Le Voyage de Shuna

Petit événement de l'automne, nous arrive enfin en français l'un des anciens travaux graphiques de Miyazaki, le voyage de Shuna, longtemps attendu car formant les prémices de sa grande oeuvre. Il nous arrive chez un éditeur qui ne fait pas du manga mais qui nous offre un très bel objet.

Oeuvre un peu oubliée au Japon comme à l'étranger, il a fallu que le maître refasse parler de lui le temps d'un « dernier film » pour qu'elle intéresse à nouveau du monde et si nombres d'éditeurs se sont battus pour l'avoir, c'est finalement Sarbacane et son expertise des beaux livres (ils publient notamment ceux de Rebecca Dautremer que j'adore
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Le voyage de Shuna est un petit livre illustré, écrit dans le sens d'un manga, qui conte le voyage d'un jeune prince, décidé à trouver des graines de blé pour aider son village à sortir de la précarité. Il part donc avec son Yakkuru, et fera des rencontres diverses sur le chemin de la terre des divinités.

Connaisseur des films d'animation de Miyazaki, cette description vous rappelle quelques éléments ? C'est normal, car Miyazaki lui même a écrit (et dessiné) ce court ouvrage dans les années 1980, avec des idées qui se retrouveront plus tard ses films les plus connus.

Le plus évident est présent sur la couverture ; le Yakkuru, précurseur de la monture d'Ashitaka dans Princesse Mononoké. On y retrouve aussi des idées apparaissant dans Nausicää. La postface est d'ailleurs très intéressante en terme de parallèle avec ses autres oeuvres.

Pour en revenir au Voyage de Shuna en lui même, le récit est très agréable à suivre. Les péripéties s'enchainent sur un bon rythme, et on découvre avec le jeune garçon un monde en déliquescence, qui survit plus qu'il ne vit. La critique de nos sociétés modernes est bien visible, avec la coupure entre l'Homme et la nature.

Je ne me suis cependant pas réellement attachée aux personnages ; même s'ils sont peu nombreux, leur personnalité n'est pas vraiment mise en avant. le nom de Théa est appris sur le tard, et sa soeur n'a même jamais de nom.

Il y a aussi très très peu de bulles de dialogue. le récit avance plutôt par le texte inscrit dans les cases, comme si un narrateur externe s'adressait à nous. le résultat me fait penser à nos contes occidentaux, d'aspect extérieur froid.

Malgré ces points, je n'ai pas vu passer ma lecture, complètement absorbée par ce récit.

Les dessins, dans lesquels on reconnait aisément le style de Miyazaki, sont magnifiques, tout comme le livre-objet, en hardcover.

Un récit que je conseille à tous les connaisseurs de Miyazaki, mais aussi aux autres qui ont juste envie de passer un bon moment de lecture dans un joli livre, à mi-chemin entre un manga et un roman.

Je connais un petit peu le travail de Miyazaki, mais uniquement au travers de ses oeuvres animées.

Shuna a grandit dans un village où les gens survivent difficilement. Leurs cultures donnent de faibles rendements, tout juste suffisant pour ne pas mourir de faim. La terre, leur environnement ne leur font pas de cadeau. Un jour, Shuna trouve un vieillard mourant qui lui raconte avoir voyagé toute sa vie pour trouver des grains dorés, qui pourrait nourrir aisément tout son peuple. A son tour, Shuna décide de se lancer dans cette quête et part pour un très long voyage, semé d'embûches.

J'ai beaucoup aimé la première partie. Nous suivons Shuna, sa quête, son avancée. le voyage est long, pas facile. Mais il sait dans quelle direction il doit avancer, il est déterminé. Et même si sa quête est importante, il n'oublie pas son humanité en chemin, n'hésitant pas à aider deux jeunes soeurs réduites en esclavage. J'ai aimé aussi la construction de l'univers dans lequel Shuna évolue. Il y a un petit côté post-apocalyptique qui m'a bien plu. Mais, rapidement, l'histoire prend une dimension plus fantastique, plus spirituelle aussi (avec la terre des Dieux, les géants verts) qui m'a un peu perdue.

Les dessins sont magnifiques. Les couleurs aussi. On retrouve bien le style de Miyazaki tout en ayant quelques différences avec les dessins animés. Ici, les traits sont moins nets, les couleurs plus nuancées, plus douces.

Il y a un petit truc qui me chagrine cependant, c'est la forme très narrative de l'histoire. Je crois que je n'aime pas ça, quand je lis une BD, qu'il y ait beaucoup plus de narration que de dialogues. Finalement, les personnages parlent très peu. Face à une BD comme celle-ci, j'ai tendance à rester à distance, à ne pas vraiment entrer dans l'histoire, à ne pas la vivre. Et du coup, je l'apprécie moins. C'est dommage, mais cela n'est que mon ressenti.

Un mignon conte dépeignant l'histoire de Shuna, un valeureux prince d'une contée éloignée parti braver l'inconnu à la recherche du précieux blé.

Cette histoire de Miyazaki aux allures de MadMax et Hunter x Hunter, n'est publiée que 40 ans après sa création. L'histoire était prédestinée à être adaptée en film et l'auteur était peu convaincu de son succès, tant l'histoire a un côté « niche ». C'est ce que j'ai ressenti lors de ma lecture du voyage de Shuna qui m'évoquait plus un story board qu'une histoire.
La narration ainsi que l'enchaînement de péripéties m'ont paru trop survolé, superficiels. Trop brefs pour être appréciés. Je peine décidément à me laisser séduire par Miyazaki et l'univers Ghilbiesque.

Si l'histoire ne m'a pas particulièrement touché, tout n'est pas à jeter, loin de là. Les dessins au crayon peints à l'aquarelle ne pourront que vous séduire. Il est est de même de cet univers chaotique et sauvage qui nous laissent avec tout un tas de questions.

C'est beau, cest reposant, ça me rappelle les livres illustrés de mon enfance, les thématiques abordées mis à part.

Ces dernières sont celles que l'on retrouve dans ses grandes oeuvres : la question écologique et l'exploitation de l'homme et de la nature, l'irruption du fantastique, l'aventure dans un monde inconnu...

L'histoire est cependant assez courte, et le rendu plus "simpliste" que ses oeuvres animées. J'ai finalement eu l'impression de lire un prototype préparant Nausicaa et Princesse Mononoké qu'une histoire à part entière. (La narration très minimaliste y participant certainement.)

La postface est à ce titre très éclairante sur le contexte de création du Voyage de Shuna, livre que j'apprécierai donc pour la profondeur qu'il apporte à la compréhension de l'oeuvre globale du Maître Miyazaki, mais ne portant pas la même puissance émotionnelle et narrative que ses films d'animation.

On parle ici de manga mais c'est uniquement car le lire de lit a l'envers.... Sinon c'est plutôt un compte illustre. Les dessins en couleurs sont tes jolis et sont crayonneux ce qui convient bien a l'histoire. L'histoire est bien même si il y a quelques passages pour lesquels on ne sait pas ce qui c'est passé. , un peu bizarre par moment. En revanche c'est vite lu et je trouve que l'histoire passe trop vite. L'édition est jolie mais je trouve le prix élevé pour le temps de lecture. Personellement je suis content de l'avoir emprunter à la bibliothèque plutôt que de l'avoir acheté.