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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pablo Hernando, un quinquagénaire, voyage en train de Madrid à Malaga, lorsqu'il prend subitement la décision de descendre du train et de rejoindre en autocar la station d'avant, le village déshérité de Pozonegro et d'y acheter immédiatement, sans négocier et sans même l'avoir visité, un petit appartement lugubre dans un immeuble des plus laids longeant la voie ferrée, dont il avait repéré le panneau « A vendre » accroché au balcon. Que vient-il faire là ? Que cache cet étranger qui arrive dans l'ancien bourg minier en complète décrépitude ? ● Rosa Montero conduit de main de maître une intrigue au cordeau qui nous plonge du côté désespéré de l'Espagne, entre misère noire et groupes d'activistes néonazis. ● Les informations nous sont distillées au compte-gouttes, avec un sens aigu de la divulgation progressive des secrets des personnages, et sans que cela soit le moins du monde artificiel. On apprend peu à peu à connaître le personnage principal, Pablo, et tous ceux qui gravitent autour de lui, comme la lumineuse Raluca, sa voisine au grand coeur, Roumaine qui fut abandonnée à la naissance, ou encore Benito, le beauf grossier, magouilleur et stupide qui vend l'appartement à Pablo. Ces deux personnages ont le privilège de prendre la parole en tant que narrateurs à la première personne à plusieurs reprises. ● L'autrice fait merveille lorsqu'elle décrit ou suggère l'ambiance mortifère de ce village agonisant, et l'absurdité de la vie : « Une peine infinie tombe comme un voile sur l'architecte, c'est une tristesse inattendue et tellement profonde qu'il en a brusquement froid. Ses entrailles se sont couvertes de givre parce qu'il a cru voir, dans un instant aveuglant, la réalité du monde : l'immensité de toute cette souffrance dénuée de sens, cette agitation de fourmis des êtres humains, le vide ténébreux de la vie. » ● Dans le récit sont insérés des faits divers authentiques et horribles, qui renforcent l'idée désespérante que l'humanité est sous l'emprise du mal et l'ironie du titre. ● Mais ce roman noir est aussi un roman d'amour et, malgré tout, il reste un peu d'espoir.
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« Être un autre est un soulagement. Échapper à sa propre vie. Détruire ce qui a été fait. Ce qui a été mal fait. Si seulement il pouvait formater sa mémoire et recommencer à zéro. »
Être un autre, oublier, c'est ce que aimerait Pablo. Alors, il prend une mesure radicale. Il descend d'un train à Pozonegro, petite bourgade au milieu de nulle part, abandonne sa vie d'architecte renommé, achète un appartement miteux, s'installe et se terre. du moins il essaie. Mais comment échapper à son passé, à son avenir, à ses voisins Raluca et Felipe, aux hommes à ses trousses ? Et peut-il fuir éternellement ?
Un roman choral bienveillant, aux multiples péripéties, à la plume alerte. Une histoire d'amour, de solitude et de rédemption, aux personnages un peu stéréotypés mais joliment attachants. Mention spéciale à Raluca en belle écorchée.
Un texte lumineux. Un doux moment.
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Qu'est-ce qui peut pousser Pablo, architecte internationalement reconnu, en route depuis Madrid par un train qui dessert les petites gares jusqu'à la ville où il est attendu pour y donner une conférence, à chercher à revenir vers le village de Pozonegro, à acheter sur le champ un appartement miteux donnant sur la ligne de chemin de fer, et à s'installer dans cet endroit sans aucun intérêt sans donner de nouvelles à qui que ce soit ?

Pablo a un comportement curieux. C'est aussi ce que dit Raluca, l'autre protagoniste principale de cette histoire, sa voisine dans cet immeuble sans goût ni grâce, mais qui décide d'aider Pablo dans une solidarité naturelle : elle va le guider dans le seul supermarché de la ville, où elle est caissière, à effectuer de premiers achats indispensables, et puis ensuite va lui trouver un travail de mise en rayon dans ce même supermarché.

Mais Pablo cache de curieux secrets. Plusieurs hommes sont à ses trousses, et n'auront de cesse de le pister dans ce lieu complètement perdu, jusqu'à un final qui mettra en scène Raluca, leur voisin Felipe, un vieil homme asthmatique bien sympathique, une petite chienne trouvée par hasard, mais aussi des mauvaises personnes qui en veulent à Pablo.

Je n'en dirai pas plus, pour ne pas divulgacher le plaisir du lecteur, car il y a un côté passionnant dans ce récit de Rosa Montero. L'autrice espagnole traite ici, sous couvert d'une belle histoire entre Pablo et Raluca que tout oppose par principe, les questions du bien et du mal, mais aussi celles de la culpabilité, de la peur et de la lâcheté, de la haine et de la passion.

Pablo est fasciné par le mal sous toutes ses formes : le récit est ponctué de rappels de faits divers tous plus horribles les uns que les autres, dans lesquels un homme terrorise sa famille ou autres horreurs incompréhensibles.

L'autrice dépeint aussi ces territoires abandonnés par les politiques, bien loin de la capitale et des grandes villes, où les commerces s'éteignent les uns après les autres, où les jeunes n'ont aucun avenir et où la vie elle-même est des plus difficiles.

Et puis il y a un réel rayon de soleil dans ce récit : Raluca, abandonnée dans son enfance, cumulant tous les handicaps possibles dans son enfance, est lumineuse sous la plume de l'autrice. Elle qui souffre d'un handicap physique qu'elle tente de dissimuler, cache une véritable grandeur d'âme, et pourrait rivaliser avec bien d'autres personnes issues de couches sociales supérieures, comme semble l'indiquer Rosa Montero.

De l'autrice espagnole je connaissais « le roi transparent » et « la folle du logis », et plus récemment « la chair » que j'ai chroniquée également, où le thème du désir a comme un écho à cette « bonne chance » que Raluca incarne ici avec luminosité.

Un roman qui fait du bien dans une période aussi sombre, pour peu qu'on sache regarder autour de nous, bien loin des réseaux sociaux et des actualités des grandes villes.

Lien : http://versionlibreorg.blogs..
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Une écriture addictive, des informations distillées au compte-gouttes, des interrogations nombreuses.
Et moi dans tout ça ? Et bien, je n'arrive plus à lever les yeux de mon livre.
Pourquoi un homme dans un train décide brusquement d'en descendre, de prendre un billet pour repartir dans l'autre sens ?
Un immeuble aperçu rapidement, un appartement acheté sans l'avoir visité dans le lieu le plus sinistre d'une ville aussi laide qu'angoissante. Pourquoi ? Que fuit-on pour se planquer telle une bête traquée.
Nous découvrons peu à peu que Pablo architecte mondialement connu, aux goûts esthétiques élégants et raffinés est attendu pour donner une conférence.

Cette passionnante histoire est peuplée de personnages aussi énigmatiques qu'humains comme Raluca, une jeune femme courageuse au passé ombrageux, psychologiquement instable, qui changera la vie de Pablo.
Tous dévoilent peu à peu ces parts d'humanité ou de violence, de silence et de secrets, de solitude et d'incompréhension qu'ils cachent aux autres, et qui posent questions.

Rosa Montero livre une captivante histoire existentialiste centrée sur un personnage principal qui a réussi sa vie professionnelle mais qui, en raison de multiples failles au sein de sa vie privée, décide de tout laisser derrière lui pour recommencer à zéro.

Merci à NetGallet et aux Editions Métailié qui m'ont offert cette lecture.
#LaBonneChance #NetGalleyFrance !

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Ce que j'ai ressenti:

« Haut les coeurs! (…) Moi, je vais vivre ma nouvelle vie. »

C'est drôle, cet instant précis. Cet instant précis de bascule où l'on décide de changer de vie. de tout quitter, tout lâcher, tout perdre. Euphorisant et effrayant dans le même temps. Ce qui en revanche, est plus bizarre, c'est de le faire pour vivre dans un appartement crasseux, dans un patelin hideux, avant le terminus du train de Madrid. Pablo a hâte de changer de vie, reste juste à savoir pourquoi. Pourquoi comme ça, avec cette hâte, pourquoi ici, dans une ville qui sent la pourriture et la tristesse à plein nez, pourquoi maintenant. Rosa Montero nous embarque avec ce nouveau roman, à un carrefour bien étrange, pour comprendre comment on peut en arriver à cet instant précis de virage existentiel…

« La peur est comme une pierre que tu charries dans ton estomac. »

Outre cette intrigue prenante autour de cet homme qui lâche tout, comme ça, sur un coup de tête, j'ai aimé l'esquisse que l'autrice nous fait de Pozonegro. Ce village est un point de chute de misère où se côtoie la pauvreté et la laideur. La souffrance et la tristesse sont le lot de chaque jour en ces lieux, et on a du mal à croire que la bonne chance peut vraiment venir en ces rues. Toutes ces vies déstructurées, ces destins fracassés, ces enfances détruites, ça fout le vertige! Tout est crasseux et dysfonctionnel, et Pourtant…Pourtant…C'est toujours ce petit bout de lumière qu'on cherche à trouver quand le chaos s'invite quelque part, et en cela, Rosa Montero le fait à merveille. Il y a une petite lueur que je vous laisse le plaisir de découvrir…

« c'est dur de mourir quand votre existence ne vous paraît pas satisfaisante. Car pour trouver un sens à la mort, il faut d'abord trouver un sens à la vie. »

Est-il vraiment possible de fuir son passé, de se racheter une vie? C'est toute la dynamique de ce nouveau roman, qui nous rappelle que la vie est tout de même, une chance et qu'il n'en tient qu'à nous d'en faire une « préformance »…J'ai eu beaucoup de tendresse pour ces personnages et retrouver la plume de cette autrice est une habitude synonyme de grande joie…


Lien : https://fairystelphique.word..
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Un homme bien habillé qui descend d'un train ,qui achète comptant un appartement minable dans une petite ville loin de tout , qu'est ce que ça peut bien cacher .
Le mystère s'épaissit quand on découvre qu'il s'agit d'un architecte célèbre , très , très riche , oui difficile de rester incognito à notre époque ultra connectée .
Pablo , c'est son prénom , accepte un travail dans le seul supermarché de la ville , se rapproche de ses voisins , surtout de la touchante Raluca qui ne lui est pas indifférente , la réciproque est d'ailleurs vraie .
Un roman étonnant , inclassable qui se lit d'une traite , l'écriture est assez moyenne , il y a beaucoup de clichés et pourtant il y a un charme indéniable dans l'écriture de Rosa Montero .
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Pablo Hernando aperçoit depuis un train Madrid-Malaga une annonce de vente d'un appartement dans un trou paumé, une ancienne ville minière laissée à l'abandon, Pozzonegro.
Il revient sur ses pas, achète l'appartement laid, sale, sans discuter et s'installe.
Qu'il est intrigant cet homme !
Très vite on apprend qu'il est un architecte reconnu dans le monde entier.
Que fait-il dans cet endroit lugubre, affreux, abandonné de tous, lui, l'esthète ?
Très vite il noue une amitié avec Raluca, sa voisine du dessous. Il n'a trop le choix. Elle est si rayonnante, si gentille et en même temps si envahissante qu'il ne peut faire autrement que la laisser l'aider.
Et un train-train s'installe rompu par les tentatives de magouilles de Benito Guttierez, l'ancien proprio de l'appart qui pense, à juste titre que Pablo fuit quelque chose et qu'il peut en tirer de l'argent, rompu par des visites de la police ou de collègues laissés sans nouvelles…
Et peu à peu se dévoile le secret des angoisses de Pablo.
Cette histoire bien qu'évoquant de drames terribles est bien agréable à lire et pose de bonnes questions sur les sources de la violence, la culpabilité.
Si j'ai bien aimé le manichéisme Bien/Mal, Méchant/Gentil, j'ai eu un peu plus de mal avec la love story….
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Pourquoi un homme décide-t-il de descendre à la station ferroviaire d'un village paumé, d'y acheter cash un appartement et de vivre dedans avec un matelas et un peu de vaisselle élémentaire ? Ce livre est d'abord une belle plume, mais aussi une histoire qui parle de pas mal de sujets avec des mots choisis, dans une histoire qu'on n'oublie pas. Parce que ces réflexions sur la vie, la mort, et surtout sur la responsabilité personnelle sont intéressantes, simplement. Et parce que : "on ressent quoi, quand on découvre tout à coup que le Mal fait partie de sa famille ?". Belle découverte.
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Être un autre, oublier, c'est ce que aimerait Pablo. Alors, un jour, Pablo va prendre une décision qui va changer sa vie , prend un train, y descend par hasard à Pozonegro, petite bourgade au milieu de nulle part, abandonne sa vie d'architecte renommé, va vivre dans un appartement miteux, pour tenter d'y vivre confortablement. Mais comment échapper à son passé, à son avenir, aux hommes à ses trousses ?

Sa rencontre avec Raluca, sa voisine, la quarantaine, abandonnée à sa naissance, avec un oeil de travers, lumineuse et qui croit en sa chance et au bonheur, sera-t-elle sa rédemption ? Pablo peut il fuir éternellement ?

Pour ceux qui pouvaient en douter, oui, l'on peut réinventer sa vie quand on pense être au fond d'un gouffre, il suffit d'accepter des rencontres aussi belles qu'improbables .

C'est ce que nous montre le dernier roman de Rosa Montero, véritable best-seller en Espagne, La Bonne Chance, thriller existentiel qui fait du bien à l'âme...

Un roman choral lumineux et bienveillant, aux multiples péripéties .

Une histoire d'amour, de solitude d'espoir et de rédemption, aux personnages soit inquiétants, soient lumineux, soient les deux, des personnages parfois pas loin de la caricature mais toujours humains et attachants.

La plume alerte de Rosa Montero rend cette fable puissante à l'intrigue très habilement structurée.

Un très bon moment de lecture!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Rosa Montero n'a peur de rien. Non contente d'écrire des livres de SF ébouriffants (Le temps de la haine) ou des ouvrages très personnels (L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir), elle peut tout aussi bien s'attaquer à une sorte de comédie romantique, mâtinée de mélodrame, et de burlesque, comme dans La bonne chance. La romancière ne craint pas les poncifs, non plus : son héros est riche et célèbre, beau et ténébreux mais malheureux pour des raisons que le lecteur apprendra au fur et à mesure. Rosa Montero a vraiment l'air de s'amuser des clichés qu'elle sème dans La bonne chance et il n'y a pas de raisons de ne pas la suivre dans une intrigue qui a des allures de conte, bien troussé, placé sous le signe de la lutte entre le bien et le mal et des bons contre les méchants, tous les personnages du livre entrant dans l'une ou l'autre de ces catégories définitives, avec quelques nuances, bien heureusement. La romancière espagnole affiche sa maîtrise habituelle pour décrire des univers aux antipodes les uns des autres : des monstres qui s'attaquent aux plus faibles à ceux qui ne pensent qu'à faire le bien autour d'eux, tout en nourrissant l'espoir que la vie leur réservera un peu de bonheur, à un moment ou à un autre. Parfois, quand le récit adopte un style truculent et néanmoins candide, l'on pourrait presque s'imaginer dans un film de Jean-Pierre Jeunet. S'il n'a évidemment pas l'ambition de certains de ses romans précédents, La bonne chance, avec sa volonté de croire en l'humain, est de ces lectures attachantes que l'on n'a pas envie de lâcher avant le dénouement, fût-il un tantinet décevant.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Métailié.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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