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3,58

sur 196 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai rencontré Michel Moatti au hasard d'un Salon du livre à Narbonne. Petite discussion et achat de cet ouvrage avec en supplément, une belle dédicace. le hasard fait donc bien les choses puisque la lecture de Retour à Whitechapel a été plus qu'enthousiasmante. le style de l'auteur est très agréable à lire et la forme en elle-même passionnante. En effet, s'entrecroisent récits à la 1ère et 3ème personnes, flashback, enquête et psychologie. Un cocktail mené de main de maître.

Qui est Jack l'éventreur, car telle est l'intrigue. Pus de 50 ans après les faits, dans le Londres subissant les raids meurtriers de l'aviation allemande en 1941, une infirmière reprend l'enquête. Son père lui a fait parvenir une lettre posthume lui apprenant qu'elle est la fille de Mary Jane Kelly, la dernière victime de Jack l'éventreur. Cette traque à travers le temps va bouleverser sa vie et peut être révéler l'identité d'un des plus célèbres serial killer.

Michel Moatti réussit un beau roman d'atmosphère grâce aux documents d'époque, les faits, les témoignages et une belle dose d'intuition et de déduction. Un roman riche te captivant qui donne envie de découvrir l'oeuvre de Moatti.
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C'est après avoir vu la série « Jack the ripper » avec Michael Caine en 1988 que j'ai été contaminée par le mystère de Jack l'éventreur.
Londres en 1888, l'East End, Whitechapel : un monde de misère absolue, de mort et d'effroi. C'est là qu'un homme a commis 5 meurtres monstrueux dans la nuit noire et les ruelles infestées de rats et grasses de détritus, entre le 31 août et le 9 novembre. Puis plus rien.
4 prostituées indigentes, édentées, malades ont été égorgées et éventrées. Non, 3 uniquement, parce que pour une des 4, ce « monsieur » n'a pas eu le temps d'approfondir son forfait.
Et la 5e, la belle et jeune Mary Jane Kelly, a été tuée chez elle, dans son taudis qu'elle louait à Mr Mc Carthy. Son cadavre a été mutilé atrocement, découpé, déchiqueté, pour devenir de la bouillie.

C'est ce que tout le monde connait. Mais comme jamais on n'a pu découvrir l'identité du monstre, les imaginations se sont enflammées.
Michel Moatti est un journaliste qui, lui aussi, a été contaminé par ce virus de la curiosité : QUI était Jack l'éventreur ? Il s'est documenté de manière quasi exhaustive et s'est forgé une intime conviction, que l'on lira à la fin de son roman.
Car oui, c'est un roman : la narratrice est la soi-disant fille de Mary Jane Kelly, qui apprend qui est sa mère à l'âge de 55 ans, révélation donnée par son père dans une lettre posthume. Nous sommes en plein Blitz, elle est infirmière et n'a de cesse de soigner les victimes des bombardements allemands. Mais elle est hantée par ce Jack l'éventreur, complètement bouleversée. Pour cela, elle s'inscrit à la société « Filebox society » (société entièrement imaginée par l'auteur) qui récolte tous les documents à propos de Jack The Ripper. Jusqu'à ce qu'elle découvre l'identité du monstre…

Dans une narration alternant le passé et le présent, Michel Moatti nous plonge dans l'Angleterre victorienne et dans la psychologie d'une infirmière de la seconde guerre mondiale. Celle-ci travaille au London Hospital, qui se trouve à Whitechapel, mais les lieux ont bien changé.
La vie, cependant, est bien là, au détour d'une ruelle, dans un square, dans un couloir d'hôpital ou dans les salons feutrés de la Filebox society.
La vie ? Plutôt la mort. L'atmosphère est glauque. Nous sommes ici auprès des victimes. L'enquête policière n'est qu'évoquée. Mais l'ambiance du Londres miséreux du 19e siècle, elle, stagne à chaque page.

Je recommande ce roman se basant sur des faits réels, bien documenté, à tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à Jack l'éventreur, pour son originalité narrative, sa rigueur journalistique et sa faculté de nous précipiter dans les bas-fonds d'une ville où se côtoient sans se toucher les plus riches et les plus pauvres.
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Un récit sur les traces du meurtrier le plus célèbre de l'histoire de la criminologie en plein coeur du quartier de Whitechapel à la fin du 19ème siècle. Voilà de quoi m'appâter et aiguiser ma curiosité!

J'avoue que j'ai, d'abord, été un peu déconcerté par le format, cette reconstitution historique imaginée par l'auteur avec un personnage principal, Amelia Pritlowe, la fille de Mary Jane Kelly, dernière victime de Jack l'Eventreur, sorti de son esprit pour remonter les pistes, récolter les indices et vérifier les hypothèses dont il a lui-même eu l'intuition lors de ses recherches. L'histoire se lit ainsi au travers des passages du carnet personnel de l'héroïne dans lequel elle retranscrit ses rencontres (avec notamment un club « d'experts » sur l'affaire), ses sensations, ses (re)sentiments et son opinion sur le drame qui a touché se propre mère plus de 50 ans auparavant et qui continue à la tourmenter. Ces éléments s'inspirent directement de la « matière » débusquée par l'auteur lors de sa plongée dans les archives de l'époque: photos, coupures de presse, témoignages, rapports de police… Il réunit ces pièces à conviction dans son carnet d'enquête dont les extraits, assez éloquents, sont insérés à la fin du roman. Elles lui servent de fil rouge pour poser ses hypothèses sur le déroulement du crime de Mary Jane Kelly, et développer un scénario bâti selon ses convictions personnelles sur le mystérieux tueur. Ce carnet constitue déjà en lui-même un fascinant recueil d'informations sur cette célèbre et sordide affaire.

Et puis, face à son intensité et au travail minutieux engagé par l'auteur, j'ai été totalement absorbé par le récit. Je l'ai suivi dans son enquête, tel le témoin ou juré aux premières loges, choqué, comme figé, mais en même temps irrémédiablement attiré, nourri de cette curiosité morbide qui accompagne les pires faits divers, sur les traces de ce meurtrier qui a fait trembler les quartiers pauvres de l'East End londonien en 1888.
L'auteur déroule son investigation de manière captivante grâce à la richesse de sa reconstitution et la finesse les détails qu'il livre sur les lieux, les protagonistes, le contexte économique et social, les doutes et témoignages devant le jury d'enquête, les coupables ou présumés, jusqu'à fournir l'inventaire exhaustif des modestes biens que possédaient ces femmes massacrées et dénom(mem)brer, d'un point de vue médico-légal cette fois, les parties du corps que l'assassin leur a ôté. Il y ajoute, en prenant comme personnage principal fictif la fille de la dernière victime, un côté émotion et place le lecteur dans le drame quotidien de ces femmes pauvres laissées à la merci d'un tueur qui les avait pris pour cible. En évoquant leurs conditions de vie et de travail, leur lutte quotidienne pour survivre et l'injustice de leur situation et de leur sort, il redonne une âme à ces cinq femmes qui, par delà les siècles, sont seulement restées dans les mémoires comme les victimes dites "canoniques" de Jack l'Eventreur, comme si ce mythe sombre rempli de mystères avait totalement mis dans l'ombre leur identité, leurs rêves et leurs désirs.

Grâce à cette reconstitution, Michel Moatti, tel un fin limier, propose un retour à la fois glauque et incisif dans Whitechapel pour retrouver la trace du meurtrier mais aussi et surtout pour faire connaitre les conditions de vie insalubres et le calvaire innommable vécu par les femmes qui ont eu le malheur de le croiser, par une nuit où la noirceur était profonde, dans les bas-fonds de Londres, là-même où elles y abandonnaient leur corps et leur âme tandis que leur assassin y perdait son humanité en laissant parler sa froide cruauté.
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C'est l'histoire de Mrs Pritlowe. À son entrée dans la vie d'adulte, elle découvre que sa mère, qu'elle croyait morte de maladie quand elle était petite, est en réalité la dernière victime du célèbre Jack L'éventreur.
Pour avancer, elle a besoin d'en savoir plus...

Avec Retour à Whitechapel, Michel Moatti décrypte par le biais de son héroïne, des documents d'époque et nous livre sa version de l'incroyable affaire de Jack L'éventreur.
Il parvient avec efficacité à faire renaître l'atmosphère ténébreuse et terriblement angoissante des nuits londoniennes qui ont vu 4 jeunes femmes mourir de façon effroyable. Il redonne vie à ces femmes, leur attribue des pensées, des envies et l'angoisse du lendemain avant de les faire passer entre les mains du célèbre tueur en série. C'est dramatiquement beau car il me semble que si le nom de Jack L'éventreur est encore présent dans la mémoire collective celui de ses pauvres victimes ne l'est pas.
Le fait de les doter de pensées et de peurs m'a extrêmement plu et me les a rendues tout de suite attachantes et dignes d'être pleurées.
C'est particulièrement bien pensé et captivant.
Avec Mrs Pritlowe, on remonte la trace de Jack pour finir par découvrir son identité. Cela reste une théorie mais qui s'avère tenir la route et puis, après tout, pourquoi pas...
Un roman coupé au couteau et qui nous replonge dans les ruelles pauvres et sordides de Londres.
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Entre ripperologue et auteur de fiction, il faut croire, à la lecture de ce Retour à Whitechapel, que la frontière est mince. Michel Moatti est sans doute un peu les deux. Écrivain, car son oeuvre est diverse ; ripperologue, car le sujet de ce Retour à Whitechapel est bien l'un des plus grands mystères de l'histoire criminelle récente, à savoir l'identité de celui que la presse britannique surnomma, à la fin du dix-neuvième siècle, Jack l'Éventreur. Moatti est écrivain : il s'est donc inventé un double, Amelia Pritlowe, laquelle conte, dans le Londres outragée par le Blitz de 1941, ses tentatives pour retrouver celui qui sema la mort dans le quartier désoeuvré de Whitechapel, en plein East End. Moatti est écrivain, donc : alternant avec le journal intime d'Amelia Pritlowe, il tente de donner corps à ces quelques jours de novembre 1888, jours d'audition auprès du coroner McDonald, nuits de meurtre auprès des cinq corps martyrisés : Polly Nichols, Annie Chapman, Liz Stride, Catherine Eddowes et Mary Jane Kelly. Pour mener à bien sa narration, c'est-à-dire pour guider le lecteur et offrir à celui-ci une solution, une hypothèse, Michel Moatti se fait ripperologue. Lui aussi a oeuvré, comme l'un de ces hommes, l'une de ces femmes de l'ombre, qui lisent et examinent, dans le silence des bibliothèques et des archives, le moindre article, la moindre coupure de presse, la moindre analyse, la moindre photographie ayant trait à cet automne tragique de l'est londonien.

De ce livre, aux frontières du roman et de l'enquête, on peut d'abord saluer l'effort de reconstitution d'un Londres disparu. Aujourd'hui, l'urbanisme débridé laisser pousser, sur les rives de la Tamise, et au-delà, les tours démesurées d'une ville qui est depuis longtemps l'une des plus grandes places tant financières que culturelles du monde. le Londres de la fin du dix-neuvième siècle offre un visage bien différent, double si l'on considère qu'elle est déjà l'une des villes les plus populeuses au monde et qu'elle est le centre du plus grand empire de l'Histoire. Mais, à côté de la puissance politique et économique de la ville, à quelques miles des quartiers royaux et aristocratiques de l'ouest londonien, il est des quartiers misérables dont Jack London, dans le peuple de l'abîme, a décrit les conditions de vie. Ruelles mal éclairées, troquets où l'on déverse des alcools qui rassérènent et tuent en même temps, taudis étriqués où vivent des familles entières : l'East end survit dans une crasse indigne de la plus prestigieuse métropole au monde. Moatti en décrit aussi les bruits, les odeurs : celle du poisson qui imprègne les vêtements de ceux qui déchargent les bateaux de la Tamise, celle des corps qui manquent d'hygiène ; et les bruits de sabot des animaux, résonnant sur le pavé, tandis qu'on mène les bêtes aux abattoirs, et les criailleries des marmots qui attendent leurs mères dans les cours d'immeubles, et les cris des ivrognes. Londres vit et pue, dans ce livre. Voilà le cadre, et maintenant il faut y plonger.

Méticuleusement, Moatti nous décrit l'oeuvre de Jack. Ses quatre premiers meurtres, commis dans des ruelles sombres, à l'abri des regards, avec pour seule lumière l'éclat de la lame qui tranche les carotides et fouille ensuite les entrailles. Polly Nichols d'abord, puis Annie Chapman, le Double Event ensuite, c'est-à-dire les meurtres dans la même nuit de Liz Stride et Catherine Eddowes, et enfin ce qu'il conviendrait d'appeler, pour désigner le travail d'un artiste, le chef d'oeuvre, mais qui n'est en ce cas que le summum de l'horreur, le meurtre de Mary Jane Kelly, commis dans la chambre de celle-ci au 13, Miller's Court, dans Dorset Street. Pour affronter cette mort omniprésente, Moatti invente le personnage d'Amelia Pritlowe, infirmière au London Hospital durant la Seconde guerre mondiale. Quelques jours avant le début du récit, Amelia a appris, d'une lettre de son père décédé, qu'elle est la fille de Mary Jane Kelly. L'enquête se fait alors quête : des origines d'Amelia, d'une vérité pour Mary Jane. Amelia devient membre de la Filebox Society, une association de ripperologue conservant, entre ses murs feutrés, les secrets de centaines de document. Avec Amelia, Moatti a un double, qui lui permet de remonter le temps, qui lui donne légitimité pour se lancer à la poursuite de Jack. La dualité, en un certain sens, paraît être l'un des thèmes de ce livre : dualité d'une Londres à la fois magnifique et misérable ; dualité du ripperologue qui s'appuie sur les minces traces du réel - les articles de presse, les interrogatoires de la justice, les photographie de la police - pour bâtir les échafaudages par nature hasardeux des théories quant à l'identité de Jack ; dualité du Double Event, nuit du double meurtre ; dualité, et c'est tout ce que l'on dira de la théorie de Michel Moatti, dans l'identité du meurtrier de Mary Jane Kelly. On comprendra enfin une dualité temporelle, entre ce Londres de 1888, capitale d'un Empire prospère, et cette Londres de 1941, giflée nuit après nuit par l'aviation allemande, et entre les deux dates, un même East end, humilié par sa pauvreté ou par les bombes qui s'y déversent, un East end qui fait figure de victime quand l'ouest londonien est préservé.

Demeure une question : pourquoi les meurtres de Jack fascinent-ils autant ? Sans doute pour leur sauvagerie, et sans doute parce que le mystère demeure quant à l'identité de leur auteur. Pourtant, et c'est probablement ce qui fascine dans cette histoire, la galerie de suspects est extrêmement bien fournie. Parmi eux, on remarque quantité de personnages importants du Londres de l'époque, depuis quelque peintre jusqu'à un membre de la famille royale, en passant par des personnages proches du pouvoir (ainsi le docteur Gull, dont a parlé notamment Alan Moore dans From Hell). Comme si les meurtres de Jack l'Éventreur symbolisait, de la manière la plus brutale qui soit, les pleins pouvoirs d'une population sur une autre : les meurtres comme démonstration de la domination sociale, de l'absolue maîtrise des corps dominés. Là aussi, une dualité s'exprime : les meurtres de Jack jettent une lumière crue sur un lieu et une population invisible. Invisible d'abord parce que pauvre : les gens qui témoignent auprès du coroner McDonald ne connaissent d'éternité que parce qu'ils connaissaient, de près ou de loin, Mary Jane Kelly. Eux, les témoins, comme les victimes, étaient supposées ne jamais sortir des limbes d'un oubli certain que leur promettait leur condition sociale. Invisible aussi, car les victimes de Jack sont des femmes, marginales parmi les marginaux de l'East end. Les femmes sont des mères, qui nourrissent et s'occupent de leurs foyers et de leurs familles. A l'occasion, elles se prostituent, ainsi toutes les victimes de Jack ; mais ce n'est pas un métier pour elle, mais un expédient bien pratique bien que désolant, pour ramasser quelques piécettes qui permettront de payer un lit pour la nuit. Invisible encore, la petite témoin qui, depuis le parquet du logis de Miller's court, apportera à l'énigme sa solution. Invisible enfin, et c'est là l'originalité du livre de Michel Moatti - et on le dira sans trahir son hypothèse -, Jack l'Éventreur lui-même, invisible et donc introuvable pour les autorités, incapables qu'elles étaient de regarder en face la misère de l'East end. Invisibles sont les fantômes qui peuplent notre imaginaire et notre histoire. Pourtant ils sont là, et nous effraient. Jeter une lumière crue - celle des pages d'un roman - permet, au moins, de les appréhender avec rationalité.
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Avec Retour à Whitechapel, Michel Moatti met en scène Amelia Pritlowe, infirmière à Londres pendant les bombardements de la seconde guerre mondiale. A la mort de son père, celle-ci découvre que sa mère n'est autre que la dernière victime de Jack l'éventreur. Elle se met ainsi en quête de vérité et surtout sur la trace de l'assassin le plus célèbre de Londres. Au fur et à mesure de son enquête, Amelia plonge dans un univers de plus en plus sombre mais en sortira-elle indemne ?

Ayant acheté ce livre sans trop savoir à quoi m'attendre lors d'une rencontre avec l'auteur en 2018, je dois dire que ça a été une bonne surprise. Si habituellement je ne suis pas grand amateur des livres de la série 10/18 (Les quelques uns que j'ai lu m'ont déçu), ici cela n'a pas été le cas. Dans ce roman, l'auteur insiste davantage su le passé que sur le personnage principal. L'histoire d'Amelia Pritlowe est brossée très rapidement sans doute simplement pour introduire le personnage que nous pouvons retrouver dans une suite de livres. L'accent est surtout mis sur l'enquête autour des 5 meurtres de Jack l'éventreur. Ce mystère, toujours non élucidé, Michel Moatti l'a bien étudié et avance une hypothèse sur qui pourrait être derrière ces meurtres. Mais la grande force de l'ouvrage c'est le réalisme avec lequel l'auteur parvient à nous plonger dans les mauvais quartiers de Londres. Sa description de cet univers sombre est remarquable et bien documenté. Autre point positif, le livre n'en fait pas trop et reste assez court, l'auteur ne s'est pas perdu dans trop de scènes inutiles. Alors oui cela se fait au détriment de l'histoire d'Amanda Pritlowe mais au fond c'est surtout l'intrigue avec Jack qui intéresse le lecteur et cela reste difficile de rendre les épisodes d'une enquête faite 60 ans après les faits aussi intéressante que l'affaire en elle même.

Je recommande à tous les amateurs de romans policiers et de Jack l'éventreur.
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Michel Moatti nous offre ici un roman à dimension historique, un documentaire fiction sur Jack l'Éventreur. Surenchère littéraire me direz-vous! Pas tant que ça … Ici, l'auteur développe une thèse documenté sur la véritable identité de l'Éventreur. Et elle se tient ...

L'héroïne du roman, l'infirmière Amélia Pritlowe apprend en 1941, de son père dans une lettre posthume, qu'elle est la fille de la dernière victime de Jack, Mary Jane Kelly.

Le choc passé, Amélia Pritlowe mène une enquête minutieuse afin de reconstituer les derniers jours de sa mère et des autres victimes du Ripper.

D'une part nous sommes entraînés dans le quartier Whitechapel de l'époque victorienne en 1888 : la misère, la crasse, la condition des prostituées, la condition ouvrière et les conditions de vie en général si dures et difficiles. Nous sommes au début de l'ère industrielle, ne l'oublions pas.
Et d'autre part nous sommes entraînés dans le Londres de 1941 en plein Blitz.

Les chapitres alternent d'une période à l'autre. La plume de l'auteur est juste, précise et riche, le style est très fluide. On ne s'ennuie pas et non, ce n'est pas un roman d'horreur où le sang coule à flot.

L'histoire et le déroulement des faits m'ont étonné et passionné. de plus, on y retrouve une réflexion sociale très juste et une précision historique sans défauts.

C'est mon premier Moatti et ce ne sera pas le dernier ...
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Londres, 1941. Une infirmière découvre qu'elle est la fille d'une des victimes de Jack l'Eventreur et cherche à découvrir qui il était. En parallèle on suit les évènements de 1888 en se plaçant à tour de rôle du point de vue des victimes, des témoins, des enquêteurs et de l'Eventreur.

C'est bien fait parce que c'est très dérangeant et pas du tout complaisant ou sensationnaliste comme la plupart des romans sur le sujet. Il y a des éléments très intéressants sur la façon dont la presse s'était emparé de l'enquête et sur les clubs qui enquêtent sur l'affaire des dizaines d'années après. Il y a aussi une dimension sociale, dans la façon dont sont décrits les lieux et les conditions de vie des gens dans ces quartiers ultra pauvres.

A la fin l'auteur propose sa version de la résolution des crimes. Ses déductions ne sont pas inédites, j'avais déjà lu des théories du même genre.

Difficile de qualifier cette lecture de bonne, malgré tout, parce que ça reste très glauque, on est souvent mal à l'aise ou écoeurée (d'un autre côté c'est pour ça que j'ai plus apprécié que d'autres livres sur le sujet), mais c'est à mon avis un bon roman sur le sujet. Vu les évènements abordés, vous vous doutez que ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains, si vous êtes sensible, ne vous y risquez pas.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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C'était un livre très intéressant, on en apprend énormément sur les évènements terribles de Whitechapel. C'est très clair, précis. Finalement, le côté histoire avec Amélia, qui découvre qu'elle est la fille de Mary Jane Kelly m'a presque gênée. Comme on colle à la réalité des faits pour les exposer afin de nous proposer une réponse à la question fatidique, mettre le personnage d'Amélia et faire un roman au milieu du documentaire m'a dérangée. Je ne sais pas si je suis très claire mais il va falloir vous en contenter. Par ailleurs, nous mettre Amélia sur les pistes de sa mère en 1942 pendant la guerre, ça faisait trop de morts et d'horreur quelque soit l'époque où nous plonge le récit.

Après, c'est bien écrit, clair, net, précis, on comprend la logique, rien à redire mais le mélange roman/ vérité historique sans le romancé m'a trop déstabilisée.


Lien : https://loeildesauron1900819..
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📚Qui était Jack l'éventreur ?
L'auteur imagine une fille d'une des victimes faisant son enquête un demi-siècle plus tard...
À la fois roman et documentaire, ce livre nous plonge dans les bas-fonds de Londres de 1888...

☡Ne pas "zapper" la conclusion de l'auteur à la fin.
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