre nous »
«  Quelqu'un a des nouvelles de Sarko ? Il apprend toujours l'anglais ? »
«  le sarkozysme n'est pas une doctrine, c'est un narcissisme compassionnel »

- Prémonitoire : « le PS est dépassé, il doit se faire hara-kiri et changer de nom 

- Aveugle :
« Emmanuel Macron est un être qui n'est pas duplice »
« Je pense que Macron est authentiquement de gauche »
«  Macron n'est pas quelqu'un qui cherche à se faire une existence politique au détriment du gouvernement. Il n'a pas de perversité, il y a de sa part, je crois, une loyauté réelle. Je pense qu'il ne sera pas candidat »

Dommage , la BD se termine avec la déclaration de candidature de Macron...il va falloir lire le dernier opus de Davet et Lhomme, «  le Traître et le Néant » pour en savoir plus sur le 3 e larron de cette histoire !

Je terminerai sur une dernière citation : « Le journalisme, c'est le contact et la distance, disait Beuve-Mery ». L'obsession du pouvoir montre qu'il y a encore des journalistes qui respectent ce principe fondamental . On aimerait qu'il y en ait davantage !
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Les deux journalistes d'investigation travaillant au journal le Monde, Fabrice Lhomme et Gérard Davet se sont associés au dessinateur Pierre van Hove pour présenter en BD, L'obsession du pouvoir, sur les principales enquêtes d'investigation qu'ils ont menées de 1981 à 2017. Celles-ci concernent spécifiquement les coulisses du pouvoir en France, en suivant notamment à l'Élysée deux présidents lors de leur exercice : Nicolas Sarkozy et François Hollande.

L'obsession du pouvoir démontre leur animosité. Elle est décrite comme une vraie détestation, discréditant l'autre et recherchant toujours à se démarquer et en faisant le contraire. de vrais gamins dans une cour d'école !

Les journalistes affirment que tous les dialogues dans ce roman graphique sont vrais, rapportés depuis leurs enregistrements. de quoi s'interroger sur la capacité de ces hommes à dépasser leur rivalités pour penser réellement aux intérêts des français, et non d'une France présupposée et fantasmée comme le hurlent certains candidats lors de l'élection présidentielle actuelle !

Au delà des coulisses d'un pouvoir, complétement éloigné de notre quotidien, les deux présidents rendent responsables les journalistes de les avoir privés d'un second mandat : Sarkozy à cause des affaires actuellement en cours de jugement ou celles à venir, et Hollande, en supposant que la sortie du livre des journalistes « Un président ne devrait pas dire ça » l'a empêché.

Sans reconnaître, vraiment, l'un et l'autre, que leurs comportements sont devenus complétement insupportables pour les français ! Sarkozy se comportent comme dans « une république bananière ». Hollande a montré dans le livre « Un président… » ce mépris de classe insupportable pour un politicien qui se dit de gauche.

Du coup, la méfiance pour la classe politique ne cesse d'augmenter envers ces professionnels de l'information. Et, cet état est préjudiciable à notre démocratie. En se méfiant des journalistes professionnels, les réseaux sociaux peuvent devenir la seule source d'information, non vérifiée, qui exploite facilement nos biais cognitifs.

Car, c'est aussi ce que montre cet essai, l'importance du professionnalisme et de l'éthique du journalisme (avec carte de presse), qui vérifie une information par trois sources différentes, recoupe les faits, les dires des protagonistes, etc. avant de sortir un article. A l'heure du développement d'une génération qui ne lit plus de journaux, n'écoute plus la télé et la radio et ne s'informe que par TIK-TOK, Snapchat et autres, il est temps d'affirmer l'importance d'une presse libre et de qualité.

Même si montrer le travail des deux journalistes avec leurs acolytes semble un peu simpliste, plutôt sans distance, à part pour Edwy Plenel décrit un peu comme un « bouffeur » de scoop. Ils sont décrits un peu gentillets, nos deux chevaliers de la vérité ! Bon, on pardonne au dessinateur d'avoir contribué à cette auto-promotion. D'un autre côté comment faire différemment lorsque nos deux compères signent les dialogues ! A propos du dessin, pas de nouveauté. L'objectif n'est pas de rechercher une forme nouvelle artistique.

En à peu près cent vingt pages de planches vivantes et enrichissantes, Fabrice Lhomme et Gérard Davet assistés dePierre van Hove proposent une chronique du pouvoir français de 1981 à 2017 à travers deux présidents, Sarkozy et Hollande, qui seront empêchés de reconduire leurs mandats malgré leur envie et volonté de garder leur statut prestigieux. Viendra après ceux-ci, un ambitieux qui, lui, a su apprendre du passé ! Je propose pour leur prochaine BD, qui parlera certainement de la suite, ce titre « La captation du pouvoir » !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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J'avais plutôt bien aimé lire "Un président ne devrait pas dire ça..." de Gérard Davet et Patrice Lhomme, qui cosignent aujourd'hui une bédé mise en image par Pierre van Hove et colorisée par Mathilda, sur l'obsession du pouvoir.

Dans l'ensemble j'ai eu vachement de mal à suivre le fil de l'histoire (si fil il y avait) et j'ai très fréquemment eu l'impression d'un grand fourre-tout qui passait du coq à l'âne. En fait, si on ne s'est pas trop intéressé aux affaires d'État des trente dernières années je pense même qu'on peut être totalement perdu dans cette bédé.

Les deux journalistes tentent de raconter l'obsession du pouvoir des présidents Sarkozy et Hollande, des manoeuvres politiciennes aux boules puantes sans oublier les barbouzeries et les affaires impliquant généralement pas mal de poignon.

C'est dans l'ensemble intéressant même si je n'ai pas appris grand chose de plus que ce que distillaient déjà leurs livres sur Sarkozy et Hollande, et j'ai quand même été très embêté par le grand méli-mélo de toute ces planches que j'ai tenté de démêler. Un travail sur l'ivresse du pouvoir des présidents qui montre surtout, sans chercher à la dissimuler, l'ivresse du pouvoir de deux journalistes : la bédé est classée dans la série "Les Tueurs de présidents" sur le site de l'éditeur, ce qui résume parfaitement l'état d'esprit...

🔗 Service de presse numérique obtenu via NetGalley.
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critiques presse (4)
BDGest
20 avril 2022
L’illustrateur Pierre Van Hove joue un rôle de soutien. Son dessin, relâché et semi-réaliste, est très efficace. En quelques coups de crayon, le dessinateur traduit les émotions des acteurs, situe les lieux et construit un décor révélateur, quoique minimaliste.
Lire la critique sur le site : BDGest
RadioFranceInternationale
12 avril 2022
Les reporters Gérard Davet et Fabrice Lhomme, n'abandonnent pas le journalisme, mais sont devenus auteurs de bande dessinée. Ces deux enquêteurs, qui travaillent en duo et ont révélé différents scandales de corruption, racontent leurs investigations, leurs méthodes et leurs doutes.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
LaTribuneDeGeneve
21 mars 2022
Pour leur première incursion en bande dessinée, les deux copains de foot racontent comment les trois derniers présidents français ont une véritable obsession du pouvoir, ce qui les a fait sans doute triompher face à d’autres politiciens moins habités, comme le disait Alain Juppé lui-même.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
BDZoom
14 mars 2022
Au scénario solide et très vraisemblable, car très documenté et fondé, répond un dessin vivant, en apparence désinvolte ou relax de Pierre Van Hove. Cette décontraction permet les audaces et une présentation d’un univers cruel et… obsessionnel, où tous les coups sont permis.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Fréquenter les lieux de pouvoir ne veut pas dire pactiser. C'est juste un passage obligé. Le meilleur moyen de savoir ce qui se trame. Le journalisme, c'est le contact et la distance.
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Quand l’information est fiable, toutes les sources se valent, à condition de connaître leurs motivations. De toutes façons, un journaliste d’enquête est toujours instrumentalisé, il n’y a pas de source « pure ». Seuls comptent la fiabilité et l’intérêt public de ses informations.
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Tu sais, quand tu ne seras plus président, le bon plan, c’est les conférences, le fric que tu te fais, tu n’imagines même pas . Une heure devant des assistances fortunées dans tous les coins du monde, toujours le même texte à déblatérer, avec avion en business et nuit dans un palace, c’est 100 000 euros minimum. ( Nicolas Sarkozy à François Hollande, en 2013)
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Le fait d'être au pouvoir, c'est à un moment de décider de la mort des autres. C'est ça qui est le plus fort. C'est de décider de la vie d'autrui.
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Ce livre a contribué à votre perte, mais nous ne vous avons pas piégé...
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Vidéo de Fabrice Lhomme
Pendent une vingtaine d'années, Claude Palomero a géré les finances de la famille royale de Monaco. le “Fouché monégasque” a été démis de ses fonctions au Palais en août dernier. C'est en partant de ses cahiers que les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont mené une enquête, publiée en quatre épisodes dans le Monde en janvier 2024, qui dévoile l'envers du décor du micro-Etat.
Visuel de la vignette : Monaco / Sylvain Sonnet / Christian Dauphin / Getty
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