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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comme j'aime les surprises, notamment en lecture, je parcours très vite les 4e de couverture afin d'éviter les spoils.
Je m'en mords parfois les doigts, comme ici. En faisant ce choix lors de la Masse Critique Babelio, j'ai cru qu'il s'agissait d'un roman d'Isabelle Pandazopoulos (auteure de l'excellent 'La décision'). Non, cet ouvrage est un recueil de huit nouvelles écrites par autant d'auteurs 'jeunesse'. Et pourquoi cette écrivain apparaît-elle en tête ? Mystère ! Un 'choix' (marketing ?) qui n'a rien à voir avec l'ordre alphabétique des noms, ni celui de présentation des nouvelles dans le recueil...
Ces histoires s'adressent à des adolescents ; il est donc - forcément - question d'identité, de confiance en soi, de famille, d'amitié, d'amour, de sexualité...
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Ma préférence va à la dernière : 'Désobéir' de Marion Muller-Collard, parce qu'elle est subtile et colle particulièrement à l'actualité.
Attention, je spoile un peu avec cet extrait :
Riche idée de terminer l'ouvrage sur ces mots. Merci à l'éditeur, si c'est voulu - mais il risquait qu'on abandonne la lecture avant, car certaines nouvelles ne sont vraiment pas captivantes.
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• Merci à Gallimard (collection Scripto) et à Babelio.
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Gallimard jeunesse m'a envoyé ce recueil à l'occasion des 20 ans de la collection Scripto. Mis à part Hugo Lindenberg, je connaissais tous les auteurs·autrices des nouvelles. J'étais donc curieuse de découvrir leurs différentes variations sur ce thème des moments décisifs de la vie, de ceux qui ont contribué à la construction de soi. Les héros sont tous des adolescents cependant je me suis sentie aussi concernée en tant qu'adulte: on sait bien qu'il n'y a pas d'âge pour s'affirmer, ou tout au moins pour changer.

Dans "Grande fille", l'héroïne comprend que grandir, c'est confronter ses fantasmes à la réalité... et en comprendre le décalage (cet homme n'est pas si séduisant et une relation serait même malsaine).
Le héros de "L'affiche de John Wick 2" a du mal à s'opposer à son père ("Je déteste le tennis"). Mais ce n'est pas nécessairement par l'action que l'on fait acte d'opposition: "De temps en temps, ne rien faire, c'est le meilleur truc à faire. Ne pas choisir, c'est un putain de bon choix, parfois". Comme ne pas se rendre à un match...

"Tu m'aimes plus?" évoque une relation père/fils difficile. Nathan est en famille d'accueil et rend visite certains week-ends à son père... en prison. le récit est très dur mais "si on y arrivait, à tout réparer?". A l'opposé, "Vernis noir" est tout en sensibilité, l'adolescent parlant de la relation à sa mère, comtesse riche mais distante, dont il souffre. C'est en osant se faire les ongles (tant pis du qu'en dira-t-on) qu'il affirme sa volonté de mener une vie de liberté et de poésie.

J'ai trouvé l'héroïne de "Elle a quel âge, la puce?" touchante. Moquée pour sa petite taille, "elle ne répondait rien. Elle n'osait pas ouvrir le bec", ravalant sa rage. Jusqu'au jour où elle trouve le moyen de tourner son handicap à son avantage!
La nouvelle "Dans les profondeurs" raconte la difficulté de Lison à s'intégrer dans un groupe. Lassée, elle finit par "ne plus chercher à être aimée" et à créer ses propres règles du jeu ("Elle ne voulait pas être comme eux... Elle voulait être elle-même"). Celle-ci est un peu longue, on ne comprend pas où l'autrice veut en venir. Finalement il est question d'attouchements sexuels ("C'était probablement ce que les autres enfants avaient senti en elle et qu'ils rejetaient instinctivement. Les stigmates du viol."), ce qui ne m'a pas semblé très crédible.

"Dans les champs" aborde la question du courage. le courage de Raphaël, comme l'opposition de Constant, ne se manifeste pas forcément par des actes. Parfois c'est juste cette conviction que "il y a quelque chose en moi qui attend de germer, quelque chose de beau et de fort, et que je dois juste veiller à ce que mes doutes ne l'étouffent pas, et un jour...". le courage, c'est la confiance et l'espoir, "la patience de tenir durant les heures noires".

"Désobéir" vient clôturer ce recueil de manière réflexive. On décèle une touche autobiographique chez cette enseignante de philo s'exprimant à la première personne pour révéler le courage que les élèves ne soupçonnent pas "lorsque quelqu'un se tient seul devant vous". Un prof face à sa classe, "il ose quelque chose. Se tenir seul devant vous rend fragile". Comme je le disais en introduction, il n'y a pas d'âge pour affronter ses peurs... Et un seul objectif: se sentir en harmonie avec soi-même.
Lien : https://www.takalirsa.fr/le-..
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Le courage d'oser pour devenir soi, voici une invitation alléchante. le lecteur entame cette compilation de nouvelles avec avidité, le format étant lui aussi séduisant. En effet, la forme littéraire utilisée mélange les styles et les écritures en passant d'un auteur à un autre. Une belle façon de découvrir de nouvelles plumes et de renouer avec d'autres déjà connues. de plus, cela rythme la lecture puisque celle-ci se veut rapide au vu des textes qui se doivent d'être courts et dynamiques.
Malheureusement, le lectorat déchante assez rapidement avec une entrée en matière laborieuse. Les premières nouvelles sont déstabilisantes en ce sens où la moralité, le message que veut transmettre l'écrivain, n'est pas limpide. le liseur se demande où il a mis les pieds et se questionne quant au bien-fondé de certains textes à figurer dans cet ouvrage. En effet, ceux-ci prônent une conclusion brumeuse ou alors collent parfaitement au thème principal, mais sont mal amenés. Il faut dire que l'exercice de la nouvelle est complexe et ne sied pas à tous les auteurs. Un texte, particulièrement, coche les deux cases : L'affiche de John Wick 2 de Vincent Mondiot où une écriture emplie de vulgarité et de violence gratuites dessert un récit qui tombe à plat.
Heureusement, le lecteur termine par une note positive apportée par l'écrit de Marion Muller-Colard, Désobéir, plus terre à terre alors qu'empreint de philosophie. Ce texte soulève de multiples questionnements au cours de sa lecture.
La promesse de la quatrième de couverture, à savoir huit nouvelles intenses et exaltantes, n'est pas tenue. L'ensemble se lit, mais sans grand intérêt. C'est d'autant plus dommageable que plusieurs thèmes abordés sont de grande importance et qu'il est utile de les traiter pour le public adolescent.
Une noble intention mal réalisée.
Lien : https://livresratures.wordpr..
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Je ne suis pas une lectrice de nouvelles, mais c'est un genre que j'aimerais pourtant découvrir. J'ai le sentiment qu'il recèle une grande richesse : comment raconter des histoires qui marquent en si peu de mots ?

J'ai donc tenté ma chance avec ce recueil qui m'a attiré en grande partie par son titre. Ce thème (Oser) m'a immédiatement ouvert un océan de possibilités sans pourtant avoir le livre entre les mains.

Je reste malheureusement sur un sentiment mitigé à la fin de ma lecture. J'ai trouvé ce recueil d'une qualité inégale, et cela me semble être le plus grand risque dans ce genre littéraire. Sur les huit nouvelles, quatre m'ont semblée assez banales ou alors je n'ai pas accroché au style de l'auteur.rice. J'ai cependant apprécié les quatre autres, dont trois en seconde partie du livre (que j'ai donc failli abandonner avant d'y arriver).

J'ai apprécié celles qui avaient un style plus brutal, tranchant, celles avec des histoires plus proches de la réalité, qui dénoncent la violence qui peut nous entourer, celles sur la manipulation parentale, le fait d'être désigné comme "hors norme" par la société, sur les agressions sexuelles. Dans cette dernière, j'ai été stupéfiée de voir comment un mot pouvait faire basculer toute une existence.
Mais c'est propre à moi, je crois que je suis une lectrice assez exigeante avec les nouvelles, comme si en quelques mots, on devrait forcément marquer plus qu'avec un roman tout entier.

En fermant ce livre, je n'ai pas la sensation que toutes les nouvelles collaient avec le thème. Les auteur.rice.s abordent des thématiques qui parleront certes aux adolescent.e.s (même si le style, lui, ne le fera pas toujours) : le consentement, l'affirmation de soi, les violences sexuelles, les relations familiales et amoureuses. Dans certaines, j'ai toutefois retrouvé cette idée d'oser, traitée brillamment par son auteur.ice : oser dire non, oser assumer sa différence, oser dénoncer pour se réapproprier son histoire.

Mention spéciale pour la dernière nouvelle, qui nous place dans la peau d'une professeure de philosophie à sa première rentrée, dont les mots viennent conclure cet ouvrage avec brio.

L'idée de ce recueil était donc séduisante, mais le soufflé est retombé pour ma part, même si j'ai réalisé de belles rencontres avec plusieurs auteur.rice.s (que je suivrais par la suite). Je le recommanderai toutefois à un public adolescent (et non transgénérationnel) qui pourra être inspiré par l'écho qu'il trouvera entre ses huit histoires et sa propre vie.

Merci aux éditions Gallimard et à Babelio pour cette Masse Critique, car les quatre nouvelles appréciées m'ont touchée en plein coeur.
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