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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Jusque là, on pouvait affirmer sans trop de risque de se tromper que la vie souriait à Pablo, la cinquantaine, beau gosse, architecte à la renommée mondiale (donc riche). Pourtant, ce jour-là, en chemin pour un énième rendez-vous professionnel, il débarque subitement du train, pour se rendre à Pozonegro ("puits noir"), quelque part entre Madrid et Cordoue, bled perdu et misérable, oublié du monde. Sur un coup de tête, il y achète un petit appartement crasseux, en bordure du chemin de fer, et s'y installe aussitôt, campant à même le sol douteux. Pourquoi agit-il de la sorte ? Il ne le sait pas lui-même, il sait juste qu'il fuit, quelqu'un ou quelque chose, à moins que ce ne soit carrément son ancienne vie.

Mais rien n'est jamais aussi simple, et n'est pas ermite qui veut. Son arrivée et l'acquisition au prix fort de la bicoque ne passent pas inaperçus à Pozonegro, petite ville où tout le monde se connaît et sait tout, et si pas, l'invente. Pablo ne peut éviter les contacts, les questions. Il y a Raluca, sa jeune voisine un peu inculte mais à la poitrine intéressante, abandonnée par ses parents à la naissance mais au tempérament optimiste et un peu envahissant ; Felipe, l'autre voisin, vieux et malade qui ne se déplace pas sans sa bonbonne d'oxygène ; une mère et sa fillette dans un autre appartement, d'où ne proviennent que leurs cris; les collègues de Raluca, jalouses ou gentilles, des truands de pacotille, des flics plus ou moins compétents ou pourris. Pablo doit composer avec son nouvel entourage et se retrouve impliqué malgré lui dans cette petite communauté étriquée. Sans compter que ceux qu'il fuyait ont vite fait de retrouver sa trace, et l'obligent à se confronter au lourd secret familial qui le ronge depuis des années.

Présenté comme une lutte entre le Bien et le Mal, "La bonne chance" se lit facilement. L'histoire est sympathique, l'intrigue est habilement menée, les péripéties s'enchaînent, le style est agréable. Mais au vu de ce que Rosa Montero est capable d'écrire ("L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir", pour citer le meilleur de ses livres, à mon humble avis), celui-ci m'a déçue : les personnages sont stéréotypés, les thèmes (violences envers les femmes et les enfants, différences de classes sociales, paternité) ne sont  qu'effleurés, les coïncidences improbables : tout est bien qui finit trop bien, trop vite et trop facilement. J'aurais préféré une fin plus complexe, où tout ne s'emboîte pas aussi parfaitement, plus crédible et moins romantique, mais dans ce cas le roman n'aurait pas pu s'intituler "La bonne chance".

En partenariat avec les Editions Métailié.

#LaBonneChance
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Pablo est dans le train pour son boulot mais décide de descendre avant l'arrêt prévu. Il arrive dans un ancien village minier, Pozonegro, qui se meurt lentement et décide d'acheter un appartement qui a vue sur les voies. Pourquoi ? Pour fuir certes mais quoi ? On pense en premier lieu à son travail qui est passionnant mais dont Pablo se lasse car il voudrait revenir à une vie plus simple. le lecteur comprendra que Pablo a d'autres secrets et d'autres raisons de fuir.

Les autres personnages aussi ont des secrets dans ce roman choral. La voisine du dessous, Raluca, est plus jeune, plus extravagante, vient d'une classe sociale moins aisée mais elle « accroche » tout de suite avec lui bien qu'il fasse tout pour éviter les contacts avec les habitants du village. Il décide de vivre dans un appartement quasi-vide. Certains détails du passé de Raluca sont troubles, son enfance a été chaotique.

De façon générale, certains autres personnages ont des secrets ou des desseins peu honnêtes. L'ancien propriétaire de Pablo n'est pas un mec recommandable. Et Marcos non plus d'ailleurs.
L'étiquette « thriller » apparaît concernant ce roman ; pour moi, l'enquête policière occupe peu l'espace même si au final, elle a son importance.
En revanche, on pourrait peut-être accoler l'insigne « psychologie » car Rosa Montero explore les mystères et pulsions des Hommes : l'amour, la peur, la haine, la jalousie, la vengeance, l'espoir...

L'intrigue est sympa mais quelques passages sont un peu longs ; on attend que ça arrive en fait. Comme toujours, j'aime le roman choral surtout qu'ici, l'auteure adopte un vocable tout à fait différent d'un personnage à l'autre. Ma note : 3/5.
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Quelque peu déçue par cet opus de Rosa Montero. Non parce que c'est mauvais ou parce que je me serais ennuyée, mais j'ai trouvé la délimitation de ses personnages peu crédibles pour une fois. Pourtant, Rosa Montero nous a habitués à des personnages foutradingues, mais ici, c'est comme si elle en avait trop fait. A vouloir faire mieux, on fait parfois moins bien. Cela reste un bon moment de détente, mais, dans la même veine, je conseillerais bien davantage "Instructions pour sauver le monde". Ceci dit, je continuerai à lire cet auteur, qui est une femme attachante, pleine de bienveillance et d'amour de la vie.
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Dès le premier chapitre, on observe le personnage de Pablo comme une bête curieuse. L'étrangeté de cet homme, au passé pesant et au présent flou, perdure tout au long de ce roman, justifiant toutes les suppositions des témoins de cette drôle d'aventure. Rosa Montero met en scène le trouble des choix personnels, des personnages pas tout à fait heureux et la vitalité qui les anime pourtant. L'absurdité de cette situation permet de parler des questions remuant chaque être : où vais-je ? qu'est-ce que je fais de ma vie ?

Le roman s'enrichit des multiples points de vue des personnages. Entre l'ancienne collègue, la voisine éperdue et le vendeur de l'appartement, c'est autant le mystère de cet homme que les fragilités de ces êtres aux destinés un peu bancales. On avance dans ce roman pas à pas, tentant de trouver la logique d'un mouvement. C'est drôle, étonnant et malgré quelques pertes de vitesse (principalement dues aux intérêts inégaux des intrigues secondaires), on reste curieux de comprendre ce Pablo, double déformé de chacun.
Lien : https://piao.fr/2021/11/la-b..
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