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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 1970, Bismarck décida d'unifier les Allemands sous l'autorité du roi de Prusse. Sa recette était simple et infaillible: les unir face à un ennemi commun, la France. Tactique ancienne reprise de temps à autre dans certaines sagas de science-fiction.
J'ai vu le film il y a une dizaine d'années. Il m'a plu mais je sentais bien qu'il y avait des sous-textes qui me manquaient. Quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur l'Intégrale à la médiathèque! Depuis, je le lis en moyenne tous les deux ans et chaque nouvelle redécouverte est une découverte en tant que telle. Cette oeuvre est un mille-feuilles (je préfère ça aux oignons) dont une couche se révèle après chaque relecture. J'espère être arrivée au bout de ma lecture. Je verrais ça dans deux ans!
J'ai lu des analyses vraiment brillantes des autres lecteurs. Incapable de faire mieux, je me contente de réaffirmer qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre.
Mais comment fait le Spectre Soyeux pour courir en mini-jupe et en talons aiguilles?
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Des supers héros qui n'ont de supers que leur costumes, des super vilains qui veulent également leur noms et costumes. Et tout ça pour quoi, quel est le sens de ce spectacle? C'est justement le Comédien, ancien membre des Watchmen qui se fait assassiner. Son ancien comparse mène l'enquête jusqu'à rassembler de vieux amis, qui finiront par découvrir le complot caché derrière ce meurtre.
Au fil de l'histoire, ils se questionnent sur leur activité, ce qu'ils défendaient vraiment et comment ils se sont construits avec dépression, angoisse et psychose. Autant de parcours semés de remises en questions.

C'est une remise en question globale des super héros que proposent les auteurs, leur autorité, leur champ d'action, et la façon dont ils servent... qui d'ailleurs? Alan Moore a un don pour faire exploser les statu quo de la morale, pari audacieux à la limite de l'irrévérence pour être publier chez DC. Mais l'irrévérence est le dernier de ses soucis, heureusement.

On aime chercher les références au fil des pages; le jeu de mot sur "watch" qui veut dire "surveiller" et "horloge", cette dernière introduisant chaque chapitre, ou encore Ozymandias qui lève les bras au ciel reproduisant l'heure fatidique de la fin du monde. le chapitre de la symétrie qui est un palindrome du gaufrier, jusque dans les couleurs dominantes des premières et dernières cases, ou encore le caméo de "l'Enola Gay et ses petites bombes". Il y en a tant d'autres... Cette profondeur de la frome n'est pas sans rappeler "V pour vendetta".

Aujourd'hui Watchmen dispose de 3 suites pour aller plus loin:
- la série du même nom qui se passe 30 ans après
- Doomsday Clock, qui se passe quelques mois après
- la série The Boys, qui si elle n'est pas une suite scénaristique, interroge sur le pouvoir des super héros, posant toujours la même question:
"Who watch the watchmen?"

Je vous recommande cette lecture pour ce qu'elle bouscule, pour ce qu'elle a de riche, pour ce qu'elle peut vous apporter, en particulier en cette période où l'on a ressorti les super héros du placard sous divers média (films, séries,...). Il faut bien faire le spectacle...


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On m'a dit qu'il fallait absolument lire "Watchmen". Donc j'ai lu Watchmen.
C'est un comics où les super-héros ne sont pas des sur-hommes ou des sur-femmes : juste des personnes qui ont décidé de combattre les mauvais comportements. Ils ont les costumes ridicules bien sûr mais pas de super pouvoirs, excepté Jon, un être symbolisant la puissance atomique. Ayant raccroché quelques années auparavant, ils vont être pris entre une série de meurtres et la menace d'une troisième guerre mondiale atomique.

Si j'ai bien compris, c'est un incontournable. Et il faut dire qu'il y a un gros travail derrière ce comics. Autant dans le dessin que dans les analyses géopolitiques, scientifiques, sociologiques et psychologiques. L'ensemble est dense, avec plein d'éléments de détails entre chaque chapitre.

J'avoue que je n'ai pas accroché plus que ça aux personnages et à l'histoire. J'ai même un peu décroché pendant les passages centrés sur Jon. Mais j'ai tout de même trouvé ça intéressant et, même si beaucoup de clichés sont véhiculés, volontairement ou involontairement, il faut reconnaître que le travail des auteurs est immense pour un résultat plutôt bien ficelé.
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Un scénario dense et une réflexion passionnante sur le Super-héros, notamment dans ses implications politiques. Les dessins m'ont moins paru un peu vieillots mais je reconnais volontiers un regard peu expérimenté en la matière. Pour moi, c'est d'abord le texte et la pensée politique portée par Alan Moore qui font de cette oeuvre un classique instantané.
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Classique parmi les classiques, la lecture fut un peu pénible je dois l'avouer (surtout en sortant d'une lecture qui, graphiquement, m'en a mis plein les yeux), mais pour de « bonnes » raisons.

C'est un peu le soucis des classiques : tu comprends pourquoi c'est novateur (le scénario est dingue, c'est une vision hyper sombre et politique du monde qui sort du lot), mais le statut culte fait que tu connais déjà les twists et que ça a tellement été repris par tout le monde que l'élément novateur n'a rien de nouveau, tout le monde essaye de faire pareil depuis. du coup, placé dans son contexte, tu comprends très bien le statut d'oeuvre culte… mais le facteur « divertissement » de ta lecture n'est pas forcément présent. Si j'ajoute le dessin qui n'est pas forcément ma tasse de thé, et la traduction qui fait visiblement perdre des niveaux de lecture (watchmen / watch tout ça tout ça), je dirais que je suis contente d'avoir lu Watchmen mais que je n'ai pas été emportée comme je l'aurais aimé.

C'est une oeuvre culte, remarquable, mais c'est plus une expérience de lecture à intellectualiser avant tout.
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Watchmen c'est une uchronie qui met en scène des super-héros qui sont des hommes ordinaires, dans un univers parallèle de ceux traditionnels de DC Comics. le scénario se base sur des événements et faits réel. Les super héros sont sans pouvoir. Il n'y a pas d'un côté les bons et de l'autre les méchants, les personnages sont en contrastes avec la place du choix qui est essentielle.
C'est également une dénonciation du pouvoir absolu et du fétichisme religieux qui s'incarne dans le personnage du Dr Manhattan, le seul possédant de vrais pouvoirs, un être omniscient et omnipotent, une sorte d'icône de dieu vivant qui, mal utilisé, devient une arme de destruction massive et la preuve que lorsque humanité se prend pour dieu elle se perd elle-même.
Les dessins sont crus et violents et les chapitres se concluent sur de longs passages littéraires, ce qui était assez révolutionnaire dans le monde de la BD à l'époque.
Watchmen propose de nombreuses pistes de réflexion au lectorat : que serait notre monde s'il était peuplé d'êtres avec des pouvoirs pour nous protéger ? Quelle serait réellement leur place vis-à-vis de nous ? Aurait-il une quelconque responsabilité dans nos travers humains ? Les héros patriotes sont-ils nécessairement des « gentils » ? Faut-il sacrifier des vies pour sauver toute une population ou chaque vie compte-t-elle au détriment de la paix collective ? Et finalement, Qu'est-ce que le Bien et le Mal ?

Outre mon blog, je viens de me lancer dans une chaîne YouTube qui compare les oeuvres littéraires et leur adaptation cinématographique. la première vidéo étant consacrée à Watchmen, je vous mets le lien ci-dessous.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Cette série est l'un des joyaux de DC comics (grands succès de bande dessinées des années 1986-1987) et marque un tournant dans l'univers des super-héros, ces derniers sont presque des gens ordinaires. le génie d'Alan Moore c'est d'avoir traité son sujet sous forme d'un polar, dans une uchronie très sombre.
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C'est dans un New York en ébullition que prend place l'action de Watchmen, alors que Nixon a été élu Président pour la cinquième fois consécutive et que la Guerre Froide est sur le point d'atteindre son apogée (à savoir le déclenchement d'un conflit nucléaire). C'est dans ce climat de tension que le corps du Comédien, ancien justicier oeuvrant jadis pour le salut de l'Oncle Sam, a été défenestré et retrouvé gisant sur le trottoir en contrebas de son appartement, dans une flaque de sang. Rorschach, ancien camarade de ce-dernier, enquête sur cette mort étrange qu'il assimile directement à un assassinat. Dès lors, il émettra rapidement l'hypothèse selon laquelle quelqu'un en aurait après les anciens justiciers. de ce fait, il reprendra contact avec ses acolytes d'un autre âge devenus des gens rangés ayant relégué leurs costume au statut de relique.


Watchmen, est un comics qui malmène ses super-héros (qui n'en sont d'ailleurs pas vraiment). Les prestations incroyables des justiciers ne sont évoquées qu'en guise de souvenir et il ne reste plus grand-chose de l'âge d'or des Minutemen ou des Vigilants. Les gardiens ne sont plus qu'une entité évasive, un souvenir que l'on évoque et une force désormais interdite par l'autorité, autrement dit, une puissance dissuasive devenue obsolète. A travers cette bande-dessinée, Moore et Gibbons ont pris le parti d'axer leur approche du justicier d'un point de vue psychologique afin d'en souligner toute la précarité voire la décadence.

Rorschach, à ce titre, apparaît comme quelqu'un de violent en conflit permanent avec le monde et son époque, un personnage sans états d'âme à l'égard des criminels et fondamentalement intransigeant face à la notion de justice. le docteur Manhattan, figure phare du super héro et personnage antinomique de Rorschach, combine toutes les formes de pouvoirs mais n'en demeure pas moins un être en proie à de sempiternels questionnements métaphysique. Paradoxalement, l'expérience dont il a été la victime, celle qui lui a conféré tous ses pouvoirs, l'a également privé d'un certain sens de l'empathie. Il ne constitue plus qu'un être insensible, curieux de ce que peuvent ressentir les être humains. Dans un cas comme dans l'autre, la figure de l'antihéros leur sied à merveille même s'ils échappent tous deux à toute forme d'étiquette durant tout le récit. Et que dire du Comédien dont l'identité, révélée au fil des récits et réminiscences, voit son image péricliter. Que cachait ce beau salopard ?

Watchmen creuse en profondeur les errements des protagonistes tout en effectuant de nombreux flashback et ce afin de mieux saisir l'histoire des justiciers, leur caractères, leurs différends, et leur destin pas toujours à la hauteur des lauriers qu'ils auraient mérité. Dans cette optique, le comics de Moore et Gibbons ne manque pas de surprendre en proposant de nombreuses audaces narratives notamment par le biais d'articles de journaux ou d'extraits d'ouvrages.


Désormais détenteurs de droits de DC Comics, Urban Comics profite de cette réédition pour remettre au goût du jour la traduction originelle de cette oeuvre lors de sa parution dans l'hexagone, à savoir celle de Jean-Patrick Manchette, auteur de polar particulièrement remis au goût du jour par les adaptations bédéiennes de Tardi. Nombreux seront les puristes ravis de ce choix tant la traduction des versions proposées par Panini semblaient horripiler ces-derniers. Cependant, à y regarder de plus près, et suite à une lecture comparée on aura du mal à affirmer formellement que celle de Manchette se révèle supérieure tant certaines tournures de phrases semblent étranges et, pour le dire simplement, pas toujours agréables à lire. Une question de goût, peut-être, car le choix de Manchette pour la traduction d'un auteur de polar sied quand même fort bien à cette bande-dessinée qui a toutefois autant à voir avec la BD de super-héros qu'à l'enquête policière.

On notera enfin que cette édition comporte une postface d'Alan Moore ainsi que des suppléments visant notamment à en savoir plus sur la création des divers personnages de cette bande-dessinée.

Quoiqu'il en soit, Urban Comics continue son bel ouvrage en proposant une édition de qualité de ce qui est souvent considéré comme étant le chef-d'oeuvre d'Alan Moore et, par-là même, un incontournable du 9e art.



Lien : http://lelibrairetemeraire.b..
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(Chronique rédigée sept ans après la lecture de ce livre)
A l'occasion de la sortie du film en 2009, une édition intégrale était parue qui m'avait permis de découvrir ce comics avant de voir le film. Si le graphisme ne m'a pas vraiment emballé, trop classique voire rétro, j'en ai apprécié l'histoire et surtout la narration bien pensée et la mise en scène remarquable. Bien que l'ensemble soit trop riche en intrigues parallèles qui complexifient l'histoire sans rien lui apporter, la lecture s'avère prenante, emplie de suspense jusqu'à une fin inattendue et d'envergure. Une oeuvre complexe et généreuse pour ses lecteurs, ici dans une version enrichie par différents textes et documents qui alternent avec les différents chapitres de Watchmen.
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Présenté comme l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de la bande dessinée anglo-saxonne par l'un des auteurs les plus atypiques, je ne pouvais dignement pas rester très loin plus longtemps du pavé monumental qu'est l'intégrale de Watchmen.

Alan Moore est un écrivain anglais très célèbres pour ces comics riches, complexes et de qualité dont plusieurs sont considérés comme des musts du genre. Il commence à travailler dans l'univers du comic book dans les années 80. Connu pour être un anarchiste au discours mordant (son côté politique dont on reparlera par la suite et qui influence grandement son travail), nombre de ses travaux ont été adapté au cinéma avec pas moins de 5 adaptations (From Hell, La Ligue des gentlemen extraordinaires, Constantine, V pour Vendetta, Watchmen) en 8 ans. le film Watchmen réalisé en 2009 par Zack Snyder ne m'avait pas franchement plus. D'ailleurs, Alan Moore non plus n'apprécie pas les films tirés de ses comics. Il refuse que son nom apparaisse à l'écran lors des génériques et ne perçoit aucune somme en droit d'auteur sur ses adaptations. Il trouve que c'est de l'argent mal dépensé car ce sont des mauvais films, presque une insulte au cinéma là où tant de réalisateurs ont pu faire de merveilleux films sans effets spéciaux ni trucage informatique. Il est encore plus cru dans ses propos que je vous invite à lire ici

On se trouve dans un monde estropié sombrant de plus en plus dans le chaos, une troisième guerre mondiale à l'horizon. Les super-héros ne sont plus ce qu'ils étaient, aimés de personne, parfois même détesté, chacun a son lot de vices. Certains deviennent fous, d'autres agonisent en silence. Tous, à l'exception du Dr Manhattant, sont sans pouvoir. de pouvoir, il en d'ailleurs beaucoup question ici. D'abord par la place des super-héros. Sont-ils tout-puissant parce que considérés comme justicier? N'y a-t-il que du bon à retirer de leur présence. C'est le culte du héros qui est remis en question, en modifiant des évènements historiques qui petit à petit mènent à une fin de monde. le pouvoir aussi par la politique. D'ailleurs, Alan Moore considère la société comme étant déjà anarchique. Il dit que dans une anarchie, c'est le plus fort qui l'emporte et qu'ainsi, notre société actuelle vit déjà sous ce régime. Cette pensée est très présente dans Watchmen où la vision politique qu'il y décrit a traversé les décennies sans prendre une ride.

Les thèmes illustrés sont donc en soi déjà complexes, mais Alan Moore ne s'arrête pas là et enrichit son récit de nombreux éléments. Abondance d'intrigues et de personnages à la personnalité détaillée qui s'entrecroisent tout au long de l'histoire. le nom même de l'oeuvre de Moore et Gibbons est pleine de représentation. Watch de Watchmen qui veut dire montre en anglais, or le récit est divisé en douze chapitres et les références au temps qui passe sont nombreuses dans les images. Mise en abîmes et symboles sont aussi de la partie, et pour couronner le tout, des « documents annexes » sont présents à la fin de chaque chapitre pour approfondir toujours plus la narration. La qualité du scénario est indéniable, celle de la traduction de l'édition que j'avais empruntée sans doute un peu moins. Les dessins ont pris un petit coup de vieux bien naturel mais cela reste fort malgré tout, il y a d'ailleurs quelques découpages absolument magnifiques.

Qui a dit qu'une BD se lisait vite? Que c'était trop cher pour ce que c'était? Watchmen fait taire les plus pessimistes au genre de la littérature dessinée, c'est un comic book qui s'estime que si on prend son temps pour découvrir le pavé de presque 500 pages concentrées. Mais trop de complexité n'écrase-t-elle pas la force de l'histoire?

Extraordinaire par sa singularité, je n'aurais finalement pas pu l'apprécier complètement tant l'histoire complexe m'a parfois saturé le cerveau. Cependant, je n'exclue pas de le relire (mais en anglais, car je ne suis pas certaine que la traduction ait été au top) un jour afin d'en comprendre toutes les subtilités. À ne pas mettre entre les mains de quelqu'un qui lit sa première bd.
Lien : http://blog.spaceshipgraphic..
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