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3,6

sur 194 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est après avoir vu la série « Jack the ripper » avec Michael Caine en 1988 que j'ai été contaminée par le mystère de Jack l'éventreur.
Londres en 1888, l'East End, Whitechapel : un monde de misère absolue, de mort et d'effroi. C'est là qu'un homme a commis 5 meurtres monstrueux dans la nuit noire et les ruelles infestées de rats et grasses de détritus, entre le 31 août et le 9 novembre. Puis plus rien.
4 prostituées indigentes, édentées, malades ont été égorgées et éventrées. Non, 3 uniquement, parce que pour une des 4, ce « monsieur » n'a pas eu le temps d'approfondir son forfait.
Et la 5e, la belle et jeune Mary Jane Kelly, a été tuée chez elle, dans son taudis qu'elle louait à Mr Mc Carthy. Son cadavre a été mutilé atrocement, découpé, déchiqueté, pour devenir de la bouillie.

C'est ce que tout le monde connait. Mais comme jamais on n'a pu découvrir l'identité du monstre, les imaginations se sont enflammées.
Michel Moatti est un journaliste qui, lui aussi, a été contaminé par ce virus de la curiosité : QUI était Jack l'éventreur ? Il s'est documenté de manière quasi exhaustive et s'est forgé une intime conviction, que l'on lira à la fin de son roman.
Car oui, c'est un roman : la narratrice est la soi-disant fille de Mary Jane Kelly, qui apprend qui est sa mère à l'âge de 55 ans, révélation donnée par son père dans une lettre posthume. Nous sommes en plein Blitz, elle est infirmière et n'a de cesse de soigner les victimes des bombardements allemands. Mais elle est hantée par ce Jack l'éventreur, complètement bouleversée. Pour cela, elle s'inscrit à la société « Filebox society » (société entièrement imaginée par l'auteur) qui récolte tous les documents à propos de Jack The Ripper. Jusqu'à ce qu'elle découvre l'identité du monstre…

Dans une narration alternant le passé et le présent, Michel Moatti nous plonge dans l'Angleterre victorienne et dans la psychologie d'une infirmière de la seconde guerre mondiale. Celle-ci travaille au London Hospital, qui se trouve à Whitechapel, mais les lieux ont bien changé.
La vie, cependant, est bien là, au détour d'une ruelle, dans un square, dans un couloir d'hôpital ou dans les salons feutrés de la Filebox society.
La vie ? Plutôt la mort. L'atmosphère est glauque. Nous sommes ici auprès des victimes. L'enquête policière n'est qu'évoquée. Mais l'ambiance du Londres miséreux du 19e siècle, elle, stagne à chaque page.

Je recommande ce roman se basant sur des faits réels, bien documenté, à tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à Jack l'éventreur, pour son originalité narrative, sa rigueur journalistique et sa faculté de nous précipiter dans les bas-fonds d'une ville où se côtoient sans se toucher les plus riches et les plus pauvres.
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Là, je m'incline devant le roman de monsieur Moatti car il a réussi à

mélanger la fiction avec le réel, donnant vie au quartier de Whitechapel et à quelques unes de ses prostituées les plus célèbres !

Nous sommes en 1941 et tout l'Europe est écrasée par les bottes des Boches... Toute ? Non, une île résiste encore et toujours à l'envahisseur, mais est écrasée par les multiples bombes que le cousin Germain lui envoie. C'est le Blitz à Londres et il vaut mieux louvoyer entre les bombes.

Secouant la manche de ma grosse veste remplie de poussière due à l'effondrement d'un bâtiment, je pénétrai au London Hospital afin de faire la connaissance avec Amelia Pritlowe, une infirmière qui, comme moi, tente de survivre aux bombardements du sinistre moustachu.

C'est penchée sur son épaule que j'ai lu, avec elle, la lettre posthume qu'elle venait de recevoir de son père.

Moi, j'avais lu le résumé, donc je savais déjà que cette lettre allait être son petit Hiroshima à elle. Oui, je n'exagère pas... Cette lettre, ce sera son cataclysme personnel, tout aussi dévastateur qu'une bombe de grande puissance qui vous pèterait dans les mains.

Sa mère n'est pas morte d'une maladie pulmonaire comme elle l'a toujours cru. Que nenni !! Sa maman se prénommait Mary Jane Kelly... Ça vous remet ?? Yes, Mary Jane, la dernière victime de Jack l'Éventreur, celle sur laquelle il s'était lâché...

Souvenirs ? Néant car elle n'avait que deux ans. Alors, Amelia va retrousser ses manches et mener l'enquête, 53 ans après.

Alors, non seulement l'auteur propose une nouvelle vision de l'identité du meurtrier qui me plaît bien, mais en plus, il a parfaitement mis en scène le tout.

On alterne les chapitres avec l'enquête d'Amélia, prête à toute, même à entrer dans un club de "ripperologues", et les chapitres qui se déroulent en 1888, dans les ruelles sombres de Whitechapel.

L'incendie des docks, le 31 août, nuit de la mort de Mary Ann Nichols s'y trouve, la manifestation des ouvrières de l'usine d'allumettes "Bryan & May" qui ont eu le visage ravagé et dévoré par le phosphore, les femmes qui devaient vendre leur corps pour gagner de quoi boire un coup et dormir dans un asile qui avait tout du taudis... Tout se trouve dedans !

Celui qui voudrait en savoir un peu plus sur l'atmosphère nocturne et angoissante de l'East End de 1888, et bien, il est servi !

Un magnifique travail de reconstitution, comme si on y était, le tout sans ennuyer le lecteur une seule seconde. Les pages ont défilé sur deux jours. Je l'aurais même lu plus vite si je n'avais pas eu d'autres choses sur le feu.

À cause ou grâce au tueur de Whitechapel, les 5 victimes sont passé de l'ombre à la lumière, passant du néant à la postérité pour l'éternité, devenant les prostituées les plus célèbres de l'univers...

Grâce à l'auteur, les victimes viennent de revivre une nouvelle fois : leurs personnalités, leurs vies de misère, leurs joies,leurs emmerdes, leurs personnalités sociales et affectives...

Tout est recomposé, sans pathos, sans exagération, le tout formant un roman où le voyeurisme n'est pas invité et où l'enquête que mène Amélia a quelque chose de touchant.

On a même droit à des fac-similés des documents d'enquêtes de l'auteur. Un vrai travail qu'il a accompli là.

Je ne sais pas si sa théorie est bonne, mais la proposition de solution à l'énigme posée de 1888 pourrait être plausible...

Une lecture qui m'a enchanté !

Je vous laisse, je vais me réfugier dans le métro, il pleut des bombes dans ma ville de Londres !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'ai rencontré Michel Moatti au hasard d'un Salon du livre à Narbonne. Petite discussion et achat de cet ouvrage avec en supplément, une belle dédicace. le hasard fait donc bien les choses puisque la lecture de Retour à Whitechapel a été plus qu'enthousiasmante. le style de l'auteur est très agréable à lire et la forme en elle-même passionnante. En effet, s'entrecroisent récits à la 1ère et 3ème personnes, flashback, enquête et psychologie. Un cocktail mené de main de maître.

Qui est Jack l'éventreur, car telle est l'intrigue. Pus de 50 ans après les faits, dans le Londres subissant les raids meurtriers de l'aviation allemande en 1941, une infirmière reprend l'enquête. Son père lui a fait parvenir une lettre posthume lui apprenant qu'elle est la fille de Mary Jane Kelly, la dernière victime de Jack l'éventreur. Cette traque à travers le temps va bouleverser sa vie et peut être révéler l'identité d'un des plus célèbres serial killer.

Michel Moatti réussit un beau roman d'atmosphère grâce aux documents d'époque, les faits, les témoignages et une belle dose d'intuition et de déduction. Un roman riche te captivant qui donne envie de découvrir l'oeuvre de Moatti.
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On ne peut pas penser à Londres et à l'Angleterre victorienne sans être assailli à coups sûr par toute une série d'images d'Epinal: les toiles de Rossetti, Sherlock Holmes et le docteur Watson réfugiés à Baker Street, les bals de Victoria, le thé servi à cinq heures dans une théière d'argent, les romans de Charles Dickens, les grandes filatures, les poèmes de Tennyson, le carillon de Big Ben, Peter Pan, la crasse et la misère des quartiers populaires... et Jack l'éventreur.

Le fait divers est sordide, glaçant, sanglant et c'est peut-être pour cela qu'il fit couler tant d'encre, qu'il fascina des générations qu'il subjugue encore. Ambivalence de l'âme humaine et fascination du pire qui érigent un criminel en légende.
Comme beaucoup, il y a quelqu'un chose qui me happe dans cette histoire, le mystère qui y plane encore y est pour beaucoup. C'est attirant les énigmes non résolues. L'identité de Jack l'éventreur, c'est un peu comme celle de l'homme au masque de fer où des archives du Vatican: ça agace, ça turlupine, ça intéresse et ça fait peur, mais de cette peur qui confine à la terreur de fiction, celle qu'on recherche et qu'on savoure parce qu'il suffit de refermer le livre ou d'éteindre la télévision pour s'en extraire.

Je me souviens avoir adoré "From Hell". La mise en scène des frères Hugues, le montage, la bande originale de Trevor Jones: tout concourait à faire de ce film un monument d'angoisse et de malaise, de peur, de frissons (mais frissonner aux côtés de Johnny Depp... c'est plus un plaisir qu'une douleur!).
Par la suite, je m'étais plongée dans le roman graphique -qui m'avait déçue- et dans les théories, de la plus sobre à la plus abracadabrantesque-, qui prétendaient résoudre l'énigme du tueur en série le plus connu de tous les temps, au gré de différents ouvrages, romans ou reportages, sans y trouver mon compte.
En effet, je suis convaincue, d'une part, qu'on ne peut qu'être déçu quand, englué par la part romanesque de l'affaire, on nous propose des solutions parce que, quoiqu'on en dise, la réalité ne peut pas être à la hauteur du fantasme que deviennent les faits au fil du temps.
D'autre part, quand on prend conscience que derrière le parfum de soufre dort une véritable histoire et de vrais fantômes, on ne peut pas non plus se satisfaire des thèses les plus séduisantes qui ne tiennent pas, pas vraiment, à la lumière des éléments rationnels.
J'ai donc laissé tomber Jack l'éventreur, à peu près au moment où les choix de Johnny Depp en matière de cinéma m'ont moins convaincue (sans rancune Johnny, je t'aime encore).

Toutefois, à la lisière du troisième confinement, je me suis sentie en mal de XIX° siècle, de brumes londoniennes, d'énigmes et de frissons. C'est ainsi que "Retour à Whitechapel" a trouvé le chemin de ma bibliothèque pour mon plus grand plaisir.

1941. Londres est sous les bombes. Amelia Pritlowe est infirmière au London Hospital. Cette femme solitaire vient de perdre son père. Avant de mourir, ce dernier à écrit une dernière lettre à sa fille, missive dans laquelle il lui révèle que sa mère n'était pas celle qu'elle croyait et emportée par la maladie mais Mary Jane Kelly, la dernière victime de Jack l'éventreur. D'abord sous le choc, Mrs. Pritlowe, mue autant par le chagrin que par un ardent sentiment de vengeance, décide de mener son enquête pour percer le mystère de l'identité du boucher de Whitechapel. Pour ce faire, elle rejoint même l'un des cercles de ripperologues les plus sélects.
Dans ce récit où se croisent enquête policière et quête des origines, Michel Moatti livre sa propre version de l'épopée de Whitechapel dans un roman exigeant et érudit.

La narration alterne entre 1941 avec des passages du journal dans lequel Amelia consigne ses recherches et ses sentiments et 1888 où l'on retrouve des extraits des témoignages des témoins de l'époque, des comptes-rendus d'enquête. Il en ressort un ouvrage fouillé, intelligent, cohérent et qui prend le contre-pied des From Hell et consort en déboulonnant définitivement l'image d'un Jack dandy élégant et presque romantique. Troublant de crédibilité.
Fait d'autant plus appréciable, Michel Moatti rend aux victimes, malmenées et incomprises à l'époque par des policiers pour qui les prostituées n'étaient que fange et lie, figures humaines avec toute la compassion qui leur est due. Dans cette optique, il prend également le temps de planter le décor qui à la lumière de ses recherches se déploie, dont on comprend toute l'importance dans l'affaire des meurtres de Jack l'éventreur: Londres, capitale aux deux visages où se côtoient sans vraiment se rencontrer le confort et la lumière des quartiers rupins et les taudis, la violence et la misère des districts de l'est de la cité. A cet égard, la dénonciation des conditions de vie des allumettières dans l'incipit du roman est particulièrement éclairante. Finalement, Moatti n'est pas loin de proposer une relecture sociale de l'affaire et on ne peut que l'en féliciter et saluer la pertinence de son raisonnement entre deux nausées et trois cris de terreurs.
Au delà de proposer une solution possible à l'énigme, il rachète donc ce Londres là et ses acteurs. Il était temps!
Et donner un visage à Jack, qui ne soit ni royal, ni aristocrate, quand même quoi: bravo!

"Retour à Whitechapel" se révèle donc un excellent roman d'atmosphère, captivant, sombre, très bien mené; un thriller historique passionnant et auquel la quête d'Amelia donne ce rien d'émotion qui manque au style, un peu froid, de l'auteur.

Si seulement Abberline...

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Je ne m'étais jamais intéressée en détail à l'histoire de Jack L'Eventreur, voilà qui est chose faite grâce à cet excellent roman de Michel Moatti. Il se livre à une enquête très documentée et passionnante sous le couvert d'un roman historique.

Amy Pritlowe est infirmière au London Hospital durant le Blitz en 1940/41. Elle a déjà été infirmière militaire en Argonne durant la première guerre mondiale et n'ignore rien des ravages que font la guerre. En septembre 1941, son père meurt et lui laisse une lettre lui expliquant la vérité sur sa mère. Elle a toujours cru que celle-ci était morte de maladie alors qu'elle n'avait que deux, elle pense avoir vécu toute son enfance dans la boutique de son père avant de partir en France avec lui à l'âge de treize ans. Son père lui révèle que sa mère n'a pas été emportée par une maladie, mais qu'elle est la dernière victime de Jack l'Eventreur, connue sous le nom de Mary Jane Kelly.

Mrs Pitlowe en est évidemment bouleversée et s'inscrit dans un club spécialisé dans l'étude de Jack à l'ambiance encore très victorienne et misogyne. A force d'assiduité, elle s'y fait accepter et un pharmacien retraité se prend d'amitié pour elle. Amy comprend qu'elle doit étudier le contexte de l'époque, déjà très différent de celui de 1940. Mr Buir l'aide et ensemble ils découvriront ce qui s'est vraiment passé la nuit du 9 novembre 1888, puis ils mettront au point une vengeance efficace.

Le roman est présenté sous la forme du journal que tient Amy sur ses recherches principalement et aussi un peu sur la vie à Londres durant le Blitz. Ceci m'amène à faire un lien avec un autre polar que j'ai beaucoup aimé, L'assassin des ruines, de Cay Rademacher qui se passe dans la ville d'Hambourg dévastée par les bombes en 1945, ce qui fut la réponse des Alliés au Blitz. Et dans les deux cas ce sont surtout les femmes et les enfants qui furent les premières victimes.

Michel Moatti nous présente le contexte de l'époque. Il y a à la fois des gens très riches et très en vue dans les quartiers huppés et d'autres vivant dans une misère noire dans le quartier de Whitechapel. Les conditions de vie des ouvriers et en particulier des ouvrières sont épouvantables, ils n'ont aucune protection et travaillent sans norme sanitaire dans des industries dangereuses, comme la fabrication d'allumettes (vapeur de phosphore). Les victimes de Jack sont des prostituées occasionnelles, des femmes qui utilisent toutes les occasions de gagner quelques sous, y compris vendre parfois leur corps. Elles n'ont souvent pas de domicile fixe, allant d'un asile de nuit à l'autre, elles sont pour la plupart malades et alcooliques. La solution de l'énigme proposée par l'auteur me semble très cohérente, surtout que Jack aurait commis encore trois meurtres après 1888, sans jamais se faire prendre.

Une lecture très agréable à ne pas manquer.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Agréablement surprise par ce roman historique de Michel Moatti sur un des premiers tueurs en série de l'ère moderne, Jack l'Éventreur. Patricia Cornwell s'était penchée également sur le phénomène dans Jack l'Éventreur : affaire classée dans lequel elle identifiait formellement le meurtrier dans la personne du peintre Walter Sickert. Ce nom réapparaît aussi dans le roman de Moatti mais dans un contexte différent. Très bien écrit et construit avec des personnages imaginés et les protagonistes réels, l'auteur fait renaître la cité de Londres de la fin du XIXe siècle de façon convaincante. En prime, on a droit à son carnet de notes, à des croquis et à des reproductions relatant les crimes commis cet automne 1888. Un roman fort intéressant sur un sujet encore troublant.
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Mêlant le réel à la fiction, Moatti nous livre là un livre très très intéressant et captivant. Il donne la voix à Amelia Pritlowe, infirmière, pour nous raconter l'histoire de Jack L'Évantreur et plus spécialement de Mary Jane Kelly, la dernière de ses victimes. Juste au moment de s'éteindre, le père d'Amelia lui livre son secret : elle est la seule enfant de Mary Jane. Elle se lance derechef dans quête d'origine. Elle nous livre ses progressions dans des carnets, où les derniers instants de Mary Jane nous sont racontés. Se référant à des documents réels, Moatti nous renseigne donc sur les faits, la liste de suspects, les lieux, les articles de journaux d'époque, etc... On sent bien tout le travail de recherche derrière chaque ligne. C'est fouillé, minutieux, passionné... Tous ses éléments ne peuvent faire de ce livre qu'une lecture passionnante.
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Londres, 1941. Une infirmière découvre qu'elle est la fille d'une des victimes de Jack l'Eventreur et cherche à découvrir qui il était. En parallèle on suit les évènements de 1888 en se plaçant à tour de rôle du point de vue des victimes, des témoins, des enquêteurs et de l'Eventreur.

C'est bien fait parce que c'est très dérangeant et pas du tout complaisant ou sensationnaliste comme la plupart des romans sur le sujet. Il y a des éléments très intéressants sur la façon dont la presse s'était emparé de l'enquête et sur les clubs qui enquêtent sur l'affaire des dizaines d'années après. Il y a aussi une dimension sociale, dans la façon dont sont décrits les lieux et les conditions de vie des gens dans ces quartiers ultra pauvres.

A la fin l'auteur propose sa version de la résolution des crimes. Ses déductions ne sont pas inédites, j'avais déjà lu des théories du même genre.

Difficile de qualifier cette lecture de bonne, malgré tout, parce que ça reste très glauque, on est souvent mal à l'aise ou écoeurée (d'un autre côté c'est pour ça que j'ai plus apprécié que d'autres livres sur le sujet), mais c'est à mon avis un bon roman sur le sujet. Vu les évènements abordés, vous vous doutez que ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains, si vous êtes sensible, ne vous y risquez pas.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Encore un bouquin sur Jack L'Éventreur me direz-vous ! Oui c'est vrai, mais il est abordé avec beaucoup d'originalité que du coup vous aurez l'impression de redécouvrir cette affaire policière ! Alors je continue ?

L'histoire se passe à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale. (Ah là vous êtes étonné ! Je vous avais prévenue 😉 ) Amelia Pritlowe est une infirmière qui vient de perdre son père. Elle découvre, par l'intermédiaire d'une lettre posthume, qu'elle est la fille de Mary Jane Kelly, la dernière victime de Jack L'Éventreur. Obnubilée par ça, elle va rejoindre une société de riperristes afin de mener sa propre enquête plus de 40 ans plus tard.

Monstre… Pourriture. J'irai gratter au fond de ta tombe avec mes ongles… Je vais te trouver, où que tu sois sous la terre… Je vais te trouver et te brûler les yeux. Je vais casser ce qui reste de tes os… Je descendrai dans ta fosse avec un maillet de bois et je frapperai jusqu'à faire éclater ton crâne…

J'en ai lu plusieurs des romans qui traitent du sujet de Jack L'Éventreur, certains me sont restés en mémoire d'autres sont juste passé entre mes mains. Je pense que celui-ci va rester un petit moment avec moi, car sa particularité est de toucher à deux époques.

Londres sous les bombes ! Même si ce n'est pas la partie la plus importante du roman, elle n'en reste pas moins une trame bien présente. La construction de ce livre est un journal de bord. Amelia Pritlowe tient ce carnet afin de noter toutes ses découvertes, ses impressions et également son quotidien. Et son quotidien reste les bombardements et les victimes à l'hôpital.

Londres fin XIXes siècles ! C'est une totale immersion dans ce Londres sombre, sale, pauvre. On sent un vrai désir d'être au plus près de la réalité. Tout est particulièrement bien détaillé. Je suis d'ailleurs bluffé par le souci du détail. Il y a un vrai travail de recherche derrière ses lignes.

Une lecture qui s'apprivoise, car le départ n'est pas simple. Entre les sauts d'époques, les tergiversations de notre héroïne qui commence son enquête par la dernière victime et non la première (mais cela reste cohérent puisque c'est sa mère, nous l'aurions tous fait ! ) et l'écriture minutieuse de l'auteur. Il faut donner du temps pour que les choses se mettent en place. Une fois que tout est posé, ce livre c'est un grand moment de bonheur.

L'auteur a l'audace de traiter un énorme fait divers tout en apportant son imaginaire. Et il le fait avec intelligence. Donc, non ce n'est pas un énième livre sur Jack L'Éventreur. Et si vous aimez cette époque, ce livre est fait (enfin écrit) pour vous !
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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Un roman passionnant ! Michel Moatti a su utiliser les documents de l'époque, soigneusement étudiés, pour en tirer sa propre vérité sur Jack l'éventreur. Même si tout est romancé, on sent à chaque page le travail historique effectué en amont. Toute sa théorie se tient et on a envie d'y croire.
L'intérêt du roman tient aussi dans la reconstitution du Londres de l'époque, de la noirceur de la société victorienne qui délaisse ses plus pauvres et les laisse crever dans les caniveaux, dans une indifférence coupable. Michel Moatti démontre la relation directe entre révolution industrielle et morts d'ouvriers, au travers de passages bouleversants et magnifiquement écrits.
L'inéluctabilité du destin des femmes tombées sous les coups de l'éventreur est clairement définie.
Plus qu'un simple thriller ou polar historique, c'est une belle fresque humaniste qui s'esquisse page après page.
Moatti accuse, dans une langue pleine de poésie sombre.
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