Contenu croustillant, ponctué d'anecdotes bien léchées.
Je donne 3 étoiles pour la forme et 4 étoiles pour le fond.
Au bal des vampires parvenus, il semble que Madame Montel fut bien naïve...
C'est avec une légèreté ostensible qu'elle communique des situations délicates et délictuelles. Sa naïveté ne lui permettrait elle pas de se déresponsabiliser? Ses prises de conscience subites et tardives engagent à la suspicion du lecteur quant à son honnêteté. Sa crédulité est bien improbable tant elle a a consacré d'esprit, d'assiduité, de conscience, de persévérance et de contribution au parti.
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Au FN, j’en ai vu aussi. J’ai connu un cadre du mouvement qui se promenait avec dans le coffre de sa voiture tous les catalogues listant les clubs échangistes de France et de Navarre et plusieurs bouteilles de champagne, au cas où. Il y avait aussi cette secrétaire qui avait comme autre activité la vente de sex-toys. J’ai assisté à des scènes de drague entre hétéros, entre homos, parfois lourdingues et déplacées.
Je n’oublie pas non plus ce très haut placé dans la hiérarchie frontiste, dont le jeu préféré était de « convertir » de jeunes hommes bruns à l’homosexualité. Au moins trois ont succombé à ses avances assidues, en échange d’ascensions pécuniaires fulgurantes. « I am just a Gigolo. » Selon lui, si les gars sont « chiens » (comprenez hétéros) cela n’est pas dramatique, ce sont juste des « chats » (comprenez homosexuels) qui s’ignorent. Il sort d’ailleurs la nuit chasser le jeune « chien » qu’il espère convertir en « chat ».
Des greluchons, des Alphonse, j’en ai vu. Un jeune ambitieux qui se vantait de se taper un vieil avocat catho, père de famille nombreuse, en échange d’argent. Le même petit gaillard qui est sorti pendant plusieurs mois avec une jeune étudiante militante, lui promettant monts et merveilles. La pauvre gamine découvre que son preux chevalier aime aussi les garçons et serait entre autres l’amant d’un cadre important, elle se ronge les sangs. Elle devient à moitié folle, planque devant l’appartement parisien de son rival. Et finit par me détester parce que je savais – comme tout le monde – ce que bricolait son amant. En revanche, moi, j’ignorais qu’elle fricotait avec ce gigolo…
Plus drôle, il y a aussi cette vieille fille très pieuse, très instruite, qui un jour, lors d’une partie de scrabble endiablée avec un assistant parlementaire, lui avoue sa flamme. L’autre confus et rouge d’embarras, lui répond tout de go que cela ne va pas être possible, même sur un malentendu, car il est gay. Dévastée, la malheureuse envisage un temps de quitter le monde temporel pour endosser l’habit de bonne sœur.
Sans oublier cet assistant parlementaire complètement déluré qui vous racontait en riant et en mimant comment il avait « sucé » tel député « dans les chiottes du Parlement européen ». Il y a eu ces soirées au Sofitel de Strasbourg où des types se retrouvent à cinq ou six dans la même chambre.
Puisque c’est entre adultes consentants, là encore, pas sérieux mais pas grave, après tout nous ne sommes pas chez les Anglo-Saxons. Il y a des trucs plus glauques, avec des histoires de « je te tiens, tu me tiens par la braguette », le type hétéro, haut cadre qui a une aventure homosexuelle et qui tremble à l’idée qu’on l’apprenne – surtout les parents de sa fiancée. Pas de bol pour le malheureux, au FN tout le monde connaît les histoires de cul de tout le monde.