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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En voyant le nom de Hayao Miyazaki sur la couverture de ce livre, je n'ai pu résister à l'envie de le feuilleter. Immédiatement, j'ai retrouvé l'imaginaire du grand maître japonais, son atmosphère fantastique et mystérieuse, sa vision du monde à la fois réaliste et mystique.
Ce que j'adore particulièrement chez ce merveilleux dessinateur, c'est son univers animiste, ces êtres magiques, ces esprits qui abondent dans chacune de ses oeuvres et estompent la frontière entre le réel et l'imaginaire, le rêve et le surnaturel.

« le Voyage de Shuna », publiée en 1983 au Japon mais inédit en France jusqu'à aujourd'hui, est à mi-chemin entre le manga et la bande dessinée, entre le conte initiatique et le récit illustré. L'histoire est inspirée d'un conte folklorique tibétain qui raconte comment l'orge est devenu l'aliment traditionnel de base dans l'alimentation et la culture tibétaines.

Je l'ai lu comme une préquelle aux films d'animation vus maintes fois. Je ressors enchantée par la délicatesse des dessins, la subtilité de l'oeuvre, l'ébauche des thèmes qui seront ultérieurement développés dans ces films d'animation, souvent des chefs d'oeuvre.

*
« Les événements ont pu se dérouler il y a fort longtemps, ou bien allaient-ils se produire dans un lointain futur ? Plus personne ne le sait vraiment. »

Dans un monde âpre où les terres sont pauvres et les semences stériles, le jeune prince Shuna quitte son peuple pour un long et périlleux voyage vers l'ouest, en direction des terres des êtres divins, un lieu où naît et meurt la Lune, pour trouver des graines dorées légendaires, capables de sauver son peuple de la famine. Il a pour unique compagnon de voyage sa fidèle et attachante monture, un Yakkuru, que l'on retrouvera plus tard dans « Princesse Mononoké ».
Lors de son périple, Shuna sauve une jeune fille et sa petite soeur, toutes les deux enlevées par des chasseurs d'hommes. La quête d'un royaume mythique perdu, la présence de pirates retenant prisonnière une jeune fille m'ont rappelé « le Château dans le ciel ».

*
J'ai tout de suite été transportée par cette ambiance singulière et énigmatique, magique et violente, sombre et angoissante, dure et cruelle, où les hommes ont rompu leurs racines avec la nature, mais également avec leur histoire et leur passé, où les petites filles sont vendues comme esclaves.
Pourtant si ce conte oscille entre liberté et servitude, entraide et cruauté, il se dégage malgré tout une grande sagesse et un profond humanisme. le récit est empreint de douceur et de nostalgie.

« Autrefois, les hommes possédaient les graines dorées. Ils les récoltaient, les plantaient, et vivaient grâce à elles. Mais aujourd'hui, les êtres divins sont les seuls à les détenir. Et quand les hommes vendirent leurs semblables aux êtres divins, ils n'obtinrent en échange que des graines mortes. »

*
J'ai retrouvé tout l'univers de films d'animation des studios Ghibli. Bien sûr, certains thèmes de prédilection chers au maître de l'animation sont déjà présents dans ce conte :

Celui qui me vient instantanément est sa sensibilité à la nature. Dans ses nombreuses oeuvres, l'harmonie entre l'homme et la nature est souvent rompue.
Ainsi, comment ne pas penser immédiatement au paysage aride et post-apocalyptique de « Nausicaä de la vallée du vent », à ses insectes mutants aux yeux rouges ? Ou encore à la luxuriance de la forêt dans « Princesse Mononoké », à ses questions écologiques ?
L'homme survit dans un environnement dévasté et agonisant qui se dresse contre son oppresseur et se rebelle contre la violence qui lui est faite.

Comme dans la plupart des oeuvres de Hayao Miyazaki, il est aussi question, à travers ce voyage initiatique, de la transition délicate de l'enfance à l'âge adulte, de qualités morales comme la générosité, la solidarité, la tolérance, le sens des responsabilités, le sacrifice, la patience, ...

*
La finesse du trait, la délicatesse du dessin à l'aquarelle, la poésie du monde de l'invisible, la richesse des paysages tibétains apportent une touche de douceur, appelle à la contemplation et au rêve.

Les personnages ne parlent pas, mais les émotions sont vives. En effet, le texte épuré, sans dialogues et les illustrations se complètent avec harmonie et subtilité. Tout le talent de Hayao Miyazaki se révèle dans la beauté des décors et des personnages pleins de nuances. Les traits expressifs des visages, les expressions corporelles dessinent les personnalités, les sentiments et la complexité des émotions.

Si le personnage principal est un jeune homme, l'auteur n'hésite pas à donner une place importante à la jeune femme qui se révèle forte et courageuse.

*
En résumé, j'ai une fois de plus succombé à l'univers enchanteur et fascinant, vibrant et magique de Hayao Miyazaki. A la fois hors de l'espace et du temps dans sa narration, mais pourtant très réaliste, il porte des messages plus profonds et philosophiques qu'il n'y paraît. En effet, il questionne sur la nature humaine, sur le rapport entre l'homme et le monde dans lequel il vit. Il dénonce l'individualisme de nos sociétés modernes.
Une très belle oeuvre que je vous invite à découvrir !
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En ouvrant le Voyage de Shuna, on se retrouve tout de suite en terrain familier grâce aux dessins qui évoquent fortement d'autres oeuvres de Miyazaki, comme les personnages de Nausicaä de la Vallée du vent, le yakkuru de Princesse Mononoke, l'architecture des Contes de Terremer, etc.

On retrouve aussi les thèmes de prédilections de Miyazaki : un jeune héros qui va sauver les siens, une dénonciation de l'avidité des hommes (esclavage, armes,...), l'attachement à la nature, sa diversité et sa richesse à protéger,...

Les péripéties s'enchaînent sans temps mort tout au long du livre, mais le récit est très linéaire et les personnages ne sont pas tellement approfondis, ce qui me fait penser que le récit pourrait être destiné davantage à un jeune public.

J'ai cependant passé un très bon moment, très dépaysant, avec Shuna et Théa.
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Ce roman graphique, réalisé par Miyazaki s'inspire d'un conte tibétain. Il a été publié au Japon en juin 1983 alors que le film d'animation Nausicaa venait de sortir.
Autant dire que le maître de l'animation japonaise a travaillé sur ses deux projets conjointement. D'où les points de similitude entre le voyage de Shuna et Nausicaa.

Ce récit illustré est un véritable cadeau pour les fans de Miyazaki. On y retrouve toute la poésie, toutes les divagations de l'artiste mais également son attachement à la nature et indéniablement sa vision pessimiste de l'avenir de notre Terre.
Les couleurs à l'aquarelle sont à la fois douces et somptueuses. Certains dessins en pleine page sont de véritables petites merveilles du genre.

Une BD qu'il convient de posséder pour tout fan de Miyazaki qui se respecte !

Très belle année 2024 et bonnes lectures à tous !
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Après avoir longtemps attendu, la publication du roman graphique de Hayao Miyazaki intitulé le Voyage de Shuna vient enfin de sortir, en lien direct avec la sortie de son nouveau et peut etre ultime long métrage, le Garçon et le Héron

Lorsque cette BD parait en 1983 deux ans après la création du studio Ghibli, sa carrière est au point mort et il n'a pas encore réalisé de films.

Cette BD, réalisée à l'aquarelle permet de retrouver tout l'univers de l'auteur, alors en germe, de ses personnages marquants ainsi que le réalisme magique qui sera ensuite décliné dans toute ses oeuvres futures : une forêt luxuriante avec des plantes inconnues, des bêtes poilues, mélange de rennes et de lama avec des cornes torsadées comme celles des impalas, des géants verts qui marchent à l'unisson les bras ballants, des bâtiments vivants.

Un héros sombre certes, mais courageux, droit et surtout une aventure folle, Un récit mystique d'une belle fluidité au service d'un univers luxuriant, une mythologie et d'un bestiaire à la poésie toujours surprenante,
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cette adaptation illustrée d'un conte tibétain permet au talent du maître de l'animation japonaise en devenir de se dévoiler dans toute sa pureté d'aquarelliste animiste. Les planches sont taiseuses, laissant la nature emplir les pages tandis que l'homme est remis à sa place microscopique face à elle, face à ses caprices qu'il faut embrasser avant de pouvoir les apprivoiser (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2024/04/14/le-voyage-de-shuna-hayao-miyazaki/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Prince d'un pays dont les terres sont aride, Shuna assiste un voyageur jusqu' à son dernier voyage Ce dernier a le temps de lui confier que vers l'Ouest, il est une contrée dont une céréales pousse à profusion et suffit pour nourrir ses habitant... Shuna décide de d'aller, vers l'Ouest pour ramener des graines de cette céréale... Une Odyssée semée d'embûches....
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Ce qui compte on le sait, ce n'est pas le but, c'est le voyage. Ce conte tibétain adapté en récit dessiné et légendé - les bulles sont rares - par Miyazaki, l'illustre tout à fait. le héros, jeune prince promis au trône, préfére laisser les siens pour chercher de quoi les mieux nourrir, sainement et en toute indépendance. Son voyage le conduit à l'ouest, où la Terre s'achève et où les Dieux entretiennent et préservent le secret de la semence. Comme on l'imagine et les vit avec lui, les rencontres se succèdent pendant ce voyage où la quête de l'autonomie se heurte, entre autres, au fléau de l'esclavage. C'est beau et poétique, fluide et captivant, tout à la fois onirique et plein de sens. Avec un récitatif envoûtant, de superbes décors et des personnages fouillés et attachants.
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Le Voyage de Shuna, oeuvre unique dans la carrière de Hayao Miyazaki, n'avait encore jamais été traduit. La publication de ce récit illustré précède pourtant la création du Studio Ghibli, comme une première esquisse des thèmes et des décors du cinéaste japonais.

Librement inspirée d'un conte tibétain, l'histoire commence dans un petit royaume isolé et aride. “Triste et misérable était leur vie. Belle et impitoyable était la nature.” Pour améliorer le quotidien de son peuple, Shuna, prince héritier du trône, se lance dans un périple vers l'ouest à la recherche de graines d'hiwabié : une céréale miraculeuse aux confins du monde.

Plein d'orgueil et de détermination, Shuna parcourt des paysages désertiques détaillés à l'aquarelle, dans des pleines pages parfois datées ou signées “Miya”. Des villages en ruines, un navire échoué, d'étranges sculptures sépulcrales, une ville fortifiée mais effritée : la nature semble s'être retirée du monde des hommes. À moins que ce ne soit les hommes qui aient choisi de se détourner d'elle ?

En chemin, il croise des trafiquants d'esclaves, des mangeuses d'hommes, mais aussi des personnages qui le guident dans sa quête, finalement pas si solitaire : “Poursuis toujours plus loin vers l'ouest. Tu atteindras un précipice : il t'annoncera que tu es arrivé au bout de la terre. Au-delà se trouve l'endroit où naît et meurt la lune. C'est le territoire des êtres divins.”

Sur cette terre peuplée d'esprits, la nature reprend ses droits. Elle éclate et engloutit tout : les armes et les fusils, la fierté d'un jeune garçon, les mots d'une civilisation déjà à bout de souffle. Seuls subsistent l'amitié et l'espoir, sous la forme de petites graines dorées, bases majestueuses des chefs-d'oeuvre cinématographiques à venir.
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Le Voyage de Shuna date 1983 et va marquer le commencement de l'ère Hayao Miyazaki. On découvre alors son trait, ses personnages forts, ses créatures étranges et son amour pour l'écologie ; des thèmes que l'on retrouvera dans chacun de ses films.
L'univers et les dessins à l'aquarelle sont magnifiques mais l'histoire ne m'a pas tellement transportée. Elle trop brève et pas assez fouillée contrairement à ce que a pu nous proposer Miyazaki par la suite.
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Le voyage de Shuna est un conte magnifiquement illustré par des aquarelles de l'auteur. Myasaki nous emmène suivre le périple de Shuna, prince et futur roi. Il part à la recherche des graines dorées qui permettraient d'apporter la nourriture nécessaire à la vie de son peuple. En cours de route il va rencontrer des êtres étonnants, des vestiges d'un temps révolu, des esclaves et des esclavagistes... et surtout Théa et sa jeune soeur.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui est pour moi un véritable objet d'art et l'histoire, poétique, convient même à des jeunes enfants.
J'ai quand même regretté de ne pas en savoir plus sur chacune des "créatures" que j'aurais aimé plus détaillées.
Enfin, cela reste une lecture très agréable !
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