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3,76

sur 200 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme pour chaque livre, la seule question qui subsite une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. La réponse est oui, pour tout le travail autour de la psychologie des personnages, la reconstition de certaines scènes. Je recommande ce livre que je ne pensais pas lire un jour.
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Un très bon roman que j'ai choisi car il a remporté le Grand Prix du Roman de l'Académie Française et que le sujet m'intéressait car très d'actualité. On suit en fait la vie quelques personnages au fil des chapitres et c'est l'aspect le plus intéressant du livre, d'où ils viennent, comment ils ont évolué, leurs joies et leurs peines, ce qui les a façonné et comment au final le destin va les réunir dans des circonstances, on s'en doute, dramatiques, dans une petite ville de France. le personnage du père George Tellier est particulièrement bien développé et les chapitres qui lui sont consacrés sont fascinants, pour qui s'intéresse un tant soit peu à la religion.
C'est très bien écrit, mené à un rythme qui nous tient en haleine, on a hâte de commencer le chapitre suivant. Je recommande fortement !
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Prenant appui sur l'événement tragique qui a coûté la vie du Père Hamel en 2016, Étienne de Montety propose un roman qui éclaire sur la question que l'on peut se poser : pourquoi et comment peut-on en arriver là ?
Deux aspects intéressants dans ce roman. le premier : l'étude objective et positive des religions catholique et islamique. Loin de les opposer, l'auteur en montre des similitudes ainsi que leur complémentarité.
Le deuxième aspect décrit la fragilité des adolescents que des événements ou de simples remarques peuvent faire dévier de leur trajectoire, les entraînant dans un engrenage jusqu'à les faire basculer dans l'impensable.
Un roman bien écrit, réfléchi et intéressant.
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Excellente revue du déclin du vivre ensemble à travers 5 parcours de vie. Transposition en genre romancé d'un fait dramatique du décès d'un prêtre célébrant l'office .
Lecture amenant à la réflexion plutôt qu'à une détente et cependant si nécessaire en ces temps de grimpée des extrêmes et des radicalisassions.
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Un roman fort, dérangeant et malheureusement actuel. Plusieurs personnages de religions différentes dont deux jeunes hommes, musulmans de naissance. le plus fouillé est David adopté par des français. Comment une jeunesse désoeuvrée plonge dans le djiadisme ? Raconté sans jugement ni prise de position. le final restera, je pense, à jamais gravé dans ma mémoire.
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Etienne de Montety est journaliste avant tout et cela se sent dans ce récit qui décortique le trajet de ses protagonistes vers l'assassinat du Père Hamel à Saint -Etienne de Rouvray. L'auteur nous entraine dans une intrigue bien menée qui nous amène à réfléchir sur notre société.
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La grande épreuve
Etienne de Montety
grand prix du roman De l'Académie Française 2020
Stock, 300p


L'Académie décerne annuellement depuis 1914 ce prix, doté de 10.000 euros, afin de récompenser l'auteur du livre qui lui a paru le meilleur de l'année en cours.
Pour moi, mais je ne suis pas de l'Académie, ce n'est pas le meilleur. En raison du style. C'est un style plat, qui ne s'embarrasse d'aucun effet. Non pas un style de journaliste, mais l'écriture de qui se focalise sur un fait réel et récent (2016, le meurtre d'un prêtre d'une petite ville), dont la violence l'a frappé et qui se demande pourquoi un tel acte a été possible. L'événement de Nice en 2020 pose aussi cette question.
L'histoire, comme la mayonnaise, prend indéniablement. Bien qu'on la connaisse, on se demande comment elle a pu arriver, et le rythme qui va s'accélérant met à la fin le lecteur hors de souffle, lui qui veut suivre les personnages.
Ils sont cinq : Hicham, celui qui ne supporte pas que son père doive baisser la tête. C'est une blessure d'orgueil qui l'anime. Lui dominera. Il veut gagner de l'argent rapidement, ce qui lui vaut quelques séjours en prison où il se radicalise, et sa petite copine se lasse de ses incartades. le (très) jeune homme cherche ailleurs une oreille qui l'écoute. Daoud est aussi un tout jeune homme, fils adoptif de parents aisés, bourgeois, aimants. Il est né d'une mère algérienne. Quand la copine de sa petite amie le traite de beur, il reçoit le qualificatif en pleine figure, se laisse séduire par une couguar, mener à la mosquée par un copain du rugby. Il y trouve une sorte de paix, se sent bien au milieu de croyants. Il écoute nombre de sites djihadistes, et Montety ne se prive pas de les citer, sans qu'il soit inquiété par la police.
Le troisième personnage est d'ascendance vietnamienne. On l'appelle le Chinois. Lui, ce qu'il aime, c'est sa moto et aussi une fille qui pragmatique, souhaite qu'il ait un métier et l'inscrit au concours de police. Il interviendra contre les terrorristes.
S'ajoutent deux personnages beaucoup plus âgés, la petite soeur Agnès, qui est devenue religieuse assez tard, fille de bourgeois qui n'ont pas vu d'un bon oeil cette vocation. Elle sait que c'est par les femmes que le monde changera. Elle apprend ainsi à connaître de jeunes Maghrébines. Enfin, il y a le prêtre Georges le Tellier, un ancien instituteur qui exerçait en Algérie. Il a participé à la guerre d'Algérie, y a vu mourir un camarade qui le fascinait parce qu'il connaissait toutes les répliques de Cyrano. Cette mort l'a profondément troublé, il a lu Matinale de mon peuple, le livre du poète chrétien Jean Sénac (1926-1973), qui a revendiqué son identité algérienne, et qui souhaitait un monde de beauté et de fraternité. Georges devient prêtre et ne se lasse pas de la Transfiguration. Montety rend très bien l'ambiance des années 60. le port du voile pose déjà question. Après 20 ans de prêtrise, il s'éprend d'une jeune paroissienne et se demande s'il est bien le prêtre dont Dieu a besoin. Il se met alors au service de ceux qui sont sur le point de mourir. Il prend aussi conscience qu'il a peu fréquenté les Musulmans.
Montety parle des affaires qui secouent l'époque, le burkini, le catholicisme mou, mou, mou, les églises qui se vident, les jeunes à la dérive attirés par l'Islam et que certains fanatiques prennent dans leurs filets, le respect que tout un chacun réclame à tout va. Aujourd'hui, le mot totem, ce n'est plus liberté, c'est respect. Tout le monde a à la bouche le respect, pour se justifier, tout le monde le brandit, pour défendre son mode de vie, ses convictions.
Comment on achète une kalashnikov sur Internet, comment on prend facilement contact avec Daech, comment on sert une cause qu'on ne comprend pas, comment on s'exerce à égorger un lapin ou un chat avant d'égorger un homme, comment on voit tranquillement des décapitations sur vidéo, comment on tue de façon barbare pour passer à la télé. Combien la motivation de l'épreuve paraît dérisoire, pourquoi ces jeunes s'offrent à la mort. C'est ce que Montety fait voir, et l'on comprend qu'il faut s'occuper de ces jeunes intérieurement blessés et qui ont besoin que des gens disposant d'une formation adéquate s'occupent d'eux. La mère de Daoud l'aime, elle sent bien que quelque chose de fort chamboule son fils, mais elle est impuissante à l'aider. Elle sait avant même qu'on le lui dise qu'un des assassins est son fils.
Et finalement quand on voit que l'on songe à la famille de le Tellier qui a perdu un être cher, que le policier tient à rendre hommage au prêtre, on se rend compte que les deux meurtriers sont oubliés. Déjà leur façon d'accomplir leur affaire en montrait tout le ridicule. Ce qu'on retient, c'est la barbarie et que l'islam n'est pas une religion qui réclame des atrocités. Ce qui pose question, c'est comment deux jeunes peuvent être amenés à devenir des meurtriers sanguinaires que cependant en mourant le prêtre aime.
le livre n'est sûrement pas un bon roman, tant par sa construction que par son style, mais il vaut parce qu'il revient sur un fait et oblige ainsi son lecteur à sortir de son indifférence et à réfléchir.
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L'attentat de l'église de St Etienne du Rouvray est à la base de ce roman fort bien construit. L'auteur vous propose une galerie de personnages qui s'emboîtent avec logique et de façon dramatique. Comme certain.es l'ont soulevé il interroge ce roman. Il interroge sur des parcours familiaux notamment très similaires qui au final se différencient totalement et tragiquement. C'est ainsi pour Frédéric et Hicham. C'est ainsi pour la trajectoire de David-Daoud. C'est ainsi pour le père Georges.
Il propose pleins de pistes de réflexion sur pourquoi sombrer dans le radicalisme, sur l'importance de la connaissance et de l'appropriation de ses racines, sur nos vies de consommateurs etc...
J'ai particulièrement apprécié la façon dont Etienne de Montety a brossé le portrait de tous ses personnages. C'est bien écrit, c'est vraiment bien présenté. Il n'y a pas de rancune, de détestation pour les assassins. Au contraire, il y a une recherche d'explications. Il n'y a pas de pathos pour les victimes, celles qui nous quittent et celles qui restent.
En revanche un point que je n'ai pas du tout aimé : l'auteur par moments s'essaie à l'argot, au verlan et franchement cela sonne faux.

Certes le sujet n'est pas joyeux et est très ancré dans l'actualité mais c'est un roman à découvrir.
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Dans un français simple et sans fioritures, Etienne de Montety se livre au difficile exercice du narrateur omniscient et nous fait plonger, tour à tour, dans l'esprit de ses cinq personnages. Des personnages très différents mais mobilisés, tous, par un même moteur : la foi. Transcendance religieuse pour quatre d'entre eux, immanence républicaine pour le policier d'origine asiatique. le lecteur se retrouve témoin du cheminement de chacun d'entre eux sans qu'un quelconque jugement de valeurs ne lui soit proposé par l'auteur.
Mais quand même. Au fil du récit, on voit le curé, la bonne soeur et le flic, tous les trois des personnages d'un autre temps, cheminer dans des parcours « quichotesques » qui les mènent vers un inévitable désenchantement, tandis que les deux jeunes du XXIe siècle transitent en toute innocence d'un nihilisme vers un autre. Celui qui, comme moi, ne connait aucun de ces milieux de l'intérieur, peut trouver leur confrontation quelque peu manichéenne. Mais après tout, pourquoi pas.
Inspirée de faits réels et tragiquement prémonitoire, la lecture de cet ouvrage est très agréable, même si le sujet ne l'est pas. C'est, en tout cas, une très intéressante mise en perspective de plusieurs milieux sociaux qui nous permet de réfléchir sur la drôle d'époque qu'il nous est donné de vivre.
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La grande épreuve se fonde sur l'attentat de l'église de St Etienne du Rouvray. On suit 5 personnages, de leur enfance jusqu'à leurs choix de vie : le métier, la religion pour certains, leurs réflexions intérieures, leurs familles etc...jusqu'au drame tragiquement grave.
La grande épreuve est un livre à l'écriture fluide, à la construction bien menée et maîtrisée, aux personnages très humains, tellement humains. Un livre qui m'a vraiment interpellé sous forme de questions dont une, que j'avais déjà en tête, mais que le livre a relancé. Pourquoi Frédéric et Hicham mais aussi leur famille et leur histoire familiale prennent-ils des chemins si divergents ? Tous les 2 sont des enfants d'immigrés, de conditions modestes, de peuples colonisés et décolonisés, vietnamien et algérien, décolonisation issue de 2 guerres terribles, et une arrivée en France sans vrai accueil ni main tendue. L'un devient fonctionnaire l'autre se perd dans la délinquance et la radicalité religieuse. le livre nous donne des brides de réponses mais nous laisse réfléchir sur cette question. le livre lance aussi des idées, des visions de la société française qui peut nous faire discuter ou qu'on peut approuver. Mais toujours dans la mesure, le recul et le questionnement.

En revanche, à mon sens, il y a des manques :
manque d'éléments contextuels. Les cités n'ont pas sombré du jour au lendemain à cause notamment du trafic de drogue. D'autres faits, évènements ont eu un effet corrosif : la crise économique, la mutation industrielle qui a laissée beaucoup sur le carreau, l'abandon des Filles dans certains quartiers, le creusement des inégalités et l'apparition de nouvelles inégalités après la période des 30 glorieuses etc....
Manque de liants. Par moments, c'est un peu expéditif et du coup cela manque de finesse et de subtilité.

Mais globalement, la grande épreuve est un bon livre. Quand tu le fermes, tu y penses et tu te poses pas mal de questions.
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